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U

U (trilogie des)

France, 1907 : On appelle ainsi la réunion des trois sociétés formées depuis la guerre de 1870-71 pour développer les récréations viriles dans la jeunesse française : l’Union des Sociétés de Tir, l’Union de Gymnastique et l’Union d’Instruction militaire.

Si j’avais un conseil à donner — que je puise à bonne source, moi-même — je voudrais que là où l’on a le choix entre les trois U, l’on choisit la gymnastique de treize à dix-neuf ans, à l’âge où elle est le plus profitable – l’instruction militaire de dix-neuf à vingt et un ans, par vitesse acquise !…

(Le Radical)

Uba, ubac

France, 1907 : Le revers d’une montagne exposé au nord ; patois languedocien.

Ubi bene, ibi patria

France, 1907 : Là où l’on est bien, là est la patrie. Locution latine.

Ubi mel, ibi apes

France, 1907 : Là où est le miel, les abeilles y sont. Locution latine tirée de Plaute, signifiant que là où se trouve une attraction, les amateurs ne manquent pas.

Ucnu

France, 1907 : Pleurnicheur.

Ulcére (faire dégorger son)

France, 1907 : Se masturber ; argot populaire. Se dit aussi pour vomir.

Ulinique

France, 1907 : Déformation largongique de un.

Ulster

France, 1907 : Longue houppelande à la mode vers 1876 ; anglicisme. Ce vêtement vient de l’une des quatre grandes provinces de l’Irlande qui porte ce nom.

Tandis que cette conversation avait lieu dans le cabinet du député, sept ou huit reporters, impatients d’être renseignés, attendaient dans le cabinet du secrétaire, qui les introduisit chez Thuringe. Ils étaient là sept ou huit jeunes gens portant d’énormes cannes, coiffés de chapeaux à bords plats et vêtus d’amples ulsters.

(Georges Bonnamour)

Ulstérien, ulstérienne

Rigaud, 1881 : Homme vêtu, femme vêtue d’un ulster, sorte de capote russe très longue et très ample, à la mode en 1872-77.

Ultima forsan

France, 1907 : Ta dernière, peut-être. Rubrique latine que l’on trouve placée sous le cadran de nombre de vieilles églises.

Ultima ratio

France, 1907 : Raison suprême ; latinisme. Ultima ratio regum, la raison suprême des rois, la guerre, disait le cardinal de Richelieu.

Au café Pouyadou se tenaient, entre autres, les assises d’une de ces associations joviales, particulièrement bruyante celle-là, et dont les affiliés faisaient vœu de manger, avant chaque séance, un bon plat de haricots de Montastruc, le Soissons languedocien, lesquels sont renommés, dans toute la contrée, pour leur virtuosité digestive, leur vacarme posthume et le fumet de leur dernier soupir, véritable providence des longues veillées provinciales en hiver, quand la conversation languit et a besoin d’être ranimée, ultima ratio des discussions familières où l’une des parties tient à avoir le dernier mot ; et va-t-on jusqu’à assurer qu’ils ont délié la langue à un sourd-muet qui l’avait placée beaucoup trop bas.

(Armand Silvestre, Contes gais)

Ultra

Larchey, 1865 : Homme voulant au-delà (ultrà) de ce que désire son parti.

Ces royalistes surnommés ultras par l’opposition.

Balzac.

Je crois qu’il faut user d’indulgence pour les ultras.

C. Desmoulins. 1790.

Ultrà est souvent une abréviation de Ultra montain et signifie dévoué au parti papal, dont le siège est hors de la France, au-delà des Apennins ultrà montes.

Delvau, 1866 : s. m. Royaliste, — dans l’argot des libéraux. Libéral, — dans l’argot des royalistes. Bonapartiste, — dans l’argot des conservateurs.

France, 1907 : Royaliste.

On se rencontre tous les jours à la Régence au Procope : une demi-tasse, on bavarde. Et nous nous payons une promenade la semaine avec un ultra, manière de la couler plus douce, de barboter dans un peu de sang : le sang, ça se fait de plus en plus rare.

(Georges d’Esparbès)

Ultramontain

Delvau, 1864 : Employé pour désigner un homme adonné au péché contre nature.

L’ultramontain, à son culte fidèle,
La refusait, et même avec dédain.

Piron.

Delvau, 1866 : s. m. et adj. Catholique plus papiste que le pape, — dans l’argot des voltairiens. Cagot, — dans l’argot des abonnés du Siècle.

France, 1907 : Pédéraste, appelé ainsi à cause des vices hors nature attribués aux habitants de l’autre côté des montagnes alpines, l’Italie.

L’ultramontain, à son culte fidéle,
La refusait, et même avec dédain.

(Piron)

Un

d’Hautel, 1808 : C’est tout un. Pour, il n’importe, c’est égal.
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Pour dire qu’un bien réel et médiocre, vaut mieux que celui qui n’est fondé que sur des espérances.
Sur les une heure. Locution vicieuse pour dire, vers une heure.
L’un portant l’autre. Pour dire tout compensé.
Il peut bien la compter pour une. Signifie la première foi que cela lui arrivera, je ne lui pardonnerai pas.
Qui sert au commun ne sert pas à un. C’est-à-dire, que chacun se met peu en peine du bien public.

Un chauffe-grippard

Rossignol, 1901 : Chaufferette.

Un de plus

Delvau, 1866 : s. m. Galant homme qui a eu le malheur d’épouser une femme galante, — dans l’argot pudibond des bourgeois, qui n’osent pas dire Cocu.

Rigaud, 1881 : Un de plus dans le régiment des Georges Dandins, un mari trompé de plus.

Virmaître, 1894 : Homme qui a des malheurs conjugaux. Encore un de plus dans la grande confrérie.
— Mon vieux, tu en fais un de plus.
— Il vaut mieux être cocu qu’aveugle ; on peut voir ses confrères (Argot du peuple).

Un doublin

Halbert, 1849 : Dix centimes.

Un mayer, un don carlos

Halbert, 1849 : Homme qui paie les filles.

Un négociant

Halbert, 1849 : Un entreteneur.

Un petit polka

Larchey, 1865 : Jeune homme tiré à quatre épingles, et tellement satisfait d’être invité à un bal, qu’il y danse sans relâche jusqu’au matin.

Les jolies femmes dédaignent les petits polka.

Figaro.

Un rond

Halbert, 1849 : Un sou.

Un sac

Rossignol, 1901 : 1000 francs.

Un, deux, trois, etc.

Fustier, 1889 : Argot théâtral. Acte premier, deuxième, troisième, etc. d’une pièce.

À partir du quatre, mademoiselle Sarah Bernhardt est supérieure à elle-même.

(Événement, 1882.)

Il suffit d’obtenir un engagement de M. Montrouge et de venir annoncer à la fin du deux que le dîner est servi.

(Événement, 1881.)

C’est le deux, le trois, qui marche. C’est le deuxième, le troisième acte que l’on joue.

Una voce

France, 1907 : Unanimement, tout d’une voix. Locution latine.

Unch (nom d’)

Rigaud, 1881 : Nom d’un… sous-entendu un juron ad libitum ; c’est nom d’un avec augmentation de ch, trouvé, sans doute, plus euphonique.

Bravo, le bon Dieu ! Nom d’Unch ! C’est presque aussi bien qu’à l’Ambigu.

(V. Hugo.)

Unde habeas quærit nemo, sed oportet habere

France, 1907 : De ce que tu as, personne n’en cherche la source, mais il est nécessaire d’avoir. Locution latine tirée de Juvénal, indiquant que chacun se courbe devant la richesse sans s’inquiéter d’où elle provient.

Une à quinze, une à vingt

Rigaud, 1881 : Une bouteille de vin à quinze sous, une bouteille à vingt sous. — Un à quatorze, un à seize, un litre à quatorze sous, un litre à seize sous, — dans le jargon des ivrognes qui pratiquent souvent le laconisme. Les paroles font perdre du temps, un temps qu’on peut employer à ingurgiter.

Une larque

Halbert, 1849 : Prostituée âgée.

Une menesse

Halbert, 1849 : Prostituée jeune.

Une tierce

Rossignol, 1901 : Groupe de voleurs.

Ils sont une tierce beaucoup.

Une tine

Rossignol, 1901 : Beaucoup. Il y en a une tine en cet hôtel.

Une verte

Rossignol, 1901 : Absinthe.

Unguibus et rostro

France, 1907 : Des ongles et du bec. Locution latine, indiquant une défense acharnée. Je me défendrai unguibus et rostro.

Uni

d’Hautel, 1808 : Il est uni comme bon jour. Pour dire, sans façon, sans ornement, franc ouvert, naturel, plein de candeur et de bonne foi.

Unif

France, 1907 : Abréviation d’uniforme ; argot des polytechniciens.

Union-flag

France, 1907 : Drapeau de l’Union. Nom du drapeau national de la Grande-Bretagne appelé ainsi depuis le 1er janvier 1801, lorsque la bannière irlandaise dite de Saint-Patrick (blanche à croix rouge diagonale) fut ajoutée à l’ancien drapeau appelé Union-Jack, datant de 1606, époque où, par l’accession de Jacques Ier, l’Écosse fut réunie à l’Angleterre. L’Union-Jack se composait du drapeau anglais dit de Saint-Georges, blanc à croix rouge, et de la bannière écossaise, bleue à croix diagonale blanche.

Unité salutaire

Delvau, 1866 : s. f. Unité qui, dans le classement, à l’École polytechnique, sert à maintenir un rang, au lieu d’avoir un zéro.

Universelle

France, 1907 : Prostituée ; ce mot peu usité a été mis en circulation par Auguste Vacquerie.

Untar

France, 1907 : Oindre, graisser. Untar-s dab oli de cherment, s’oindre d’huile de sarment ; c’est-à-dire boire, prendre des forces.

Unum et idem

France, 1907 : Une seule et même chose. Locution latine.

Urb

Hayard, 1907 : Parloir de prison.

Urbaine

Fustier, 1889 : Fiacre ; voiture de place appartenant à la Compagnie dite l’Urbaine.

Une Urbaine accoste, une tête de femme paraît à la portière.

(Vie Parisienne, 1882.)

Urbi et orbi

France, 1907 : À la ville et à l’univers. Faute savoir une chose urbi et orbi, la faire connaître à tout le monde, à grand renfort de publicité.

Pendant que les mille et une trompettes de l’industrialisme crient orbi et orbi : « Prenez ma pâte, ma pondre, mon lait, ma lotion, mon fluide, mon élixir, mon duvet, ma crème ! » il est bon que la froide raison se fasse entendre et qu’elle dise à la coquetterie : « Méfiez-vous ; souvent le remède est pire que le mal. »

(Dr Félix Brémond, Les Préjugés en médecine et en hygiène)

Urbin

Hayard, 1907 : Apprenti souteneur.

Urf

Rigaud, 1881 : Superbe, exquis, excellent. Apocope de surfin, par suppression de la première et des deux dernières lettres. (Argot des voyous).

Rossignol, 1901 : Beau, joli, bon : c’est urf.

Hayard, 1907 : Chic.

France, 1907 : adj. Bon, bien, beau. Le monde urf, le beau monde.

C’est rupin, c’est urf, c’est joli,
Ça a de belles manières :
Jamais ça n’se mettrait au lit
Sans laver ses derrières.

(A. Bruant)

Urfe

Boutmy, 1883 : adv. Très bien. Peu usité.

Virmaître, 1894 : Homme chic.
— J’ai levé un miché qui est rien urfe.
Une chose urfe est une belle chose, supérieure (Argot des filles). N.

Urge

Delvau, 1866 : s. m. Mot de l’argot des petites dames, qui s’en servent entre elles pour coter un homme devant lui-même sans qu’il s’en doute.
Ainsi un gandin passe d’un air dégagé sur le boulevard, lorgnant les femmes qui font espalier à la porte des cafés. Trois urges ! diront celles-ci en l’apercevant. Trois urges, c’est-à-dire ; « Ce monsieur n’est pas généreux, il gante dans les numéros bas. » Si, au contraire, elles disent : Six urges ! ou huit urges ! ou dix urges ! oh ! alors, c’est un banquier mexicain qui passe là, elles le savent, il leur en a donné des preuves la veille ou l’avant-veille. L’échelle n’a que dix échelons : le premier urge s’emploie à propos des pignoufs ; le dixième urge seulement à propos des grands seigneurs.

Virmaître, 1894 : Expression de convention entre les filles qui fréquentent les restaurants de nuit et certains bals publics pour coter un homme. Un homme qui ne donne que trois urges est un miché de carton, celui qui donne six urges est pour le moins un prince russe (Argot des filles).

France, 1907 : Expression par laquelle les filles cotent la valeur monétaire d’un homme.

Ainsi un gandin passe d’un air dégagé sur le boulevard, lorgnant les femmes qui font espalier à la porte des cafés. Trois urges ! diront celles-ci en l’apercevant. Trois urges, c’est-à-dire : « Ce Monsieur n’est pas généreux, il gante dans les numéros bas. » Si, au contraire, elles disent six urges ! ou huit urges ! ou dix urges, Oh !, alors c’est un banquier mexicain… elles le savent, il leur en a donné des preuves la veille ou l’avant-veille. L’échelle n’a que dix échelons : le premier urge s’emploie à propos des pignoufs ; le dixième urge à propos des grands seigneurs.

(Alfred Delvau)

Urine de lapin

Rigaud, 1881 : Mauvaise eau-de-vie claire, — dans le jargon du peuple.

Rossignol, 1901 : Mauvais cognac, ou mauvaise eau-de-vie.

Urle

Halbert, 1849 : Parloir de prison.

Rigaud, 1881 : Parloir d’une prison.

La Rue, 1894 : Parloir d’une prison.

Virmaître, 1894 : Parloir de prison. L. L. Ce n’est pas urle qui est en usage, c’est urloir. En effet, les visiteurs sont forcés, à cause des grilles qui les séparent des détenus, de hurler pour se faire entendre et converser (Argot des voleurs). V. Parloir des singes. N.

Hayard, 1907 : Parloir de prison.

Urle, urloir

France, 1907 : Parloir de prison ; argot des malfaiteurs, ainsi appelé parce qu’il faut, à cause de la double grille qui sépare le prisonnier des visiteurs, parler très fort pour se faire entendre.

Urlurette

d’Hautel, 1808 : Ma tante Urlurette. Refrain, qui cache toujours quelque malignité.

Urne

France, 1907 : Ventre. Avoir un député dans l’urne, être enceinte.

France, 1907 : Tête. D’après Lorédan Larchey, ce serait une déformation de hure ; nous croirions plutôt que, dans ce sens, tête est considéré comme le récipient, l’urne qui reçoit tout ce qu’on y met, préjugés ou sciences, instruction ou sottises, surtout sottises.

— J’y cabossai l’urne. Elle chignait raide.

(Huysmann)

Urne (avoir un députe dans l’)

Rigaud, 1881 : Être enceinte. (Jargon des voyous.)

Urpade

France, 1907 : Griffade.

Urpino

Rigaud, 1881 : Pour rupino, rupin, c’est-à-dire élégant, distingué, bon genre. — C’est urpino, aux pommes, c’est le comble de l’élégance.

France, 1907 : Beau, bon, bien : déformation de rupino.

Urpinos

Boutmy, 1883 : adj. Altération de Rupin. Peu usité.

Ursule

Virmaître, 1894 : Vieille fille qui a doublé le cap de la cinquantaine et a par conséquent coiffé deux fois Ste-Catherine. Comme sa patronne Ursule, martyr à Cologne, elle est martyr d’une virginité rentrée et martyrise les autres par son caractère acariâtre (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Vieille fille, ainsi désignée, dit-on, en mémoire de sainte Ursule, princesse de la Grande-Bretagne martyrisée à Cologne par les Huns vers l’an 442 avec onze vierges de sa suite, dont un traducteur a fait onze mille vierges ! Je pencherais plutôt à croire que Ursule, sobriquet de vieille fille, viendrait tout simplement de ourse (ursa), la virginité rancie ayant spécialité d’assombrir le caractère.

Us

France, 1907 : Usage. Latinisme.

Certain mari disjoint d’une moitié trop chère
La faisait, selon l’us, porter au cimetière.
« Mais elle est chaude encore, oh ! quel empressement ! »
Lui disaient les porteurs assez malignement ;
Or, lui, sans s’émouvoir, leur répond de la sorte :
« Enterrez, enterrez, car elle est assez morte. »

Usagé

d’Hautel, 1808 : Il est usagé. Pour dire, il est bien élevé, bien instruit des façons, des manières, des usages du monde.

Usager

Delvau, 1866 : s. et adj. Homme poli, bien élevé, ayant l’usage du monde, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Personne qui a des manières, qui sait se conduire en société ; argot faubourien.

User

d’Hautel, 1808 : Cet homme est usé. C’est-à-dire, perdu par la débauche et le libertinage ; il se dit aussi d’un homme cassé de vieillesse.

User (en)

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

Comme si ce n’était rien que d’enlever en une soirée une jeune fille à son amant, et d’en user ainsi tant que l’on veut.

De Laclos.

Lorsque Jean veut se reposer,
S’il me plaît encor d’en user.

Béranger.

User des doigts

Delvau, 1864 : Masturber une femme ou un homme.

Pour vous en prendre à votre sexe,
Avez-vous mis l’autre aux abois ?
C’est peu que votre main me vexe.
Vous usez pour vous de mes doigts.

Béranger.

User la pierre ponce

Rigaud, 1881 : Être condamné aux travaux forcés. — Il faut beaucoup de temps pour user la pierre ponce.

France, 1907 : Subir la peine des travaux forcés ; argot des malfaiteurs.

User le tapis

Rigaud, 1881 : Jouer très petit jeu. La variante est : Amuser le tapis.User ses bottes, faire des démarches souvent inutiles, aller d’un côté et de l’autre pour chercher de l’ouvrage. — User sa salive, parler beaucoup sans parvenir à persuader. — Ne pas avoir usé ses culottes sur les bancs du collège, être ignorant.

User sa salive

France, 1907 : Parler inutilement.

User ses bottes

France, 1907 : Se donner inutilement de la peine.

User son matricule

France, 1907 : Faire son service militaire.

Usine

France, 1907 : Les bureaux du major ; argot militaire.

Usiner

France, 1907 : Travailler ; argot populaire.

France, 1907 : Exploiter commercialement quelqu’un. Payer un tableau à un artiste bien au-dessous de sa valeur. Les marchands de tableaux, qui sont généralement des juifs, usinent sans pudeur les peintres.

Usque ad nauseam

France, 1907 : Jusqu’à satiété, jusqu’au dégoût. Locution latine.

Il se piquait de savoir ses classiques, et pour le prouver il répétait, entre autres citations, qu’il était fatigué de sa tendre épouse, qu’il en avait usque ad nauseam.

(Les Propos du Commandeur)

Usse

France, 1907 : Sourcil. Faire les usses, froncer les sourcils ; du roman ussos, bouder.

Ustache

France, 1907 : Petit couteau à manche de bois : déformation d’eustache, argot faubourien.

Ustensile

Rigaud, 1881 : Maîtresse d’un souteneur. — M’en parle pas, j’ai changé d’ustensile. — Moi j’en ai deusses, c’est plus profitant.

France, 1907 : Voir Marmite.

Ustensilier

Rigaud, 1881 : Employé chargé, dans un théâtre, de la disposition et de l’enlèvement des accessoires de petite dimension. (A. Bouchard.)

France, 1907 : Chef d’accessoires, argot théâtral.

Ustoches

Rigaud, 1881 : Ciseaux, — dans le jargon des couturières ; c’est une déformation d’eustache. — Passe-moi tes ustoches.

France, 1907 : Ciseaux ; argot faubourien de eustache.

Usure aux fines herbes

Rigaud, 1881 : On désigne ainsi les prélèvements de la cagnotte ou dessous du chandelier dans les tripots, tables d’hôte tenues par des femmes qui ont eu des malheurs.

Les flibustiers des deux sexes qui vivent de cette malhonnête industrie, déguisée en table d’hôte, ont le mot pour rire, et l’appellent, dans leur argot, l’usure aux fines herbes.

(Adrien Paul, Floueurs et Floués.)

France, 1907 : Saisie, par la police, des enjeux dans un tripot ; argot des grecs.

Usus loquendi

France, 1907 : L’usage de la parole. Locution latine.

Ut

d’Hautel, 1808 : Sais-tu la musique ? Oui : Eh bien, Ut ! Quolibet qui, d’une farce comique, est passe parmi le peuple ; se dit à quelqu’un que l’on est ennuyé d’entendre, et équivaut à va te promener, retire toi.

Boutmy, 1883 : Premier mot d’une phrase latine dont se servaient autrefois les typographes en trinquant. Voici la phrase complète : Ut tibi prosit meri potio ! « Que ce verre de vin pur te soit salutaire ! » Peu à peu la formule latine de ce souhait devint inintelligible pour la plupart ; alors on l’abrégea, puis on se contenta du premier mot. Ne pourrait-on pas croire que l’expression moderne : zut ! qui est, il est vrai, le contraire d’un souhait poli, en est une corruption ?

Virmaître, 1894 : Quand les compagnons typographes portent la santé d’un des leurs, ils disent : ut. Ut tibi prosit : que cela te profite (Argot d’imprimerie).

France, 1907 : À ta santé ! argot des typographes. C’est l’abréviation de Ut tibi prosit, que cela te profite ! Les Allemands n’emploient dans le même cas que le dernier mot : Prosit !

Ut ameris, amabilis esto

France, 1907 : Pour être aimé, rends-toi aimable. Locution latine tirée d’Ovide.

Ut fata trahunt

France, 1907 : Au gré du destin. Locution latine tirée d’Horace.

Ut pictura poesis

France, 1907 : La poésie est comme la peinture. Locution latine tirée d’Horace.

Utile dulci

France, 1907 : L’utile et l’agréable. Locution latine, Voir Omne tulit.

Utilité

Delvau, 1866 : s. f. Acteur qui joue tout ce qui se présente, les premiers rôles comme les comparses. Argot des coulisses.

France, 1907 : Acteur employé à toute espèce de rôles secondaires.

J’ai accepté les utilités à Montparnasse. J’ai figuré aux Bouffes-du-Nord. Moi qui dictais mes avis aux souverains, j’ai descendu, un à un, les dégrés d’une échelle tenue par la guigne. Et les années passaient, les années dures, les années tristes, les années où les rhumatismes poussent et où les canines tombent sans que la faim s’apaise…

(Jules CLaretie, Brichanteau, comédien)

Uzerche (maison à), château en Limousin

France, 1907 : La situation naturellement fortifiée d’Uzerche, autrefois la seconde ville du bas Limousin, située sur une colline escarpée au pied de laquelle coule la Vézère, a donné lieu à ce vieux dicton.


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