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Armoire aux reliques

France, 1907 : Coffre au linge sale.

S’il ne vous répugne pas d’avoir une idée de l’état de malpropreté inouïe dans lequel la plupart des réfugiés nous arrivent, jetez un coup d’œil sur notre armoire aux reliques.
Ce disant, elle souleva le couvercle d’une large caisse, où se trouvait enfermé, en attendant un blanchissage urgent, du linge de corps, immonde, d’une couleur de suie, répandant d’infectes émanations.

(Louis Barron, Paris Étrange)

Boîtes à lait

Rossignol, 1901 : Les seins.

La nature ne connaît pas l’égalité, car elle a donné aux unes des boîtes et aux autres les couvercles.

Capot

d’Hautel, 1808 : Être capot. Ne point faire de levées dans une partie ; et par extension, être mal dans ses affaires, être ruiné. Il signifie aussi être honteux, surpris et confus.

Rigaud, 1881 : Trou du souffleur, pour capote ; par allusion à la forme de cette boîte dont le couvercle rappelle la capote de cabriolet.

Couvercle

Delvau, 1866 : s. m. Chapeau, — dans l’argot des faubouriens, qui prennent l’homme pour un pot.

France, 1907 : Chapeau : il couvre la casserole où s’infusent et se mijotent les idées et les sottises.

Couvercles de boîtes à lait

Rossignol, 1901 : Une femme qui a les seins plats a des couvercles de boîtes à lait.

Fouille-au-pot

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui s’occupe plus qu’il ne le devrait des soins du ménage, qui fait la cuisine au lieu de la laisser faire par sa femme. Signifie aussi : Marmiton, cuisinier.

France, 1907 : Cuisinier, marmiton. Se dit aussi d’un mari qui s’occupe des soins du ménage, d’un gourmand qui soulève le couvercle de la marmite pour voir ce qui cuit.

Fricot

d’Hautel, 1808 : Mot bas et trivial, qui signifie ragoût, viande fricassée, et qui sert généralement à désigner la bonne chère.
Faire un bon fricot. Ripailler, faire chère lie.

Delvau, 1866 : s. m. Ragoût ; mets quelconque, — dans l’argot du peuple, qui dit cela depuis plus d’un siècle. Le mot se trouve dans Restif de La Bretonne.

Hayard, 1907 : Argent monnayé.

France, 1907 : Viande cuite.

C’est si charmant la gourmandise du mari, du grand garçon qui rentre de son travail ou de ses affaires, dont les narines battent à la bonne odeur des fricots, qui soulève, en croyant n’être pas vu, les couvercles pour regarder ce qui mijote au fond, et qui a sur le visage une joie de collégien en vacances pour qui la maman à fait une chatterie.

(Jacqueline, Gil Blas)

Pot

d’Hautel, 1808 : Être sur le pot. Terme d’atelier, pour dire être sans place, sans ouvrage ; avoir perdu son emploi.
Bête comme un pot. Epithète injurieuse pour dire qu’une personne est très-bornée.
Un pot à beurre, un pot à l’eau. Un usage vicieux fait dire presque généralement au pluriel, des po tà beurre, des po tà l’eau ; au lieu de pot sà beurre, pot sà l’eau.
On n’en mettra pas plus grand pot au feu.
Se dit quand on invite quelqu’un à dîner, pour lui faire entendre qu’on ne fera pas plus grande dépense que celle qu’on a coutume de faire ; que sa présence n’occasionnera aucun frais.
Être ensemble à pot et à rot. Vivre en très-grande familiarité ; être compère et compagnon.
Se dit aussi d’une femme qui, sans être mariée, vit librement avec un homme.
Payer les pots cassés. Supporter les charges, les dommages d’une affaire dont les autres ont fait leur profit.
C’est un pot de terre contre un pot de fer. Pour c’est un homme foible contre un homme puissant.
Faire bouillir le pot. Fournir aux dépenses d’un ménage.

Vidocq, 1837 : s. m. — Cabriolet.

Delvau, 1866 : s. m. Cabriolet, — dans l’argot des voleurs. Ils disent aussi Cuiller à pot et Potiron roulant.

Delvau, 1866 : s. m. Trou fait au pied d’un mur ou au pied d’un arbre pour bloquer les billes. Argot des gamins.

France, 1907 : Dans un opuscule de Louis Randol, pseudonyme d’Eusèbe Salveste, Un pot sans couvercle, ou Les Mystères de la rue de la Lune, paru en l’an VII, l’auteur s’amuse à citer toutes les expressions auxquelles le pot a donné lieu :

Passons en revue, dit-il, tous les pots imaginables, afin de découvrir celui sous lequel le diable est caché, et de ne pas tenir trop longtemps l’assemblée sur le pot. Je ne parlerai point de la fortune du pot. De cette expression proverbiale encore, parce qu’elle est consacrée par une expérience bien plus universelle ; l’infortune du pot. Sans citer non plus le pot aux roses, je distingue le pot à fleurs, le pot à feu, le pot en tête, le pot cassé, qui rappelle un proverbe que rien d’ailleurs ne rappellerait ici ; les pots cassés, qu’il faut tâcher de ne jamais payer ; le pot au noir, où nous avons tous donné ; le petit pot, d’où les belles tirent des appas éphémères, dont la séduction nous procure quelquefois plus d’un an de regrets ; le pot à part, que dans un malheur général chaque individu voudrait pouvoir faire pour son compte ; le pot de fer, qui se casse contre le pot de terre ainsi qu’on le voit dans les tragédies de La Fontaine ; le pot au lait dont l’histoire peut nous être rappelée par l’issue de mainte grande fortune, le pot à ville qui, lorsqu’il est sans couvercle et qu’il n’y a rien dedans, présente un emblème terrible de la famille ; le pot de vin, bien connu de nous, de nos maîtresses et de nos protectrices ; le pot pourri, auquel ressemblent tant de conversations, tant de livres, tant d’ouvrages dramatiques ; le pot à deux anses, que nous figurons si gracieusement au bal : enfin le pot de chambre… Faut-il tant tourner autour du pot ?…

Pot aux roses (découvrir le)

France, 1907 : Découvrir des choses tenues secrètes, principalement en matière d’amour. La rose était, dans l’antiquité, le symbole de la discrétion. Quand on faisait une confidence à quelqu’un, on lui offrait une rose comme recommandation de garder le secret. On plaçait des roses sur les tables des banquets, pour inviter les convives à la discrétion dans leurs épanchements amoureux. Au moyen âge et plus tard, on plaçait un vase de roses sous un couvercle. Les Anglais et les Allemands ont la même expression : « Dire ou tenir sous la rose. »

Pot de camp

France, 1907 : Gamelle en fer-blanc avec anse et couvercle dans laquelle on porte la soupe aux ouvriers qui travaillent aux champs ou au dehors.

Queue

d’Hautel, 1808 : Faire la queue. Duper, fripponner sur un marché ; signifie aussi railler, persiffler quelqu’un, l’entraîner à de fausses démarches.
Il n’est pas cause si les grenouilles manquent de queue. Se dit d’un homme dénue de finesse, et dont la bonhomie approche de la bêtise.
Il est adroit de ses mains comme un cochon de sa queue. Se dit par raillerie d’un homme qui est d’une gaucherie, d’une maladresse extrêmes dans tout ce qu’il fait.
Faire des queues aux zéros. C’est-à-dire friponner dans un compte, donner une grande valeur aux chiffres qui n’en ont qu’une médiocre.
Aller à la queue loup loup. Se dit en parlant des enfans qui vont pour s’amuser à la file l’un de l’autre.
Cela viendra, la queue de notre moineau est bien venu. Dicton très-usité, et qui a pour but d’encourager une personne dans une entreprise qui offre de grandes difficultés.
Tirer le diable par la queue. Vivre misérablement, avoir bien de la peine à gagner son existence.
S’en retourner la queue entre les jambes. C’est-à-dire, être honteux, confus de n’avoir pas réussi dans une affaire.
Quand on parle du loup, on en voit la queue. Se dit de quelqu’un qui arrive dans le moment où l’on parle de lui.
À la queue gît le venin. Se dit lorsqu’on redoute la fin d’une affaire, quoiqu’elle se soit montrée sous des auspices favorables.
Il n’y a rien de plus difficile que la queue. C’est-à-dire qu’en toute chose, la fin semble le plus difficile.
On l’a pris par la tête et par la queue. Pour dire on l’a examiné de tous les côtés.
Commencer le roman par la queue. Ne pas suivre l’ordre naturel dans un récit.
Vous n’en verrez ni queue ni oreille. Se dit des choses qui sont absolument perdues.
Se fouetter avec une queue de renard. Vivre délicatement, et feindre de se mortifier.
Il a la queue roide. Locution usitée parmi les marchandes de macreaux ; pour dire, que leur poisson est frais.
Il n’en est pas resté la queue d’un ou d’une. Pour exprimer qu’il n’est rien resté, d’une chose quelconque.
On dit aussi en refusant quelque chose à quelqu’un. Tu n’en auras pas seulement la queue d’une.

Delvau, 1864 : Un des noms du membre viril, fréquemment employé — sans qu’il soit besoin d’expliquer pourquoi, tant le mot est imagé.

Mademoiselle, ma queue est assez levée pour votre service.

(D’Ouville)

Je suis comme les poireaux, j’ai la tête blanche et la queue verte.

(Tallemant des Réaux)

Messire Jean, je n’y veux point de queue !
Vous l’attachez trop bas, messire Jean.

(La Fontaine)

L’académicien dit : mon vit. Le médecin : Ma verge. Le curé : mon membre. Une putain : La queue…

(L. Protat)

Je viens revoir l’asile où, dans les jours mauvais,
J’exerçais librement les fiertés de ma queue.

(A. Glatigny)

Delvau, 1866 : s. f. Escroquerie, farce de mauvais goût, carotte. Argot des soldats. Faire sa queue. Tromper.

Delvau, 1866 : s. f. Infidélité faite à une femme par son amant, ou a un homme par sa maîtresse Faire une queue à sa femme. La tromper en faveur d’une autre femme.

Delvau, 1866 : s. f. Reliquat de compte, — dans l’argot des débiteurs. Faire une queue. Redevoir quelque chose sur une note, qui arrive ainsi à ne jamais être payée, parce que, de report en report, cette queue s’allonge, s’allonge, s’allonge, et finit par devenir elle-même une note formidable.

Rigaud, 1881 : La suite d’un parti politique, les figurants exaltés d’un parti, ceux qui le compromettent.

La Rue, 1894 : Infidélité faite par un homme à sa femme, ou par une maîtresse à son amant, et réciproquement. Escroquerie. Carotte.

Virmaître, 1894 : Faire une queue à sa femme : la tromper avec une autre et réciproquement. On fait également une queue à un fournisseur, en achetant chez son concurrent. Laisser une queue : ne donner qu’un acompte sur une dette. Se tirer la queue, se… battre (Argot du peuple).

France, 1907 : Infidélité en amour. Faire une queue, c’est tromper son mari ou sa femme, son amant ou sa maîtresse. On dit plus généralement faire des queues. « Tourne-toi, Monsieur, que je vous fasse une queue », dit une Belge à son protecteur.

— Si tu t’imagines qu’il se gêne pour flanquer des coups de sabre dans le contrat !… Tiens, pas plus tard que cette nuit, il me mitonne une queue plus longue que celle de la Porte-Saint-Martin, depuis qu’on y joue les Chevaliers du brouillard…

(Paul Mahalin, Le Megg)

On appelle aussi, dans l’argot musical, faire une queue, une note ou un accord qu’un choriste ou un instrumentiste maladroit fait entendre après tout le monde à la fin de l’exécution d’un morceau d’ensemble.
Couper la queue à son chien, se faire remarquer par des excentricités ; allusion à Alcibiade, le menin du sage Socrate, qui, pour faire parler de lui dans Athènes, employa se procedé.
Faire la queue, attendre à la porte d’un théâtre. Fouiller les poches de ceux qui attendent l’ouverture.

France, 1907 : Journal qui contient les mêmes matières qu’un autre avec un titre différent.

À Bruxelles, plus d’un journal quotidien compte de quatre à cinq queues, c’est-à-dire qu’il transforme son titre en conservant la même matière de texte on à peu près, er sert ainsi plusieurs catégories d’abonnés.

(Le Figaro)

France, 1907 : Membre viril.

En commençant le récit de ces aventures, plus d’un a dit : « L’auteur prend le roman par la queue. » Quand cela serait, je n’aurais fait que ce que font tous les jours vos dames…

(Louis Randal, Un pot sans couvercle)

En la queue et en la fin
Gist de coutume le venin.

(Trésor des sentences)

France, 1907 : Reliquat de compte. Laisser une queue, partir sans régler entièrement ce que l’on doit à un fournisseur.

Queue (faire la)

Larchey, 1865 : Escroquer. V. Perruque.

Giromont finissait de compter son argent et disait : le scélérat m’a fait la queue.

(E. Sue)

Faire la queue : Tromper.

Il faut se contraindre et vous avez un fameux toupet si vous parvenez à lui faire la queue.

(Phys. de la Chaumière. 1841)

Queue : Infidélité galante.

Je connais un général à qui on a fait des queues avec pas mal de particuliers.

(Gavarni)

Queue romantique : Jeu de mots altérant le sens raisonnable de la phrase. Murger a ridiculisé cet exercice dans sa Vie de Bohème. Dès 1751 paraissait une Histoire du prince Camouflet qui peut passer pour un recueil complet de ces stériles tours de force. C’est de là que datent « je le crains de cheval, — sous un beau ciel de lit bassiné, » etc.
Ruban de queue : « Comme ces grandes routes ruban de queue de quatre ou cinq lieues de long qui rien qu’à les voir toujours toutes droites, vous cassent les jambes. » — E. Sue.
Queue-rouge : Paillasse grotesque dont la perruque est nouée par un ruban rouge.

Le public préfère généralement le lazzi au mot et la queue-rouge au comédien.

(De la Fizelière)

Queue de rat : Tabatière dont le couvercle de bois était soulevé par une longue et étroite lanière de cuir.

Une de ces ignobles tabatières de bois vulgairement appelées queues de rat.

(Ch. Hugo)

Queue de renard : Trace de vomissement. V. Renard.

Rigaud, 1881 : Tromper en matière de payement.

Queue de rat

Delvau, 1866 : s. f. Bougie roulée en corde, — dans l’argot des bourgeois.

Delvau, 1866 : s. f. Tabatière en écorce d’arbre s’ouvrant au moyen d’une longue et étroite lanière.

Merlin, 1888 : Crinière de casque dont les crins deviennent rares.

France, 1907 : Bougie mince roulée en corde

France, 1907 : Tabatière de bois dont on tire le couvercle au moyen d’un petit cordon de cuir.

Au dîner (c’que l’vin vous fait faire !
Voyez un peu si j’suis distrait !)
Mathieu m’demand’ la poivrière,
Au lieu d’y passer c’qui voulait,
J’y tends ma queue d’rat qu’était pleine ;
Aussi distrait qu’moi, v’là Mathieu
Qui met l’tabac dans sa julienne.

(E. Carré)

Couper une queue de rat, voler une bourse.

Remettez donc le couvercle !

Delvau, 1866 : Disent les voyous à quelqu’un qui a l’haleine fétide, pour l’empêcher de parler davantage.

Tape-cul

Larchey, 1865 : Voiture non suspendue.

Font-ils des embarras avec leur mauvais tape-cul !

(Ricard)

Delvau, 1866 : s. m. Planche en équilibre sur laquelle on se balance à deux. Argot des gamins.

Fustier, 1889 : Argot militaire. Manœuvre sans étriers.

France, 1907 : Sorte d’omelette dans laquelle on met de la farine et qu’on fait cuire dans une casserole couverte. En cuisant elle soulève le couvercle, d’où le nom ; expression de l’Ouest.

France, 1907 : Voiture cahotante.

Cependant comme le poète
Le laissait pour quelques écus,
Il en fit quand même l’emplette
Et le mit à son tape-cul.

(Raoul Ponchon)

Par euphémisme, les pudibonds paysans du Centre disent tape-chose.
Dans l’argot militaire, on appelle tape-cul l’exercice que l’on fait faire aux recrues, consistant à monter un cheval sans selle.

Truc (débiner le)

Rigaud, 1881 : Révéler le secret d’un métier, les ruses d’un métier, la manière d’opérer.

Je vois que vous êtes du métier : ne débinez pas le truc.

(G. Escudier, Les Saltimbanques)

Maquiller le truc, organiser une affaire.

France, 1907 : Dévoiler le secret.

… Vous prenez un de ces vases d’élection et vous y jetez un petit carnet de coulissier bien gras ; puis vous en fermez le couvercle et vous le laissez fermenter dans un coin sans y penser davantage : tous les cinq ans, vous l’ouvrez, et avec une cuillère à pot, vous en ramenez de la représentation nationale, soit une infinité de petits députés députants, de petits sénateurs sénatorisants qui, au moindre rayon de soleil, grandissent en dansant et deviennent des ministres ministrants tels que nous, que dis-je, des candidats à la présidence, pour ensuite se répandre et pulluler dans l’administration, les postes lucratifs, les fonctions honorifiques, les consulats, ambassades et perceptions. Et voilà, Messieurs et Mesdames, tel est le truc du système et le système du truc. Nous avons l’honneur de vous le débiner, afin que vous sachiez par quoi nous avons remplacé les vagues régimes, monarchies ou empires…

(Émile Bergerat)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique