d’Hautel, 1808 : Vous en avez cinq lettres. Manière précieuse de dire à quelqu’un vous en avez menti.
Donner une giroflée à cinq feuilles à quelqu’un. Métaphore burlesque qui signifie appliquer un soufflet à quelqu’un.
On dit aussi dans le même sens, Donner cinq et quatre, la moitié de dix-huit.
Mettre cinq et retirer six. Se dit par plaisanterie des gens mal élevés, qui mettent les cinq doigts au plat et qui en retirent quelque bon morceau que l’on compte pour le sixième.
Cinq
Demoiselle
d’Hautel, 1808 : C’est une demoiselle dont auquel. Phrase équivoque et de convention, qui se prend toujours en mauvaise part, et qui signifie une demoiselle allurée, de vertu, de mœurs suspectes ; ou celle dont l’humeur est revèche et acariâtre.
Delvau, 1864 : Fille, dirait le portier de Prud’homme — qui est encore garçon, — parce qu’elle n’est pas mariée. — Se dit aussi pour pucelle.
Par hasard la trouvant d’moiselle,
À son pèr’ je d’mandai la belle.
(É. Debraux)
Rigaud, 1881 : Bouteille. Foutre un soufflet à la demoiselle, qu’on lui en voit le derrière, vider une bouteille d’un coup en buvant à la régalade.
La Rue, 1894 : Bouteille de vin. La petite fille est la demi-bouteille.
Rossignol, 1901 : Demi-bouteille de vin rouge.
France, 1907 : Bouteille de vin. La petite fille est la demi-bouteille.
France, 1907 : Jeune personne dite comme il faut ; nom que les concierges donnent à leur fille.
Vous pensez bien qu’une adorable petite papetière comme celle-là, qui avait atteint ses vingt ans aux dernières giroflées, n’aurait pas eu de peine à trouver un amoureux ; et, bien entendu, pour le bon motif. Mais voilà. Elle était trop fine, trop demoiselle, pour se contenter du monde, assez vulgaire, du faubourg.
(François Coppée)
Garannier
France, 1907 : Giroflée jaune.
Giroflée
Rossignol, 1901 : Gifle.
Si tu continues a m’embêter, je vais t’envoyer une giroflée à 5 branches.
Giroflée à cinq feuilles
Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, — dans l’argot des faubouriens, qui savent très bien le nombre des feuilles du cheiranthus, et encore mieux celui des doigts de leur main droite. On dit aussi giroflée à plusieurs feuilles, — autre ravenelle qui pousse sur les visages.
Rigaud, 1881 : Soufflet.
Oui, qu’on le peut, à preuve que v’là une giroflée à cinq feuilles que j’applique sur ta joue gauche !
(Jacques Arago, Comme on dîne à Paris)
J’ai appliqué une giroflée à cinq feuilles sur le bec du singe, sur la figure du patron.
(Le Sublime)
Vers la fin du XVIIIe siècle, l’expression n’était pas moins usitée que de nos jours, parmi le peuple.
Virmaître, 1894 : Gifle. Allusion aux cinq doigts (Argot du peuple). V. Salsifits.
France, 1907 : Soufflet.
Jacqueline se met en devoir d’ôter le bonnet à Maré-Jeanne qui lui baille une giroflée à cinq feuilles.
(Vadé)
« Pour la querelle on a la giroflée », dit le langage des fleurs.
Girofletter
Larchey, 1865 : Souffleter. — De giroflée à plusieurs feuilles : soufflet.
Ah ! l’a-t-elle giroflettée !
(Balzac)
Je vous lui donnai une giroflée a cinq feuilles sur le musiau.
(Rétif, 1783)
Rigaud, 1881 : Souffleter ; mot créé par Balzac. Je ne l’ai relevé que dans la Cousine Bette.
France, 1907 : Souffleter.
Mandolle (en jeter une)
Virmaître, 1894 : Donner un soufflet à quelqu’un (Argot des voleurs). V. Giroflée à cinq feuilles.
Morniffle
Virmaître, 1894 : Gifle.
— Je vais te plaquer une morniffle sur la hure si tu m’emmerdes longtemps (Argot du peuple). V. Giroflée à cinq feuilles.
Murette
Delvau, 1866 : s. f. La giroflée des murailles, — dans l’argot des paysans des environs de Paris.
France, 1907 : Giroflée des murailles ; argot des paysans des environs de Paris.
Pitre
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Paillasse. Faire le pitre, faire le paillasse ou la parade.
Vidocq, 1837 : s. m. — Paillasse d’escamoteur ou de saltimbanque.
Larchey, 1865 : « Qui ça, Giroflée ! — Notre pitre donc, notre paillasse. » — E. Sue.
Delvau, 1866 : s. m. Paillasse de saltimbanque ; bouffon de place publique. Par extension on donne ce nom à tout Farceur de société, à tout homme qui amuse les autres — sans être payé pour cela.
Rigaud, 1881 : Farceur en chambre ; amuseur de société ; celui qui, dans une réunion, dans un dîner, remplit l’office d’un pitre de foire, fait rire les enfants et qu’on invite parce qu’il coûte moins cher qu’un joujou. — Servir de pitre, amuser les autres en faisant rire de soi.
Sucre de giroflée
France, 1907 : Soufflet.
Une bonne roulée la remettrait au nord. Ah ! c’est la vieille qui devrait se charger de ça, lui tricoter les joues, lui flanquer une double ration de sucre de giroflées.
(Jean Richepin)
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