Delvau, 1866 : s. f. L’or, — dans lequel pataugent si gaiement tant de consciences, heureuses de se crotter. L’expression est de Mirabeau.
France, 1907 : L’or, qui pousse tant de gens à se vautrer dans la boue.
Boue jaune
Delvau, 1866 : s. f. L’or, — dans lequel pataugent si gaiement tant de consciences, heureuses de se crotter. L’expression est de Mirabeau.
France, 1907 : L’or, qui pousse tant de gens à se vautrer dans la boue.
Crotter
Débouscailler
Vidocq, 1837 : v. a. — Décrotter.
Delvau, 1866 : v. a. Décrotter, — dans l’argot des voyous.
Rigaud, 1881 : Décrotter. — Débouscailleur, décrotteur.
France, 1907 : Décrotter.
Décrotter
d’Hautel, 1808 : Manger avec avidité, avec grand appétit.
Comme il vous décrotte ce plat ! Pour, comme il mange de bon appétit.
C’est déjà décrotté. Pour, c’est déjà fini ; déjà mangé.
Décrotter un gigot
Delvau, 1866 : v. a. N’en rien laisser que l’os, — dans l’argot des ouvriers, qui ont bon appétit une fois à table.
France, 1907 : N’en laisser que l’os.
Décrotter une femme
Delvau, 1864 : La brosser vigoureusement avec son vit, de façon à lui désobstruer le con, si par hasard il était embarrassé et embroussaillé de restants de sperme ou de sang menstruel.
Il me répond : Ne te fâche, Babeau,
Avant partir tu seras décrottée.
(Recueil de poésies françaises)
Encrotter
Rigaud, 1881 : Enterrer, — dans le jargon des journaux ennemis de l’enterrement civil.
France, 1907 : Enterrer. C’est le terme qu’emploient les cléricaux contre ceux qui se font enterrer civilement.
Pratique
d’Hautel, 1808 : Faut-il décrotter vos souliers, ma pratique. Les décroteurs ont coutume d’appeler ainsi les passans.
Larchey, 1865 : Instrument servant à imiter la voix de Polichinelle.
Polichinelle le cynique Doit renfermer sa pratique.
(Complainte sur les jours gras, Paris, 1826, impr. Stahl)
Larchey, 1865 : Soldat indiscipliné, homme débauché, pratique de mauvais lieux.
C’était une pratique qui se démenait comme un enragé entre les mains de la Garde.
(Vidal, 1833)
Tout cela n’est que de la pratique ; ils t’ont fait voir le tour comme des gueux.
(Monselet)
Delvau, 1866 : s. f. Libertin ; homme d’une probité douteuse ; débiteur qui ne paye pas ses dettes ; soldat qui passe son temps à la salle de police, etc. Quand un homme a dit d’un autre homme : « C’est une pratique ! » c’est qu’il n’a pas trouvé de terme de mépris plus fort.
Delvau, 1866 : s. f. Petit instrument plat, composé de deux lames d’ivoire jointes, à l’aide duquel les saltimbanques imitent la voix stridente de Polichinelle.
Rigaud, 1881 : Vaurien. — Mauvais soldat.
Dans un régiment il y a autant de types que de soldats… En commençant par le grenadier modèle jusqu’au militaire qui sera fusillé ; ce dernier est connu sous le nom de pratique.
(J. Noriac)
Les puritains de la discipline ne voient dans ces hommes ingouvernables (les zéphirs) que des mauvaises têtes ; la foule les désigne sous le nom de pratiques.
(A. Camus)
France, 1907 : Mauvais soldat, insubordonné et gobeloteur, habitué de la salle de police ; expression militaire. On dit aussi Parisien.
Dans un régiment, il y a autant de types que de soldats. Il faudrait des volumes pour les esquisser tous, en commençant par le grenadier modèle, jusqu’au militaire qui sera fusillé ; ce dernier est connu sous le nom de pratique.
(Jules Noriac, Le 101e Régiment)
Sabouler
d’Hautel, 1808 : Malmener, gronder, brusquer, tourmenter, houspiller quelqu’un ; le maltraiter soit en paroles, soit en actions.
Sabouler de l’ouvrage. Le faire aller grand train ; ne donner aucun soin à son exécution.
anon., 1827 : Incommoder, ou cirer.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Frapper.
Bras-de-Fer, 1829 : Incommoder, décroter.
Vidocq, 1837 : v. a. — Décrotter.
Halbert, 1849 : Incommoder ou crier.
Larchey, 1865 : Battre, cogner. — Vieux mot. V. Roquefort.
Vous me saboulez la tête avec vos mains pesantes.
(Molière, Comtesse d’Escarbagnas)
Je te tanne le casaquin, je te saboule.
(Paillet)
Sabouler : Décrotter. — Sabouleur : Décrotteur (Vidocq).
Delvau, 1866 : v. a. Décrotter, — dans l’argot des voyous.
Delvau, 1866 : v. a. Gronder, faire des reproches, battre. Argot du peuple. Signifie aussi : Travailler sans soin, faire de la mauvaise besogne. L’expression a des chevrons :
De ton épé’ tranchante
Perce mon tendre cœur,
Saboule ton amante,
Ou rends-lui son honneur,
dit Vadé dans sa chanson des Gardes françaises.
Rigaud, 1881 : Maltraiter. — Décrotter. — Sabouleur, décrotteur.
La Rue, 1894 : Maltraiter. Décrotter. Laver. Crier.
Virmaître, 1894 : Décrotter. A. D. Sabouler veut dire chasser.
— Je l’ai saboulé de la piaule avec perte et fracas.
On saboule un ouvrier qui ne fait pas l’affaire (ne sait pas travailler) (Argot du peuple). N.
Rossignol, 1901 : Laver son linge est le sabouler. Ce mot veut aussi dire vendre ; vendre un objet qui vous appartient est le sabouler, synonyme de laver.
France, 1907 : Décrotter ; argot populaire.
France, 1907 : Gronder, fouailler, donner des verges au naturel et au figuré ; vieux français.
De ton épée tranchante
Perce mon tendre cœur ;
Saboule ton amante
Ou rends-lui son honneur.
(Vadé)
Tripatouiller
Fustier, 1889 : Manier maladroitement quelque chose ; mêler, embrouiller, rendre confus, tripoter. N’en déplaise à M. Bergerat qui a lancé ce verbe au commencement de cette année 1888, ce mot est un barbarisme, barbarisme voulu, je le veux bien, mais enfin barbarisme. Que ne se servait-il pour exprimer sa pensée, du mot touiller, inusité aujourd’hui, sauf dans le centre de la France, où il signifie crotter, salir. Touiller a ses quartiers de noblesse puisqu’au temps de Charles VII, c’est-à-dire au XVe siècle, on l’employait aux sens de salir et brouiller. Il y avait même le substantif touilleur, brouillon, qu’on trouve dans Cotgrave et qui est aujourd’hui remplacé par tripatouilleur. On a même inventé tripatouille et tripatouillage.
Il (M. Bergerat) a accusé M. Porel, directeur du théâtre de l’Odéon, d’avoir voulu tripatouiller dans sa comédie. Notez le verbe, il est pittoresque.
(Illustration, janvier 1888)
C’est à vous, Caliban, à qui je veux parler.
Vous ayez un défaut que je ne puis céler
Vous créez chaque jour quelque néologisme
Qui n’est, le plus souvent, qu’un affreux barbarisme,
Ainsi tripatouillage est votre enfant nouveau ;
Tripatouille est de mode. On ne sait ce qu’il vaut
Mais on s’en sert
On dit : je tripatouille et nous tripatouillons.
Tripatouiller est donc le vocable à la mode.
(Événement, janvier 1888)
France, 1907 : Tripoter, remanier.
Il en était venu, l’aimable et modeste maître (Vacquerie), à retoucher furtivement la pièce (Tragaldabas) comme un jeune écrivain troublé par l’assurance du directeur, à la décolorer de son romantisme flamboyant, à la mettre presque au ton du jour, hélas ! à la tripatouiller pour attendrir enfin quelqu’un de ces Porels qui tiennent et se repassent les clefs de la production dramatique française, sous l’œil tranquille de la République d’affaires.
(Émile Bergerat)
Faites-nous oublier l’austère
Bérenger et ces gens de poids
De qui les vertus sont en bois
Et ne se mesurent qu’au stère.
Montrez à tous ces petits saints
Qui tripatouillent le scandale,
Qu’on peut laver son linge sale
Sans éclabousser les voisins.
(Armand Masson)
Tuyaux (ramoner ses)
France, 1907 : Se décrotter le nez ; expression faubourienne.
Une foule de gens ont la fâcheuse habitude de se curer les dents à table, ce qui est presque aussi dégoûtant que de ramoner ses tuyaux en public.
(Les Propos du Commandeur)
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