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Aff, affe (eau d’)

France, 1907 : Eau-de-vie ; argot des voleurs. — Voir Tord-boyaux.

La v’là l’enflée, c’est de l’eau d’affe, elle est toute mouchique celle-là.

(Vidocq.)

Alfred Delvau pense que Aff, vie, vient de Affres, la vie des voleurs étant dans des affres perpétuelles. Il ne parle évidemment que des petits ; les gros voleurs, jouissant dans la quiétude de leurs rapines, meurent couverts d’honneurs et entourés de considération.

Affe

Delvau, 1866 : s. f. La vie, — dans l’argot des voleurs, qui me font l’effet d’avoir à dessein confondu avec affres, leur existence étant un perpétuel effroi de la justice et des gendarmes. Eau d’affe. Eau-de-vie.

Virmaître, 1894 : La vie. Les voleurs vivant dans des transes continuelles, comme le mourant, ils ont des affres. Affres en français signifie angoisses (Argot des voleurs). V. Affe.

Affe (l’)

anon., 1827 : La vie.

Bras-de-Fer, 1829 : La vie.

Halbert, 1849 : La vie.

Virmaître, 1894 : L’âme. Son affe se débine. Mot à mot : il rend l’âme (Argot des voleurs). N.

Affeur

M.D., 1844 : Peureux.

Avaler le goujon, sa cuiller, sa fourchette, sa langue, sa gaffe

La Rue, 1894 : Mourir.

Avaler sa gaffe

Rigaud, 1881 : Mourir, dans le jargon des marins.

D’un jour à l’autre on peut avaler sa gaffe.

(E. Sue. Atar-Gull, 1832.)

Baillaffe

Clémens, 1840 : Pistolet.

Boulange aux faffes

Rigaud, 1881 : Banque de France, — dans le jargon des voleurs. Mot à mot : boulangerie aux papiers.

La Rue, 1894 : Banque de France.

France, 1907 : Banque de France.

Brasseur de faffes

Virmaître, 1894 : Fabricant de faux papiers à l’usage des filles de maisons et des voleurs (Argot des voleurs). V. Lopheur.

Coquer le taf ou le taffe

France, 1907 : Faire peur.

Un jour, vers la brune, vêtu en ouvrier des ports, Vidocq était assis sur le parapet du quai de Gesvres, lorsqu’il vit venir à lui un individu qu’il reconnut pour être un des habitués de la Petite Chaise et du Bon Puits, deux cabarets fort renommés parmi les voleurs.
— Ah ! bonsoir, Jean-Louis, dit cet individu en l’arcostant.
— Bonsoir, mon garçon.
— Que diable fais-tu là ? t’as l’air triste à coquer le taffe.

(Marc Mario et Louis Lansay, Vidocq)

Dégraffer

d’Hautel, 1808 : Détacher une agraffe. Le peuple dit par corruption désagraffer.

Détaffer

Larchey, 1865 : Aguerrir. V. Taffe.

Delvau, 1866 : v. a. Aguerrir quelqu’un, l’assurer contre le taf, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Remonter le moral ; donner du courage. Mot à mot : enlever le taf, enlever la peur.

France, 1907 : Aguerrir, ne plus avoir le taffe.

Eau d’aff ou d’affe

Hayard, 1907 : Eau-de-vie.

Eau d’affe

Larchey, 1865 : Eau-de-vie. V. Paf, Danser.

Eau d’affe chaune

Clémens, 1840 : Eau-de-vie bonne.

Eau d’affe, tartre

Clémens, 1840 : Eau-de-vie mauvaise.

Eau-daffe

Halbert, 1849 : Eau-de-vie.

Égnaffer

Rigaud, 1881 : Surprendre, éblouir, émerveiller. — Être égnaffé, être émerveillé. C’est le successeur direct d’épater, — dans le jargon des ouvriers.

Hayard, 1907 : Étonner.

France, 1907 : Étonner.

Empaffe

Larchey, 1865 : Drap de lit (Vidocq). — Il est à remarquer que paffe veut dire aussi soulier. Appliqué à des objets différents, ce même mot semble être un essai d’harmonie imitative. On a voulu indiquer l’action de se jeter sur le lit ou d’entrer son pied d’un seul coup dans de gros souliers.

Rigaud, 1881 : Drap de lit, — dans l’ancien argot.

Empaffe, empave

La Rue, 1894 : Drap de lit.

Empaffer

Larchey, 1865 : Enivrer. V. Paf.

Rigaud, 1881 : Griser ; c’est un dérivé de paf.

France, 1907 : Enivrer.

Empaffer (s’)

d’Hautel, 1808 : Se gorger de viandes ; se soûler, faire débauche de vin.
Il est joliment empaffé. Pour, il est complètement ivre.

Empaffes

Delvau, 1866 : s. m. pl. Draps de lit, — dans l’argot des voleurs. V. Empave. Ils disent aussi Embarras, — parce qu’en effet il leur est assez difficile de les emporter.

France, 1907 : Draps de lit ; argot des voleurs.

Escaffe

Rigaud, 1881 : Coup de pied au derrière. — Escaffer, donner du pied au derrière.

La Rue, 1894 : Coup de pied au derrière.

France, 1907 : Coup de pied à l’endroit que les Anglais appellent l’innomable.

Escaffer

France, 1907 : Donner des coups de pied au derrière.

Estaffe

d’Hautel, 1808 : Pour caloche, mornifle, mauvais coup.
Il a reçu son estaffe. Se dit de quelqu’un à qui l’on a donné une volée de coups de bâton, au moment où il ne s’y attendoit pas ; d’un bretteur qui a trouvé son maître ; d’un mauvais garnement qui s’est fait tuer dans une affaire.

Être en gaffe

France, 1907 : Être en observation ; argot des voleurs.

— Voilà l’affaire, répondit le colosse. Oiseau-Mouche est venu là au coin où j’étais en gaffe et me dit : « On se cogne chez Lunette ; les grands patrons y sont. » Là-dessus j’accours.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Faffe

Larchey, 1865 : Papier — Onomatopée. — Faffiot : Papier blanc, billet de banque.

On invente les billets de banque ; le bagne les appelle des fafiots garatés du nom de Garat, le caissier qui les signe. Fafiot ! n’entendez-vous pas le bruissement du papier de soie ? Le billet de mille francs est un fafiot mâle, le billet de cinq cents un fafiot femelle.

(Balzac)

Faffiot sec : Bon certificat. — Faffiot lophe : Faux certificat. — Faffioteur : Papetier (Vidocq).

France, 1907 : Papier quelconque ; billet de banque. On disait faffe du Bourguignon, à cause du caissier nommé Soleil qui les signait, et faffe garatée quand la signature était Garat. Voir Faffiot.

Faffe à la manque

Hayard, 1907 : Billet faux.

Faffe à roulotter

Rigaud, 1881 : Papier à cigarette. Mot à mot : papier à rouler. (A. Belot.)

France, 1907 : Passeport ou permis pour circuler. Se dit aussi pour le papier à cigarettes.

Faffe lof

Hayard, 1907 : Billets faux.

Faffe ou Fafiot

Delvau, 1866 : s. m. Papier blanc ou imprimé, — dans argot des voleurs. Fafiot garaté. Billet de banque autrefois signé Garat et aujourd’hui Soleil. Fafiot mâle. Billet de mille francs. Fafiot femelle. Billet de cinq cents francs. Fafiot loff. Faux certificat ou faux passeport. Fafiot sec. Bon certificat ou bon passeport.

Faffe, fafiot

La Rue, 1894 : Papier. Livret. Fafiot sec, passe-port en règle. Faffe à roulotter, papier à cigarette. Fafiot garaté, billet de banque. Fafiot à piper, mandat d’arrêt.

Faffes

un détenu, 1846 : Billets de banque.

Rigaud, 1881 : Faux papiers.

Hayard, 1907 : Papiers d’identité, billets de banque.

Faffes (des)

Halbert, 1849 : Des papiers.

Faffes à l’estorgue

Virmaître, 1894 : Faux papiers. Il faut que les filles aient vingt-et-un ans pour être admises dans les maisons de tolérance ; il existe des fabriques de faux papiers pour maquiller les états civils ; d’une brune on en fait une blonde, d’une Marseillaise on en fait une Lilloise (Argot des souteneurs). V. Lopheur. N.

Faffes à l’estorgues

France, 1907 : Faux papiers. « Il faut, dit Ch. Virmaître, que les filles aient vingt et un ans pour être admises dans les maisons de tolérance ; il existe des fabriques de faux papier pour « maquiller » les états civils ; d’une brune on en fait une blonde, d’une Marseillaise on en fait une Lilloise. »

Fafiots, faffes

anon., 1907 : Papiers.

Faire gaffe

Clémens, 1840 : Faire le guet.

Faire le gaffe

France, 1907 : Guetter.

— Conte-moi donc ça, car pour entrer dans l’affaire, il faut que je la connaisse.
— Que t’es sinve (simple), c’est pas nécessaire pour faire le gaffe.
— Oh ! si ce n’est que ça, je suis ton homme.

(Marc Mario)

Gafe, gaffe

France, 1907 : Factionnaire, surveillant de prison, gardien, agent de police.

(Mémoires de M. Claude)

Ce mot vient du bâton à crochet qui sert à happer ou harponner.
Être en gaffe, rester en gaffe, faire le guet.

Nous étions restés en gaffe afin de donner l’éveil en cas d’alerte.

(Vidocq)

Grivier de gaffe, soldat de garde.
Voir la terre au bout d’une gaffe, rester à bord. Monter une gaffe, tromper.

Gafer, gaffer

France, 1907 : Guetter, surveiller, ou simplement voir. Gaffer la mirette, ouvrir l’œil ; gaffer du riff, surveiller avec attention.

Gaffe

Clémens, 1840 : Celui qui fait le guet.

Delvau, 1866 : s. m. Représentant de l’autorité en particulier. Gaffe à gail. Garde municipal à cheval ; gendarme. Gaffe de sorgue. Gardien de marché ; patrouille grise. On dit aussi Gaffeur.

Delvau, 1866 : s. m. Gardien de cimetière, — dans l’argot des marbriers.

Delvau, 1866 : s. f. Les représentants de l’autorité en général, — dans l’argot des voleurs, qui redoutent probablement leur gaflach (épée, dard). Être en gaffe. Monter une faction ; faire sentinelle ou faire le guet.

Delvau, 1866 : s. f. Bouche, langue, — dans l’argot des ouvriers. Se dit aussi pour action, parole maladroite, à contretemps. Coup de gaffe. Criaillerie.

Rigaud, 1881 : Patrouille ; gardien, guichetier. — Gaffe des machabées, gardien de cimetière. — Gaffe à gayet, garde municipal à cheval. — Gaffe de sorgue, gardien de nuit dans un marché. — Être en gaffe, être en faction.

Rigaud, 1881 : Balourdise. Faire gaffe sur gaffe.

Rigaud, 1881 : « Cette main est terrible, c’est-à-dire dans l’argot significatif du jeu, une vraie gaffe ! » (A. Cavaillé.) Elle tire tout l’argent des pontes vers le banquier comme ferait une gaffe.

La Rue, 1894 : Balourdise. Gardien. Surveillance. Guet. Bouche, langue.

Virmaître, 1894 : Faire le guet pour avertir des complices de l’arrivée de la rousse ou des passants qui pourraient les déranger (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Gardien de prison.

Rossignol, 1901 : Faire ou dire une maladresse. Prendre la main de son ami, dessous la table, croyant prendre celle de sa femme, c’est faire une gaffe.

Hayard, 1907 : Dire ou faire une bêtise.

France, 1907 : Maladresse, balourdise, bévue. Faire une gaffe, commettre une maladresse.

Mme Ledouillard. — Mon mari… j’adore mon mari ; c’est extraordinaire, mais c’est comme ça. Et puis, quand par hasard j’ai envie de le tromper, je me dis : Mon Dieu ! si ça allait ne pas être meilleur, ou même moins bien, c’est ça qui serait une gaffe !

(Maurice Donnay, Chère Madame)

La gaffe, ou impair, est certainement une source innocente de rire dont la littérature actuelle a tiré l’effet comique le plus nouveau. Alfred de Musset, que Deschanel n’aime point, doit à l’étude de la gaffe un de ses plus jolis ouvrages, ce délicieux proverbe : On ne saurait songer à tout, que la Comédie-Française ne joue jamais, naturellement.

(Émile Bergerat)

Aux uns et aux autres, la réclame offerte par l’interview ne déplait pourtant pas outre mesure ; mais ils sont gênés par la brusquerie de l’interrogatoire. Les prudents craignent de faire une gaffe et les prophètes se méfient de l’improvisation. Car nous n’avons plus que de faux prophètes, sans délire sacré, des sibylles, pas bien solides sur le trépied.

(François Coppée)

À propos, dis donc à ton frère
De ne pas mettre, en m’écrivant,
Eros, le gosse de Cythère,
Avec un h en commençant.
Alors, pour réparer la gaffe,
Il en met un dans le mot cœur !
Je crois qu’au jeu de l’orthographe
Il ne sort pas souvent vainqueur.

(Jacques Rédelsperger)

France, 1907 : Grande fille sèche et maigre. Allusion au harpon appelé gaffe.

… Une grande gaffe chaude, à nez de perroquet, qui n’avait pas trouvé à se marier malgré ses folles envies d’homme, et que les lurons s’amusaient à leurrer de promesses, la pinçant au gras des côtes, toute rouge et les paupières battantes.

(Camille Lemonnier, Happe-Chair)

France, 1907 : Bouche, langue ; corruption du vieux mot gave. Coup de gaffe, criaillierie. Avaler sa gaffe, mourir.

Gaffe (en commettre une)

Virmaître, 1894 : Dire ou faire une bêtise, parler trop et à côté (Argot du peuple).

Gaffe à gail

France, 1907 : Gendarme à cheval, garde municipal.

Gaffe de sorgue

Virmaître, 1894 : Gardien de marché ou surveillant de maisons en construction. Autrefois, c’étaient des invalides qui remplissaient ces fonctions (Argot des voleurs).

France, 1907 : Gardien de nuit.

Gaffe des macchabées

France, 1907 : Gardien de cimetière ou de la Morgue.

Gaffer

Delvau, 1866 : v. a. et n. Surveiller.

Fustier, 1889 : Commettre des fautes, des sottises.

La Rue, 1894 : Regarder, surveiller, guetter.

Rossignol, 1901 : Faire le guet.

France, 1907 : Attendre.

Il fallait faire gaffer un roulant pour y planquer les paccins.

(Vidocq)

Gaffer, faire gaffe

Rigaud, 1881 : Surveiller. — Gaffer la mirette, ouvrir l’œil.

Gaffeur

Virmaître, 1894 : Qui commet des gaffes. Il y en a de célèbres, par exemple, dire au maître de la maison dans laquelle on est invité :
— Qui est donc cette vilaine bossue qui fait tant de grimaces.
— Monsieur, c’est ma femme (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Celui qui fait des gaffes.

France, 1907 : Éclaireur, homme aux aguets.

Gaffeur, euse

Fustier, 1889 : Du verbe argotique gaffer, commettre des impairs.

J’en connais (une femme) une qui est fort jolie, et qui possède un salon fort convenablement fréquenté… Un peu gaffeuse, par exemple.

(Charivari, avril 1887.)

Gaffeur, gaffeur de braise

Rigaud, 1881 : Caissier, — dans le jargon des voleurs. Mot à mot : celui qui garde l’argent.

Gaffeur, gaffeuse

France, 1907 : Maladroit qui commet des impairs ou dit des grossièretés sans s’en douter.

Paloignon est invité à dîner. À un moment du repas, le maître de la maison regarde à droite et à gauche, paraissant impatienté.
— Vous cherchez quelque chose ? demande Paloignon d’un ton aimable.
— Oui, je cherche les cornichons.
— Ah ! c’est cela… aussi je voyais bien que vous n’étiez pas dans votre assiette.

Nous sommes, en histoire du moins, très épris de vérité aujourd’hui ; et c’est une tendance caractéristique de notre époque que de tâcher de rétablir les choses telles qu’elles furent exactement. Le pauvre Latude lui-même n’a pas échappé à ce souci de débarrasser de la part de roman les physionomies légendaires. Il reste un être fort pitoyable, dont les âmes sensibles peuvent toujours déplorer les malheurs. Mais le terrible Gascon qui était en lui apparait aussi, à la lumière des recherches, et semble un peu, s’il est permis d’employer cette expression très contemporaine, un entêté gaffeur qui fut, on peut l’avancer, son pire ennemi.

(Paul Ginisty, Causerie littéraire)

Garnaffe

Delvau, 1866 : s. f. Ferme, — dans le même argot [des voleurs].

Gernaffe, gernaffier

France, 1907 : Ferme, fermier ; forme de garnaffe.

Gniaffe

Larchey, 1865 : Cordonnier en vieux.

C’est le cordonnier gniaffe que nous nous sommes proposé surtout de peindre.

P. Borel.

Gniaffer

Delvau, 1866 : v. a. Travailler mal ; faire une chose sans soin, sans goût, — comme un savetier.

France, 1907 : Travailler mal et maladroitement. Gniaffer un ouvrage.

Gniafferie

France, 1907 : Saleté, mauvais procédé envers un camarade, ce que, dans le monde des lettres, on appelles muflerie.

Gniafferie (en faire une)

Virmaître, 1894 : Faire une malpropreté à un camarade. Mot à mot : se conduire vis à vis de lui comme un goujat.

Gouliaffe

Delvau, 1866 : s. m. Gourmand, ou plutôt goinfre. Le mot est vieux, puisqu’on le trouve dans la langue romane. On dit aussi gouillafre, ou gouillaffe.

Jaffe

Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, — dans l’argot du peuple, qui s’assimile volontiers les mots des ouvriers provinciaux transplantés à Paris, et qui a certainement emprunté celui-ci au patois normand.

Rigaud, 1881 : Soufflet, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Soufflet.

Jaffes

Delvau, 1866 : s. f. pl. Les joues.

France, 1907 : Les joues.

Jaffet

France, 1907 : Crochet qui sert à abaisser les branches des arbres pour en cueillir les fruits.

Jaffles ou jaffes

Virmaître, 1894 : Les joues. En Normandie, on dit jaffe pour soufflet (Argot du peuple).

Jarnaffe

Delvau, 1866 : s. f. Jarretière, — dans l’argot des voleurs. Jeu de la jarnaffe. Escroquerie dont Vidocq donne le procédé, pages 233-34 de son ouvrage.

Rigaud, 1881 : Jarretière ; changement des deux dernières syllabes.

La Rue, 1894 : Jarretière.

France, 1907 : Jarretière.

Jarnaffle ou jarnaffe

Virmaître, 1894 : Jarretière (Argot des voleurs).

Laffe

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : La vie. Esbigner la laffe, avoir la vie sauve.

Halbert, 1849 : La vie.

Delvau, 1866 : s. f. Potage, soupe, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Soupe. On dit aussi : mouise, tambouille. Les maçons disent mortier, parce qu’ils empilent du pain dans le bol tant qu’il en peut tenir, ce qui forme une pâtée épaisse qui ressemble à du mortier (Argot du peuple). N.

Hayard, 1907 : Soupe.

Maquyer un faffe

Clémens, 1840 : Faire ou altérer un passe-port.

Paf, paffe

Rigaud, 1881 : Soulier. De paffut, passut, tranchet. Le mot paffut remonte au XIVe siècle.

Paffe

un détenu, 1846 : Souliers.

Halbert, 1849 : Soulier.

Larchey, 1865 : Soulier. V. Gouêpeur, Empaffe. — Dans le dictionnaire du Cartouche de 1827, nous trouvons : Passans, passifs : Souliers. — Le second mot est un diminutif. Le premier semble faire allusion à la mission voyageuse du soulier. Paffe ne serait-il pas une abréviations de passif ?

France, 1907 : Soufflet, gifle. Onomatopée.

Paffé

France, 1907 : Étonné, surpris, ahuri comme un homme ivre ou qui vient de recevoir une paffe.

Paffer

Rigaud, 1881 : Enivrer. Rendre paf.

Paffer (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Boire avec excès.

France, 1907 : S’enivrer. On dit aussi s’empaffer.

Paffer, empaffer

Larchey, 1865 : Enivrer.

Au milieu de cette plèbe bariolée qui se paffe de vin bleu.

Delvau.

Nous allons à la Courtille nous fourrer du vin sous le nez, quand nous sommes bien empaffés.

Vidal, 1838

Viennent de Paf qui représentait au dix-huitième siècle la goutte d’aujourd’hui ; comme elle, paf s’appliquait surtout à l’eau-de-vie. En voici de nombreux exemples.

Viens plutôt d’amitié boire nous trois un coup de paffe.

Vadé, 1758.

Voulez-vous boire une goutte de paf. — J’voulons bien. — Saint-Jean, va nous chercher d’misequier d’rogome.

1756, l’Écluse.

Il m’proposit le paf. Ça me parlit au cœur si bien, que j’y allis… dans une tabagie de la rue des Boucheries, où que j’bure du ratafia après le coco.

Rétif, 1778, Contemp., 1783.

Il doit y avoir parenté entre le paf du dix-huitième siècle et l’eau d’aff de l’argot moderne.

Tu vas me payer l’eau d’aff ou je te fais danser.

E. Sue.

Pataraffe

d’Hautel, 1808 : Ce mot ne s’emploie que par dérision, et dans le sens de paraffe, gribouillage, griffonage qu’on ne peut déchiffrer.


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