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Croire

Croire

d’Hautel, 1808 : Si vous ne voulez pas le croire allez-y voir. Se dit à quelqu’un qui fait l’incrédule, qui semble douter de la vérité d’un récit qui n’a rien que de vraisemblable.
L’eusses-tu cru, mon cher ami ? Facétie populaire, pour tourner en ridicule les personnes qui mettent une certaine affectation à employer, et souvent mal-à-propos, les temps du subjonctif.

Croire avoir trouvé la fève

France, 1907 : Quand quelqu’un croit avoir trouvé la solution d’un problème difficile ou éprouvé un plaisir inespéré, on disait autrefois : Il croit avoir trouvé la fève, allusion au gâteau des Rois. « Pourquoi ris-tu ?… As-tu trouvé la fève ? »

Croire cela et boire de l’eau

France, 1907 : Ce terme est appliqué aux gens crédules et, particulièrement, aux malades qui vont chercher la santé aux Stations balnéaires, croyant aux éloges intéressés des médecins prônant la vertu imaginaire de certaines eaux. Collé l’emploie dans une de ses chansons badines, Vaudeville de Razibus :

Ce raisonnement est fort beau,
Mais croyez ça z’et buvez d’l’eau.

On le trouve aussi dans une piquante parodie de l’Énéide de Virgile en patois bourguignon, parue en 1718 : Virgile virai en Borguignon. Didon répond à Énée, qui lui déclare qu’il doit quitter Carthage par l’ordre des dieux pour se rendre en Italie :

— Croyé celai beuvé de l’éau.
Ces gens lui ont dans le cervaaa
Be d’autre dirfaire que les tienne.

Charles Nisard fait remonter ce dicton aux premiers jours de l’Inquisition, où l’on infligeait le supplice de l’eau à ceux dont les croyances ne concordaient pas avec celles de l’abominable tribal. À cet effet, on étendait le malheureux sur un chevalet de bois, la tête plus basse que les pieds, et on lui introduisait dans la bouche un linge mouillé qui couvrait aussi les narines ; puis on lui versait de l’eau qui filtrait lentement à travers le linge, de sorte que, pour respirer, le patient devait, à chaque seconde, avaler de l’eau pour donner passage à l’air. C’était une succession d’étouffements ; quand le malheureux était presque asphyxié, on retirait le linge, l’on recommençait l’interrogatoire, et, suivant les réponses, le supplice. Bref, il fallait croire ou boire de l’eau. « En usant des mêmes termes aujourd’hui, dit Ch. Nisard, on en a gâté le sens, en substituant la conjonction copulative à l’alternative ; on en a rendu en même temps l’origine plus obscure. »

Croire le premier moutardier du pape (se)

Delvau, 1866 : Se donner des airs d’importance, faire le suffisant, l’entendu, — dans l’argot du peuple, qui a ouï parler du cas que les papes, notamment Clément VII, faisaient de leurs fabricants de moutarde, justement enorgueillis.

France, 1907 : Se donner et se croire beaucoup d’importance ; montrer une suffisance que rien ne justifie. Ce dicton populaire vient de ce que le pape Clément VIII éleva a des postes importants dans ses cuisines trois marmitons qui excellaient à préparer la moutarde.

Croire que c’est arrivé

France, 1907 : Prendre une chose au sérieux ; s’imaginer qu’une fortune imméritée et passagère va durer toujours. « Les colonels de la Commune, élevés à ce poste par l’ignorance ou la jobarderie, croyaient tous que c’était arrité. »

Mais tout le monde ne jouit pas de cette philosophie délicieuse, de cette bonhomie légèrement goguenarde capable d’enfanter de tels propos. Il est des robins gourmés, austères, pénétrés de la gravité de leur mission ; il est de simples mortels croyant que c’est arrivé, que le Code est dieu et que les procureurs sont ses prophètes, — que la Loi, cette entité majestueuse, règne, gouverne, châtie qui même étend le doigt vers sa robe sacrée.

(Séverine)


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