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Courir

d’Hautel, 1808 : Je l’attraperai bien sans courir. Espèce de menace que l’on fait à quelqu’un dont on a reçu quelqu’offense, et qui signifie que tôt ou tard on trouvera infailliblement l’occasion de s’en venger.
Il est bien loin, s’il court toujours. Se dit d’une personne qui est partie d’un lieu depuis long-temps, et dont on demande des nouvelles en la croyant dans le lieu où l’on est.
Courir la pretentaine. Chercher les bonnes fortunes, aller de côté et d’autre sans nécessité.
Cela court les rues depuis long-temps. Pour dire qu’une chose devient très-commune ; qu’on la, voit partout.
Ce n’est pas le tout que de courir, il faut partir de bonne heure. Signifie qu’il ne suffit pas de mettre du zèle et de l’ardeur dans une affaire, préalablement, on ne saisit point l’occasion lorsqu’elle se présente.
Courir après son éteuf. Se donner beaucoup de mal pour récupérer un bien ou un avantage que l’on a perdu par négligence.
Courir sur les brisées ou sur le marché de quelqu’un. Faire des démarches pour avoir ce qu’un autre a demandé le premier, ou pour lui en lever un avantage quelconque.

Delvau, 1864 : Baiser en ville et chez soi ; changer volontiers de maîtresses quand on est homme, d’amants lorsqu’on est femme.

Monsieur n’est pas heureux quand il court.

(Henry Monnier)

J’aimerois mieux que tous les laquais de la cour courussent sur le ventre de ma femme, que d’être astreint à ne point faire l’amour.

(Les Caquets de l’accouchée.)

Delvau, 1866 : v. n. Libertiner, — dans l’argot des bourgeois. On dit aussi Courir la gueuse et Courir le guilledou.

Teuf-teuf

France, 1907 : Automobile ; onomatopée.

On court en wagon les mêmes dangers qu’en automobile. Les chemins de fer font en une seule fois, en gros, les victimes que le teuf-teuf, la bicyclette et les chevaux emportés font pendant toute l’année en détail.
— Soyez sûr que des gens ont condamné les chemins de fer après les premiers accidents qu’ils occasionnèrent, celui de la ligne de Versailles, notamment, où trouva la mort Dumont d’Urville, en 1842. Est-ce que cela a empêché la France de se couvrir de voies ferrées ? Il en sera de même pour l’automobilisme, dont l’avenir n’est pas compromis par des accidents auxquels on accorde une importance exagérée.
Et mon interlocuteur s’étant rassuré, en même temps qu’il rassurait sa famille, sauta dans son teuf-teuf qui s’ébroua un instant et disparut dans un nuage de poussière dont la suave odeur de pétrole corrigeait l’âcreté.

(Lucien Descaves)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique