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Abeller

France, 1907 : Rendre beau, parer, endimancher : mot poitevin. Bel, en celtique, signifie lumineux. En rouchi et en artésien, c’est le nom de la lune.

Avoir une belle presse

Fustier, 1889 : Être complimenté par tous les journaux.

Madame est en train de lire ses journaux… Madame, à ce qu’il paraît, n’a jamais eu une si belle presse !

(De Goncourt, La Faustin)

Belle

Delvau, 1866 : s. f. Occasion favorable ; revanche. Argot du peuple. Attendre sa belle. Guetter une occasion. Être servi de belle. Être arrêté à faux.
Cette dernière expression est plus spécialement de l’argot des voleurs.

Delvau, 1866 : s. f. Dernière partie, — dans l’argot des joueurs.

La Rue, 1894 : Occasion. Revanche. Servi de belle, arrêté à faux. Être de belle, n’avoir pas de charge à redouter en justice.

Belle (être de la)

France, 1907 : N’avoir rien à redouter en justice. Jouer la belle, jouer la partie décisive ; être servi de belle, être victime d’une fausse accusation ; attendre sa belle, attendre une occasion.

Belle (faire la)

Virmaître, 1894 : Jouer une troisième partie qui décidera quel sera le vainqueur des deux adversaires ayant perdu chacun une manche (Argot du peuple).

Belle (jouer la)

Larchey, 1865 : Tout risquer d’un seul coup. — On sait que deux joueurs jouent la belle (partie), lorsque après avoir gagné chacun une partie, ils conviennent d’en jouer une décisive.

Belle (la)

Rigaud, 1881 : Troisième partie, partie décisive aux cartes, au billard, à un jeu quelconque, lorsque chacun des adversaires est manche à manche. — Faire la belle.

Il est essentiel qu’il (le commis-voyageur) laisse gagner la belle à son antagoniste.

(Code du commis voyageur, 1830)

Belle à la chandelle

Delvau, 1866 : s. f. Femme laide, qui n’a d’éclat qu’aux lumières. Argot du peuple.

France, 1907 : Laide.

Belle de nuit

Delvau, 1866 : s. f. Fille oui hante les brasseries et les bals. Même argot [du peuple].

Rigaud, 1881 : Rôdeuse de pavé, coureuse de bastringues.

Virmaître, 1894 : Fille publique déjà vieille qui raccroche la nuit parce que la nuit tous les chats sont gris. Cette expression est ancienne. Vers 1850, on chantait dans une revue intitulée : Vive la Joie et les Pommes de terre représentée aux Folies-Dramatiques, à l’ancien boulevard du Temple.

Tous les soirs l’amateur contemple
Les belles de nuit qui s’font voir,
Sur le boulevard du Temple.

(Argot du peuple).

Belle en cuisses

Delvau, 1864 : Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme — dont ils n’ont pas encore relevé la robe.

J’ prendrais bien quéque chose, moi… Et toi, la belle en cuisses ?

Lemercier de Neuville.

Belle enfant

Delvau, 1864 : Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire l’enfant, ou de faire un enfant.

Ma belle enfant !

Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la Pie voleuse, jusqu’à la Grâce de Dieu, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges : — La belle enfant !

Belle lurette (il y a)

France, 1907 : C’est-à-dire, il y a longtemps. Cette expression, telle qu’on l’orthographie, n’aurait aucune signification si l’on ne savait que lurette est une corruption de heurette, diminutif de heure, mot encore en usage en Flandre. C’est donc : il y a belle heurette, qu’il faudrait dire.

Belle minette

France, 1907 : Surnom donné aux petites dames.

Filles aimables, prêtresses de Vénus, vierges folles, horizontales de grande marque, apéritives et belles minettes, écoutez l’histoire suivante :
La doyenne des femmes galantes de Paris, celle qui s’était appelée Du Harlay, l’amie de la Guimard, la maîtresse de Barras, du beau Barras, vient de mourir à l’hôpital de Pontarlier.
Elle était née en 1780. Le vice et la misère en avaient fait un être repoussant.

(Gil Blas)

Belle petite

France, 1907 : Même sens que ci-dessus.

Pour la circonstance, elle avait pris ce que les femmes de cette catégorie appellent une tenue de femme honnête. Elle portait un petit chapeau fermé, très simple, recouvert d’une épaisse voilette, et sous la fourrure entr’ouverte on voyait une robe de soie noire d’une parfaite sévérité. Néanmoins, il s’exhalait de toute sa personne ce léger parfum de la femme galante, ce je ne sais quoi provocant qui fait qu’un Parisien expérimenté reconnait aussitôt ce que nos pères appelaient une cocotte, et que l’argot du jour appelle une belle petite.

(Édouard Ducret, Paris-Canaille)

Belle sous le linge (être)

Delvau, 1864 : Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée.

Il y avait à côté de son nom : bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement.

La Popelinière.

Belle-de-nuit

France, 1907 : Coureuse de bals, de gueulants et de cafés.

Quant aux filles publiques, les hommes les désignent par un grand nombre d’appellations. Les messieurs qui ont des prétentions à la distinction disent : fille de joie, courtisane, belle-de-nuit. Comme désignation insultante, on dit : putain, catin. Les autres termes employés avec le plus de grossièreté sont les suivants : garce, gothon, salope, gueuse, toupie, vache, bagasse, calèche, doffière, chameau, grenouille, tortue, volaille, rouscailleuse, couillère, omnibus, giberne, vessie, vezon. Les souteneurs, dans leur argot, disent : gaupe, marmite, dabe, largue, ouvrière, guénippe, ponante, ponisse, panturne, panuche, bourre-de-soie. On se sert aussi des mots poupée et gourgandine.

(Léo Taxil, La Prostitution contemporaine)

Belle-petite

Rigaud, 1881 : « On ne dit plus : cocotte, en parlant des impures, on dit : belle-petite : c’est le vocable récemment adopté. »

(Figaro du 25 août 1878.)

Bellemeresque

France, 1907 : Qui a rapport à la belle-mère. Cet adjectif, mis en circulation par Edmond Lepelletier, mérite de faire son chemin.

Ce gendre, qui pousse peut-être trop loin l’amour de sa belle-maman, vient d’enseigner à ses collègues la manière de traiter la terrible gent bellemeresque.

Voir Caisson.

Boquabelle

Virmaître, 1894 : La bouche (Argot des voleurs). V. Affamée.

France, 1907 : Bouche ; argot des voleurs.

Cierge est éteint à Saint-Jean de Belleville (le)

Rigaud, 1881 : Les ouvriers qui habitent Belleville se servent de cette expression lorsqu’en jouant aux cartes ils n’ont pas d’as dans leur jeu. — Pour en avoir, il faut faire brûler un cierge à saint Jean-Baptiste. (Le Sublime.)

Coucher à la belle étoile

Virmaître, 1894 : Dormir dans les champs. On dit aussi : coucher dans le lit aux pois verts (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Coucher dehors, ne pas avoir de domicile.

Cuisse (faire une belle)

France, 1907 : Expression employée pour indiquer qu’une chose vous est indifférente, qu’on n’en a cure. Cela me fait une belle cuisse, cela m’est égal. On dit dans le même sens : Cela me fait une belle jambe.

Décarer de belle

Bras-de-Fer, 1829 : Être sûr de se sauver.

Décarrer de belle

Delvau, 1866 : Sortir de prison sans avoir passé en jugement. Argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Sortir de prison à la suite d’une ordonnance de non-lieu. Mot à mot : Je l’échappe belle (Argot des voleurs).

Devoir une belle chandelle

France, 1907 : Avoir des obligations à quelqu’un. Allusion à la coutume des dévotes qui font brûler des cierges dans les églises quand elles croient leurs souhaits accomplis, et aussi des marins, rentrés au port après avoir échappé à un danger.

Faire belle (la)

Rigaud, 1881 : Être heureux ; avoir une bonne situation, à n’importe quel degré de l’échelle sociale on appartienne. D’un grec heureux, les grecs disent : Il la fait belle ; d’un souteneur qui nage dans de hautes eaux, les souteneurs disent : Il la fait belle. D’un ouvrier qui gagne de bonnes journées, ses camarades disent : Il la fait belle. C’est une des locutions les plus répandues pour le moment, et qui s’applique à n’importe qui réussit dans n’importe quoi.

France, 1907 : Mener joyeuse vie, être heureux.

Faire la belle

France, 1907 : Jouer la dernière partie, la décisive.
Cette expression date du temps de la chevalerie. Dans un tournoi, deux chevaliers vainqueurs dans plusieurs rencontres devaient lutter l’un contre l’autre. Cette épreuve se nommait la belle, parce que le vainqueur définitif recevait le prix de la main d’une dame désignée comme la plus belle de l’assistance.

Faire une belle jambe

Delvau, 1866 : Ne servir à rien, — dans l’argot du peuple, qui emploie cette expression ironiquement et à propos de n’importe quoi. Ça lui fait une belle jambe ! La « Belle Heaulmière » de François Villon disait dans le même sens : J’en suis bien plus grasse !

Fourchette (belle)

Rigaud, 1881 : Convive de bel appétit.

Belle fourchette !… Mes compliments !

(Sardou. Daniel Rochat, acte III, sc. 1.)

Gabelle

d’Hautel, 1808 : Frauder la gabelle. Voy. Frauder.

Giberne (avoir, une belle)

Merlin, 1888 : Avoir les rotondités postérieures proéminentes.

Habent sua fata libelle

France, 1907 : « Les petits livres ont leur destinée. » Locution latine, empruntée au grammairien Térentianus Maurus.

Hôtel de la belle étoile

France, 1907 : Le plein air.

Hôtel de la Belle-Étoile (coucher à l’)

Rigaud, 1881 : Coucher dans la rue, sur un banc, dans les champs, dans les fossés des fortifications, partout enfin où l’on a le ciel pour ciel-de-lit.

Jamais couard n’eut belle amie

France, 1907 : Le dicton fort ancien s’applique autant aux lâches à la guerre qu’aux timides en amour.

Les honteux ne gagnent rien auprès des femmes, généralement moins bien disposées pour eux que pour les hardis qui leur épargnent l’embarras du refus. Ce sexe aimable est comme le paradis qui souffre violence et que les violents emportent.

(M. Quitard)

Jambe (faire une belle)

France, 1907 : Faire une chose inutile, qui n’avance à rien, qui ne porte aucun profit. « J’ai été invité à dîner par un de mes amis qui m’a offert un petit gueuleton soigné ! — Ça me fait une belle jambe… fallait me faire signe. »

Jambe (faire une belle), rendre la jambe mieux faite

Larchey, 1865 : Donner un avantage illusoire.

Tu as maudit ton père de t’avoir abandonné ? — Ça m’aurait fait une belle jambe.

E. Sue.

S’en aller sur une jambe : Ne boire qu’une seule tournée.

Dès l’aube, on s’offre la goutte, on s’offre le canon, on s’offre le rhum, on s’offre l’absinthe ou le bitter, et l’on ne veut jamais s’en aller sur une jambe.

La Bédollière.

Lever la jambe : Danser le cancan (haute école).

Elle levait la jambe avant Rigolboche.

Les Étudiants, 1860.

La faire belle

Rossignol, 1901 : Gagner beaucoup d’argent par le travail ou toute autre façon, c’est la faire belle.

Lurette (belle)

Fustier, 1889 : Longtemps : Corruption de belle heurette, il y a belle heure que…

France, 1907 : Longtemps. Belle lurette, qui n’a aucun sens, est une corruption de belle heurette. « Il y a belle heurette que la petite Manon a vu le loup. »

Pour ses débuts comme avocat bêcheur, y a de ça belle lurette — c’était en 1883 — il fit administrer à Louise Michel et au fiston Pouget une bonne demi-douzaine d’années de réclusion.
Et le jean-fesse est, par la suite, resté digne de ce cochon de début.

(Père Peinard)

Ah ! il y a belle lurette que l’Europe observe les progrès de notre décomposition, qu’elle est fixée sur notre pourriture sociale. Le Parlement en est déjà un produit assez significatif.

(Jules Delahaye, La Libre Parole)

Moisson d’autrui plus belle que la sienne

France, 1907 : On envie toujours ce qu’autrui possède ou récolte.

Os (jamais belle chair ne fut près des)

France, 1907 : Femme trop maigre n’est jamais belle.

Passer de belle (se)

Delvau, 1866 : Ne pas recevoir sa part d’une affaire, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Ne rien trouver à voler, être trompé par un complice au moment de recevoir une part de butin. — Recevoir des conseils au lieu d’argent.

Virmaître, 1894 : Ne pas recevoir sa part d’un vol ou d’une affaire. Il s’en passe de belles : homme qui vit joyeusement. Mot à mot : qui passe de belles journées. Il s’en passe de belles pour exprimer que dans tel endroit il se passe de vilaines choses. Il en fait de belles : commettre de mauvaises actions.
— Il en fait de belles ton vilain sujet, il crèvera sur l’échafaud (Argot du peuple et des voleurs). N.

Petite (belle-)

France, 1907 : Euphémisme pour cocotte. On dit aussi petite dame, petite femme.

Il est sans exemple qu’une femme qui sait son monde montre maintenant d’autres sentiments que celui d’une complaisante curiosité, lorsqu’il est question d’une belle-petite honnêtement entretenue et en situation de faire bonne figure un peu partout.

(Octave Uzanne., La Française du siècle)

Poubelle

France, 1907 : Boite à ordures d’une forme et d’une dimension prescrites que tout propriétaire parisien est obligé de déposer chaque matin en face de sa maison, appelée ainsi du nom du préfet de la Seine qui en prescrivit l’usage.

Est-ce que la Ville, assez riche pour ses quinquets, ses gueuletons, ses fêtes, et son champagne, ne devrait pas, au moins, donner du pain trempé d’eau chaude et avivé de sel à ses miséreux ? Il en est qui disputent aux chiens —je l’ai vu ! — les os des poubelles !

(Séverine)

Dans la boite qu’il inventa,
Que de son nom propre il dota,
Que de choses, Muse immortelle,
Fouillant d’un crochet assidu,
Il trouva, ce géant poilu,
Le bon Poubelle !
Préfet, chevalier, commandeur,
Chargé d’affaire, ambassadeur
Au pays de la mortadelle,
Brevets, diplômes et rubans.
Grades, titre, il trouva tout dans
Sa bonn’ poubelle !
Vers le faite toujours montant,
C’est le Sénat que, maintenant,
Il va guignant, vieillard ficelle ;
Et sitôt qu’il y siègera,
Les ministres il enverra,
À la poubelle !

(Le Journal)

Poubelle (la)

Virmaître, 1894 : Boîte à ordures qui tire son nom du préfet de la Seine qui en a ordonné l’usage. Avant, les ordures étaient jetées en tas dans la rue (Argot du peuple). N.

Pucelle de Belleville

Delvau, 1864 : Fille galante. Cette expression, tirée d’un roman de Paul de Kock, remplace maintenant celle qu’on employait aux XVIe et XVIIe siècles : pucelles de Marottes.

Ribambelle

d’Hautel, 1808 : Pour bande, kyrielle ; histoire à n’en plus finir.

Delvau, 1866 : s. f. Troupe nombreuse de choses ou de gens.

Ribanbelle

France, 1907 : Quantité nombreuse.

Sur ses quais, au soleil, passent par ribanbelle,
Ses filles aux seins durs sous les bouquets penchants,
Et du vieux pont, je vois dans l’or clair des couchants,
L’étable au toit de brique où, lointain, l’agneau bêle.

(Armand Silvestre)

Robe et belle fille trouve toujours qui l’accroche (méchante)

France, 1907 : Vieux dicton qui s’explique de lui-même,

Servi de belle

M.D., 1844 : Être arrêté sans preuve.

Servir de belle

Bras-de-Fer, 1829 : Dénoncer à faux.

Rigaud, 1881 : Dénoncer à faux. (L. Larchey)

Virmaître, 1894 : Dénoncer un complice faussement (Argot des voleurs).

France, 1907 : Dénoncer à faux.

Maintenant il s’agit de servir de belle une largue.

(Balzac)


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