Virmaître, 1894 : Faire des embarras, du vent, de la mousse. Esbrouffe est un vieux mot qui vient d’esbouffer, éclabousser. C’est Théophile Gautier qui a transformé ce mot dans le sens de vent et de mousse. Les escarpes se sont emparés du mot esbrouffer pour désigner un genre de vol assez répandu. Ce vol consiste à bousculer un passant dans la rue, à profiter de sa surprise pour le voler et s’excuser ensuite (Argot des voleurs).
Esbrouffe (en faire)
Esbrouffer
un détenu, 1846 : Étonner, surprendre, ébahir.
Halbert, 1849 : Effaroucher.
Larchey, 1865 : Intimider, en imposer. — Du vieux mot esbrouffer : éclabousser. V. Du Cange.
Allons ! mouche-lui le quinquet, ça l’esbrouffera.
(Th. Gautier)
Delvau, 1866 : v. a. En imposer ; faire des embarras, des manières, intimider par un étalage de luxé et d’esprit. Signifie aussi Réprimander.
Rigaud, 1881 : Faire des embarras. — Chercher à étonner, à éclipser. Esbrouffer son monde.
Virmaître, 1894 : Dire des sottises à quelqu’un, le secouer vertement (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Synonyme d’épater. Dire des sottises à quelqu’un, s’il ne sait que répondre et reste coi, c’est esbrouffer.
Hayard, 1907 : Intimider, brusquer quelqu’un, prendre des grands airs.
France, 1907 : Imposer, intimider.
— Ah ! se dit-il un usurier ?… Ça doit avoir de l’argent ?… de l’argent mignon, sous la main et facile à esbrouffer…
(Edmond Lepelletier, Les Secrets de Paris)
Moucher
d’Hautel, 1808 : C’est un gaillard qui ne se mouche pas du coude, ou du pied. Se dit d’un homme difficile à, persuader et qu’il ne faut pas heurter.
Il n’a pas le temps de se moucher. Pour, il est très-occupé, il a des affaires considérables.
Larchey, 1865 : Boucher. V. Esbrouffer. — Moucher : Corriger, remettre les gens à leur place. Mot à mot : éteindre leur insolence. — Moucher : Tuer, c’est-à-dire éteindre la flamme de la vie.
Aussi ne se passait-il guère d’heures qu’il n’y eût quelqu’un de mouché.
(Mém. de Sully, seizième siècle)
Je l’enfile par un coup droit. Encore un de mouché.
(Randon)
Du vieux mot muchier : cacher, couvrir. V. Roquefort.
Delvau, 1866 : v. a. Attraper, donner une correction, un soufflet, — dans le même argot [des faubouriens]. Se faire moucher. Se faire battre. On dit aussi Se faire moucher le quinquet.
Delvau, 1866 : v. a. Tuer, — dans l’argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Battre. — Remettre quelqu’un à sa place. — Se faire moucher, se faire remettre à sa place.
La Rue, 1894 : Battre. Tuer.
Rossignol, 1901 : Faire mal. Celui qui s’est fait mal s’est mouché.
France, 1907 : Se dit des bestiaux qui s’agitent comme si des mouches les piquent ; argot du Centre.
Moucher le quinquet
France, 1907 : Battre.
— Allons, mouche-lui le quinquet, ça l’esbrouffera.
(Théophile Gautier)
Quinquet
d’Hautel, 1808 : Espèce de lampe ainsi nommée du nom de son inventeur. Vulgairement ce mol se prend pour la vue, les yeux ; ainsi pour exprimer qu’une personne est borgne, on dit qu’Il lui manque un quinquet ; qu’elle n’a plus qu’un quinquet.
Larchey, 1865 : Œil brillant (Vidocq, 1837) comme la lampe Quinquet qui passa en son temps pour un phénix de lumière. On dit : Quelle paire de quinquets ! V. Esbrouffer.
Virmaître, 1894 : Les yeux. La marmotte allume le pante du quinquet (Argot des souteneurs). V. Chasses.
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