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Cour

Cour

d’Hautel, 1808 : Eau bénite de cour. Flatterie, caresse fausse et hypocrite.
On dit d’une maison sans ordre, d’un lieu où tout le monde veut commander, que c’est la cour du roi Pétaud.
Une nouvelle de basse cour.
Pour dire qu’une nouvelle vient de gens qui ne sont point à portée d’être bien informés.

Cour du roi Pétaud

France, 1907 : Réunion tumultueuse où personne ne s’entend. Lieu de désordre et de confusion où chacun veut être le maître. Molière, dans Tartufe, fait dire à madame Péronnelle, critiquant le ménage de son fils Orgon :

On n’y respecte rien, chacun y parle haut,
Et c’est tout justement la cour du roi Pétaud.

Pendant le moyen âge, tous les corps de métiers s’étaient établis en corporations. Les mendiants, qui pullulaient alors, eurent aussi leur corporation, leurs règlements, leur chef. On l’appelait le roi Péto, du mot latin peto (je mendie), qu’on changea plus tard en celui de Pétaud. Il est probable qu’au milieu de ces truands et de ces gueux, l’autorité de ce monarque fantastique étant plutôt nominale que réelle, et que les réunions qu’il présidait ne se terminaient pas sans cris, sans tumulte, sans injures et sans horions. De Pétaud on a fait pétaudière.
Littré cependant attribue à cette expression une autre origine malpropre et plus burlesque. Le roi Pétaud devait en tout cas avoir du fil à retordre avec ses sujets. Voici, d’après de curieuses recherches récentes, quelles étaient les différentes catégories de mendiants qui se partageaient la grande ville :
Les courtauds, qu’on ne voyait à Paris que pendant l’hiver ; ils passaient la belle saison à rapiner dans les environs de la capitale.
Les capons, qui ne mendiaient que dans les cabarets, tavernes et autres lieux publics.
Les francs-mitoux, dont la spécialité consistait à contrefaire les malades et à simuler des attaques de nerfs.
Les mercandiers. Vêtus d’un bon pourpoint et de très mauvaises chausses, ils allaient dans les maisons bourgeoises, disant qu’ils étaient de braves et honnêtes marchands ruinés par les guerres, par le feu ou par d’autres accidents.
Les malingreux. Ceux-la se disaient hydropiques, ou bien se couvraient les bras et les jambes d’ulcères factices. Ils se tenaient principalement sous les portes des églises.
Les drilles. Ils se recrutaient parmi les soldats licenciés et demandaient, le sabre à la ceinture, une somme qu’il pouvait être dangereux parfois de leur refuser.
Les orphelins. C’étaient de jeunes garçons presque nus ; ils n’exerçaient que l’hiver, car leur rôle consistait à paraître gelés et à trembler de froid avec art.
Les piètres. Ils marchaient toujours avec des échasses et contrefaisaient les estropiés.
Les polissons. Ils marchaient quatre par quatre, vêtus d’un pourpoint, mais sans chemise. avec un chapeau sans fond et une sébile de bois à la main.
Les coquillards. C’étaient de faux pèlerins couverts de coquilles ; ils demandaient l’aumône afin, disaient-ils, de pouvoir continuer leur voyage.
Les collots. Ils faisaient semblant d’être atteints de la teigne et demandaient des secours pour se rendre à Flavigny, en Bourgogne, où sainte Reine avait la réputation de guérir miraculeusement et instantanément ces sortes de maladies.
Les sabouleux. C’étaient de faux épileptiques. Ils se laissaient tomber sur le pavé avec des contorsions affreuses et jetaient de l’écume au moyen d’un peu de savon qu’ils avaient dans la bouche.
Les cagous. On donnait ce nom aux anciens qui instruisaient les novices dans l’art de couper les chaînes de montre, d’enlever les bourses, de tirer les mouchoirs et de se créer des plaies factices.
Il y avait aussi les millards, les hubains, les morjauds.

Courageux

Rigaud, 1881 : Qui ne boude pas à l’ouvrage.

C’est un zigue rien courageux et d’attaque.

Courailler

Delvau, 1864 : Baiser en ville, et fréquemment, brunes ou blondes, rousses ou cendrées, bourgeoises et lorettes, servantes et maîtresses.

Vous l’auriez empêché de courailler.

H. De Balzac.

Larchey, 1865 : Donner dans la galanterie facile.

Vous l’auriez empêché de courailler.

(Balzac)

Courir a le même sens.

Monsieur n’est pas heureux quand il court.

H. Monnier.

On dit aussi Courir la gueuse.

Delvau, 1866 : v. n. Faire le libertin, — dans l’argot des bourgeois.

France, 1907 : Courir les filles. On dit aussi : courir la gueuse.

Courant

Delvau, 1866 : s. m. Truc, secret, affaire mystérieuse, — dans l’argot du peuple. Connaître le courant. Savoir de quoi il s’agit. Montrer le courant. Initier quelqu’une quelque chose.

France, 1907 : Tour, dans le sens de truc. Connaître le courant ou montrer un courant, c’est savoir ou enseigner un tour.

Courant d’air (se pousser un)

France, 1907 : Fuir, décamper.

Courant d’air dans l’œil (se fourrer un)

Rigaud, 1881 : S’illusionner, se tromper grossièrement. C’est une forme nouvelle de : Se fourrer le doigt dans l’œil.

Courante

d’Hautel, 1808 : Avoir la courante. Pour avoir le dévoiement, la diarrhée.

Delvau, 1866 : s. f. Fluxus ventris, — dans l’argot des bourgeois.

Rigaud, 1881 : Diarrhée. — Se payer une courante, se sauver au galop.

France, 1907 : Diarrhée, sans doute appelée ainsi parce qu’elle oblige à courir.

La discussion commençait à devenir générale, chacun ayant un exemple à citer ou ayant fait soi-même la triste épreuve des sévérités militaires à l’égard des fricoteurs. Verginon écoutait toujours, dans un mutisme ahuri de pauvre diable tombé du haut de ses illusions. Mais tout à coup il se frappa le front, un front plat comme la main, étroitement logé entre l’épaisse ligne des sourcils et le retroussis des cheveux tailles à l’ordonnance.
— Des fois, insinua-t-il avec un fin sourire, y aurait pas un moyen pour em’ flanquer une bonne courante ?

(G. Courteline, Les Gaîtés de l’escadron)

Le mot est vieux : on le trouve dans le Virgile travesti de Scarron.

Courasson

France, 1907 : Coureur de filles. Cette épithète familière est généralement précédée l’adjectif vieux.

Courbatu

d’Hautel, 1808 : Être courbatu. Éprouver une lassitude douloureuse. Le peuple dit par corruption, dans le même sens, Être courbaturé. Je suis courbaturé.

Courbe

Halbert, 1849 : Épaule.

Larchey, 1865 : Épaule (Vidocq). — Allusion de forme.

Delvau, 1866 : s. f. Épaule, — dans l’argot des voleurs. Courbe de morne. Épaule de mouton.

Rigaud, 1881 : Épaule, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Épaule.

France, 1907 : Épaule. Courbe de morne, épaule de mouton.

Courbe de morne

Halbert, 1849 : Épaule de mouton.

Coure

Rossignol, 1901 : Embêter, ennuyer. Au lieu de dire à un ami : « Tu m’embêtes », on dit : « Tu m’coures, as-tu bientôt fini de m’courir. »

Courée

France, 1907 : Cour commune à plusieurs habitations.

Courent toujours (les)

Merlin, 1888 : Voyez Vitriers.

Courer (la)

Rigaud, 1881 : Ennuyer. — Tu me la coures, tu m’ennuies.

Courer (se)

Rigaud, 1881 : Se garer ; prendre des précautions, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Se garer ; prendre des précautions.

France, 1907 : Se sauver.

Coureur

Delvau, 1864 : Libertin, — parce qu’il court après toutes les femmes, comme un chien après toutes les chiennes.

Delvau, 1866 : s. m. Libertin, — dans l’argot des bourgeois.

Coureuse

d’Hautel, 1808 : Nom injurieux que l’on donne à une prostituée, à une femme qui cherche les aventures galantes.

Delvau, 1864 : Femme libertine qui court volontiers après les porte-queue, soit parce qu’elle y trouve son plaisir, soit parce qu’elle y trouve son intérêt.

Une fille inconnue, qui fait le métier de coureuse.

Molière.

Delvau, 1866 : s. f. Plume à écrire, — dans l’argot des voleurs.

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme qui a plus souci de son plaisir que de sa réputation et qui hante plus les bals que les églises.

Rigaud, 1881 : Machine à coudre, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Plume à écrire. Elle court sur le papier.

France, 1907 : Machine à coudre.

France, 1907 : Fille ou femme de mauvaise vie.

Courir

d’Hautel, 1808 : Je l’attraperai bien sans courir. Espèce de menace que l’on fait à quelqu’un dont on a reçu quelqu’offense, et qui signifie que tôt ou tard on trouvera infailliblement l’occasion de s’en venger.
Il est bien loin, s’il court toujours. Se dit d’une personne qui est partie d’un lieu depuis long-temps, et dont on demande des nouvelles en la croyant dans le lieu où l’on est.
Courir la pretentaine. Chercher les bonnes fortunes, aller de côté et d’autre sans nécessité.
Cela court les rues depuis long-temps. Pour dire qu’une chose devient très-commune ; qu’on la, voit partout.
Ce n’est pas le tout que de courir, il faut partir de bonne heure. Signifie qu’il ne suffit pas de mettre du zèle et de l’ardeur dans une affaire, préalablement, on ne saisit point l’occasion lorsqu’elle se présente.
Courir après son éteuf. Se donner beaucoup de mal pour récupérer un bien ou un avantage que l’on a perdu par négligence.
Courir sur les brisées ou sur le marché de quelqu’un. Faire des démarches pour avoir ce qu’un autre a demandé le premier, ou pour lui en lever un avantage quelconque.

Delvau, 1864 : Baiser en ville et chez soi ; changer volontiers de maîtresses quand on est homme, d’amants lorsqu’on est femme.

Monsieur n’est pas heureux quand il court.

Henry Monnier.

J’aimerois mieux que tous les laquais de la cour courussent sur le ventre de ma femme, que d’être astreint à ne point faire l’amour.

(Les Caquets de l’accouchée.)

Delvau, 1866 : v. n. Libertiner, — dans l’argot des bourgeois. On dit aussi Courir la gueuse et Courir le guilledou.

Courir (d’une peur et d’une envie de)

Virmaître, 1894 : Voleur qui s’offre un paletot à l’étalage sans s’occuper du prix.
— Te voilà bien rupin, ma vieille branche, combien que la pelure te coûte ?
— Une peur et une envie de courir (Argot du peuple). V. Foire d’empoigne. N.

Courir (quelqu’un)

Hayard, 1907 : L’embêter.

Courir (se la)

Larchey, 1865 : S’enfuir. — Se courir : Se méfier (Vidocq). — Vient de l’ancien verbe se covrir : se couvrir, se protéger.

Delvau, 1866 : S’en aller de quelque part, s’enfuir, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Se sauver.

France, 1907 : Se sauver, fuir.

Courir l’aiguillette

France, 1907 : On dit d’une femme de mauvaise vie qu’elle court l’aiguillette. D’après le Dictionnaire Comique de Philibert Le Roux, cette expression viendrait de ce qu’autrefois, à Toulouse, les femmes débauchées étaient obligées de porter une aiguillette sur l’épaule ; mais la signification même du mot aiguillette n’en indique-t-elle pas plus simplement l’origine ?

La garse qui nasquit de l’excrément de l’onde
Pour courir l’esguillette en tous les lieux du monde,
Vénus la bonne cagne, aux paillards appétits…

(Saint-Amant, Le Melon)

Courir la gueuse

Delvau, 1864 : Hanter les bordels et les bals publics, où l’on peut faire une femme nouvelle tous les jours.

Mais j’oublierai cette folle amoureuse,
Tra la la, la la la la la,
Et dès ce soir, je vais courir la gueuse !
Tiens, voilà Carjat !…

Alexandre Pothey.

France, 1907 : Même sens que courir le guilledou.

Courir le guilledou

Delvau, 1864 : Faire le libertin ; rechercher les grisettes, les femmes faciles, pour coucher avec elles. Se dit aussi pour : Faire le métier de gueuse.

J’aurais pu, comme une autre, être vile, être infâme !
Courir le guilledou jusqu’au Coromandel !
Mais jamais je ne fusse entrée en un bordel !

Albert Glatigny.

France, 1907 : La femme court l’aiguillette et l’homme court le guilledou. On n’est pas bien d’accord sur l’origine du mot guilledou ; d’après Charles Nisard, ce serait une corruption de guilledin, féminin guilledine, cheval ou jument, mulet ou mule, « destiné à porter l’homme, facile an montoir et allant ordinairement l’amble. C’était, en un mot, la haquenée qui, du temps de nos pères, était la monture de tout le monde, et dont les ecclésiastiques, les magistrats et les médecins se servirent même longtemps encore après l’invention des carrosses. C’est de l’emploi de cette monture banale qu’est venue l’idée d’appeler la femme folle de son corps une haquenée, et, parce que haquenée et guilledin avaient la même signification, on a dit courir de guilledin et, par corruption, le guilledou, pour : courir les prostituées » (Curiosités de l’étymologie française).

Jupiter au lict il trouva
Avec dame Junon sa femme
Qui souvent luy chante sa gamme ;
Car souvent, moins sage que fou,
Il va courir le guilledou.

(Scarron)

Courir le rat

Larchey, 1865 : Voler la nuit à l’auberge (Vidocq).

Courir une poste, des postes

Delvau, 1864 : Tirer un coup, des coups, autant qu’on le peut quand on est bon cavalier et qu’on ne se laisse pas désarçonner par le premier coup de cul de sa jument.

Couronner

d’Hautel, 1808 : La fin couronne l’œuvre. Signifie qu’il ne faut jamais désespérer du succès d’une affaire, ni se hâter de juger quelque chose avant son entier achèvement.

Courrier de la préfecture

Fustier, 1889 : Voiture cellulaire.

France, 1907 : Voiture cellulaire, vulgairement appelée panier à salade.

Courroie

d’Hautel, 1808 : Allonger la courroie. Voyez Allonger.
Faire du cuir d’autrui large courroie. Pour, se divertir de la bourse d’autrui ; en user sans délicatesse ni discrétion.

Course

d’Hautel, 1808 : Prendre sa course. S’esquiver, se sauver en toute hâte

Delvau, 1864 : Coup tiré avec une femme, que l’on fait ainsi voyager à cheval sur un bâton, comme sorcière allant au sabbat.

Argant, de ses nombreuses courses
Tout fatigué, s’échappe enfin,
Hélas ! il emporte ses bourses
L’amante qui supplie en vain.

B. de Maurice.

Coursier

Delvau, 1866 : s. m. Cheval, — dans l’argot des académiciens. Coursier de fer. Locomotive.

Court

d’Hautel, 1808 : Être court d’argent. Être gêné, avoir le gousset vide.
Il s’en est allé avec sa courte honte. C’est-à dire tout confus de n’avoir pas réussi dans une entreprise dont il disoit d’avance être assuré.
Les plus courtes folies sont les meilleures. Signifie que les jeunes gens ne sauroient trop tôt s’abstenir des folies que l’inexpérience leur fait commettre.
Faire courte messe et long dîner. Être intempérant et peu dévot.
Tirer à la courte paille. Remettre la décision d’une affaire au hasard.
C’est le plus court parti ; c’est votre plus court. Pour, c’est ce qu’il convient mieux de faire.
À vaillant homme courte épée. Parce qu’un homme courageux et brave dédaigne de faire parade de son épée.
Couper court. Rompre subitement avec quelqu’un ; arrêter les progrès du mal ; s’exprimer en peu de mots.
Il a la mémoire courte. Pour, il oublie facilement ses obligations envers les autres.
Tenir quelqu’un de court. Le priver de sa liberté ; lui serrer les pouces.
Pour vous le faire court. Pour abréger.
C’est le plus court. Pour, c’est le plus prudent et le plus facile.
Courte et bonne. Maxime dangereuse que les gens sans mœurs, les libertins plongés dans la plus honteuse dépravation, ont sans cesse à la bouche.
Savoir le court et le long d’une affaire. En connoître jusqu’aux moindres circonstances.

Court à pattes

France, 1907 : Sobriquet que les artilleurs à cheval donnent aux artilleurs à pied et, en général, les cavaliers aux fantassins.

Court-bouillon (le grand)

Rigaud, 1881 : La mer, — dans le jargon des voleurs. C’est-à-dire, sans inversion, le grand bouillon qui court.

La Rue, 1894 : La mer.

France, 1907 : Nom que les voleurs donnent à la mer.

Courtanche

France, 1907 : La Courtille.

Courtange

Delvau, 1866 : s. f. La Courtille, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : La Courtille.

Courtaud

d’Hautel, 1808 : Un courtaud de boutique. Nom méprisant que l’on donne aux commis de boutique ; quelques auteurs pensent qu’il faut écrire en ce sens, courtot, faisant dériver ce mot de courtier.
Frapper quelqu’un en chien courtaud. Pour, le battre ; l’étriller à tour de bras.
Un gros courtaud, une grosse courtaude. Homme et ferme d’une taille ramassée et trapue.

Hayard, 1907 : Commis.

Courtaud de boutanche

Delvau, 1866 : s. m. Commis de magasin, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Lourdaud de boutique. Synonyme de calicot (Argot des voleurs).

France, 1907 : Marchand ou commis marchand, dans l’argot des voleurs, qui n’ont fait que conserver le terme injurieux appliqué jadis par les nobles et les hauts bourgeois à tous les gens de commerce.
Tous les nobles autrefois portaient la robe longue ; les gens du peuple, seuls, avaient une jaquette qui ne descendait pas au-dessous du genou et les seigneurs les désignaient souvent sous le nom de courtaud.

Il n’est crocheteur, ni courtaud de boutique
Qui n’estime à vertu l’art où sa main s’applique.

(Mathurin Regnier, dans ses Satires)

Courte

Delvau, 1864 : Le membre viril — qui s’allonge si volontiers sous la douce pression d’une bouche ou d’une main de femme. — On emploie ordinairement ce mot en mauvaise part, pour désigner une pine d’une longueur médiocre et qu’on ne suppose pas, sur ses apparences, propre et faire jouir les femmes. Qu’importe qu’elle soit courte — pourvu qu’elle soit bonne !

Le jeune homme puceau l’appelle son affaire,
L’ouvrier son outil, la grosse cuisinière
Une courte…

Louis Protat.

En avant ! courtons,
Enfonçons les cons ;
À grands coups de cul, de pine et de roustons,
Faisons cramper les garces.

(Parodie de la Parisienne.)

Rigaud, 1881 : Alias cauda ; et sæpe dicitur in caudâ venenum.

Courte et bonne

Rigaud, 1881 : Devise des Épicuriens modernes qui prétendent dire par là que la vie doit être courte et semée de plaisirs.

Courte-botte

d’Hautel, 1808 : Terme de mépris dont on se sert pour désigner un bambin, un petit homme ridicule et de mauvaise tournure.

Courte-pointe

d’Hautel, 1808 : Il est piqué comme une courte-pointe. Se dit par raillerie d’un homme précieux et susceptible qui a pris de l’humeur ; qui s’est choqué d’une plaisanterie ou d’une bagatelle, et qui manifeste son mécontentement par un air froid et maussade.

Courteaux de boucard

Bras-de-Fer, 1829 : Voleurs d’outils chez leurs maîtres.

Courteaux de boutanche

anon., 1827 : Ceux qui volent des outils chez leurs maîtres.

Courtier

Virmaître, 1894 : Voleur qui prépare le coup à faire (Argot des voleurs). V. Nourrisseur de poupard.

Courtille

d’Hautel, 1808 : On appelle ainsi un lieu situé près Paris, où il y a un grand nombre de guinguettes, et où le peuple se rend les jours de fêtes pour se divertir.

Courtisane

Delvau, 1864 : Professeur femelle de philosophie horizontale.

Aussi, j’aime tes courtisanes
Et tes nymphes, ô Titien,
Roi des tons chauds et diaphanes,
Soleil du ciel vénitien.

Th. Gautier.

Les petites paysannes
Qu’on patine au coin d’un mur,
Ont, plus que les courtisanes,
Fesse ferme et téton dur.

La Fizelière.

Courtiser une femme

Delvau, 1864 : Chercher tous les moyens de se servir de sa courte avec elle et même s’en servir.

Mais pour que ce coureur de belles
Puisse, en dix heures seulement,
Courtiser cinquante pucelles…
Ah ! qu’il faut de tempérament.

L. Festeau.


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