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Poser

Poser

Delvau, 1864 : Faire valoir habilement, aux yeux des femmes, les avantages qu’on possède dans son pantalon, par exemple eu se cambrant et en se présentant de profil.

Larchey, 1865 : Se laisser mystifier.

Il croyait toujours qu’on allait ce qui s’appelle le faire poser et se moquer de lui.

Méry.

Larchey, 1865 : Mettre en évidence.

Voilà un ménage qui pose une femme.

(Balzac)

C’est une manière ingénieuse… ça pose un homme.

L. Reybaud.

Larchey, 1865 : Chercher à paraître ce qu’on n’est pas.

Que cherches-tu sous les meubles ? — Le naïf pour qui tu poses.

E. Augier.

Pose et Poser sont donc substantif et verbe d’un sens vif et prompt, mais d’acceptation nouvelle, laquelle nous vient des arts et a bientôt passé dans le torrent du discours. Poser, c’est ne point vouloir être soi. Pendant le sombre procès de Tulle, toutes les femmes ont posé Mme Lafarge. Hélas ! des êtres sans méchanceté pour deux liards avaient posé Lacenaire quelque temps auparavant, etc., etc.

Luchet.

L’homme qui pose se place généralement dans la situation qu’il sait la plus favorable, aux avantages physiques que lui a ou que ne lui a pas donné la nature.

Ed. Lemoine.

Delvau, 1866 : v. n. Afficher des sentiments ou des vices qu’on n’a pas ; se vanter de succès et de richesses imaginaires. Signifie aussi Tirer avantage de qualités morales ou physiques qu’on a ou qu’on croit avoir. Poser pour le torse. Passer pour un garçon bâti comme l’Antinoüs. Poser pour la finesse. Se croire très fin, très malin.

Delvau, 1866 : v. a. Mettre en évidence. Se poser. Faire parler de soi.

Rigaud, 1881 : Attendre depuis longtemps. — Être mystifié. — Se donner de l’importance. — Chercher à faire valoir ses avantages, soit physiquement, soit moralement, en prenant une attitude étudiée.

La Rue, 1894 : Attendre longtemps. Faire valoir les avantages que l’on croit posséder. Se vanter. Afficher des sentiments ou des vices que l’on n’a pas. Poser un lapin. V. Lapin.

Poser (faire)

Delvau, 1866 : Faire attendre, mystifier, se moquer des gens.

Rigaud, 1881 : Faire attendre longtemps, faire attendre en vain. — Mystifier.

France, 1907 : Mystifier, se moquer de quelqu’un.

Plus tard, Jeanne fait ses débuts dans le monde et y obtient un succès qu’elle trouve naturel, tant la femme aime la flatterie. Elle s’amuse, fait poser les hommes et s’en fie au hasard du soin de lui trouver un mari.

(Albert Dubrujeaud)

Poser (se)

France, 1907 : Se faire valoir. « Se poser en matador quand on n’est qu’un capon. »

Ils sont de lui ces mots publics, tant colportés dont chacun faisait dans sa femme un trou plus mortel qu’une balle.
Un jour, comme il jouait aux cartes, il entendit qu’un jeune homme se vantait dans son dos d’avoir passé par l’alcôve d’Hélène.
C’était un fat qui cherchait une affaire pour se poser ; mon cousin le toisa et lui dit avec un détachement parfait :
— Monsieur, nous l’avons eue avant vous.

(Hugues Le Roux)

Poser culotte

Rigaud, 1881 : Aller aux cabinets inodores.

Poser des lapins

France, 1907 : Se procurer sans payer des femmes dont l’amour est tarifé.

Trop fier pour faire un mendiant, trop poltron pour faire une escarpe, trop flemmard pour faire un maçon, un croque-mort ou un employé de ministère, il a imaginé de poser des lapins comme d’autres les élèvent, en s’en faisant deux ou trois mille livres de rentes.

(Georges Courteline)

Un frocard, qui tentait de poser un lapin
À gentille nonnain qu’il croyait fort novice,
Par ces mots foudroyants fut arrêté soudain :
À l’œil, mon père ! ah non ! pas d’argent, pas de cuisses !

(A. B. Commodore, Le Tam-Tam)

Poser et marcher dedans

anon., 1827 : S’embrouiller.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : S’embrouiller, se couper, perdre la tête.

Bras-de-Fer, 1829 : S’embrouiller.

Halbert, 1849 : S’embrouiller, se vendre.

Rigaud, 1881 : S’embrouiller, perdre la tête. (Mémoires d’un forçat, 1829.) C’est mot à mot : après avoir sacrifié à la Cie Lesage, mettre le pied en plein dans l’holocauste.

Poser l’ensemble

France, 1907 : Poser pour le nu ; argot des peintres.

Poser pour la galerie

France, 1907 : Faire le beau ; prendre devant le public des poses avantageuses de façon à se faire admirer.

Des degrés du Parlement descendirent les ratés de a politique et les libidineux sénateurs. Ils causaient entre eux, plaisantaient, se montraient le public. Ils étaient gras, bien portants, robustes, en face de cette hâve multitude, tel un bon morceau de bifteck devant un lion maigre, et j’admirais la barrière morale qui sépare l’oppresseur de l’opprimé. De quoi parlaient-ils ? Qu’agitaient-ils dans leurs cervelles vides et confuses ? Les uns avaient des favoris, d’autres de la barbe ; d’autres étaient imberbes comme des comédiens et ils posaient pour la galerie, s’arrêtant sur les marches, pérorant à grands gestes… On les accusait de tripotages et de déprédations innombrables ; mais, comme ils servaient d’intermédiaires entre les autres pouvoirs et qu’ils faisaient les lois, ils se soustrayaient toujours eux-mêmes à des châtiments d’ailleurs illusoires !

(Léon Daudet)

Poser pour le torse

Larchey, 1865 : « Le torseur emprunte tous ses effets à son torse, toujours bardé d’une cravate à gros nœuds et d’un gilet bien étudié. Le torseur projette sa poitrine sur le devant d’une loge ou dans l’embrasure de portes d’un salon, ou dans l’intervalle de deux rideaux de croisées. » — Roqueplan.

Rigaud, 1881 : Faire des effets de plastron. Quand on n’est pas très joli garçon, c’est une manière comme une autre d’attirer l’attention des femmes qui, comme Brid’oison, s’attachent à la forme.

Poser sa chique

Larchey, 1865 : Garder le silence. — V. Chique.

Le roi règne sans gouverner. Si le nôtre un jour s’en écarte, Qu’il aille interroger la Charte ! Elle lui répondra d’abord : Pos’ta chique et fais l’mort.

Paris chantant, Jules Leroy.

Rossignol, 1901 : Se taire, s’abstenir.

France, 1907 : Se taire.

J’entendrais parler d’République,
Généraux, miniss’s, sénateurs,
Députés… enfin toute la clique
D’ceuss’ qui nous promett’nt el’ bonheur,
Et sous prétesqu’ qu’i’s sont nos maîtres,
Faudrait tair’ ma gueul’ devant eux ;
Faudrait que j’pos’ ma chiqu’ ; peut-être
Qu’i’s prenn’nt le peupl’ pour un mmerdeux !

Poser sa pêche

France, 1907 : Faire ses besoins.

À moins qu’on rentr’ dans eun’ boutique
Comm’ cell’ d’à l’instant d’où que j’sors ;
J’avais besoin d’pousser ma chique,
J’pouvais pas la pousser dehors,
Comm’ j’étais pressé, je m’dépêche,
Ej’me faufil’ comme un cabot,
Et j’pos’ délicat’ment ma pêche
Dans eun’ espèce d’lavabo.

(Aristide Bruant)

Poser un factionnaire

France, 1907 : Laisser un souvenir…

En un lieu écarté
Où, pour se mettre à l’aise, ou à la liberté.

À propos de ce genre de factionnaires, le commandant A. Longuet raconte dans ses Méditations de caserne une crânerie entre des milliers que nos soldats firent pendant la guerre d’Espagne. Il s’agit d’un sous-officier du 6e léger. « Ce régiment passait en vue des avant-postes anglais ; un sergent quitte la colonne, et s’avance à portée de pistolet d’une vedette. Il met sac à terre, tourne le dos à l’ennemi, et prend cette position où les genoux sont plus élevés que la partie sur laquelle on s’assoit. L’Anglais, irrité d’un pareil outrage, arrive au galop, croyant avoir bon marché du provocateur. Celui-ci se redresse, toutes voiles déployées, et, sans bouger un pied, fait face en arrière par le haut du corps, ajuste et couche le cavalier ; puis il continue… son factionnaire. »

Poser un gluau

Delvau, 1866 : v. a. Préparer une arrestation, trouver un individu que l’on cherchait, savoir où il loge et où il fréquente, pour n’avoir plus qu’à le grappiner à la première occasion. Argot des voyous et des voleurs. Se faire poser un gluau. Se faire mettre en prison.

Virmaître, 1894 : Ce ne sont pas les oiseaux qui se prennent dans ce gluau-là mais le plus souvent les pieds (Argot du peuple).

France, 1907 : Arrêter, emprisonner.

Poser un lapin

Rigaud, 1881 : Mystifier, se moquer du pauvre monde. — Poseur de lapins, farceur, mystificateur.

Émile Zola n’est pas un naturaliste, c’est-à-dire un poseur de lapins.

(E. Bergerat, La Vie moderne, 21 fév. 1880.)

Rigaud, 1881 : Flouer une femme. Poseur de lapins, homme qui floue les femmes.

Poser un ours

Boutmy, 1883 : V. Ours.

Poser un ramoll

Fustier, 1889 : Argot des voyous non conformistes qui désignent ainsi la mise en action de certaine pratique honteuse dont parle le livre du Dr Tissot, et sur laquelle il est inutile d’insister. Cette expression, véritablement imagée, fait songer au ramollissement du cerveau ou de la moelle épinière dont finissent par être atteints la plupart du temps les disciples d’Onan.

Poser une pêche

Rossignol, 1901 : Voir flasquer.


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