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Biboire

Fustier, 1889 : Petit récipient en caoutchouc ou en cuir bouilli en forme de bateau et dont on se sert en voyage ou à la chasse pour boire. Les écoliers disent coupe-gueule.

France, 1907 : Petite coupe en caoutchouc ou en cuir dont se servent les voyageurs, les chasseurs et les écoliers en promenade qui l’appellent coupe-gueule.

Caoutchouc

Rigaud, 1881 : Clown qui semble en caoutchouc, tant il est souple. (Littré)

Travail extraordinaire de M. Schlan, ! homme serpent, premier caoutchouc et gymnaste du monde.

(Indépendance belge, 11 sept. 1868.)

Rigaud, 1881 : Mont-de-Piété, — dans le jargon des voyous. Jeu de mots sur les qualités du caoutchouc et du Mont-de-Piété qui prêtent également l’un et l’autre, chacun à sa manière. L’immortel auteur des Pensées d’un emballeur avait déjà émis cette réflexion, empreinte d’une certaine mélancolie : « Le Mont-de-Piété prêterait davantage s’il était en caoutchouc. »

France, 1907 : Clown, paillasse ; argot populaire.

Capote

Delvau, 1864 : Autrement dit, redingote anglaise. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc historié, dont on habille le membre viril, toutes les fois qu’on le conduit au bonheur, — ce qui ne le préserve pas du tout de la chaude-pisse ou de la vérole, d’après l’opinion du docteur Ricord, autorité compétente en cette matière, qui a dit : « La capote est une cuirasse contre le plaisir et une toile d’araignée contre la vérole. » Les frères Millan, gros et petits, sont seuls intéressés à soutenir le contraire.

Il fuyait me laissant une capote au cul.

(Louis Protat)

Les capotes mélancoliques
Qui pendent chez le gros Millan,
S’enflent d’elles-mêmes, lubriques,
Et déchargent en se gonflant.

(Parnasse satyrique)

Jugeur

France, 1907 : Magistrat.

Place à la magistrature !
Ces vieux jugeurs à faux poids
Font tenir la dictature
Dans le caoutchouc des lois.

(Eugène Pottier, Chants révolutionnaires)

Matelassée

Virmaître, 1894 : Femme qui a des seins énormes. Son estomac est matelassé. Quand c’est une fille et qu’elle maigrit, son souteneur lui dit :
— Tu t’débines des matelassés.
Quand une femme est plate comme une limande elle se matelasse en bourrant son corset d’assez de coton pour donner l’illusion. Les femmes fin-de-siècle en portent en caoutchouc qu’elles gonflent chaque matin (Argot des souteneurs).

Matelasser (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Garnir le corsage de sa robe d’assez de coton pour tromper les yeux — des myopes.

France, 1907 : Se rembourrer, remplacer les charmes et les appas absents par des postiches. C’était autrefois du coton, c’est maintenant du caoutchouc.

Trop frêle, trop maigre pour tenter les amoureux, elle passait chaque matin une bonne heure à se matelasser l’estomac et son postérieur de petite guenon.

(Les Propos du Commandeur)

Mirette

Vidocq, 1837 : s. m. — Œil.

Halbert, 1849 : Œil.

Larchey, 1865 : Œil (id.). — L’œil est un petit miroir.

Rigaud, 1881 : Prunelle de l’œil. — Sans mirettes, aveugle. Mirettes en glacis, mirettes glacées, lunettes. Mirette en caouche, télescope ; caouche pour caoutchouc.

Pèlerin

Rigaud, 1881 : Individu dont on ignore le nom, particulier, le premier venu. — Quel est ce pèlerin-là ?

Fustier, 1889 : Gardien de la paix. Argot du peuple. Allusion aux pèlerines en caoutchouc que les gardiens portent depuis l’année dernière.

Poucette, poussette

France, 1907 : Acte de pousser sa mise, de pousser son enjeu sur le tapis, lorsque l’on est certain de gagner.

Il arrive que les gens du monde aient leurs faiblesses. On en a vu chercher à gagner leur vie par des combinaisons trop ingénieuses ; des doigts qui ne s’étaient pourtant pas corrompus à tenir la plume faisaient la poucette et quelques gentilshommes payaient leurs créanciers avec le revenu de leurs châteaux en Espagne.

(Nestor, Gil Blas)

Girond discipl’ de la poussette,
Dans ta valad’ s’y a tripette,
Sous l’naz du pont y faut marner,
De riff retirer ou pousser,
Que l’caoutchouc sous l’poignet reste,
Manœuvre-le sans faire un geste.

(Hogier-Grison, Pigeons et Vautours)

Il arrive que le grec tient son poing fermé sur le tapis ; il l’ouvre, si le point de son tableau lui paraît bon, et laisse tomber un jeton ou un billet. C’est la poucette du semeur.

Rond-de-cuir

Virmaître, 1894 : Employé de bureau. Allusion au rond de cuir ou de caoutchouc que les employés mettent sur leurs chaises pour économiser leur fond de culotte (Argot du peuple).

Ruban

Delvau, 1864 : Préservatif en baudruche ou en caoutchouc dont on habille le membre viril tontes les fois qu’on le conduit au bonheur. — (V. Capote.)

Ne craint rien ; ces rubans feront bien ton affaire,
dit le marchand de capotes à Pincecul, dans la parodie de Lucrèce, par M. Protat, avoué.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine.

(Chanson anonyme moderne)

Tripes

Delvau, 1866 : s. f. pl. Gorge mal faite, — ou trop fournie.

Delvau, 1866 : s. f. pl. Les entrailles de l’homme.

Quand Renaud de la guerre vint,
Tenant ses tripes dans ses mains,

dit une vieille chanson populaire.

Rigaud, 1881 : Seins mous et volumineux.

Virmaître, 1894 : Tétons déformés, élastiques comme un morceau de caoutchouc. Allusion au morceau de tripe que les tripiers nomment le bonnet : c’est la panse (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Seins pendants.

Volé

Virmaître, 1894 : Trompé dans ses espérances.
— Je comptais toucher une grosse somme, rien, je suis volé.
— Je rencontre une femme qui me paraissait dodue, avoir de l’œil, de la dent, des seins et des mollets. Quand le soir, pour nous coucher elle se déshabille, elle met un œil de verre et son râtelier sur la table de nuit, elle retire sa réchauffante, des tétons en caoutchouc garnissaient son corset, elle portait dix gilets de flanelle et six paires de bas.
Ce n’était plus qu’une planche, j’étais volé (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Déçu, désappointé, trompé, mystifié ; argot populaire.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique