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Bérengerisme

France, 1907 : Maladie particulière aux protestants qui se manifeste par des accès de rage vertueuse, comme en ont été atteints les sénateurs Bérenger. Jules Simon et autres bibassons refroidis par l’âge. La récente aventure du sénateur-pasteur évangélique Dide, ardent apôtre du Bérengerisme, démontre suffisamment que la morale publique et officielle de ces bibards n’a rien de commun avec leur morale privée.
Dans son Dictionnaire fin de siècle, Charles Virmaître a donné place à ce mot nouveau :

Le Père la Pudeur qui fonctionne au bal de l’Elysée-Montmartre, bérengérise les danseuses qui lèvent la jambe à hauteur de l’œil sans pantalon :
— Veux-tu cacher ton prospectus ? dit le vieil empêcheur de danser en rond.
— Ça m’est recommandé par mon médecin de lui faire prendre l’air, répond la « Môme Cervelas ».

Bérengérisme

Virmaître, 1894 : En être atteint, c’est une maladie bien désagréable. Le Père la Pudeur qui fonctionne au bal de l’Elysée-Montmartre, bérengérise les danseuses qui lèvent la jambe à hauteur de l’œil sans pantalon :
— Veux-tu cacher ton prospectus ? dit le vieil empêcheur de danser en rond.
— Ça m’est recommandé par mon médecin de lui faire prendre l’air, répond la Môme Cervelas (Argot du peuple). N.

Cervelas

Delvau, 1864 : Nom que donnent au vit la plupart des cuisinières ; aussi bien que : boudin, saucisson, andouille, bout de viande, etc., selon la forme, la longueur ou la grosseur de l’objet, qui est un produit de la cochonnerie.

Oui, mon cher, à vot’ cervelas
On a fait un’ rude’ brèche…
Vous n’me l’mettrez pas, Nicolas :
Je n’aim’ que la viand’ fraîche.

(J. E. Aubry)

Crapaud

d’Hautel, 1808 : Saute crapaud, nous aurons de l’eau. Phrase badine dont on se sert en parlant à un enfant qui danse à tout moment sans sujet ni raison, pour lui faire entendre que cette joie est le pronostic de quelque chagrin ou déplaisir non éloigné, et par allusion avec les crapauds, qui sautent à l’approche des temps pluvieux.
Laid comme un crapaud. Un vilain crapaud. D’une laideur difficile à peindre.
Ce crapaud-là, ce vilain crapaud cessera-t-il de me tourmenter ? Espèce d’imprécation que l’on adresse à quelqu’un contre lequel on est en colère.
Sauter comme un crapaud. Faire le léger, et le dispos, lorsqu’on n’est rien moins que propre à cela. Voy. Argent.

Ansiaume, 1821 : Cadenas.

Pour brider la malouse il y avoit 3 crapauds.

Vidocq, 1837 : s. m. — Cadenas.

Larchey, 1865 : Bourse de soldat. Simple poche de cuir dont l’aspect roussâtre et aplati peut à la rigueur rappeler l’ovipare en question. On appelle grenouille le contenu du crapaud. — Les deux mots doivent être reliés l’un à l’autre par quelque affinité mystérieuse.

Larchey, 1865 : Cadenas (Vidocq).

Larchey, 1865 : Fauteuil bas.

Une bergère… Avancez plutôt un crapaud !

(El. Jourdain)

Larchey, 1865 : Homme petit et laid. — Crapoussin, qui a le même sens, est son diminutif. — Usité dès 1808.

Tiens ! Potier, je l’ai vu du temps qu’il était à la Porte-Saint-Martin. Dieux ! que c’crapaud-là m’a fait rire !

(H. Monnier)

Delvau, 1866 : s. m. Apprenti, petit garçon, — dans l’argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : s. m. Bourse, — dans l’argot des soldats.

Delvau, 1866 : s. m. Cadenas, — dans l’argot des voleurs, qui ont trouvé là une image juste.

Delvau, 1866 : s. m. Mucosité sèche du nez, — dans l’argot des voyous.

Delvau, 1866 : s. m. Petit fauteuil bas, — dans l’argot des tapissiers.

Rigaud, 1881 : Cadenas, — dans le jargon des voleurs. — Enfant, — dans celui des ouvriers, qui disent aussi : crapoussin. — Bourse, — dans celui des troupiers :

Mon crapaud est percé, il aura filé dans mes guêtres.

(A. Arnault, Les Zouaves, act 1. 1856.)

La Rue, 1894 : Cadenas.

Virmaître, 1894 : Cadenas (Argot des voleurs).

Virmaître, 1894 : Moutard (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Cadenas, porte-monnaie, enfant.

France, 1907 : Apprenti, petit garçon. Se dit aussi d’un homme de petite taille.

— Pourquoi qu’tu y as pas demandé, quand j’te recommande de le faire ? Tu pouvais pas y prendre, bougre de cochonne… Comme si qu’on pouvait

France, 1907 : Cadenas. Allusion à sa forme.

France, 1907 : Mucosité sèche du nez, que nombre de gens out la dégoûtante habitude de tirer avec les doigts.

France, 1907 : Petit fauteuil, bas de forme.

France, 1907 : Porte-monnaie où l’on cache les petites économies qui ne doivent en sortir qu’aux grandes occasions. Il est toujours bon d’avoir un crapaud, surtout pour un comptable : cela l’empêche de manger la grenouille.

Déboutonnant son dolman, il entr’ouvrit sa chemise à la hauteur de la poitrine, et fit voir, à nu sur celle-ci, un petit sachet de cuir, appendu autour du cou par un cordon de même espèce. C’est ce que les troupiers appellent leur crapaud.

(Ch. Dubois de Gennes, Le troupier tel qu’il est… à cheval)

D’abord deux heures trimeras,
Et de l’appétit tu prendras !
Au repos tu l’assouviras
Avec du pain, du cervelas,
Ou d’air pur tu te rempliras,
Si dans ton crapaud n’y a pas gras !
Par ce moyen éviteras
Des indigestions l’embarras…

(Les Litanies du cavalier)

Dévidage à l’estorgue

Vidocq, 1837 : s. f. — Accusation.

Larchey, 1865 : Acte d’accusation.

Rigaud, 1881 : Mensonge. — Acte d’accusation.

Virmaître, 1894 : Acte d’accusation lu en cours d’assises par le greffier. Dévider : parler : à l’estorgue, faussement (Argot des voleurs). Dévider : promenade en dévidoir que font les prisonniers sur le préau (Argot des voleurs). V. Queue de cervelas.

France, 1907 : Accusation, mensonge.

Faire la queue de cervelas

Rossignol, 1901 : Le condamné a plus d’une année de prison subit sa peine dans une maison centrale, où pendant les heures de promenade il lui est défendu de s’asseoir et de parler. Ils se suivent à la queue leu leu faisant le tour de la cour : c’est ce qu’ils appellent faire la queue de cervelas.

Queue de cervelas

La Rue, 1894 : Promenade à la file dans le préau des prisons.

Hayard, 1907 : Promenade de prisonniers.

France, 1907 : Promenade à la file, dans le préau des prisons.

Queue de cervelas (faire la)

Virmaître, 1894 : Promenade dans les promenoirs des prisons (Argot des voleurs). V. Dévidage.

Trèfle

Larchey, 1865 : Anus. — Corruption de trou. — V. Trèpe.Vise au trèfle : Apothicaire (Vidocq).

Larchey, 1865 : Tabac. — Allusion à la couleur brune de ce fourrage, quand il est sec.

Delvau, 1866 : s. m. Le podex, — dans l’argot des faubouriens. Vise-au-trèfle. Apothicaire.

Rigaud, 1881 : Derrière.

Merlin, 1888 : Tabac.

Fustier, 1889 : Argent monnayé. Argot des gavroches.

Virmaître, 1894 : Tabac (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Tabac.

France, 1907 : Anus.

France, 1907 : Argent. Les nécromants, astrologues et sorciers du moyen âge attribuaient au trèfle de merveilleuses propriétés, entre autres, celle d’annoncer de l’argent. De là à signifier l’argent lui-même, la pente était facile. Cette propriété était surtout celle du trèfle à quatre feuilles : « Celui ou celle qui trouve le trèfle à quatre feuilles, disent les Évangiles des Quenouilles, s’il le garde en révérence, sachiez, pour aussi vray que Évangile, qu’il sera eureux et riche toute sa vie. »

France, 1907 : Tabac.

Qu’on le traitât de grand mac, feignant comme un prêtre, il en riait ; mais qu’on s’amusât à lui fourrer, ainsi qu’on le fit, des paquets de cheveux dans son trèfle, des poignées de roncés dans son pieu de goémon et des cervelas d’étron dans sa soupe, ah ! zut, alors !

(Jean Richepin)

anon., 1907 : Tabac.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique