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Cracher blanc

Delvau, 1866 : v. n. Avoir soif, pour s’être enivré trop la veille, — dans l’argot du peuple, qui employait cette expression de temps de Rabelais. Ou dit aussi Cracher du coton et Cracher des pièces de dix sous.

Rigaud, 1881 : Avoir soif.

Ils ne faisaient que cracher blanc comme cotton de Malthe.

(Rabelais, l. II)

Cracher des pièces de dix sous, ressentir une soif ardente, ne plus avoir de salive, tant la soif est forte. C’est mot à mot : cracher des crachats petits comme des pièces de dix sous.

France, 1907 : Être altéré. On dit aussi : cracher du coton ou des pièces de dix sous. Le lendemain d’un jour d’ivresse, on ne crache plus, vu la sécheresse de la gorge, que des pièces de quatre sous.

Fane (le verre se)

Rigaud, 1881 : Le verre est vide ; et, par abréviation, il se fane, en désignant un verre vide. Les ivrognes poétiques comparent le verre à une fleur que la sécheresse fane.

Grandouls

France, 1907 : Oiseaux que vivent en troupes dans la plaine stérile de la Crau, en Provence, ainsi que dans les Landes, près des Pyrénées, sur des bords de la Méditerranée, en Espagne, dans le sud de l’Italie, en Sicile. Il est fort difficile de les approcher et ce n’est qu’à l’affût quand la sécheresse les oblige à se désaltérer au bord des étangs et des cours d’eau, que les chasseurs peuvent les atteindre.

Ingriste

Larchey, 1865 : Peintre de l’école d’Ingres.

À vous Lehmann, Ziegler, Flandrin, Romain, Cozes et autres ingristes.

(Ch. Blanc)

Delvau, 1866 : s. m. Peintre qui fait gris comme M. Ingres et exagère la sécheresse et la froideur de couleur de ce maître. Argot des artistes et des gens de lettres.

Rigaud, 1881 : Peintre de l’école d’Ingres, qui sacrifie tout au dessin. — Peintre qui fait gris, — en terme de peintres. — Peinture monochrome.

Ainsi devant le portrait bleu de M. Amaury-Duval et bien d’autres portraits de femmes ingristes ou ingrisées.

(Baudelaire, Salon de 1846)

France, 1907 : Élève ou admirateur du célèbre peintre Ingres qui, suivant le critique d’art Ch. Blanc, regardait la nature à travers un voile de tristesse.

À vous Lehmann, Ziegler, Flandrin, Romain, Cozes et antres ingristes.

(Ch. Blanc)

Mouliner

Vidocq, 1837 : v. a. — Parler long-temps, sans raison.

Delvau, 1866 : v. n. Bavarder.

Rigaud, 1881 : Parler beaucoup ; dire des niaiseries.

La Rue, 1894 : Bavarder.

France, 1907 : Bavarder, faire aller sa langue comme une roue de moulin. Ce verbe, comme le substantif précédent, s’applique spécialement à l’incessant bavardage du beau sexe.

France, 1907 : La terre mouline, lorsque divisée, craquelée par la sécheresse, elle se laisse aller comme la farine qui tombe du bluteau. Patois du Centre.

Or

d’Hautel, 1808 : C’est une pluie d’or. Se dit des pluies qui tombent au commencement du printemps après quelques jours de sécheresse, et qui fertilisent les campagnes.
La pluie d’or. On appelle ainsi ce maudit métal auquel rien, ou du moins presque rien ne résiste en ce monde.
C’est de l’or en barre. Pour exprimer que les effets ou la promesse de quelqu’un valent de l’argent comptant.
Il vaut son pesant d’or. Se dit d’un homme distingué par ses connoissances et ses talens ; et d’un subalterne précieux par son zèle, son activité, et son assiduité à remplir ses devoirs.
Il parle d’or. Se dit de quelqu’un qui, par un raisonnement juste et des paroles pleines de sens, satisfait ceux à qui il parle.
Tout ce qui reluit n’est pas or. Signifie qu’il ne faut pas se fier aux apparences ; que les choses qui paroissent les meilleures ne sont souvent rien moins que bonnes.
Un marché d’or ; une affaire d’or. Pour dire très-avantageux ; très-lucrative.
Il a coûté plus d’or qu’il n’est gros. Se dit d’un homme dont la jeunesse a été très-coûteuse ; à qui on n’a rien négligé pour donner une brillante éducation.
On dit aussi d’un dissipateur, qu’il a mangé plus d’or qu’il n’est gros.
Juste comme l’or.
Se dit d’un poids fort égal.

Pois

d’Hautel, 1808 : Cela fait pousser les petits pois. Se dit des pluies bienfaisantes qui tombent dans les commencemens de mai, après quelques jours de sécheresse.
Cela n’empêche pas les petits pois de pousser. Se dit par manière d’excuse, quand on s’est permis quelque gaillardise, quelque propos badin.
Est-ce que je vous ai vendu des pois qui ne vouloient pas cuire ? Se dit à quelqu’un qui fait mauvaise mine ; qui vous traite avec humeur.
Il se remue comme trois pois dans une marmite. Se dit d’un homme qui affecte de la vivacité ; qui se donne beaucoup de mouvemens pour de très, petites choses.
On dit aussi dans le même sens, il va et vient comme pois en pot.
Un avaleur de pois gris.
Un goulu, un friand, un gros mangeur ; un fanfaron, un charlatan.
Donner un pois pour avoir une fève. Voy. Fève.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique