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Abonnir

d’Hautel, 1808 : Devenir meilleur. Le peuple dit rabonnir. Ce barbarisme est très fréquent.

Bonir ou bonnir

France, 1907 : Parler, avertir ; argot des voleurs. Bonir au ratichon, se confesser.

On y entendait des choses étranges, burlesques, sinistres. Dans un coin, deux anciens relingues y dévidait le vieux jars. Un jeune freluqueux, assis entre deux gonzesses recoquinchées, y bonissait le neu filin.

(Louise Michel)

Bonir, bonnir

Larchey, 1865 : Persuader, avertir, dire. V. Servir, Parrain, Criblage, Girofle.

Bonnir

Virmaître, 1894 : Parler. On appelle le pitre qui fait le boniment le bonnisseur (Argot des camelots).

Rossignol, 1901 : Dire, parler. Le camelot bonnit pour vendre sa camelote. Celui qui nous dit quelque chose nous le bonnit. Dire c’est bonnir.

Bonnir (ou bounir)

Ansiaume, 1821 : Jaser.

Je l’ai fait bounir… oui, il est le bon…

Bonnir que peau

Virmaître, 1894 : Être muet comme une carpe (Argot des voleurs).

Détourne (faire la)

Ansiaume, 1821 : Voler sur les boutiques.

Je vais bonnir avec lui pour faire la détourne à l’intérieur.

Frangine

Ansiaume, 1821 : Sœur.

La frangine se gâte, elle va bonnir avec la daronne,

Clémens, 1840 : Sœur.

M.D., 1844 : La sœur.

Halbert, 1849 : Sœur.

Delvau, 1866 : s. f. Sœur. Frangine-Dabuche. Tante.

Virmaître, 1894 : Sœur (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Sœur.

Magne

France, 1907 : Affectation, manières. Faire des magnes, prendre des airs.

Mais la partie où l’on s’gondole,
Qu’est la plus chic et la plus drôle,
C’est un bon flambe à l’étouffoir ;
Pour le meg, c’est un assommoir !
On lui fait le neuf de campagne,
Changement, duss, coup d’ongle et magne ;
Il se tir’ final’ment chambré,
Sans bonnir à l’autorité !…

(Conseils d’un vieux cagout aux jeunes volaillons, recueillis par Hogier-Grison)

Masse

d’Hautel, 1808 : C’est une grosse masse. Se dit par mépris d’une femme toute ronde, sans grace ni tournure.

Delvau, 1866 : s. f. Grande quantité de gens ou de choses, — dans l’argot du peuple. En masse. En grand nombre, en grande quantité.

La Rue, 1894 : Travail. Masser, travailler dur.

France, 1907 : Produit du travail d’un condamné qu’on lui remet à sa sortie de prison.

Avec les quelques louis de sa masse, il s’acheta des vêtements convenables, — pas de luxe inutile, des habits qui passent sans qu’on les voie, — partit pour l’Allemagne, se trouva, quatre jours après le levé d’écrou, aux environs d’Ober-Ursel, attendit le soir dans une auberge de la route.

(Catulle Mendès, La Vie et la Mort d’un clown)

France, 1907 : Somme placée par un joueur sur le tapis.

Quatre coups, masse en avant, il gagna, et fit sauter la banque qui, d’ailleurs, n’était pas considérable. Sans plus attendre, il se leva, empocha son gain et prit la porte : mais, sur son passage, il eut le temps d’entendre Philippe Marnier, le banquier décavé, qui murmurait rageusement : « Il est cocu, cet oiseau-là ! »

(Maurice Montégut)

Croupier, au lieu d’bourrer ta pipe,
Si le banquier est un bon type,
Bourre le trou, ta valade aussi,
Surtout sans fair’ bonnir un cri…
Si ton voisin battait morasse,
Plaque-lui deux sigs dans sa masse,
S’y r’naude envoie-le lascailler,
Cesse d’bourrer pour… étouffer.

(Hogier-Grison, Pigeons et Vautours)

France, 1907 : Somme versée autrefois au compte du soldat. Avoir la masse complète, posséder une bourse bien garnie ; expression militaire.

Négriot

Delvau, 1866 : s. m. Coffret, d’ébène ou d’autre bois. On dit aussi Moricaud.

France, 1907 : Coffret.

— Vous avez entendu ma femme et mes deux momignardes vous bonnir que le négriot était gras et qu’il plombait.

(Mémoires de Vidocq)

Pivot

Vidocq, 1837 : s. f. — Plume.

Larchey, 1865 : Plume. V. Servir. — Le bec d’une plume figure assez bien un petit pivot.

Delvau, 1866 : s. m. Plume, — dans le même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 / La Rue, 1894 : Plume à écrire.

France, 1907 : Plume ; argot des voleurs.

Frangin et frangine, je pésigue le pivot pour vous bonnir que mézigue vient d’être servi maron à la lègre de Canelle (la foire de Caen).

(Mémoires de Vidocq)

Plan de couillé

Virmaître, 1894 : Faire de la prison pour un autre. Faire de la prison sans avoir joui du produit de son vol. Couillé est le diminutif de couillon. Dialogue au Dépôt :
— Pourquoi que t’es ici ?
— J’ai pas de piaule pour pagnoter.
— Je file la comète ; j’ai été fabriqué par un sale sergot.
— Et ton nière ?
— Mon orgue ? J’étais méquard de la bande à Bibi.
— Alors tu vas aller au carré des petites gerbes.
— Veux-tu me désenflaquer et m’aider à casser la ficelle ?.
— Pour aller à la boîte aux cailloux, où y a pas mèche de faire chibis ; où on ne boulotte que des bourres-coquins et où on ne lampe que du sirop de macchabée ? y a pas de pet.
— Je te donne la paire de sigues, mais tu ne bonniras que peau.
— Tes sigues, c’est du carme à l’estorgue.
— Non, c’est du bath.
— C’est pas assez, car si les palpeurs me foutent deux berges de Centrousse, ça serait du plan de couillé.
Mot à mot : de la prison pour rien (Argot des voleurs).

Rabonnir

d’Hautel, 1808 : Que le bon dieu te rabonnisse. Se dit par plaisanterie à un enfant espiègle et malin.
Rabonnir. Ne se dit que des choses ; et jamais des personnes.

Rebonnir

France, 1907 : Redire ; argot des voleurs.

Servir

d’Hautel, 1808 : Cela sert comme une cinquième roue à un carosse ; comme un clou à un soufflet. Pour dire, est inutile, superflu ; ne sert à rien.
Tout sert en ménage, jusqu’au pain de la huche. Pour dire que tout est utile dans la nature.

Vidocq, 1837 : v. a. — Arrêter, s’emploie aussi pour exprimer voler et prendre.

Clémens, 1840 : Tirer.

Halbert, 1849 : Arrêter.

Larchey, 1865 : Prendre, arrêter. — Mot à mot : asservir. — La personne servie n’a plus sa liberté.

Frangin et frangine, je pesigue le pivot pour vous bonnir que mezigue viens d’être servi maron à la lègre de Canelle (Caen).

(Vidocq)

Servir de belle : Dénoncer à faux. — Servir le trèpe : Faire ranger la foule. V. Curieux.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Trahir, dénoncer, — dans l’argot des voleurs. Servir de belle. Dénoncer à faux.

Delvau, 1866 : v. a. Arrêter, prendre, — dans l’argot des faubouriens. Vidocq, lorsqu’il était chef de la police de sûreté, avait l’habitude de dire tranquillement au malfaiteur pris dans une souricière, ou ailleurs : « Monsieur, vous êtes servi !… »

Rigaud, 1881 : Arrêter. — Monsieur est servi.

La Rue, 1894 : Arrêter. Voler. Dénoncer, trahir. Servir de belle, dénoncer à faux.

Rossignol, 1901 : Faire arrêter quelqu’un est le faire servir. Lorsqu’on a reçu des coups on s’est fait servir.

France, 1907 : Arrêter.

— Soyez tranquille. Des hommes à nous ne les quittent pas d’une semelle. Ils sont d’ores et déjà tout aussi bien servis que s’ils l’étaient par la Préfecture.

(Paul Mahalin, Le Megg)

France, 1907 : Voler.

Par contretemps, ma largue
Voulant s’piquer d’honneur,
Craignant que je la nargue,
Moi qui n’suis pas taffeur,
Pour gonfler ses valades
Encasque dans un rade,
Sert des sigues à foison !

(Winter, forçat, 1829)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique