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Coiffer sainte Catherine

Delvau, 1866 : v. a. Rester vieille fille, — dans l’argot des bourgeois.

France, 1907 : Ne pas se marier, rester vieille fille. C’est à partir de vingt-cinq ans que l’on coiffe Sainte Catherine.
Sainte Catherine de Siennes, célèbre par le vœu de chasteté qu’elle fit ou plutôt que des parents imbéciles lui firent contracter dès son enfance, était la patronne des vierges, À Siennes, les jeunes filles avaient coutume de couronner de fleurs la statue de leur patronne : mais, après s’être mariées, elles laissaient à celles qui étaient restées filles le soin de coiffer la sainte. On s’aperçut que quelques-unes des fidèles servantes de sainte Catherine la couronnaient de fleurs plus longtemps qu’elles ne l’eussent elles-mêmes voulu, ce dont les méchantes langues les raillèrent. De là l’expression.
Les Anglais disent dans Le même sens : « porter la branche du saule pleureur » où « conduire des singes en enfer », ce qui, dit Quitard, vient peut-être de la supposition très impertinente que les vieilles filles ne peuvent tenter que des singes.

Mille

d’Hautel, 1808 : Il a des mille et des cents. Pour dire, que quelqu’un a beaucoup d’argent ; qu’il est très à son aise.

Fustier, 1889 : Argot des libraires. L’édition totale d’un ouvrage, d’un roman quelconque, étant donné — ce qui est une supposition — que cet ouvrage est tiré à mille exemplaires.

Depuis quelque temps on lit sur la couverture des volumes d’une maison de librairie : Premier mille ou sixième mille ou dixième mille. Mille quoi ? Mille exemplaires, cela se devine, mais cela n’en est pas moins de l’argot et quel argot !

(Événement, 1883)

Le dernier roman de M. Daudet a eu une envolée heureuse. Le cinquantième mille est depuis longtemps dépassé.

(Français, juillet 1884)

France, 1907 : Voir Mettre dans le mille.

Fera-t-il beau, fera-t-il laid ?
C’est un problème difficile,
Chacun prédit ce qui lui plaît :
Tant mieux si l’on met dans de mille !

Potiner

Delvau, 1866 : v. n. Bavarder, faire des cancans, des potins.

Rigaud, 1881 : Jacasser en altérant la vérité, en se livrant à des débauches de suppositions malveillantes.

France, 1907 : Médire.

Vous n’êtes pas resté deux jours sur une plage, que la province vous manifeste son existence par ce qui la caractérise le plus essentiellement, c’est-à-dire le potin. Peut-être n’y a-t-il que des Parisiens ; mais ces Parisiens sont subitement devenus provinciaux. Ils potinent.

(Aramis, Gil Blas)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique