Taf
Taf
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Peur. Avoir le taf, avoir peur.
Bras-de-Fer, 1829 : Peur.
Delvau, 1866 : s. m. Peur, — dans l’argot des voleurs. Avoir le taf. Avoir peur. Coller le taf. Faire peur. On dit aussi Tafferie. Il n’y a pas à douter que ce mot ne vienne d’une expression proverbiale ainsi rapportée par Oudin : « Les fesses luy font taf taf, ou le cul lui fait tif taf, c’est-à-dire : Il a grand peur, il tremble de peur. » On dit aussi Taffetas. Avoir le taffetas du vert. Être frileux, avoir peur du froid.
Virmaître, 1894 : Individu qui a peur de son ombre. Qui a le trac, qui serre les fesses à la moindre alerte (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Peur.
Je n’ose sortir la nuit, j’ai le taf, je suis tafeur.
Hayard, 1907 : Peur.
Taf, taffetas
La Rue, 1894 : Peur. Frisson.
Tafe
Larchey, 1865 : Peur. — De l’ancienne locution les fesses lui font tif taf : Il a peur (Oudin, seizième siècle). — V. Chenu, Bayafe.
Ce n’est pas toi ni tes paysans qui nous f… le tafe.
Vidal, 1833.
Ce mot a pour diminutifs tafferie et taffetas. — Taffeur : Poltron.
Tafe, taffe, taftaf, taftas
Rigaud, 1881 : Peur ; fuite.
Le taf est cette impression étrange qu’éprouve le lièvre devant le chasseur, le soldat au premier coup de canon, et l’acteur au moment d’entrer en scène… Un soir qu’Harel le voyait (Frédérick Lemaître) vider une bouteille dans la coulisse : — Que diable faites-vous ? lui demanda-t-il ? — Je noie le taf, répondit Frédérick.
(Paris-Comédien.)
Un exemple de ce mot a été relevé par M. Fr. Michel dans les bigarrures et touches du seigneur des Accords, 1008. — À la Cour des Miracles (XIIe siècle), on appelait thafurs, les vagabonds. Les vagabonds n’ont jamais précisément brillé par le courage. Pourquoi thafur n’aurait-il pas fait taf, peur, et taffeur, poltron ?
Taffer
Delvau, 1866 : v. n. Avoir peur, — dans l’argot des faubouriens.
Rigaud, 1881 : Avoir peur. — Taffeur, tafeuse, poltron, poltronne.
Taffeur
Delvau, 1866 : s. m. Poltron. Le Royal Taffeur. Régiment aux cadres élastiques, où l’on incorpore à leur insu tous les gens qui ont donné des preuves de couardise.
Virmaître, 1894 : Poltron.
— Il est tellement taffeur que l’on ne lui fourrerait pas une feuille de papier à cigarette entre les fesses (Argot du peuple). N.
Taffouilleux
Rigaud, 1881 : « Chiffonnier de la Seine, écumant ses bords, ramassant les épaves et volant au besoin. » (F. du Boisgobey.) Ce sont les anciens ravageurs d’E. Sue. Mot à mot : qui fouillent dans les tas.
La Rue, 1894 : Chiffonnier des bords de la Seine.
Tafouilleux
Hayard, 1907 : Chiffonnier.
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