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Chanté

Chanté

Halbert, 1849 : Dénoncé.

Chanté (être)

Delvau, 1866 : Être dénoncé, — dans l’argot des voleurs.

Chanteau

Delvau, 1866 : s. m. Morceau de pain ou d’autre chose, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Morceau de pain : c’est le morceau qui est ajouté par le boulanger pour parfaire le poids ; du vieux verbe achanter, prose sur champ. Les petits morceaux de pain distribués autrefois aux communiants — les hosties ne furent introduites qu’au XIIe siècle — étaient appelés pains en chanteau. D’où, par corruption, pain enchantée, comme dans certaines campagnes on appelle encore le pain bénit.

Chanter

d’Hautel, 1808 : Faire chanter quelqu’un. Locution burlesque qui signifie soutirer, censurer, rançonner quelqu’un ; lui faire payer par ruse ou par force une chose qu’il ne devoit pas.
Faire chanter quelqu’un. Signifie aussi le faire crier, en lui infligeant quelque châtiment.
Chanter pouille. Gourmander, repousser gronder quelqu’un.
Chanter magnificat à matines. Pour faire quelque chose à contre-temps, à rebours.
Chanter une gamme à quelqu’un. Le reprendre, lui faire des sévères, remontrances.
Il faut chanter plus haut. Pour dire, il faut enchérir, offrir davantage.
Il nous chante toujours la même chose. Pour dire il répète toujours la même chose ; il gronde continuellement.
Qu’est-ce que vous nous chantez là ? Locution ironique et familière que l’on adresse à quel qu’un qui tient des discours ridicules ou des propos que l’on ne goûte nullement ; ce qui équivaut à : Que voulez vous dire ? Qu’est-ce que cela signifie ?

Larchey, 1865 : Être victime d’un chantage.

Tout homme est susceptible de chanter, ceci est dit en thèse générale. Tout homme a quelques défauts de cuirasse qu’il n’est pas soucieux de révéler.

Lespès.

Faire chanter signifie obtenir de l’argent de quelqu’un en lui faisant peur, en le menaçant de publier des choses qui pourraient nuire à sa considération, ou qu’il a pour d’autres raisons un grand intérêt a tenir ignorées.

Roqueplan.

Faire chanter : Faire payer par ruse une chose qu’on ne doit pas.

d’Hautel, 1808.

Étymologie incertaine. Faire chanter devrait, selon nous, s’appliquer a la bourse. C’est celle-ci qui ouvre sa bouche pour faire entendre le chant de ses pièces d’or.

Delvau, 1866 : v. a. Parler, — dans l’argot du peuple, qui n’emploie ce verbe qu’en mauvaise part. Faire chanter. Faire pleurer.

Rigaud, 1881 : Payer pour obtenir le silence de quelqu’un.

La Rue, 1894 : Dire. Faire chanter, mettre à contribution. Chantage, extorsion d’argent sous menace de révéler un secret.

Chanter (faire)

Delvau, 1866 : Faire donner de l’argent à un homme riche qui possède un vice secret que l’on connaît, ou à un artiste dramatique qui tient à être loué dans un feuilleton. L’expression est vieille comme le vice qu’elle représente.

Rigaud, 1881 : Battre monnaie à l’aide d’un secret. — Aux XVIIe et XVIIIe siècles l’expression avait le sens de soumettre, faire entrer en composition.

Porteront le fer et le feu au cœur de la France et la feront chanter.

(Lucien, trad. Per. d’Ablancourt.)

Les voleurs modernes emploient le verbe « charrier » dans le sens de faire chanter.

France, 1907 : Extorquer de l’argent à quelqu’un sous la menace de révélations scandaleuses, en lui faisant peur, en le menaçant de publier certains faits qui pourraient nuire à sa considération, et qu’il a par conséquent intérêt à tenir ignorés. Faire chanter signifiait, autrefois, faire payer une chose qu’on me doit pas.

Le chantage existe partout, et celui que l’en punit n’est pas toujours le plus dangereux. Il y a le chantage en gants paille qui s’exerce dans un salon, qui prend des airs de vertu, qui, du haut de son équipage, éclabousse le passant ; celui-là on ne l’atteint pas ! Mais le tribunal est la terreur de ces exploiteurs de bas étage qui proposent aux gens craintifs et aux pusillanimes une terrible alternative : la bourse ou le déshonneur !

(Figaro)

— Jouons cartes sur table. Qu’est-ce que tu veux ?… de l’argent ?… je t’en donnerai aujourd’hui… tu reviendras demain… après-demain… dans une semaine… dans un mois… tu reparaitras toujours. Tu me feras chanter, enfin… Regarde-moi bien en face. Ai-je l’air de ces timorés que les menaces effrayent ?…

(Hector France, La Vierge russe)

Chanter au charpentier

France, 1907 : Crier au voleur.

— Mais si le daim au pelot s’aperçoit que je lui achète sa ligue (que je lui vole son vêtement) et qu’il chante au charpentier ? dit avec une certaine appréhension le timide Bec-de-Lampe.
— Et mon orgue ! (et moi…) est-ce que je ne suis pas là pour sauver la mise ?…

(Ed. Lepelletier, Les Secrets de Paris)

Chanter comme un rossignol d’arcadie

France, 1907 : Braire comme un âne.

Chanter l’introït

Delvau, 1864 : Introduire son membre dans le vagin d’une femme, ce qui est le commencement (introitus) de la jouissance.

Une catin s’offrant à l’accolade,
À quarante ans, il dit en introït.

Piron.

Chanter l’office de la vierge

France, 1907 : Commettre avec une jeune fille l’acte vénérien. Les impies disent aussi chanter la messe.

Chanter le chant du départ

Delvau, 1866 : v. a. Quitter une réunion une compagnie d’amis, — dans l’argot des bohèmes.

France, 1907 : Quitter une réunion.

Chanter pouille

Delvau, 1866 : v. n. Chercher querelle, dire des injures. Argot du peuple.

France, 1907 : Chercher querelle à quelqu’un, l’injurier. Dire des choses offensantes. La véritable origine de ce dicton populaire, dit Ch. Nisard, Poggio, dans ses Facéties, nous l’indique en ces termes : « Une femme appela un jour sou mari pouilleux. L’autre répondit à cette injure pur une décharge de coups de poing. Quand il eut fini, La femme de recommencer à crier pouilleux. Le mari furieux lie sa femme avec une corde, et la descend dans un puits, avec menace de la noyer, si elle ne se tait. La femme ayant de l’eau jusqu’au menton, répétait encore pouilleux. Le mari lâche la corde, la femme fait le plongeon. Mais elle a les bras libres : elle les élève au-dessus de l’eau, et rapprochant ces pouces ongle sur ongle, elle fait entendre par ce signe à son mari ce que sa bouche ne peut plus lui dire. »

Chanterelle

d’Hautel, 1808 : Appuyer sur la chanterelle. Manière de parler figurée, qui signifie prêter aide et secours à quelqu’un dans une affaire ; ou hâter le succès d’une entreprise par son approbation et son crédit.

Chanterelle (appuyer sur la)

Larchey, 1865 : Faire crier. — Assimilation de la voix à la corde aiguë d’un instrument.

Chanteur

Clémens, 1840 : Celui qui fait contribuer les rivettes.

un détenu, 1846 : Voleur pédéraste.

Halbert, 1849 : Voleur spéculant sur la bienfaisance.

Delvau, 1866 : s. m. Homme sans moralité qui prend en main la cause de la morale quand elle est outragée par des gens riches.

Rigaud, 1881 : Misérable gredin qui exerce l’art du chantage. Le prototype du chanteur est celui qui exploite les passions honteuses des émigrés de Gomorrhe, qu’il sait faire financer sous menace de révéler leurs turpitudes. Quelquefois des compères interviennent sous les espèces de faux agents des mœurs. — Le nombre des chanteurs est infini, et le chantage s’exerce sur toutes les classes de la société.

France, 1907 : Individu qui prend en main la cause de la morale quand il croit, qu’il peut en résulter un avantage pour lui. On dit aussi maître chanteur.

Michelet souhaitait un art qui sût toucher et anoblir les simples. Nos ministres m’ont de goût que pour la musique du baron de Reinach. C’est qu’ils confondent le chant et le chantage. Ils tiennent pour le meilleur des musiciens le plus fameux des maîtres chanteurs.

(Maurice Barrés, Le Journal)

Chanteur de la chapelle Sixtine

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui, par vice de conformation ou par suite d’accident, pourrait être engagé en Orient en qualité de capi-agassi.

France, 1907 : Homme qui, à la suite de quelque accident, a perdu ses testicules. Allusion aux castrats qui formaient autrefois le chœur de ladite chapelle.

Chanteur-recette

Rigaud, 1881 : Artiste lyrique dont le nom sur l’affiche attire le public dans un théâtre.

Et cependant Duprez était toujours le chanteur-recette de l’Opéra.

(Ch. de Boigne.)

Chanteurs

Larchey, 1865 : « Hommes exploitant la crainte qu’ont certains individus de voir divulguer des passions contre nature. Ils dressent à cette fin des jeunes gens dits Jésus qui leur fournissent l’occasion de constater des flagrants délits sous les faux insignes de sergents de ville et de commissaires de police. La dupe transige toujours pour des sommes considérables. » — Canler. Vidocq range dans la catégorie des chanteurs — 1. Les journalistes qui exploitent les artistes dramatiques ; — 2. Les faiseurs de notices biographiques qui viennent vous les offrir à tant la ligne ; — 3. Ceux qui vous proposent à des prix énormes des autographes ayant trait à des secrets de famille. — « Sans compter, ajoute-t-il, mille autres fripons dont les ruses défraieraient un recueil plus volumineux que la biographie Michaud »

Chantez à l’âne, il vous fera des pets

France, 1907 : Faites des amabilités à un rustre, il répondra par des injures.

Oignez vilain, il vous poindra.


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