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Quatre-vingt-dix

Quatre-vingt-dix

Delvau, 1866 : s. m. Truc, secret du métier, — dans l’argot des marchands forains. Vendre le quatre-vingt-dix. Révéler le secret.

Rigaud, 1881 : Loterie foraine à lots de porcelaine. Elle se tire au moyen d’une grande roue munie de 90 numéros ; d’où le nom de quatre-vingt-dix.

Virmaître, 1894 : Truc, secret de métier. Vendre le quatre-vingt-dix : révéler le secret. A. D. Le quatre-vingt-dix est une loterie composée de quatre-vingt-dix billets qui sont contenus dans un sac ; le 90 gagne le gros lot. Les 90 numéros sont divisés par 30 cartons qui sont placés dans le public, deux compères (engayeurs) prennent deux cartons ; le tenancier du jeu s’arrange de façon à les faire gagner par un truc ingénieux ; le public volé n’y voit que du feu (Argot des saltimbanques). N.

France, 1907 : Loterie foraine appelée ainsi parce qu’elle à quatre-vingt-dix numéros.

Ce jeu est une espèce de loto, et l’un des spectateurs se charge de remplir l’office du destin : il plonge la main dans un sac et en retire le numéro qui doit faire un heureux. On y gagne ordinairement de la porcelaine. Vous y voyez des déjeuners, des vases superbes, de belles pendules, etc.
Le quatre-vingt-dix a droit à une pièce au choix du gagnant, mais ce gagnant est presque toujours un compère… qui remet l’objet au banquiste.

(A. Privat d’Anglemont)

C’est aussi, dans l’argot des forains, un secret de métier. Vendre le quatre-vingt-dix, révéler un secret.

Quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois font cent bêtes

France, 1907 : Le Roux de Lincy, d’accord avec d’autres étymologistes, affirme que ceux qui font remonter ce dicton à Jules César ne méritent même pas d’être réfutés. Leur argument est que Grosley de Troyes, qui a écrit au sujet des proverbes une dissertation fort spirituelle, ne daigne pas parler de l’opinion généralement reçue. Le savant troyen dit seulement que l’épithète de sots, balourds, lourdiers a été donnée de tout temps aux Champenois, qu’on la trouve dans les Contes de la reine de Navarre et que telle est probablement l’origine de cet offensant dicton. Comme il n’y a pas plus de certitude d’un côté qui de l’autre, nous préférons nous en tenir à la version qui a le double mérite d’être amusante et de ne pas choquer les susceptibilités légitimes des gens dont un autre vieux dicton dit :

Teste de Champagne n’est que bonne,
Mais ne la choque point…

Voici la version première. À l’époque où Jules César fit la conquête des Gaules, le principal revenu de la Champagne consistait en moutons. César établit un impôt en nature ; mais, voulant favoriser les petits propriétaires et par suite le commerce de la province, plus intelligent en cela que beaucoup de nos législateurs modernes, il établit une sorte d’impôt proportionnel, exemptant d’une certaine taxe tous les troupeaux au-dessous de cent têtes. Les Champenois formèrent alors leurs troupeaux de quatre-vingt-dix-neuf moutons, ce que voyant les officiers du fisc déclarèrent que désormais le berger serait compté comme tête de bétail, et par conséquent chaque troupeau de quatre-vingt-dix-neuf moutons paierait, y compris le berger, comme s’il y avait cent bêtes.


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