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Part

Part

d’Hautel, 1808 : Il a fait son pot à part. Se dit d’un homme qui, sous l’apparence de la réserve et de la discrétion, ne s’est point oublié dans une affaire.
On vous en garde dans un petit pot à part. Se dit ironiquement pour faire entendre à quelqu’un qu’il n’y a rien à espérer pour lui dans une distribution.
Part à nous deux. On se sert de cette locution quand quelqu’un avec lequel on va de compagnie, fait une trouvaille quelconque, pour dire qu’on en retient sa part ; qu’on espère en avoir sa part.
Avoir part au gâteau. Être intéressé dans les bénéfices d’une entreprise, ou dans une succession.

Part à douze

France, 1907 : Paradis ; argot militaire. Jeu de mot sur part à dix.

— Ah ! nom d’une soupe à l’oignon, ils ne le porteront pas en part à douze…

(Ch. Dubois de Gennes)

Part aux chiens (ne pas donner sa)

France, 1907 : Ne pas abandonner ce à quoi l’on a droit.

Ce sont les compagnons qui nous taillent la soupe,
Du diable si j’en vais donner ma part aux chiens.

(Paul Déroulède, Chants du soldat)

Part du capitaine

France, 1907 : La plus belle part d’un butin : la plus jolie fille de la place prise d’assaut.

Partagas

Rigaud, 1881 : Cigare supérieur de la Havane ; du nom du fabricant. Comme prix, l’antipode du petit-bordeaux, quelquefois tout aussi mauvais.

Partage

d’Hautel, 1808 : C’est le partage de Montgommeri, tout d’un côté rien de l’autre. Se dit quand on fait un partage d’une inégalité choquante.

Partager

d’Hautel, 1808 : Partager en frères. Pour dire sans contestation, sans dispute, amiablement.
Partager le différent pas la moitié. Se relâcher chacun de ses prétentions pour conclure une affaire.
Partager un cheveu. Pour dire jusqu’aux plus minutieux objets.

Partageuse

Delvau, 1866 : s. f. Femme entretenue qui a l’habitude de prendre la moitié de la fortune des hommes, — quand elle ne la leur prend pas tout entière. Argot des gens de lettres. L’expression date de 1848, et elle appartient à Gavarni.

France, 1907 : Femme ou fille entretenue.

Partageux

Delvau, 1866 : s. m. Républicain, — dans l’argot des paysans de la banlieue.

France, 1907 : Nom donné par les paysans aux républicains.

Ainsi fit jadis Bonaparte quand il préparait son coup d’État. Tandis qu’il affichait, pour séduire les ouvriers des grandes villes, des tendances socialistes, les comités qui recevaient ses instigations faisaient répandre à profusion par les campagnes de petits livres haineux prêchant aux paysans l’horreur et l’effroi des partageux.

(Marcel Sembat, Le Souverain)

Voici comment l’on entend d’ordinaire le partage. Un Parisien disait à un vieux paysan : « Comment, voilà que vous devenez partageux ? Mais vous ne savez donc pas que le jour où l’on mettrait tout en commun, vous n’auriez pas cent écus pour votre part ?
— Eh ben ?… avec ce que j’ai déjà ! »

(Dr Grégoire, Turlulaines)

Partance

d’Hautel, 1808 : Voilà le coup de partance. Se dit en plaisantant, pour l’heure à laquelle on est contraint de se rendre quelque part.

Parterre

d’Hautel, 1808 : Faire un parterre. Se laisser tomber, se laisser choir.

France, 1907 : Chute ; patois du Centre. On dit généralement, pour faire une chute, prendre un billet de parterre, faire un parterre, jeux de mot.

Parterre (prendre un billet de)

Larchey, 1865 : Tomber. — Calembour.

Parthe (flèche de)

France, 1907 : Lancer une flèche de Parthe, c’est lancer en se retirant une épigramme, un mot méchant auquel celui qui le reçoit n’a pas le temps de répondre. Allusion à l’ancienne manière de combattre des Parthes qui, excellents cavaliers et excellents archers, harcelaient l’ennemi par des charges consécutives, puis fuyaient en lançant leurs traits, pour recommencer ensuite l’attaque. C’était la tactique des Arabes pendant les guerres de la conquête de l’Algérie.

Parthénomancie

France, 1907 : Divination d’après les signes de la virginité.

Parti

d’Hautel, 1808 : Prendre son parti en grand capitaine. Se dit en plaisantant, lorsqu’on se détermine après avoir hésité long-temps à quelque chose, soit au jeu, soit à une affaire de peu d’importance.
Jouer un mauvais parti à quelqu’un. Lui faire de mauvais tours, le friponner, l’attraper.

Larchey, 1865 : Ivre, endormi.

Allons, les voilà partis, dit Vautrin en remuant la tête du père Goriot et celle d’Eugène.

(Balzac)

Parti (être)

Delvau, 1866 : Être gris, parce qu’alors la raison s’en va avec les bouchons des bouteilles vidées. Argot des bourgeois. On dit aussi Être parti pour la gloire.

France, 1907 : Être ivre, parti pour la gloire.

Parti national

France, 1907 : Nom donné au parti boulangiste qui comprenant des gens de toutes les opinions politiques, unis dans le but de renverser le gouvernement opportuniste.

Depuis 1889, la honte du Parlement s’est accrue bien au delà de ce qu’annoncèrent, dans leur pessimisme éclairé, les prédicateurs du Parti national. Ce que nous requérions de justice en ce temps devient, pour les adversaires mêmes, une évidence imminente à réaliser.

(Paul Adam)

Parti, parti pour la gloire

Rigaud, 1881 : Mis en gaité par le vin. Excité par les charmes d’une femme, sur la pente des folies amoureuses.

Particulier

d’Hautel, 1808 : Pour quidam, homme individu.
C’est un particulier qui ne s’endort pas. Pour, c’est un homme intéressé, qui est vigilant pour ses intérêts.
On dit aussi, en parlant d’une femme dont la conduite est peu régulière et la vertu suspecte : C’est une particulière qui a fait des siennes.
En son petit particulier.
Pour, dire en son intérieur, en soi-même.

Larchey, 1865 : Individu. Pris souvent en mauvaise part.

Ah ça ! mais vous êtes donc un particulier dépourvu de toute espèce de délicatesse.

L. Reybaud.

Delvau, 1866 : s. m. Individu quelconque, — dans l’argot du peuple, qui prend ordinairement ce mot en mauvaise part.

Delvau, 1866 : s. m. Bourgeois, — dans l’argot des troupiers.

France, 1907 : Individu quelconque ; civil.

Particulière

Larchey, 1865 : Maîtresse.

Ce terme, si trivial en apparence, appartient à la galanterie la plus raffinée et remonte aux bergers du Lignon. On lit à chaque instant dans l’Astrée : Particulariser une dame, en faire sa particulière dame, pour lui adresser ses hommages. Ces locutions ont sans doute été transmises par le Secrétaire des amants à nos soldats, qui n’ont fait que les abréger.

Laveaux.

Dans l’armée, particulier et particulière sont synonymes de bourgeois et bourgeoise.

Larchey, 1865 : Fille suspecte.

Les mauvaises têtes du quartier qui tiraient la savate pour les particulières de la rue d’Angoulême.

Ricard.

Voilà qu’un mouchard m’amène une particulière assez gentille.

Vidal, 1833.

Delvau, 1866 : s. f. Maîtresse, bonne amie, — dans l’argot des troupiers. D’après Laveaux, cette expression remonterait aux bergers du Lignon, c’est-à-dire au XVIIe siècle. « On lit à chaque instant dans l’Astrée : Particulariser une dame, en faire sa particulière dame, pour lui adresser des hommages. Ces locutions ont sans doute été transmises par le Secrétaire des Amants à nos soldats, qui n’ont fait que les abréger. »

Fustier, 1889 : Femme légitime. Argot du peuple. Trimballer sa particulière, promener son épouse.

France, 1907 : Maîtresse, femme, fille ; argot de troupier. D’après Laveaux, cette expression remonterait aux bergers de Lignon, c’est-à-dire au XVIIe siècle. « On lit à chaque instant dans l’Astrée : Particulariser une dame, en faire sa particulière dame, pour lui adresser des hommages. Ces locutions ont sans doute été transmises par le Secrétaire des amants à nos soldats, qui n’ont fait que les abréger. »

(A. Delvau)

— Eh ben ! que répondit La Ramée, sans vous commander, mon colonel, je voudrais censément faire une connaissance.
Il n’avait pas plutôt fini de parler, qu’il vit sortir d’un buisson deux particulières comme il n’en avait même jamais vu et qu’il n’y a pas un officier qui puisse se vanter d’en avoir jamais eu une de ce calibre.

(Jules Noriac, Un grain de sable)

Partie

d’Hautel, 1808 : Une partie fine. On appelle ainsi un tête à tête amoureux ; un divertissement secret.
Partie quarrée. Divertissement, partie de plaisir composée de quatre personnes, moitié hommes, moitié femmes.
Il est la partie honteuse de cette compagnie. Se dit de celui qui, par ses vices, déshonore une compagnie.
Qui n’entend qu’une partie n’entend rien. Signifie que dans une affaire, il ne faut jamais prononcer sans avoir entendu tous les intéressés.
Parties d’apothicaires. Mémoires surchargés ou il y a beaucoup à rabattre.
Qui quitte la partie la perd. Signifie que celui qui quitte le jeu, qui se retire d’un emploi ou d’une affaire n’a plus droit au bénéfice.
Il ne faut pas remettre la partie au lendemain. Pour, il ne faut jamais différer ce que l’on peut faire à l’instant.
Faire un coup de partie. Faire quelque chose qui emporte avec soi la décision ou l’avantage d’une affaire.

Delvau, 1864 : Le membre viril.

Elle l’atteint par l’énorme partie.
Dont cet Anglais profana le couvent.

Voltaire.

Et je suis mort en la partie
Qui fait la garée et le cocu.

Maynard.

De sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses parties.

Ch. Sorel.

On ne doit pas dire les parties honteuses, car on ferait tort à la nature, qui n’a rien fait de honteux.

(Moyen de parvenir.)

Le marquis, de plus en plus étonné, et se reboutonnant pour ne pas laisser voir ses parties, vraiment honteuses en ce moment…

Jean Du Boys.

Delvau, 1866 : s. f. Pièce montée où chacun paie son rôle, — dans l’argot des acteurs amateurs. C’est une sorte de pique-nique théâtral. Monter une partie. Monter une pièce destinée a être jouée sur un théâtre de campagne.

Delvau, 1866 : s. f. Aimable débauche de vin ou de femmes. Partie carrée. Partie de plaisir à quatre, deux hommes et deux femmes. Partie fine. Rendez-vous amoureux dans un cabinet particulier. Être en partie fine. Être avec une dame n’importe où.

La Rue, 1894 : Petite débauche. Partie fine, rendez-vous amoureux dans un cabinet particulier. Être en partie fine, être avec une dame. Partie carrée, partie de plaisir à quatre, deux hommes et deux femmes.

France, 1907 : Petite débauche. « Faire une partie. » Quand c’est avec une femme, on dit : « partie fine » et « partie carrée », partie à quatre personnes, deux hommes et deux femmes.

Ce furent des parties carrées dans les canots de louage, près des saules du Bas-Meudon et sous les tonnelles à fritures, où des fourmis courent sur la nappe, !

(François Coppée, Le Coupable)

Partie (faire une)

La Rue, 1894 : Se battre.

Partie (monter une)

Rigaud, 1881 : Donner, en bénéficiaire, une représentation dramatique avec le concours gratuit de camarades, dans une salle louée ad hoc. C’était autrefois à la salle Chantereine que se montaient de préférence les parties ; aujourd’hui c’est à l’École lyrique.

Partie de jambes en l’air

France, 1907 : L’œuvre d’amour.

Partie de traversin

France, 1907 : Somme.

Partie de traversin (faire une)

Delvau, 1866 : Dormir à deux, — dans l’argot des faubouriens. Les Anglais ont une expression analogue : To read a curtain lecture (faire un cours de rideaux), disent-ils.

Partie liée

France, 1907 : Terme de sport désignant une course en plusieurs épreuves.

Parties

Larchey, 1865 : « La fille à parties n’est qu’une prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes… Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste ; rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s’arrête à la porte d’une maison ordinairement de belle apparence ; là, elle attend son monsieur, elle s’explique ouvertement avec lui, et s’il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l’on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison. » — F. Bérand. Le théâtre de cette rencontre se nomme maison à parties ou maison de passe. L’acte des clientes est qualifié de passe ou passade. — C’est un terme qui remonte au dix-huitième siècle.

Parties (fille à)

France, 1907 : Prostituée élégamment mise avec laquelle on peut faire une partie de plaisir en ville où à la campagne.

Parties charnues

France, 1907 : Le derrière.

Parties charnues (les)

Delvau, 1866 : Les nates, — dans l’argot des bourgeois.

Partir

d’Hautel, 1808 : S’en aller. Si vous êtes pressé, partez devant. Se dit à quelqu’un qui marque beaucoup d’impatience.

France, 1907 : Partager ; vieux français encore en usage dans de Midi ; d’où maille à partir.

Partir à l’anglaise

France, 1907 : S’en aller sans prendre congé de la compagnie. Les Anglais nous retournent le compliment en disant to take a french leave. Mais ce mot french n’est que le résultat d’une ignorance étymologique. French est une corruption de franc, franche, libre, aisée. Prendre un franc congé, s’en aller sans rien dire, n’est-ce pas encore ce qu’il y a de plus discret, car quoi de plus ennuyeux pour soi-même et tous les autres que d’interrompre une conversation dans le seul but de s’incliner devant la maîtresse de maison et de faire mille sourires et autant de grimaces ; la vraie politesse est de ne gêner personne et de s’éclipser sans qu’on fasse attention à vous.

Partir du pied droit

Delvau, 1866 : Bien commencer une affaire, l’engager gaiement et résolument. Argot du peuple. Quand on veut décider quelqu’un on dit : « Allons, partons du pied droit ! » C’est un ressouvenir des superstitions païennes. Quand Encolpe et Ascylte se disposent à entrer dans la salle du banquet, un des nombreux esclaves de Trimalcion leur crie : Dextro pede ! Dextro pede !

France, 1907 : S’engager gaiement et franchement dans une affaire. Cette expression vient, sans doute, de ce que les soldats, dans les mouvements militaires, partent toujours du pied droit. Cependant A. Delvau prétend que c’est un ressouvenir des superstitions païennes. « Quand Encolpe et Ascylte se disposent à entrer dans la salle du banquet, un des nombreux esclaves de Trimalcion leur crie : Dextro pede ! Dextro pede ! « Pied droit ! Pied droit ! »

Partir la paille au c…

Merlin, 1888 : Être libéré, quitter le régiment, alors qu’on était puni de prison ou de salle de police, dont la paille est encore adhérente à la culotte du troubade.

Partir la paille au cul

France, 1907 : S’en aller mal noté ; être expulsé ; rentrer chez soi après avoir passé par la prison, allusion à « la paille humide des cachots ».

Partir le gâteau ou manger le cochon ensemble

France, 1907 : Vivre dans l’intimité de quelqu’un. Partir est ici dans le sens de partager.

Partir pour Cracovie

France, 1907 : Voir Niort.

Partir pour crevant

France, 1907 : Voir Niort.

Partir pour dormillon

France, 1907 : Voir Niort.

Partir pour la gloire

France, 1907 : Être ivre. L’homme ivre, en effet, ne doute de rien et se croit capable de tout vaincre.

Parturient montes

France, 1907 : « Les montagnes accoucheront. » Locution latine tirée d’Horace, qualifiant des promesses qui ne seront jamais suivies d’effet. De quoi accoucheront les montagnes ? C’est à quoi La Fontaine a répondu dans l’une de ses fables : d’une souris.


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