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Mec

Mec

anon., 1827 : Bon Dieu.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Dieu.

Bras-de-Fer, 1829 : Bon dieu.

Fustier, 1889 : Souteneur.

C’est tout d’même chouette pour (une pierreuse)
D’avoir un mec comme celui-là ?

(De Gramont, La Femme à Polyte)

La Rue, 1894 : Souteneur. Individu méprisable.

Virmaître, 1894 : (pour meg) Chef, patron, Dieu, le mec plus ultra (Argot des voleurs).

France, 1907 : Maître, chef. La véritable orthographe de ce mot est meg.

Quelle femme n’a frémi d’aise une fois, à la pensée d’aller se promener dans Paris, son derrière posé sur ses mains, devant elle, bien en évidence, à la libre disposition de l’amateur ? Douces et charitables âmes !… Race féminine, cent fois chère ; exquise aumône jetée par le Maître de tout à la détresse des pauvres déshérités !… Hélas ! le Mec infâme est là, qui crie à l’ange consolateur : « Reste ici !… Reste ici, te dis-je ! Ne va pas où ton cœur t’appelle ! » — « Marche ! » criait la voix formidable à Ahasvere, le Juif errant. — « Marche ! crie-t-il lui aussi. Marche !… Mais ne marche que pour la galette, ou je t’envoie mon pied quelque part ! »

(Georges Courteline)

anon., 1907 : Type homme.

Mec à la colle forte

Rigaud, 1881 : Gredin redoutable, homme des plus dangereux, — dans le jargon des voleurs.

Virmaître, 1894 : Se dit d’un voleur redoutable, par opposition au mec à la mie de pain. Voleur de rien (Argot des voleurs).

France, 1907 : Voleur ou souteneur à poigne, redoutable coquin.

Mec à la manque

Rigaud, 1881 : Méchant homme, — dans le jargon des voyous.

Mec à la mie de pain

France, 1907 : Voleur maladroit et craintif.

C’était un môme assez costeau,
Mais il ’tait avec eun’ cathau
Qu’était blèche :
I’ la r’levait à la mi’ d’pain,
Il était, au lieu d’êt’ rupin,
Dans la dèche.

(Aristide Bruant)

Vous m’direz : Mon vieux cochon,
Quand on veut qu’eun’ marmott’ turbine,
Faut pas qu’alle ay’ l’air d’un torchon
Ni qu’a soy’ trop dans la débine,
— Oui… mais ça m’fait r’naquer du fla
D’avoir l’air d’un mec à la mie,
Quand on s’paye eun’ anatomie
Et eun’ gueul’ comm’ la cell’ que v’là.

(Aristide Bruant, Dans la rue)

Mec à la redresse

Rigaud, 1881 : Bon garçon, honnête homme.

L’ignoble gommeux dépravé
Qui séduit un’ fill’ puis la flanque
Avec un goss’ sur le pavé,
C’est un mec à la manque !
Mais l’bougre qui — quand il a r’çu
D’un’ jeunesse des preuv’s de tendresse,
L’épous’ carrément par là d’ssu,
C’est un mec à la r’dresse.

(La Petite Lune, 1879.)

Fustier, 1889 : Tout individu qui en impose par ses qualités ou ses vices.

Seules, quelques individualités hors pair, des mecs à la redresse, parviennent à se faire dans l’opinion une haute place.

(Humbert, Mon bagne)

Aujourd’hui le mot mec a pris une très grande extension. Il s’emploie pour désigner avec mépris un individu quelconque.

France, 1907 : Homme fort et courageux.

Mec à sonnettes

Rigaud, 1881 : Homme riche, — dans le jargon des rôdeurs de barrière. En argot, sonnettes signifient « argent », ce qui sonne dans la poche.

Mec de la guiche

France, 1907 : Souteneur.

Paraît qu’dans l’temps, chez Charles dix,
L’oncle d’son oncle était cocher.
Ça fait qu’il est légitimisse,
La République all’ le fait chier,
J’lui dis quéqu’fois : t’as donc z’un titre ?
Tu m’l’as jamais dit, mais pourquoi ?
Y m’répond toujours : Paye un litre
En attendant l’retour du roi.
Lui seul peut rendr’ la France heureuse,
Mais t’es trop bêt’ pour parler d’ça.
C’est tout d’mêm’ chouett’ pour un’ pierreuse
D’avoir un mec comm’ celui-là !

(André Gill)

Mec de la rousse

France, 1907 : Préfet de police.

Mec des gerbiers

France, 1907 : Exécuteur des hautes œuvres.

Mec ou meg des megs

Halbert, 1849 : Dieu.

Mec, meck, meg

Rigaud, 1881 : Maître, monsieur ; de magnus, grand. — Le meg des megs, Dieu, le maître des maîtres. — Mec des gerbiers, bourreau.

Méca

France, 1907 : Abréviation de mécanique ; argot des polytechniciens.

Mécanicien

Rigaud, 1881 : Taquin ; mot à mot celui qui mécanise, — dans le jargon des voyous. — M’en parle pas, un mécanicien qui me scie le dos tout le jour.

Rigaud, 1881 : C’est sous le pseudonyme de « mécanicien » que les aides exécuteurs désignent volontiers leur état. (Figaro du 27 avril 1879.)

France, 1907 : Aide de l’exécuteur des hautes œuvres.

Mécanique

France, 1907 : Guillotine.

Mécanique (la)

Rigaud, 1881 : La guillotine. C’est le nom officiel que lui donnent le bourreau et ses aides.

Mécaniser

Larchey, 1865 : Ennuyer. — Mot à mot : réduire à un rôle passif, mécanique.

Malgré qu’ça vous mécanise, Ça vous demande encore crédit.

Chansons, Clermont, 1837.

Et… Canalis regarda fixement Dumay qui se trouva, selon l’expression soldatesque, entièrement mécanisé.

(Balzac)

Delvau, 1866 : v. a. Vexer quelqu’un, le tourmenter, se moquer de lui, et même en médire un peu, — dans l’argot des faubouriens. Francisque Michel « trouve le germe de cette locution dans un passage des Vies des dames illustres de Brantôme », et ce germe, c’est mœquaniqueté… Le malheur est que jamais « locution ne fut plus moderne ». Quant a son « germe », le premier mécanicien venu le trouverait en conduisant sa machine.

France, 1907 : Guillotiner.

France, 1907 : Ennuyer quelqu’un, le vexer, le tourmenter.

Alors la donzelle, fatiguée de cet incessant pelotage qui ne menait à rien, se tourna soudain, furieuse, vers le bélitre :
— Avez-vous bientôt fini de me mécaniser ? dit-elle.

(Les Propos du Commandeur)

Mécaniseur

Delvau, 1866 : s. m. Railleur, médisant.

Méchanceté

d’Hautel, 1808 : Grandir en méchanceté. Voy. Grandir.

Méchant

d’Hautel, 1808 : Faire le méchant. Faire le mutin, le mauvais sujet ; menacer, faire le fanfaron.
Les bons pâtissent pour les méchans. V. Bon.

Méchant (pas)

Larchey, 1865 : Encore une expression éminemment parisienne, dont la portée est plus grande qu’on ne pense. On dit d’une toilette mesquine, d’un homme inepte, d’un livre sans valeur : Ça n’est pas méchant ; ça ne mord pas ! — comme on dit d’un homme zélé : C’est un féroce.

Achetez un caloquet plus méchant, votre tuyau de poêle n’est pas trop rup.

Lem. de Neuville.

France, 1907 : Inférieur, de peu de valeur, anodin. « Un livre pas méchant, une poésie pas méchante, » Cette expression tendrait à prouvé qu’il faut être méchant pour être apprécié.

Méche

anon., 1907 : Cinquante centimes.

Mèche

d’Hautel, 1808 : Découvrir la mèche. Éventer un complot, un dessein, une entreprise, que l’on tenoit secrète.
En terme typographique, lorsque les ouvriers viennent proposer leurs services au prote de l’imprimerie, ils demandent, s’il y a mèche, c’est-à-dire, si on peut les occuper. Les compositeurs demandent s’il y a mèche pour la casse ; et les pressiers, s’il y a mèche pour la presse.

Bras-de-Fer, 1829 : Demi-heure.

Halbert, 1849 : Moitié, demi-heure.

Larchey, 1865 : Moitié. — À six plombes et mèche : À six heures et demie. V. Momir. — Être de mèche : Être de moitié (Vidocq).

Delvau, 1866 : s. m. Travail, ouvrage à faire, — dans l’argot des typographes. Chercher mèche. Chercher de l’ouvrage.

Delvau, 1866 : s. f. Possibilité de faire une chose. Il y a mèche. Il y a moyen. Il n’y a pas mèche. Cela n’est pas possible. On dit aussi elliptiquement : Mèche !

Delvau, 1866 : s. f. Moitié, demi, — dans l’argot des voleurs. Être de mèche. Partager un butin avec celui qui l’a fait. Signifie aussi Demi-heure. D’où, sans doute, l’expression des faubouriens : Et mèche.

Delvau, 1866 : s. f. Intrigue, secret. Découvrir la mèche. Tenir les fils d’une intrigue, connaître à temps un dessein fâcheux.

Rigaud, 1881 : Plus, davantage. — Combien avez-vous perdu, au moins vingt francs ? — Et mèche. Par allusion à la mèche d’un fouet.

Rigaud, 1881 : Moyen. — Y a-t-il mèche, y a-t-il moyen ? — Il n’y a pas mèche. Beaucoup d’ouvriers, quand ils demandent à un patron s’il a de l’ouvrage à leur donner, disent :

Y a-t-il mèche ?
J’ n’ai plus un rond de c’ que j’avais d’ pécune,
Tu vois, ma fille, n’y a plus mèch’ de lamper.

(Sénéchal, Le Retour de Croquignet, chans.)

Rigaud, 1881 : Complicité ; de moitié. Être de mèche, être complice, partager, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Plus, davantage. Moyen, possibilité de faire : Y a-t-il mèche ? Intrigue, secret : Découvrir la mèche. Travail : Chercher mèche. Complicité, de moitié : Être de mèche. Signifie aussi un quart d’heure.

Virmaître, 1894 : Les mauvais ouvriers qui voyagent sans cesse demandent mèche dans les ateliers qu’ils rencontrent sur leur route :
— Y a-t-il mèche de travailler ?
Mèche pour moyen (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Moyen, possibilité.

Y a-t-il mèche d’aller au théâtre a l’œil. — Non, il n’y a pas mèche.

Hayard, 1907 : Quart, être de moitié.

Hayard, 1907 : Moyen (pas mèche : pas moyen); de mèche, de connivence.

France, 1907 : Travail. Chercher mèche, chercher de l’ouvrage.

France, 1907 : Possibilité de faire une chose. Il y a mèche, c’est possible ; il n’y a pas mèche, c’est impossible.

Toutes les vieilles étiquettes, c’est de la gnolerie : boulangistes, badinguistes, royalistes, républicains… fumisterie que tout ça. Y a qu’une chose, c’est que nous sommes tous des richards et des patrons : conséquemment, nous tenons l’assiette au beurre et nous voulons la garder. Faut être à l’œil pour que le populo ne la casse pas… Donc y a mèche de s’entendre !…

(Le Père Peinard)

Quoi ! j’verrais les mecs d’la finance
S’engraisser avec not’ argent,
Quand y’en a d’aut qu’ont pas d’pitance
Et s’cal’nt des briqu’s de longs mois d’temps !
J’verrais passer dans leurs calèches
Tous ces salauds, ces abrutis,
Quand el’ purotin y a pas mèche
Qu’i’ fass’ boustifailler ses petits…

France, 1907 : Cordage embrasé suspendu au plafond dans un récipient en cuivre, qui sert à allumer les pipes et les cigares ; argot de l’École navale.

Mêche

M.D., 1844 : Moitié de quelque chose.

Mèche (demander)

Boutmy, 1883 : v. Offrir ses services dans une imprimerie.

France, 1907 : Offrir ses services dans une imprimerie.

Mèche (et)

France, 1907 : Et davantage. « Combien avez-vous payé cette fille ? Un louis ?— Et mèches. » Six plombes et mèche, six heures et demie.

Mèche (être de)

Bras-de-Fer, 1829 : Être de complicité.

France, 1907 : Être d’accord.

Thévenet est parti ce matin pour Bordeaux, où il plaide ; mais, soyez sans crainte, lui et moi ne faisons qu’un. Quand j’ai besoin de lui, je n’ai qu’à le siffler par téléphone. Nous sommes de mèche.

(Jacques Mayer)

Mèche (il y a mèche, il n’y a pas)

Larchey, 1865 : Il y a moyen il n’y a pas le plus petit moyen d’aboutir. Le mot fait image. Quand on a la mèche, on a bientôt fait de tirer la corde à soi.

En termes typographiques, lorsque les ouvriers proposent leurs services au prote de l’imprimerie, ils demandent s’il y a mèche, c’est-à-dire : si on peut les occuper.

1808, d’Hautel.

Mais il te fera pincer. — Pas si bête ! il n’y a pas mèche.

E. Sue.

Mèche (roulement de)

France, 1907 : Roulement de tambour qui annonce la reprise du travail ; argot de l’École navale.

Mèche (vendre la)

France, 1907 : Trahir. C’est éventer et non vendre qu’il faudrait dire ; mais le populaire n’y regarde pas de si près.

On se chamaillait, entre concurrents groupés autour du même os ; mais on savait bien, au fond, que ce n’était pas « arrivé », qu’il y avait, sous cet étalage de haine, bien moins de différences de doctrines que d’antagonismes de personnalités — et surtout d’intérêts.
Tandis que celui-là, soit rigolo, soit féroce, il va mettre les pieds dans le plat, débiner le truc, vendre la mèche, devant les journalistes « bourgeois » qui écoutent, blagueurs et amusés, en mordillant leur plume, et qui reproduiront tout au long, le lendemain, l’intervention tragique ou cocasse du malavisé.
Aussi les orthodoxes du socialisme ont inventé une arme de guerre contre ces gêneurs. Pour tout bon marxiste, qui dit anarchiste dit mouchard. Et parmi ceux qui l’affirment, il en est qui le croient — à force de l’avoir répété !
Les vieux anarchos s’en moquent ; les novices, moins habitués aux luttes courtoises de la politique, s’emballent et donnent dans le panneau.

(Jacqueline, Gil Blas)

Méchef

d’Hautel, 1808 : Mésaventure, malheur, disgrace, infortune, désastre.

Méchi

Larchey, 1865 : Malheur (id). — Abrév. du vieux mot méchief. V. Roquefort.

Delvau, 1866 : s. m. Malheur, — dans le même argot [des voleurs]. C’est assurément le meschief de notre vieille langue.

France, 1907 : Malheur, misère : corruption du vieux français meschief.

Mechillon

Hayard, 1907 : Quart.

Méchillon

Delvau, 1866 : s. m. Quart d’heure.

France, 1907 : Quart d’heure.

Mecque

Rossignol, 1901 : Lui, individu.

Connais-tu ce mecque-là. — Qu’est-ce qu’il nous embête, ce mecque-la.


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