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Soupe

Soupe

d’Hautel, 1808 : Il s’emporte comme une soupe au lait. Se dit d’une personne vive, et prompte à se mettre en colère.
Qu’on m’appelle comme on voudra, pourvu qu’on ne m’appelle pas trop tard à la soupe. Voyez Appeler.
C’est arrangé comme des cheveux sur de la soupe. Pour dire mal rangé, mal disposé, très-en désordre, dans une grande confusion.
Un docteur en soupe salée. Terme de dérision. Faux savant, pédant sans instruction.
Un mangeur de soupe apprêtée. Fainéant, paresseux, qui aime à faire bonne chère sans se donner la peine de travailler ; ou à retirer les bénéfices d’une affaire, sans avoir contribué en rien à son succès.
La soupe à perroquet. Du pain trempé dans du vin ; ce que les enfans appelle la trempette.
Trempé comme une soupe.
Pour dire mouillé jusqu’aux os.
Voulez-vous venir demain manger la soupe avec moi. Manière bourgeoise d’engager quelqu’un à dîner.

Soupé

Rossignol, 1901 : Avoir assez d’une personne ou d’une chose. — « J’ai soupé de ma femme. » — « J’ai soupé de sa société. » — « J’ai soupé de sa conversation. »

Soupé !

Hayard, 1907 : Assez !

France, 1907 : Assez.

Soupe (avoir) de la figure de quelqu’un

La Rue, 1894 : Envoyer promener quelqu’un qui vous a trop ennuyé. Soupé ! assez !

Soupe (dessus de la)

France, 1907 : On dit dans les campagnes di Centre d’une personne qui est de mauvaise humeur, qu’on lui a mangé le dessus de sa soupe, comme en d’autres endroits l’on dit qu’on lui a vendu des pois qui ne voulaient pas cuire. La partie la plus savoureuse d’une soupe grasse se trouve en effet à la surface. Quelques femmes aussi gourmandes qu’avares ont coutume de tailler la soupe en trois couches : l’inférieure pour les domestiques en tranches de pain noir ; celle du milieu pour les enfants, en pain bis ; et enfin la supérieurs qu’elles réservent à elle et à leur mari, en pan blanc. Elles seraient fort irritées si quelqu’un leur prenait le dessus de leur soupe.

Soupe (en avoir)

France, 1907 : En avoir assez, en être dégoûté, las.

Le populo en a radicalement soupé d’être exploité, de même qu’il ne veut plus être gouverné – pas plus par des opportunards, des radicaux que des socialos.
De même il n’en pince plus pour être exploité — pas plus par les richards chrétiens que par les capitalos juifs.

(Le Père Peinard)

On dit dans le même sens : souper de la fiole de quelqu’un.

Mais j’ai mon plan, ej’ suis mariolle :
Quand les jug’ auront assez d’moi
Et qu’i’s auront soupé d’ma fiole,
Faudra ben qu’i’s m’appliqu’nt la loi ;
Vous savez ben, la loi nouvell’
Qui condamne l’gouvernement
À m’envoyer à la Nouvelle…

(Aristide Bruant)

Cette expression n’est pas récente, on la trouve dans un couplet de Désaugiers :

Mais c’est quand nous quittons la ville
Qu’il faut voir l’effet des adieux…
Et toutes les femm’s à la file
Se lamenter à qui mieux mieux.
C’est un’ rivière que leurs yeux :
« Reviens donc bien vite…
— Oui-da, ma petite. »
Le plus souvent !
J’ai soupé pour le sentiment.

Soupe (tremper une)

Larchey, 1865 : Battre. — Mot à mot : faire avaler une correction.

Où qu’tu vas, Polite ? — Je vas tremper une soupe à ma femme.

Gavarni.

Soupe au lait : Homme colère. — On sait que le lait bouillant déborde avec rapidité.

Rigaud, 1881 : Corriger à coups de poing. — Battre l’ennemi, dans le jargon des troupiers.

Soupe à l’herbe (en manger une)

Virmaître, 1894 : Aller gouaper dans les champs sans avoir le sou et s’allonger sur l’herbe pour dormir :
— Qui dort dîne (Argot du peuple). N.

Soupe à l’herbe (manger une)

France, 1907 : Dormir dans les prés.

Soupe à la quéquette

Rossignol, 1901 : Voir rouscailler.

Soupe au lait

Delvau, 1866 : s. f. Homme qui s’emporte pour un rien.

Rigaud, 1881 : Personne irascible. — S’emporter comme une soupe au lait, se mettre en colère pour un rien, à propos de rien.

France, 1907 : Personne qui s’emporte facilement, qui monte figurativement comme du lait sur le feu.

Voyez s’agiter dans ce groupe
Cet homme colère et replet ;
Il s’enlève comme une soupe
Au lait.

(Ch. Monselet)

Soupe au poireau

France, 1907 : Attente longue ou vaine. Voir Poireauter.

Soupe au poireau (faire manger la)

Rigaud, 1881 : Faire attendre. (V. poireau.) C’est la variante moderne de faire le poireau.

Soupe de perroquet

Delvau, 1866 : s. f. Pain trempé dans du vin.

France, 1907 : Pain trempé dans le vin.

Soupe de ta fiole

Virmaître, 1894 : Jai assez de ta figure (Argot du peuple). N.

Soupé de ta fiole

Rossignol, 1901 : Figure. Voir Soupé.

Soupé de ta tranche (avoir)

Rigaud, 1881 : Être ennuyé par un camarade, avoir assez de lui, — dans l’argot du régiment. — J’ai soupé de ta tranche, tu m’ennuies. — Variante : Avoir soupé de ta fiole.

Soupe dorée

France, 1907 : Nom donné dans les campagnes du Centre à des tranches de pain trempées dans le jaune d’œuf et frites dans le beurre.

Soupe et le bœuf

Virmaître, 1894 : La femme dit cela du mari et, naturellement, le mari de sa femme. Synonyme de pot-au-feu. Cette expression a donné naissance à un dicton qui est très ancien :
— Toujours du bouilli, jamais de rôti (Argot du peuple). N.

Soupe et le bœuf (la) ou le bouilli

Delvau, 1864 : L’ordinaire conjugal : — les mêmes bonjours, les mêmes bonsoirs, les mêmes coups tirés par le même homme, — avec la même femme.

qu’enfin, voyez-voue, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc…, tout ça est bel et bon ; mais c’est toujours la soupe et le bouilli ; tandis qu’il y a là-bas, chez la papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront.

Émile Debraux.

Soupe salée (docteur en)

France, 1907 : Faux connaisseur, donneur de conseils ; personne qui se mêle de tout juger et de tout critiquer, pédant. Patois du Centre.

Soupe-et-le-bœuf (la)

Delvau, 1866 : Bonheur conjugal, — c’est-à-dire ordinaire. C’est une expression de la même famille que Pot-au-feu.

Soupe-sept-heures

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui a des habitudes de repas régulières, — dans l’argot du peuple, qui, en conservant cette expression, a conservé aussi la coutume qu’elle consacre.

France, 1907 : Maniaque, personne d’habitudes régulières.

Soupente

Delvau, 1866 : s. f. Le ventre, — dans l’argot des faubouriens. Le mot a été recueilli par Traviès.

Rigaud, 1881 : Ventre. — Je t’vas défoncer la soupente à coups de sorlots à diamants.

La Rue, 1894 : Le ventre. Vieille femme sale.

France, 1907 : Vieille femme malpropre, vieille prostituée.

France, 1907 : Ventre. Jeu de mot sur soupe.

Soupente (vieille)

Rigaud, 1881 : Vieille femme laide et malpropre.

La buraliste t’a appelée vieille soupente ?

(Tam-Tam, 16 mai 1880.)

Souper de

Fustier, 1889 : Avoir assez de quelque chose. Argot militaire.

Soupes (marchand de)

France, 1907 : Maître de pension.

C’est dans un minimum variant de trois mois à trois ans que d’habiles marchands de soupes se chargent de transformer les jeunes cancres qui leur arrivent des quatre points cardinaux, fruits secs du petit séminaire de Pont-à-Mousson ou du collège de Saint-Germain en candidats à peu près présentables aux surnumérariats de l’enregistrement, des contributions indirectes ou au premier grade universitaire.

(Hector France, Les Va-nu-pieds de Londres)

Soupeser (se faire)

Rigaud, 1881 : Se faire réprimander par le patron, — dans le jargon des employés de commerce.

Soupette

France, 1907 : Petite soupe.

Soupeur

Delvau, 1866 : s. et adj. Viveur, — dans l’argot des gens de lettres.

Soupeur, soupeuse

Larchey, 1865 : Viveur passant les nuits à souper.

Est-ce que les soupeurs savent jamais ce qu’ils boivent et ce qu’ils mangent.

Frémy.

Soupeuse

Delvau, 1866 : s. f. Femme galante qui a pour spécialité de lever les hommes au souper, — c’est-à-dire de faire espalier avec d’autres à la porte des cafés du boulevard, vers les onze heures du soir, afin d’être priée à souper par les gens qui n’aiment pas à rentrer seuls chez eux. La soupeuse aune prime par chaque tête de bétail qu’elle amène au restaurant.

France, 1907 : Demi-mondaine qui fréquente la gomme et soupe avec les viveurs.

Il est rare que la soupeuse soit en carte. Il faut pour cela qu’un accident lui soit arrivé, qu’elle ait été prise dans une rafle, par hasard, au sortir d’une orgie de chez Baratte ou de chez Bordier. Rentrée chez elle à huit ou neuf heures du matin, elle se lève pour dîner à six heures, et ne sort qu’à dix pour aller directement dans un café connu d’elle où elle pourra attendre le moment du labeur quotidien.

(Le Matin)


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