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Cric

Delvau, 1866 : s. m., ou crique s. f. Eau-de-vie de qualité inférieure, — dans l’argot des faubouriens.

Merlin, 1888 : Voyez Schnick.

La Rue, 1894 : Eau-de-vie. Être remonté, comme l’outil du même nom. Un cran est une consommation.

Rossignol, 1901 : Mauvaise eau-de-vie.

France, 1907 : Eau-de-vie.

Fine

d’Hautel, 1808 : De la plus fine. Pour dire à mot couvers de la matière fécale.
Le peuple dit habituellement de la pufine.

Larchey, 1865 : Excrément. — Allusion a la fine moutarde.

Un vidangeur de mes amis Nous a chanté la plus fine.

(Aubry, Chanson. 1836)

Rigaud, 1881 : Fine Champagne, par abréviation. — Un verre de fine.

France, 1907 : Abréviation de fine champagne, nom dont la cantinière baptise le tord-boyaux, le schnick ou le schnaps.

S’il faut l’avouer sans mentir,
Moi, j’aime tous mes pensionnaires,
Depuis l’pioupiou, qui fait l’plaisir
De tant d’aimables cuisinières,
Jusqu’au sergent, voir’ l’adjudant,
Pourvu qu’un cœur batt’ sous la veste,
Je donne à tous fine et vin blanc
Et même a l’occasion l’reste !

(La cantinière du 20e)

France, 1907 : Excrément. Abréviation de fine moutarde.

— J’avais les arpions nus pour pas faire de bruit. Je m’amène donc sur le lit… les abatis prêts… ça n’allait pas faire un pli… je prenais la vieille au cou… et je serrais. Elle n’aurait pas eu le temps de dire ouf !… Moi, j’aime pas saigner, d’abord… Ça tâche… « Mais, nom de Dieu ! Que je me dis, sur quoi ce que je marche… Est-ce que la gouine a dégueulé ?… Ou bien c’est-il du raisiné ?… » Je me baisse, je tâte. C’en était !
— De la fine ?
— Non, du raisiné… et beau ! et rouge !

(Hector France, La Mort du Czar)

Nez (avoir un)

France, 1907 : Être désappointé.

Le petit cornichon de lieutenant en avait un nez quand il a vu la donzelle qu’il chauffait depuis une heure filer avec le sergent-major !

(Les Joyeusetés du régiment)

On dit dans le même sens : faire un nez.

On se mouilla encore d’une tournée générale ; puis on alla la Puce qui renifle, un petit bousingot où il y avait un billard. Le chapelier fit un instant un nez parce que c’était une maison pas très propre. Le schnick y valait un franc le litre.

(Émile Zola, L’Assommoir)

Schnaps

France, 1907 : Eau-de-vie de grains de seigle fabriquée en Russie. Mot importé par les soldats de la Grande Armée, et par extension toute espèce d’eau-de-vie.

Les femmes d’aujourd’hui, les ouvrières et femmes du peuple, sans compter les autres vous sirotent l’absinthe et le vermouth, l’eau-de-vie et le tord-boyaux, le schnick et le schnaps, comme celles d’autrefois vous auraient lampé de la fleur d’oranger.

(Albert Cim, Émancipées)

Schnic, schnapps

Rigaud, 1881 : Eau-de-vie.

Schnick

Delvau, 1866 : s. m. Eau-de-vie de qualité inférieure, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Schnaps.

France, 1907 : Eau-de-vie.

Schnick ou schnaps

Merlin, 1888 : Eau-de-vie commune, qu’on appelle encore tord-boyaux, — dans l’argot du peuple. Schnaps vient de l’allemand.

Schnick, schnapps

La Rue, 1894 : Eau-de-vie.

Trinquer

Fustier, 1889 : Ce verbe, qui, dans l’argot, a le sens propre de être battu, s’emploie aussi au figuré comme synonyme de : être malmené, être tancé.

Il faut que M. B… (qui a fortement trinqué dans cette séance) et les actionnaires résilient leurs baux.

(Intransigeant, sept. 1888)

La Rue, 1894 : Recevoir des coups. Être malmené.

Virmaître, 1894 : Boire en choquant son verre. Trinquer : recevoir une volée (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Recevoir des coups ou des réprimandes.

Hayard, 1907 : Être battu.

France, 1907 : Être battu, recevoir des horions.

— Ah ! tu cherches à me prendre mon amant de cœur et tu viens me faire des propositions malhonnêtes !… Assez, charogne… Hors d’ici ou tu vas trinquer.

(Dubut de Laforest)

France, 1907 : Être l’innocente victime.

C’est presque toujours ainsi que ça se pratique dans les tueries : des pauvres diables qui ont laissé passer l’insurrection sans se mettre pour ou contre, sont choppés par les réacs et fusillés ou assommés sans pitié.
On a vu ça après la Commune ; si on pouvait faire le calcul, on trouverait que parmi les 35.000 victimes de la Semaine Sanglante, la moitié au moins étaient restés chez eux.
Cela prouve que c’est un mauvais calcul de s’abriter sous un bonnet de coton, en temps de guerre civile : on trinque quand même ! Et on n’a pas la satisfaction d’être escoffié pour quelque chose.

(Le Père Peinard)

C’matin, en r’venant d’la corvée
Comm’ j’croustillais mon biscuit,
V’là qu’tout à coup dans la chambrée
Rentre l’adjudant qui me dit :
« Ousqu’il est donc l’margis d’semaine ?
— J’sais pas, que j’réponds, mon leut’nant,
— Sais pas, m’ferez deux jours pour la peine. »
Y a pas, c’est moi que j’trinque tout l’temps.

(Th. Ailllaud)

France, 1907 : Payer pour les autres.

Des fois, je reçois un’ lettre chargée
Avec une pièce de trois francs ;
Alors faut voir á la chambrée
Les copains m’fair’ des boniments,
Pis à la cantine on m’entraîne,
On boit des schnicks, des mazagrans,
Et l’on m’dit : À la tienne, Étienne !
Et pis c’est moi qui trinque tout l’temps.

(Th. Aillaud)

France, 1907 : Perdre.

— Le trèfle gagne. Trop petit, bibi, t’as mal maquillé ton outil. V’là celle qui perd. J’ai trinqué, c’est pas gai. V’là celle qui gagne. La v’là encore. Du carreau, c’est pour ton veau. Du cœur, c’est pour ta sœur. Et v’là la noire !

(Jean Richepin)

Tripoli

Delvau, 1866 : s. m. Eau-de-vie, — dans l’argot des faubouriens, qui s’imaginent peut-être qu’ils se nettoient la poitrine avec cela. Coup de tripoli. Verre d’eau-de-vie.

Rigaud, 1881 : Eau-de-vie de très mauvaise qualité.

Merlin, 1888 : Voyez Schnick.

La Rue, 1894 : Mauvaise eau-de-vie.

France, 1907 : Eau-de-vie, à cause de l’alcool mélangé avec la pierre de tripoli dont on se sert pour astiquer les cuivres du fourniment ; argot militaire.

Vitriol

Merlin, 1888 : Voyez Schnick.

France, 1907 : Eau-de-vie ; argot populaire.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique