d’Hautel, 1808 : Au propre, tarder, marchander, hésiter, être dans l’irrésolution ; impatienter, ennuyer.
Lanterner. Pendre quelqu’un à une lanterne : exécution funeste que le peuple se permettoit fréquemment dans les troubles de la révolution.
Delvau, 1866 : v. n. Temporiser ; hésiter ; marchander et n’acheter rien. Argot du peuple.
Delvau, 1866 : v. a. Ennuyer quelqu’un, le faire attendre plus que de raison, se moquer de lui.
Fustier, 1889 : N’être plus apte aux choses de l’amour.
— Dis-moi, petite… crois-tu que… ? — Dame ! vous savez, monsieur avec mamz’elle, faut pas lanterner… — Ben oui ! mais voilà ! à présent c’est que j’lanterne !…
(Almanach des Parisiennes, 1882)
Virmaître, 1894 : Faire une chose mollement, accomplir un travail à regret : lanterner pour l’achever. Lanterner : synonyme de muser (abréviation de s’amuser). Marcher comme un chien qu’on fouette (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Faire une chose lentement. Mettre deux heures pour faire un travail de vingt minutes, c’est lanterner.
France, 1907 : N’être plus propre aux joutes amoureuses. Voir Limer.
— Dis-moi, petite… crois-tu que… — Dame ! vous savez, Monsieur, avec Mam’zelle, faut pas lanterner… — Ben oui ! mais voilà ! à présent que je lanterne…
(Gustave Fustier)
France, 1907 : Ennuyer quelqu’un, se moquer de lui.
Et il s’étonna de ne plus éprouver à présent qu’un embêtement vague de mari lanterné. Sûrement non, ce n’était plus la même chose qu’auparavant ; et il soupirait, regrettait de bon temps de leur petit ménage des commencements, dans leur coin de campagne là-bas, alors qu’elle l’attendait venir le soir sur le pas de la porte, après le trimage de la galère, pour lui manger le cou et se rouler dans ses tétins.
(Camille Lemonnier, Happe-Chair)