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Ballon (carguer son)

Rigaud, 1881 : Relever ses jupes. Les jours où il lansquine, il y a un tas de pantes à reluquer les flûtes des gonzesses qui carguent leurs ballons. Les jours de pluie, il y a un tas d’imbéciles occupés à regarder les jambes des femmes qui relèvent leurs jupes.

Déplanquer

Ansiaume, 1821 : Voler des objets cachés.

Tu lansquine parce qu’on a déplanqué ta camelotte, viens, nous allons retrouver.

Vidocq, 1837 : v. a. — Découvrir, retirer des objets d’une cachette.

un détenu, 1846 : Ôter, découvrir, dégager du Mont-de-Piété.

Halbert, 1849 : Déterrer.

Larchey, 1865 : Exhiber (Vidocq). V. Vague.

Delvau, 1866 : v. a. Retirer des objets d’une cachette ou du plan, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Retirer un objet caché, — dans le jargon des voleurs.

Virmaître, 1894 : Quand un voleur est en prison, il est en planque. Il est également en planque quand il est filé par un agent ; quand il sort de prison ou quand il grille l’agent, il se déplanque (Argot des voleurs). V. Déplanqueur.

Hayard, 1907 : Sortir de prison.

France, 1907 : Retirer des objets de chez le recéleur ; de planque, cachette. Se dit aussi pour un voleur sorti de prison.

Lance, lansquiner

anon., 1907 : Eau. Il pleut.

Lancequine, lansquine

France, 1907 : Pluie, averse.

— Si l’on t’entend crier, me disait-il, je te tue ; si tu ne dis rien, je donnerai de l’argent à tes parents et je les protégerai.
— Qu’est-ce qu’il leur a donné à tes auteurs !
— Quatre bons de pain qu’il m’a donnés pour eux, en me mettant à terre au coin d’une rue noire, et puis, fouette cocher ! Je ne l’ai jamais revu. Depuis ce temps, j’ai plus de goût à rien ; j’ai fait que poiroter sous les lansquines en battant mon quart…

(Louise Michel, Les Microbes humains)

Lancequiner, lansquiner

Rigaud, 1881 : Pleuvoir. — Pleurer. — Uriner.

France, 1907 : Pleuvoir.

Ah çà ! pleut-i’ pas ou c’qu’i pleut ?…
Sûr i’ pleut !… j’parie eun’ chopine,
I’ fait si tell’ment noir qu’on peut
Pas seul’ment voir si i’ lanc’quine.

(Aristide Bruant)

Languiner

Halbert, 1849 : Pleuvoir.

France, 1907 : Pleuvoir ; corruption de lansquiner.

Lansquine

Delvau, 1866 : s. f. Eau pluviale, — dans le même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 : Pluie.

Quand je vois ces pauvres diables sans turbin… s’en aller sous la lansquine.

(Le Sans-culotte, 1878)

Virmaître, 1894 : Eau. pluie (Argot du peuple). V. Lance.

Rossignol, 1901 : Pluie. Il lansquine, il pleut.

France, 1907 : Pluie.

Aussi j’suis gai quand la lansquine
M’a trempé l’cuir, j’m’essuie l’échine
Dans l’vent qui passe et m’fait joli.

(Jean Richepin)

Lansquiner

Ansiaume, 1821 : Pleurer.

En te reconnoblant au tap, je n’ai pu m’empêcher de lansquiner.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Pleuvoir.

Vidocq, 1837 : v. a. — Pleurer.

Clémens, 1840 : Pleurer.

M.D., 1844 / un détenu, 1846 : Pleuvoir.

Larchey, 1865 : Pleurer. — De lance : eau.

Bien des fois on rigolle qu’on devrait lansquiner.

(Vidocq)

Delvau, 1866 : v. n. Pleuvoir. Lansquiner des chasses. Pleurer.

La Rue, 1894 : Pleuvoir. Pleurer. La pluie ressemble aux hachures produites sur l’horizon par les lances d’une troupe de lansquenets. On dit aussi tomber des hallebardes.

Virmaître, 1894 : Pleuvoir.
— Il lansquine à torrent.
Lansquiner des chasses : Pleurer. La pluie tombe des yeux (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Épancher de l’eau.

Rossignol, 1901 : Pleuvoir. Le ciel se couvre, il va lansquiner.

France, 1907 : Pleuvoir. Lansquiner des châsses, pleurer.

La pluie ressemble aux hachures produites sur l’horizon par les lances d’une troupe de lansquenets. On dit aussi tomber des hallebardes.

(Jean La Rue)

Lansquiner des chasses

M.D., 1844 : Pleurer.

Lansquineur

Virmaître, 1894 : Petit mendiant qui fait semblant de pleurer à chaudes larmes sur la voie publique pour attendrir les passants (Argot du peuple).

France, 1907 : « Petit mendiant qui fait semblant de pleurer à chaudes larmes sur la voie publique pour attendrir les passants. » (Ch. Virmaître)

Lascailler

anon., 1827 / Bras-de-Fer, 1829 : Pisser.

Vidocq, 1837 : v. a. — Uriner.

(Le Jargon, ou Langage de l’Argot moderne)

Larchey, 1865 : Pisser (Vidocq). — De lance. On dit encore : lancer de l’eau. V. Lansquiner.

Rigaud, 1881 : Uriner, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Uriner.

— Eh ! la Rouquine ! as-tu fini de lascailler ? T’as donc vidé l’abreuvoir dans ton ventre ?

(Les Joyeusetés du régiment)

Pif d’occase

France, 1907 : Client de passage d’une fille publique ; argot des prostituées. Faire un pif d’occase.

— J’ai fait que poiroter sous les lansquines en battant mon quart pour faire un pif d’occase qui me donne de quoi que mon marlou ne m’éreinte pas de coups.

(Louise Michel)

Rabouin

Delvau, 1866 : s. m. Le Diable, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 / La Rue, 1894 : Le diable.

Virmaître, 1894 : Le diable (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Le diable.

France, 1907 : Le diable ; argot des voleurs. D’après F. Michel, ce mot viendrait de l’espagnol rabo, queue, le diable étant représenté avec cet appendice. « Je ne serais pas étonné, dit-il, que le nom de rabbin ne fût l’origine de la croyance qui régnait parmi le peuple, au moyen âge, que les Israélites naissaient avec une queue. »

Il lansquine à éteindre le riffe du rabouin.

(V. Hugo)

Rigoler

d’Hautel, 1808 : Se divertir, folâtrer ; se dégourdir ; faire des folies, gambader.

Ansiaume, 1821 : Rire.

J’ai entendu rigoler le messière, sans quoi j’étois marroné.

Vidocq, 1837 : v. a. — Rire.

Clémens, 1840 : Rire.

Larchey, 1865 : Rire, se divertir. Vieux mot. — Dès 1373, Du Cange en cite des exemples au mot Rigolamentum. — V. Hariadan, Lansquiner.

Et frère Jean de rigouller, jamais homme ne feut tant courtois ny gracieux

(Rabelais)

Qu’est-ce qui chante ? je veux de quoi rigoler ! moi.

(Champfleury)

Delvau, 1866 : v. n. S’amuser, se réjouir, boire, danser, rire, — dans l’argot du peuple. Un vieux mot de notre vieille langue, que beaucoup de personnes, j’en suis sûr, s’imaginent né d’hier. Un hier qui a six cents ans ! Les gens du monde croiraient parler argot en employant ce mot employé par Jean de Meung, par Rabelais, par l’auteur de la Farce de Maistre Pathelin et par d’autres écrivains qui font autorité.

Merlin, 1888 : Rire, plaisanter, s’amuser.

Rossignol, 1901 : Rire, prendre du plaisir, s’amuser.

France, 1907 : Rire, s’amuser ; du vieux français rigouller que l’on trouve dans Rabelais : « Et frère Jean de rigouller. »
On dit souvent rigoler comme une baleine.

— Renand et moi, nous demandâmes le divorce et nous l’obtînmes ! De sorte que nous ne sommes plus mari et femme, mais amant et maîtresse… Alors, personne n’a plus rien à nous dire. Nous rigolons comme des vieilles baleines.

(Alphonse Allais)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique