Objets insignifiants qu’un clerc de notaire s’approprie pendant les inventaires. (Littré.) — G pour j’ai, — dans le jargon de MM. les clercs, amis du calembour.
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G (la cote)
Objets insignifiants qu’un clerc de notaire s’approprie pendant les inventaires. (Littré.) — G pour j’ai, — dans le jargon de MM. les clercs, amis du calembour.
G. D. G.
Phrase ironique qu’emploient fréquemment les faubouriens, qui dédaignent d’en dire plus long, affectant de n’en pas savoir davantage. Avec ou sans g, d. g. ? disent-ils souvent, à propos des moindres choses. Il est mutile d’ajouter que ce sans g. d. g. est l’abréviation de sans garantie du gouvernement.
G. G.
s. m. Bon sens, jugeotte. Avoir du g.-g. N’être pas un imbécile.
Gabahoter
Gamahucher une femme.
Et s’il ne me suffit pas de gabahoter,
Je greluchonne alors aussi, sans hésiter.
L. Protat.
Gabari
Perdre au jeu, jargon des ouvriers de fer. L. L. Le gabari est une plaque de tôle ou de zinc taillée sur un modèle donné pour que l’ouvrier mécanicien ou menuisier puisse confectionner exactement sa pièce. Avant l’invention de la machine à diviser, une roue d’engrenage ne pouvait être juste sans le secours du gabari pour aligner les dents (Argot des ouvriers). N.
Gabari (passer au)
Perdre, perdre au jeu, être vaincu, — dans le jargon des ouvriers du fer. Avoir passé un camaro au gabari, avoir gagné une partie de cartes à un camarade.
Gabatine
s. f. Plaisanterie, — dans l’argot du peuple, héritier des anciens gabeurs, dont il a lu les prouesses dans les romans de chevalerie de la Bibliothèque Bleue. Donner de la gabatine. Se moquer de quelqu’un, le faire aller, en s’en moquant.
Gabatine
Raillerie, plaisanterie, tromperie ; vieux mot français.
La gabatine est franche et la ruse subtile.
(Le Docteur amoureux, comédie.)
Il est vrai, notre nation
Donne souvent la gabatine.
(ocarron. Poésies.)
Galans fiéfés, donneurs de gabatine.
(Deshouillères.)
Gabatine
Raillerie.
Gabegie
Mauvais dessein. De l’ancien mot gaberie : tromperie. V Roquefort.
Assurément, il y a de la gabegie là-dessous.
Deslys.
Gabegie
s. f. Fraude, tromperie. Est-ce un souvenir de la gabelle, ou une conséquence du verbe se gaber ?
Gabegie
Fraude ; cachotterie.
Gabegie
Fraude, cachotterie.
Gabelou
Employé des contributions indirectes. — Du vieux mot gabloux : officier de gabelle. V. Roquefort.
Bras-Rouge est contrebandier… il s’en vante au nez des gabelous.
E. Sue.
Gabelou
s. m. Employé de l’octroi, le Gabellier de nos pères.
Gabelou
Douanier ou employé d’octroi.
Gâchage
Désordre, gaspillage. — Gâcheuse, gaspilleuse.
Gâcher
v. n. Se dit à propos du mauvais temps, de la boue et de la neige qui rendent les rues impraticables. Cependant, au lieu de Il gâche, on dit plus fréquemment : Il fait gâcheux ou il fait du gâchis.
Gâcher du gros
v. a. Levare ventris onus.
Gâcher du gros
Sacrifier à la compagnie Lesage.
Gâcher du gros
Aller pisser comme les poules. Allusion aux maçons qui mangent énormément et qui font de même (Argot du peuple).
Gâcher serré
Travailler avec ardeur ; terme emprunté aux maçons.
Gachette (appuyer sur la)
Mettre les points sur les i.
Gâcheur
adj. et s. Écrivain médiocre, qui gâche les plus beaux sujets d’articles ou de livres par son inhabileté ou la pauvreté de son style. Argot des gens de lettres.
Gâcheur
Le président de la Cour d’assises. Quand il condamne, il gâche la vie des gens (Argot des voleurs). N.
Gâcheuse
s. f. Femme ou fille du monde de la galanterie, qui ne connaît le prix de rien excepté celui de ses charmes.
Gâchis
s. m. Embarras politique ou financier. Il y aura du gâchis. On fera des barricades, on se battra.
Gadin
s. m. Bouchon, — dans l’argot des voyous. Flancher au gadin. Jouer au bouchon.
Gadin
s. m. Vieux chapeau qui tombe en loques. Argot des faubouriens.
Gadin
Bouchon, — dans l’ancien argot.
Gadin
Chapeau délabré, chapeau qui arbore des tons roux.
Gadin
Soulier ; abréviation de rigadin.
Gadin
Bouchon. Chapeau usé. Soulier.
Gadin
Vieux chapeau. L. L. Le gadin est un bouchon. Le jeu qui consiste à abattre le bouchon chargé de gros sous se nomme gadiner. Il y a plus de cinquante ans que cette expression est populaire (Argot du peuple). N.
Gadin
Bouchon. Une personne qui tombe ramasse un gadin.
Gadouan
s. m. Garde national de la banlieue, — dans l’argot des voyous.
Gadoue
Sale femme. — Du vieux mot gadoue : ordure, fumier.
Fils, mon fiston, roule ta gadoue, mon homme, ça pue.
Cat. poissard, 1844.
Rouler veut dire ici Mener plus loin.
Gadoue
s. f. Immondices des rues de Paris, qui servent à faire pousser les fraises et les violettes des jardiniers de la banlieue. D’où l’on a fait Gadouard, pour Conducteur des voitures de boue.
Gadoue
s. f. Fille ou femme de mauvaise vie, — dans l’argot des faubouriens, sans pitié pour les ordures morales.
Gadoue
Sale femme. Mot à mot : femme qui se traîne dans la gadoue, la boue.
Gadoue
Femme de rien, rouleuse.
Gaf
Guet.
Gafe
Soldat de service. — Gafe de sorgue : Patrouille. — Gafer : Guetter. — Gafeur : Sentinelle (Vidocq). — Est-ce une acception figurée du vieux mot gafe : crochet ? — Gafer serait mot à mot accrocher (V. ce mot) les malfaiteurs. C’est une image analogue à celle que présente la raclette. V. ce mot.
Gâfe
Geôlier, gardien de prison, chiourme.
Gâfe (faire le)
Faire le guet.
Gâfe à gail
Garde à cheval.
Gâfe de sorgue
Garde de nuit.
Gâferie
Les gardes-chiourmes.
Gaff
Gardien, surveillant, vedette.
Gaffe
Celui qui fait le guet.
Gaffe
s. f. Les représentants de l’autorité en général, — dans l’argot des voleurs, qui redoutent probablement leur gaflach (épée, dard). Être en gaffe. Monter une faction ; faire sentinelle ou faire le guet.
Gaffe
s. m. Représentant de l’autorité en particulier. Gaffe à gail. Garde municipal à cheval ; gendarme. Gaffe de sorgue. Gardien de marché ; patrouille grise. On dit aussi Gaffeur.
Gaffe
s. m. Gardien de cimetière, — dans l’argot des marbriers.
Gaffe
s. f. Bouche, langue, — dans l’argot des ouvriers. Se dit aussi pour action, parole maladroite, à contretemps. Coup de gaffe. Criaillerie.
Gaffe
Balourdise. Faire gaffe sur gaffe.
Gaffe
Patrouille ; gardien, guichetier. — Gaffe des machabées, gardien de cimetière. — Gaffe à gayet, garde municipal à cheval. — Gaffe de sorgue, gardien de nuit dans un marché. — Être en gaffe, être en faction.
Gaffe
« Cette main est terrible, c’est-à-dire dans l’argot significatif du jeu, une vraie gaffe ! » (A. Cavaillé.) Elle tire tout l’argent des pontes vers le banquier comme ferait une gaffe.
Gaffe
Balourdise. Gardien. Surveillance. Guet. Bouche, langue.
Gaffe
Faire le guet pour avertir des complices de l’arrivée de la rousse ou des passants qui pourraient les déranger (Argot des voleurs).
Gaffe
Gardien de prison.
Gaffe
Faire ou dire une maladresse. Prendre la main de son ami, dessous la table, croyant prendre celle de sa femme, c’est faire une gaffe.
Gaffe
Dire ou faire une bêtise.
Gaffe (en commettre une)
Dire ou faire une bêtise, parler trop et à côté (Argot du peuple).
Gaffe de sorgue
Gardien de marché ou surveillant de maisons en construction. Autrefois, c’étaient des invalides qui remplissaient ces fonctions (Argot des voleurs).
Gaffer
v. a. et n. Surveiller.
Gaffer
Commettre des fautes, des sottises.
Gaffer
Regarder, surveiller, guetter.
Gaffer
Faire le guet.
Gaffer, Faire gaffe
Surveiller. — Gaffer la mirette, ouvrir l’œil.
Gaffeur
Qui commet des gaffes. Il y en a de célèbres, par exemple, dire au maître de la maison dans laquelle on est invité :
— Qui est donc cette vilaine bossue qui fait tant de grimaces.
— Monsieur, c’est ma femme (Argot du peuple).
Gaffeur
Celui qui fait des gaffes.
Gaffeur, euse
Du verbe argotique gaffer, commettre des impairs.
J’en connais (une femme) une qui est fort jolie, et qui possède un salon fort convenablement fréquenté… Un peu gaffeuse, par exemple.
(Charivari, avril 1887.)
Gaffeur, Gaffeur de braise
Caissier, — dans le jargon des voleurs. Mot à mot : celui qui garde l’argent.
Gaffier
Gardien.
Gaffier
Voleur qui rôde aux halles centrales pour faire récolte de porte-monnaie dans la poche des ménagères et des bonnes.
Gaffier
Synonyme de l’argot gaffur.
Lucien D…, soixante ans, député de la Seine-Inférieure, terriblement maladroit ; réputation méritée de gaffier.
(Bataille, nov. 1885.)
Gaffeur est beaucoup plus usité.
Gaffiller
Faire attention. Gaffille ! Guette.
Gaffre
Gardien. Gaffre de garuche, gardien de prison.
Gaffre
Gardien de prison.
Gafiller
Écouter attentivement ; prêter attention à… Argot des rôdeurs.
Gaga
s. m. Gâteau, — dans l’argot des enfants, qui, de même que M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, emploient à leur insu l’allitération, l’aphérèse et l’apocope. Ouf !
Gaga
Pour gâteux, crétin. — Tiens ! Amanda et son gaga.
Gage
Cheval.
Gagner des mille et des cents
v. a. Gagner beaucoup d’argent, — dans l’argot des bourgeois.
Gagner le gros lot
C’est assez extraordinaire de ne pas mettre à une loterie et d’avoir cette chance. Ce gros lot se gagne sans billet.
La garde qui veille aux barrières du Louvre
N’en défend pas les rois.
On dit aussi : je suis assaisonné (Argot du peuple). V. Quinte, quatorze et le point.
Gaguie
s. f. Bonne commère d’autant d’embonpoint que de gaieté. Argot du peuple.
Gahisto
Diable, — dans l’ancien argot, du basque gaiztoa, mauvais.
Gai
Légèrement gris. Mot à mot : mis en gaieté par la boisson.
Gai (être)
Montrer une gaîté due à un léger excès de boisson.
Gai (être)
Avoir un commencement d’ivresse, — dans l’argot des bourgeois. On dit aussi Être en gaieté.
Gail
Cheval.
Gail
s. m. Cheval, — dans l’argot des souteneurs de filles et des maquignons. Quelques Bescherelle de Poissy veulent qu’on écrive gaye et d’autres gayet.
Gail
s. m. Cheval.
Gail
Cheval.
Gail, Gayet
Cheval, — dans l’ancien argot. Remis en circulation depuis quelque temps, principalement par les maquignons.
Gail, gayet, gaillon
Cheval.
Gaillarde
s. f. Fille ou femme à qui les gros mots ne font pas peur et qui se plaît mieux dans la compagnie des hommes que dans la société des femmes. Argot des bourgeois.
Gaille
Cheval.
Gaille
Un cheval.
Gaillon
Cheval. C’est une forme nouvelle de gail, gaye. Les cochers de fiacre appellent leurs chevaux tantôt des gaillons, tantôt des canards.
Gajard
Gros homme (Argot des voleurs). N.
Gajard
Homme robuste (pour gaillard).
Gala
s. m. Repas copieux, fête bourgeoise.
Galant
Amant — d’une galanterie douteuse, souvent.
Elle a quatre galants,
Et de la préférence
Les flatte en même temps.
Collé.
Galanterie
Maladie vénérienne.
Sur la fin de la quatrième année, je m’aperçus que la supérieure m’avait communiqué ce qu’on appelle une galanterie.
Du Laurens.
Je suis un malheureux qui ne mérite pas
De posséder si tôt de si charmants appas.
Je suis dans un état…
— Achevez, Je vous prie :
Auriez-vous attrapé quelque galanterie ?
Legrand.
Galanterie
s. f. Le mal de Naples, — depuis si longtemps acclimaté à Paris.
Galapiat
Galopin. — Corruption du mot.
Il dit aux avocats : Vous êtes un tas de galapiats qui vous fichez du monde.
Balzac.
Galapiat
s. m. Fainéant, voyou, — dans l’argot du peuple. On dit aussi : Galapiau, Galapian, Galopiau, qui sont autant de formes du mot Galopin.
Galapiat, Galapiau
Galopin, mauvais drôle, — dans le jargon du peuple.
Galbe
s. m. Physionomie, bon air, élégance, — dans l’argot des petites dames. Être truffé de galbe. Être à la dernière mode, ridicule ou non, — dans l’argot des gandins. Ils disent aussi Être pourri de chic.
Galbeux
adj. Qui a du chic, une désinvolture souverainement impertinente, — ou souverainement ridicule.
Galbeux
Qui a du galbe, de l’élégance, — dans le jargon des peintres.
Rien ne vaut encore le bon gommeux disant, avec son accent à lui, du vaudeville qu’on vient de jouer : « C’est excessivement galbeux, tout ce qu’il y a de plus galbeux ! »
(Figaro du 5 nov. 1878.)
Le mot galbeux, parti des ateliers d’artistes, est un mot qui a fait son chemin. Il est très fréquemment employé, non seulement par les gommeux, mais encore par les ouvriers.
Galbeux
Avoir du galbe, posséder un visage correct et avenant. On dit d’une jolie fille :
— Elle est galbeuse.
Au superlatif : elle est truffée de galbe (Argot des filles).
Galbeux
Être beau ou bien mis, c’est être galbeux.
Gale
s. f. Homme difficile à vivre, ou agaçant comme un acarus, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Teigne.
Gale (mauvaise)
Femme acariâtre, mauvaise langue.
Galerie
s. f. La foule d’une place publique ou les habitués d’un café, d’un cabaret. Parler pour la galerie. Faire des effets oratoires ; — parler, non pour convaincre, mais pour être applaudi, — et encore, applaudi, non de ceux à qui l’on parle, mais de ceux à qui on ne devrait pas parler. Que de gens, de lettres ou d’autre chose, ont été et sont tous les jours victimes de leur préoccupation de la galerie ?
Galerie
s. f. Salle de composition, le plus ordinairement de forme rectangulaire. Les rangs sont placés perpendiculairement à chacun des grands côtés du rectangle. L’espace laissé libre au milieu est en partie occupé par les marbres.
Galérienne
« Sous les sombres galeries qui bordent, au rez-de-chaussée, la salle de danse du Casino, se tiennent volontiers des femmes grasses et maquillées… On les appelle Galèriennes, parce qu’elles font galerie. » (Ces Dames du Casino, 1862.)
Galetouse
Gamelle.
Galette
Homme nul et plat ; contre-épaulette portée autrefois par les soldats du centre.
Pour revêtir l’uniforme et les galettes de pousse-cailloux.
La Bédollière.
Aux écoles militaires, une sortie galette est une sortie dont tous les élèves profitent, même ceux qui sont punis.
Galette
s. f. Imbécile, homme sans capacité, sans épaisseur morale. Argot du peuple.
Galette
s. f. Matelas d’hôtel garni.
Galette
Grand, complet, — dans le jargon des Saint-Cyriens.
Galette
Argent. Boulotter sa galette, manger son argent, — dans le jargon des voyous.
Galette
Individu sans intelligence.
Galette
Mauvais petit matelas aplati comme une galette.
Galette
Petit pain rond et plat qu’on sert dans certains restaurants.
Galette
Matelas. Imbécile. Mauvais soulier. Monnaie.
Galette
Argent.
Galette
Argent.
Galette (avoir ou toucher de la)
Avoir ou recevoir de l’argent. On dit aussi : avoir de la douille.
Galettes
Souliers ramassés dans la rue par les chiffonniers et vendus deux sous la paire aux ribouiseurs.
Galfatre
Glouton.
Galfâtre
Goulu.
Galienne ou galière
Cavale.
Galier
Cheval.
Galifard
« Commissionnaire, saute-ruisseaux qui porte au client les marchandises vendues au Temple. » — Mornand.
Galifard
s. m. Cordonnier, — dans l’argot des revendeuses du Temple.
Galifard
Cordonnier.
Galifard
Apprenti cordonnier. Galifarde, apprentie, fille de boutique.
Galifard, Galifarde
Apprenti, apprentie, — dans le jargon des marchands du Temple.
Galifarde
s. f. Fille de boutique.
Galiffar
Bouchon.
Galimafrée
s. f. Ragoût, ou plutôt Arlequin, — dans l’argot du peuple. S’emploie aussi au figuré.
Galiote
s. f. « Complot entre deux joueurs qui s’entendent pour faire perdre ceux qui parient contre un de leurs compères. » On dit aussi Gaye.
Galiotte (faire une)
Tricher au détriment de ses associés et au profit d’un compère. — On fait généralement la galiotte à l’écarté : deux grecs tiennent les cartes ; l’un met cinq louis devant lui, ses associés le renforcent d’une cinquantaine ou d’une centaine de louis. Le compère tient tout et gagne tout, grâce au soin qu’a pris le premier grec de lui donner un jeu magnifique.
Galiotte, gaye
Partie entamée entre une dupe et deux grecs.
Galipette
Cabriole. Galipeteur, clown.
Galipot
s. m. Stercus humain, — dans l’argot des ouvriers qui ont servi dans l’infanterie de marine. À proprement parler le Galipot est un mastic composé de résine et de matières grasses.
Galipoter
v. n. Cacare.
Galipoter le fondement
Besogner dans le derrière au lieu de besogner dans le devant, faire acte de bougre au lieu de faire acte d’honnête homme.
Maint’nant que j’ t’ai, sacré’ vessie,
Galipoté le fondement,
J’ te préviens qu’ j’ai z’une avarie
Qui me rong’ tout le tour du gland.
A. Karr.
Galli-baton
s. m. Vacarme ; rixe, — dans l’argot des faubouriens.
Galli-trac
s. m. Poule-mouillée, homme qui a le trac.
Gallier
Cheval.
Gallier
Cheval.
Gallier
Cheval.
Galoche
Menton.
Galoche
s. f. Jeu du bouchon, — dans l’argot des gamins.
Galoche
Jeu de bouchon.
Galons (arroser ses)
Payer à boire lorsqu’on est promu sous-officier.
Je ne dis pas que… avec les camarades, pour arroser mes galons.
Cormon.
Galons (arroser ses)
Fêter sa promotion, en vidant force bouteilles, suivant l’usage. En cette occurrence, ce sont généralement les parents du promu qui ont casqué.
Galons d’imbécile
s. m. pl. Grade subalterne obtenu à l’ancienneté, — dans l’argot des troupiers.
Galons d’imbécile
Chevrons au-dessus du coude servant à marquer le nombre d’années de service dans un régiment.
Galons d’imbécile
Galons de soldat de 1re classe ou de caporal.
Galop
Réprimande énergique.
Tu as tant fait que ma mère va me donner un galop.
Champfleury.
Allusion au bruit précipité des paroles.
Galop
s. m. Réprimande, — dans l’argot des ouvriers.
Galop
Vive réprimande.
Galopé
adj. Fait à la hâte, sans soin, sans goût.
Galoper
Envahir au galop. Très-expressif et toujours pris au figuré.
Voilà la peur qui me galope. Qu’est-ce que je pourrai dire ?
E. Sue. — Galoper :
Travailler à la hâte, bousiller un ouvrage.
1808, d’Hautel.
Galoper
v. n. Se dépêcher. Signifie aussi Aller çà et là. Activement, ce verbe s’entend dans le sens de Poursuivre, Courir après quelqu’un.
Galoper une femme
Lui faire une cour pressante.
Galopin
s. m. Apprenti, — dans l’argot des ouvriers. Mauvais sujet, — dans l’argot des bourgeois. Impertinent, — dans l’argot des petites dames.
Galopin
Apprenti, terme d’amitié dont se servent les ouvriers pour stimuler le zèle de l’apprenti.
Galopin
Petit verre de bière.
Galopin (petit)
Petite chope de bière. Le galopin se vend quinze ou vingt centimes.
Galoubet
s. m. Voix, — dans l’argot des coulisses. Avoir du galoubet. Avoir une belle voix. Donner du galoubet. Chanter.
Galoubet
Voix. — Avoir un bon galoubet, avoir une belle voix. — Galoubet fêlé, voix fausse, éraillée.
Galoubet
Voix.
Galoubet (en avoir)
Posséder une belle voix ou crier bien fort. On dit d’un chanteur émérite :
— Il a un rude galoubet.
Galoubet (nettoyer son)
Boire un coup.
Galouser
Chanter.
Galtos
Gamelle, — dans l’argot des marins. Passer à galtos, manger à la gamelle.
Galtouze
(?) Gamelle.
Galtouze
Argent.
Galtouze
Argent.
Galtouze
Argent, et aussi gamelle (en prison).
Galtron
Poulain.
Galtron
Petit cheval, — dans l’ancien argot.
Galuche
s. m. Galon, — dans l’argot des voleurs.
Galuche
Galon. — Galucher, galonner.
Galuché
Galouné.
Galucher
Galonner. — Corruption de mot. — V. Tirant.
J’li ferai porter fontange et souliers galuchés.
Vidocq.
Galucher
v. a. Galonner.
Galuchet
Valet de cartes. — Allusion aux galons de sa livrée.
Cinq atouts par le monarque son épouse et le galuchet.
Montépin.
Qu’est-ce que c’est que ça, galuchet ? — C’est le valet.
Méry.
Galuchet
s. m. Valet, — dans l’argot des voyous.
Galuchet
Valet d’un jeu de cartes.
Je dormais jusqu’à cinq heures du soir et je voyais flotter sur mon traversin la grande ombre de Galuchet.
(Ed. About, Trente et Quarante.)
Galuchet
Valet.
Galupe
Femme, — dans le jargon des voyous ; c’est-à-dire peau à gale.
Galupe
Femme, fille de mauvaise vie.
Les galup’s qu’a des ducatons
Nous rincent la dent.
(Richepin.)
Galupier
Qui entretient des galupes. (Richepin.)
Galure
Chapeau haute forme, par abréviation de galurin, — dans le jargon des ouvriers. — Qui s’est assis sur mon galure ? Qui s’est trouvé mal sur mon galure ?
Galure ou Galurin
Chapeau.
Galurin
s. m. Chapeau. Ce mot ne viendrait-il pas, par hasard, du latin galea, casque, ou plutôt de galerum, chapeau ?
Galurin
Chapeau.
Vous mettez votre galurin ?
(Huysmans, les Sœurs Vatard.)
Galurin
Chapeau.
Galurin
Chapeau. On dit quand il a une hauteur exagérée :
— Mince de galure (Argot du peuple). V. Bloum.
Galurin
Chapeau.
Galvaudage
Tripotage.
Surtout pas de galvaudage ni de chipoteries.
Balzac.
Se galvauder : Compromettre sa réputation.
Galvaudage
s. m. Désordre, gaspillage de fortune et d’existence. Argot des bourgeois.
Galvaudage
Flânerie crapuleuse, dégradation morale. — Mauvaise fréquentation. Se livrer au galvaudage, s’encanailler de parti pris.
Galvauder
v. a. Gâcher, gâter, dissiper.
Galvauder (se)
Vivre dans le désordre ; ou seulement Hanter les endroits populaciers.
Galvauder (se)
S’encanailler à plaisir, se traîner moralement dans la boue.
Galvaudeuse
Coureuse ; femme adonnée à la prostitution subalterne.
A côté de ce groupe bruyant de galvaudeuses, s’en forme un plus sérieux.
(F. d’Urville, Les Ordures de Paris.)
Galvaudeux
s. m. Fainéant, bambocheur. Argot du peuple.
Galvaudeux
Vagabond. — Mauvais sujet. — Homme de peine qu’on emploie tantôt à une besogne, tantôt à une autre.
Galvaudeux
Individu qui se plaît dans la fréquentation de la crapule, celui qui s’encanaille par goût.
Gamahuché (être)
Se dit de l’un comme de l’autre sexe, la langue étant à la disposition de tous les deux.
Un vit, sur la place Vendôme,
Gamahuché par l’aquilon.
(Parnasse satyrique.)
Gamahucher le canal
Sucer un homme, aspirer la moelle qui coule dans son canal de l’urètre.
Si. comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.
Dumoulin.
Gamahucher une femme
La faire jouir en jouant de la langue dans son con, au lieu d’y jouer de la pine. Un métier de chien !
Celle-là, sur son lit nonchalamment couchée,
Par un vieux Cupidon était gamahuchée.
L. Protat.
Gamahuter
Assassiner. Argot du peuple. Du nom de l’assassin Gamahut.
B… est venu gamahuter dans les bureaux du Cri du Peuple et il a été acquitté.
(Cri du Peuple, avril 1885.)
Gambergement
Truc. Combinaison qui se trouve dans les jeux de hasard où il n’y a rien a toucher ; le gambergement se fait de lui-même.
Gamberger
Compter.
Gamberger
Compter.
Gambette
Jambe. Jouer des gambettes, fuir.
Gambettes
Jambes.
— Elle est bien molletonnée (montée en gambettes) (Argot du peuple). V. Brancards.
Gambettes
Les jambes.
Gambettes
Jambes.
Gambettiste
Partisan de la politique de M. Gambetta ; admirateur de M. Gambetta. — Fonctionnaire nommé par M. Gambetta, à l’époque de la guerre de 1870-71. — Préfet, général gambettiste.
Gambier
Pipe en terre. Du nom du fabricant.
Gambillard
adj. et s. Homme alerte qu’on rencontre toujours marchant.
Gambillard
Bon marcheur.
Gambille
Jambe.
Gambille
Jambe. Gambiller, sauter, danser, Gambillade, cancan, danse.
Gambiller
Danser.
Gambiller
Danser. — Mot de langue romane. V. Roquefort. — Tout récemment une danseuse du Casino portait le sobriquet de Gambilmuche. V. Coquer. — Gambille : Jambe. Diminutif du vieux mot gambe.
Gambiller
v. n. Danser, remuer les jambes. Il est tout simple qu’on dise gambiller, la première forme de jambe ayant été gambe.
Si souslevas ton train
Et ton peliçon ermin,
Ta cemisse de blan lin,
Tant que ta gambete vitz.
dit le roman d’Aucassin et Nicolette.
Gambiller
Danser ; sauter. — Gambilleur, gambilleuse, danseur, danseuse. — Gambilleur, gambilleuse de tourtouse, danseur, danseuse de corde.
Gambiller
Danser. Mot à mot : faire marcher ses gambettes (Argot du peuple).
Gambiller
Danser.
Gambilles
s. f. pl. Jambes.
Gambilles
Jambes.
Gambilleur
s. m. Danseur, — dans l’argot des voleurs qui, comme de simples vaudevillistes, prennent le bien des autres où ils le trouvent. Gambilleur de tourtouse. Danseur de corde.
Gambilleur
Bourreau.
L’même gambilleur qui t’a marqué sur l’épaule gauche t’a bien marqué.
(Le nouveau Vadé, 1824.)
Gambilleur
Homme politique qui saute en l’honneur de tous les régimes, pourvu qu’il y trouve quelque avantage.
Gambilleur
Danseur (Argot du peuple).
Gambilleur
Danseur.
Gambilleur de tourtouse
Danseur de corde. Gambiller, danser, tortouse, corde. Cette expression servait autrefois à désigner la corde employée par le bourreau pour expédier ses clients dans l’autre monde. L’image est juste, le condamné gambille au bout de la tourtouse (Argot des voleurs).
Gambriade
Danse échevelée.
Game
Rage.
Gamelage
Dénonciation, — dans le jargon des voleurs. — Gameler, dénoncer. C’est une forme nouvelle de l’ancien et classique manger le morceau : gameler, c’est-à-dire manger dans la gamelle.
Gameler
Quitter. Dénoncer. On dit aussi attacher une gamelle, un bidon.
Gamelle
Auge de maçon.
Gamelle (en attacher une)
Quitter une femme avec laquelle on est collé, sans la prévenir. Rendre son tablier sans faire ses huit jours (Argot du peuple).
Gamelle (ramasser une)
Argot militaire. Tomber.
Gamelle (s’attacher une)
S’enfuir.
Gamelle (tremper une)
Synonyme de tremper une soupe, — dans le jargon des ouvriers ; c’est-à-dire porter des coups, assommer de coups. — Dans le jargon des voleurs, l’expression n’est qu’une variante de gameler et a également le sens de dénoncer.
Gameller
Quitter quelqu’un, c’est le gameller.
Gameller (se)
Même sens : s’enfuir.
Gamelles
Seins. Les troupiers, dans les jardins publics, se placent de préférence sur les bancs, à côté des nourrices qui allaitent leurs nourrissons. Ils se pourléchent les lèvres à la vue des nichons blancs et volumineux.
— Mademoiselle, en voilà un heureux gaillard de manger à une pareille gamelle.
Quand il y en a pour un, il y en a pour deusse.
Le camarade se penche : « Il y en aurait bien pour troisse » (Argot des troupiers). N.
Gamet
s. m. Raisin des environs de Paris avec lequel on fait de la piquette. Argot du peuple.
Gamet
Raisin des environs de Paris, raisin qui sert à faire le ginglard.
Gamhriade
s. f. La danse, et principalement le Cancan.
Gamin
s. m. Enfant qui croit comme du chiendent entre les pavés du sol parisien, et qui est destiné à peupler les ateliers ou les prisons, selon qu’il tourne bien ou mal une fois arrivé à la Patte d’Oie de la vie, à l’âge où les passions le sollicitent le plus et où il se demande s’il ne vaut pas mieux vivre mollement sur un lit de fange, avec le bagne en perspective, que de vivre honnêtement sur un lit de misères et de souffrances de toutes, sortes.
Ce mot, né à Paris et spécial aux Parisiens des faubourgs, a commencé à s’introduire dans notre langue sous la Restauration, et peut-être même un peu auparavant, — bien que Victor Hugo prétende l’avoir employé le premier dans Claude Gueux, c’est-à-dire en 1834.
Gamin
s. m. Homme trop impertinent, — dans l’argot des petites dames, qui ne pardonnent les impertinences qu’aux hommes qui en ont les moyens.
Gamin (faire le)
Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sus le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur la glorieux priape façonné par elle, — pour elle. — Alors : Hue ! dada !… notre gamin allant au trot, puis au galop : patatrot, patatrot ! — comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père, — se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture. — C’est du nanan ! — Voir le Tire-bouchon américain.
Gaminer
v. n. Faire le gamin ou des gamineries.
Gaminerie
s. f. Plaisanterie que font volontiers les grandes personnes à qui l’âge n’a pas apporté la sagesse et le tact. Faire des gamineries. Écrire ou faire des choses indignes d’un homme qui se respecte un peu.
Gamme
s. f. Correction paternelle, — dans l’argot du peuple. Faire chanter une gamme. — Châtier assez rudement pour faire crier. On dit aussi Monter une gamme.
Gamme (monter une)
Gronder, tancer crescendo.
Gamme (monter une)
Administrer une correction à un enfant jusqu’à ce qu’il crie. — Les gosses gueulent à la tortore. — Monte-z’y leur une gamme et qu’ils nous f… la paix : — Les enfants demandent à manger. — Bats-les et qu’ils nous laissent tranquilles. (Fragment d’une conversation faubourienne prise sur le vif.) Gamme signifiait, au XVIIe siècle, réprimande, récrimination, comme le prouvent les exemples suivants :
Je m’en vais le trouver et lui chanter sa gamme.
(Molière.)
Avec dame Junon, sa femme,
Qui souvent lui chante la gamme.
(Scarron.)
Ganache
« On dit d’un homme âgé et radoteur : C’est une vieille ganache. » — d’Hautel 1808. — Du vieux mot ganache : grosse mâchoire. V. ce mot.
Le père ganache ou le père dindon, ou bien encore le compère, c’est le nom d’un emploi dans lequel le père Brunet et Lepeintre jeune ont excellé. Ce type du vieillard imbécile et crédule est une création de Térence. On lui a donné le nom de ganache, à cause des efforts que fait la mâchoire pour articuler des sons.
Duflot.
Ganache
Ennemi du progrès.
Il déblatérait contre les ganaches de la Chambre.
G. Sand.
Ganache
Fauteuil de forme basse.
Puis s’étant blottie dans une ganache, elle tendit ses jambes.
Achard.
Ganache
s. f. Homme qui ne sait rien faire ni rien dire ; mâchoire. Dans l’argot des gens de lettres, ce mot est synonyme de Classique, d’Académicien.
Montesquieu toujours rabâche,
Corneille est un vieux barbon ;
Voltaire est une ganache
Et Racine un polisson !
dit une épigramme du temps de la Restauration.
Père Ganache. Rôle de Cassandre, — dans l’argot des coulisses. On dit aussi Père Dindon.
Ganaler
Chanter dans les rues.
Gance
Clique.
Gance
Bande, société, clique.
Gance
Clique.
Gance
Clique.
Gance
s. f. Clique, bande, — dans l’argot des voleurs.
Gance
Société nombreuse et mal choisie.
Gance
Société de gens tarés.
Gance
Bande. Association de malfaiteurs (Argot des voleurs).
Gandille
Épée, — dans l’ancien argot.
Gandin
Imbécile bien mis qui paie les filles pour qu’elles se moquent de lui avec leurs amants de cœur. Il reste une consolation aux gandins qui grappillent dans les vignes amoureuses après ces maraudeurs de la première heure, c’est de se dire :
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
A. Delvau.
Nous soupions au sortir du bal. Quelques gandins,
Portant des favoris découpés en jardin,
Faisaient assaut d’esprit avec des femmes rousses.
Th. De Banville.
Gandin
Dandy ridicule. Du nom d’un personnage de vaudeville.
L’œillet rouge à la boutonnière, Les cheveux soigneusement ramenés sur les tempes comme deux gâteaux de pommade, le faux-col, les entournures, le regard, les favoris, le menton, les bottes ; tout en lui indiquait le parfait gandin, tout, jusqu’à son mouchoir fortement imprégné d’essence d’idiotisme.
Figaro, 1858.
Gandin
s. m. Oisif riche qui passe son temps à se ruiner pour des drôlesses, — et qui n’y passe pas beaucoup de temps, ces demoiselles ayant un appétit d’enfer. Le mot n’a qu’une dizaine d’années. Je ne sais plus qui l’a créé. Peut-être est-il né tout seul, par allusion aux gants luxueux que ces messieurs donnent à ces demoiselles, ou au boulevard de Gand (des Italiens) sur lequel ils promènent leur oisiveté. On a dit gant-jaune précédemment.
Gandin
s. m. Coup monté ou à monter, — dans l’argot des voleurs. Hisser un gandin à quelqu’un. Tromper.
Gandin
s. m. Amorce, paroles fallaces, — dans l’argot des marchandes du Temple. Monter un gandin. Raccrocher une pratique, forcer un passant à entrer pour acheter.
Gandin
Duperie, attrape-nigaud. Hisser un gandin à un gonse, tromper un individu. — Monter un gandin, — dans le jargon des revendeurs du Temple, signifie chauffer l’article, harceler le client pour lui faire acheter quelque chose.
Gandin
Dandy dégénéré. Homme à la mise recherchée, prétentieuse et ridicule. D’où vient-il ? Est-ce de gant ? Est-ce de l’ancien boulevard de Gand ? Est-ce du nom d’un des personnages — Paul Gandin — des Parisiens de la Décadence, de Th. Barrière ? Est-ce de gandin, attrape-nigaud, en retournant la signification : nigaud attrapé ? Est-ce de dandy, avec changement du D en G, addition d’un N et réintégration de l’Y en I ? Je ne sais. — Le gandin s’éteignit en 1867, en laissant sa succession au petit-crevé qui creva en 1873, en léguant son héritage au gommeux, qui le léguera à un autre, et ainsi de suite jusqu’à la consommation des siècles.
Gandin
Fort, — dans le jargon des barrières. Il est rien gandin.
Gandin
Honnête, convenable, gentil. Argot du peuple.
Autrefois on avait deux sous de remise par douzaine. À présent, on les prend (des pièces de cuivre) chez Touchin. Il ne donne rien, ce muffle-là. Vrai ! c’est pas gandin !
(Fournière : Sans métier.)
Gandin
Duperie. Coup monté. Riche oisif.
Gandin d’altèque
Croix, décoration (Vidocq).
Gandin d’altèque
s. m. Décoration honorifique quelconque, — dans l’argot des voleurs.
Gandin d’altèque
Décoration honorifique ; ruban de décoration. Gandin pour gaudin, jeu de mots argotiques, par à peu près. Gaudin veut dire peinture décorative, décoration d’appartements.
Gandin d’altèque
Homme décoré d’un ruban quelconque. Homme portant une particule (Argot du peuple).
Gandin, battre un gandin
Croix d’honneur, faire semblant d’être occupé.
Gandine
s. f. La femelle du gandin, — un triste mâle et une triste femelle.
Gandinerie
s. f. Actions, habitudes de gandin. Peu usité.
Gandinerie, gandinisme
Genre du gandin.
La population du quartier latin aspira à la gandinerie, elle n’eut plus qu’un but, le luxe.
Le Passé de ces Dames, 1860.
Le gandinisme, c’est le ridicule dans la sottise.
G. Naquet.
Gandisme, Gandinisme
Manière d’être du gandin. Art d’élever la toilette à la hauteur d’une institution. C’est dandisme avec changement de la première lettre. Dandysme pourrait bien être la véritable étymologie.
Gandouse
Pour gadoue. Boue et même excréments humains.
Tous les gêneurs qui f… de la gandouse sur la route de Marianne.
(Le Titi, 1879.)
Gant jaune
« Il n y a plus que deux classes d’hommes en France… ceux qui portent des gants jaunes et ceux qui n’en portent pas. Quand on dit d’un homme qu’il porte des gants jaunes, qu’on l’appelle un gant jaune, c’est une manière concise de dire un homme comme il faut. C’est en effet tout ce qu’on exige pour qu’un homme soit réputé comme il faut. » — Alph. Karr, 1841.
Gant jaune
Fashionable de 1840.
Ganter
v. a. et n. Convenir, agréer, — dans l’argot des bourgeois.
Ganter
v. n. Payer plus ou moins généreusement, — dans l’argot des filles. Ganter 5 ½. N’être pas généreux. Ganter 8 ½. Avoir la main large et pleine.
Ganter
S’adapter à, en parlant d’un vêtement. Cette robe la gante. — Convenir : Cette femme le gante. — Ganter juste, être avare ; ganter large, être généreux, — dans le jargon des demoiselles entretenues.
Ganter
Convenir. Payer les faveurs d’une fille.
Ganter
Il ou elle me gante. Synonyme de chausse.
— Cet homme me gante, il a une rude pointure.
Pas d’explications superflues (Argot des filles).
Gantière
« En langage parisien, ce mot est un pavillon qui couvre certain commerce où il ne se débite pas que de la peau de chien ou de la peau de chevreau. »
(Voltaire.)
Gants
Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui — si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buena mancia des Italiens — à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras.
Leurs vêtements sont élégants,
Mais toujours quelque chose y cloche :
Dans leur bourse elles ont leurs gants,
Et leur corset est dans leur poche.
A. Delvau.
Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants.
(La France galante.)
Mainte fille a perdu ses gants.
La Fontaine.
Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants.
Voisenon.
Gants
s. m. pl. Les deux sous du garçon des filles, — avec cette différence que les sous du premier sont en cuivre et les sous des secondes en argent, et même en or. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buona mancia des Italiens.
Gants
Pourboire donné à ces dames ; le pourboire de la prostitution.
On donne ce qu’on veut à la femme pour ses gants.
(F. d’Urville, Les Ordures de Paris, 1874.)
Gants
Pourboire. Celui qui fait une mauvaise opération en est pour ses gants.
Gants (donner pour les)
Donner une gratification en sus du prix convenu — Expression dont l’usage est restreint au monde de la galanterie banale. Prise au dix-septième siècle dans l’acception générale de pourboire. Elle venait de l’espagnol paragante.
Et le luy rendoit moyennant tant de paragante.
Tallemant des Réaux.
Gants (pour mes)
Pourboire sous quelque forme que ce soit. Cette expression, néanmoins, est plus généralement employée pour les filles qui réclament un supplément au prix convenu. Gant est synonyme d’épingle (Argot des filles).
Gants de… (avoir les)
Avoir tout le mérite d’une découverte, tout l’honneur d’une affaire, etc. Se donner les gants de… Se vanter d’une chose qu’on n’a pas faite ; s’attribuer l’honneur d’une invention, le mérite d’une fine repartie, — en un mot, et il est de Génin, « s’offrir à soi-même un pourboire » gagné par un autre.
Ganymède
Gap
Guet.
Garce
Mot qui, dans le vieux langage, a signifié fille pucelle, et qui, dans le langage moderne, signifie tout le contraire.
Car il n’aſſiert à garces diffamées,
User des droits de vierges bien famées.
Cl. Marot.
Allons, la garce, haut la quille !
Mon vit est crânement drissé.
A. Karr.
Garce
s. f. Fille ou femme qui recherche volontiers la compagnie des hommes, — surtout quand ils sont riches. Un mot charmant de notre vieux langage, que l’usage a défloré et couvert de boue. Il n’y a plus aujourd’hui que les paysans qui osent dire d’une jeune fille chaste : « C’est une belle garce. » S’emploie fréquemment avec de, à propos des choses.
Garçon
s. m. Voleur, — dans l’argot des prisons. Brave garçon. Bon voleur. Garçon de campagne. Voleur de grand chemin.
Garçon
Voleur consommé.
Garçon
Les hôtes habituels des prisons appellent garçon un voleur. Le garçon de campagne est un voleur de grand chemin, qui a pour spécialité de dévaliser les garnaffes. V. ce mot (Argot des voleurs).
Garçon
Dans le monde des voleurs et rôdeurs de barrières, garçon veut dire homme sur qui on peut compter, incapable de faire une dénonciation. Garçon signifie aussi courageux ; celui qui fait le coup de poing à tout propos est un garçon.
Garçon
Voleur franc, à qui ses pairs n’ont rien à reprocher ; (être) être refait.
Garçon à deux mains
Garçon boucher qui travaille tantôt à l’abattoir, tantôt à l’étal. (Vinçard.)
Garçon d’accessoires
s. m. Employé chargé de la garde du magasin où sont renfermés les accessoires. Argot des coulisses. On dit aussi Accessoiriste.
Garçon de cambrouse
Voleur de campagne.
La cognade a gayet servait le trèpe pour laisser abouler une roulotte farguée d’un ratichon, de Charlot et de son larbin et d’un garçon de cambrouse que j’ai reconobré pour le petit Nantais.
Vidocq.
Au moyen âge, garson signifiait souvent vaurien. V. Roquefort.
Garçon de campagne
Voleur de grand chemin.
Garçon, Garçon de Cambrouse
Voleur, — dans le jargon des paysans des environs de Paris. — Garçon de campagne, voleur de grand chemin. — Brave garçon, bon voleur.
Garçonner
v. n. Se plaire avec les petits garçons quand on est petite fille, et avec les jeunes hommes quand on est femme. Argot des hourgeois.
Garçonnière
adj. et s. Fille qui oublie son sexe en jouant avec des garçons qui profitent de cet oubli.
Garçons de campagne
Voleurs de grand chemin.
Garde (descendre la)
Mourir.
Kléber, un grand mâtin qu’a descendu la garde, assassiné par un Égyptien.
Balzac.
Garde national
s. m. Paquet de couenne, — dans l’argot des faubouriens, irrévérencieux envers l’institution inventée par La Fayette.
Garde national
Paquet de couennes. On dit aussi nœud d’épée, allusion à la forme (Argot des charcutiers).
Garde nationale (être de la)
Avoir des habitudes pédérastiques.
Il s’approche, je crois qu’il en veut à ma montre que je m’empresse de préserver ; il s’approche davantage, avance sournoisement la main vers l’objet chéri des dames : je vis qu’il était de la garde nationale, et alors…
J. Le Vallois.
Garde nationale (être de la)
Faire partie du régiment de Sapho, avoir un goût prononcé pour les plaisirs saphiques, — dans le jargon des filles. — Encore une qui est de la garde nationale.
Garde-manger
s. m. Water-Closet, — dans l’argot du peuple, moins décent que l’argot anglais, qui ne fait allusion qu’à l’estomac en disant : Victualling-Office.
Garde-manger
Postérieur. — Lieux d’aisances.
Garde-manger
Le ventre. Les water-closets sont aussi le garde-manger.
Garde-proye
Garde-robe.
Garder
v. n. Être près du bouchon ou de l’une des pièces tombées. Argot des gamins.
Garder à carreau (se)
S’arranger de façon à n’être pas surpris par une réclamation, par un désaveu, par une attaque, etc. Argot du peuple. Signifie aussi : Ne pas dépenser tout son argent. On dit de même Avoir une garde à carreau.
Garder un chien de sa chienne à quelqu’un
Se proposer de lui jouer un tour ou de lui rendre un mauvais office. On dit aussi Garder une dent, et, absolument, la garder.
Garder une poire pour la soif
Faire des économies ; épargner, jeune, pour l’heure où l’on sera vieux.
Gardes nationaux
« C’est ainsi qu’à Mazas, on a baptisé les haricots. » (Figaro du 15 sept. 1880.)
Gardiens de bananes
Soldats de l’infanterie de marine appelés à garder les colonies, où poussent les bananiers.
Gare à fafflards
Bureau. Allusion à l’utilité de ce meuble pour garer ses papiers. Garer, serrer, faflards, papiers (Argot des voleurs).
Garé des voitures
Prudent et rangé. — L’effrayant tohu-bohu de la circulation parisienne devait enfanter ce synonyme.
Garé des voitures
Rangé ; retiré du tourbillon des plaisirs.
Gare-l’eau
s. m. « Pot qu’en chambre on demande. », — dans l’argot des voleurs. Ils disent aussi Reçoit-tout.
Garer son piton
Mettre son nez à l’abri des coups qu’il pourrait recevoir. Cette précaution est nécessaire dans les quartiers excentriques où les souteneurs mangent sans faire de façon, le piton du bourgeois qui n’apprécie pas les charmes de leurs marmites. Avant l’annexion de la banlieue à Paris, Belleville et la Villette étaient renommés pour ce genre d’exercice (Argot des souteneurs).
Gargamelle
Le gosier. C’est une très vieille expression qui a été remplacée par celles plus modernes de dalle, sifflet, couloir (Argot du peuple).
Gargamelle
Gosier.
Gargamelle, gargoine, gargue
Gosier. — Du bas latin. V. Du Cange. — De là le nom de Gargamelle donné par Rabelais à une gourmande. — Notre langue usuelle a encore Gargariser. V. Taper.
Gargamelle, Gargouenne, Gargouille
Gosier.
Le froid humide du dernier voyage m’ayant enroué la gargamelle comme une charrette mal graissée.
(Épitre aux curieux, frontispice des chansons de Gaultier-Garguille.)
Gargantua
s. m. Grand mangeur, — dans l’argot du peuple.
Gargariser (se)
v. réfl. Boin ; un canon de vin ou un petit verre d’eau-de-vie.
Gargariser (se)
Boire la goutte.
Gargariser (se)
En terme de théâtre, c’est, pour un artiste dramatique, faire ronfler les R ; pour un artiste lyrique, c’est faire rouler les notes. Le mot est du chanteur Martin.
Gargariser (se)
Se livrer, au piano, à une débauche d’arpèges.
Les joues enluminées, Ségurola, au piano, déchaînait une tempête de gammes vertigineuses. Aristide lui cria : Dis donc, auras-tu bientôt fini de te gargariser ?
(Hennique, La Dévouée.)
Gargariser le fusil (se)
Boire la goutte, — dans le jargon des soldats d’infanterie. C’est une variante du « gargariser » de Rabelais : « Bâille que je gargarise. »
Gargarisme
s. m. Verre de vin ou d’eau-de-vie.
Gargarisme
Petit verre.
Gargarisme, Gargouillade
Borborygmes ; le cri des boyaux en détresse.
Gargarismes
Débauche d’arpèges.
Gargarousse
Gosier. (Richepin.)
Gargoine
s. f. Gorge, gosier, γαραρεών. Se rincer la gargoine. Boire.
Gargoine
La bouche. Par abréviation : la gargue. Quelques uns écrivent gargouenne (Argot du peuple). V. Affamée.
Gargoine (la)
Le museau, la bouche.
Gargot
s. m. Petit restaurant où l’on mange à bon marché et mal. On dit aussi Gargote.
Gargot
Restaurant de bas étage.
Gargot
Entrepreneur d’abatage pour bouchers et charcutiers. Celui qui débite de la viande aux bouchers et aux charcutiers.
Gargotage
s. m. Mauvais ragoût ; chose mal apprêtée, — au propre et au figuré. On dit aussi Gargoterie.
Gargoter
v. a. et n. Cuisiner à la hâte et malproprement. On trouve « Gargoter la marmite » dans les Caquets de l’accouchée. Signifie aussi Hanter les gargotes.
Gargoter
v. a. et n. Travailler sans goût, à la hâte.
Gargoter
Cuisinière qui rate tous ses ragoûts. Mot à mot : faire de la mauvaise cuisine, de la gargote. Gargoter un travail ou le savater, le gâcher en un mot (Argot du peuple).
Gargotier
s. m. Mauvais traiteur, au propre ; mauvais ouvrier au figuré.
Gargouëne
Bouche, gorge.
Gargouenne
Bouche.
Gargouenne
Bouche. Plomber de la gargouenne, sentir mauvais de la bouche.
Gargouenne
Bouche.
Gargouillade
s. f. Borborygmes. Se dit aussi de Fioritures de mauvais goût.
Gargouille
Gosier.
Gargouiller
v. n. Avoir des borborygmes. On dit aussi Trifouiller.
Gargouiller
Crever la faim ; avoir des borborygmes, faire de la musique avec ses boyaux.
Gargue
s. f. Bouche, — dans l’argot des voleurs. C’est l’apocope de Gargoine.
Gargue
Bouche, — clans le jargon des voleurs. — Ivoires en gargue, dents blanches.
Gargue
La bouche (Argot du peuple).
Gargue
La bouche (de gargamelle).
Gargue (la)
La bouche.
Gargue, gargouenne
Bouche.
Garibaldi
Courte chemise rouge, petit chapeau de feutre. — Allusion au costume du patriote italien.
On peut faire le dandy,
La vareuse en futaine
Et le Garibaldi
Sur le coin de l’oreille.
Le Gai Compagnon maçon, chanson.
Garibaldi
Biscuits secs farcis de raisins de Corinthe. Ce sont les petits-fours des petits bourgeois qui donnent de petits thés.
Garibaldi (coup de)
Coup de tête porté par un malfaiteur dans le creux de l’estomac de celui qu’il veut dépouiller. (L. Larchey) Ce coup se nomme encore : « Coup de bélier, coup de la rencontre », et le vol qui le suit : « Vol à la dure ».
Garnafe
Fermier, — dans l’ancien argot.
Garnafe
Ferme. Garnafier, fermier.
Garnaffe
s. f. Ferme, — dans le même argot [des voleurs].
Garnaffier
s. m. Fermier, paysan.
Garnafier
Fermier, cultivateur.
Garnafier
Fermier.
Garnafier
Fermier. — Garnafle : Ferme (Vidocq).
Garni
« Un lit en bois peint, une commode en noyer, un secrétaire en acajou, une pendule en cuivre, des vases de porcelaine peinte avec des bouquets de fleurs artificielles sous verre ; cela s’appelle un garni. » — Champfleury.
Garnison
s. f. Pediculi, — dans l’argot du peuple. Naturellement c’est une garnison de grenadiers.
Garnison
Réunion de poux sur une seule et même tête. — Collection de vermine dans un logement.
Garno
Garni, par antiphrase, sans doute. — Misérable chambre, misérable cabinet dégarni de meubles ; un lit, une chaise et, quelquefois, une commode, voilà l’ameublement du garno.
Garno
Hôtel garni. Les garnos de dernier ordre fréquentés par la crapule de Paris ont reçu des noms typiques ; en voici quelques-uns : le Pou volant, le Grand Collecteur, le Chien mort, la Gouape, la Retape, la Carne, la Camarde, la Boîte à Domange, la Débine, le Corbillard, la Loupe, la Gadoue, l’Auberge des Claque-Dents, la Charmante, la Punaise enragée, la Ruine, l’Abattoir, la Pégrotte, la Bérésina, le Choléra, le Grand-Pré, tous noms qui présentent une signification sui generis, qui dégagent une odeur de crime et de vermine.
Garno
Hôtel garni.
Gars à poil
Homme qui a des couilles au cul et passe pour un rude jouteur.
… Mon aîné ?… c’est un gars à poil, et qui vous a une vraie pine de famille. Il foutra votre femme, vos deux filles, et vous enculera par-dessus le marché, histoire de dire qu’il a mis un pied chez vous.
(Les Deux Beaux-Pères.)
Garuche
Prison. Comte de la garuche, geôlier.
Gas
s. m. Garçon, enfant mâle, — dans l’argot du peuple, qui trouve plus doux de prononcer ainsi que de dire gars. Beau gas. Homme solide. Mauvais gas. Vaurien, homme suspect.
Gascar
Gascon. Terme de camelot.
Gaspard
Chat, rat, — dans le jargon des chiffonniers. C’est le nom du chat et du rat dans leurs rapports avec la hotte.
Gat
Chat, — dans l’ancien argot ; mot emprunté au provençal gat, de l’espagnol gato.
Gâte-métier
s. m. Ouvrier qui met trop de cœur à l’ouvrage ; marchand qui vend trop bon marché, — dans l’argot du peuple, qui, s’il le connaissait, citerait volontiers le mot de Talleyrand : « Pas de zèle ! Pas de zèle ! »
Gâte-pâte
Lutteur redoutable. (L. Cladel.)
Gâte-sauce
s. m. Garçon pâtissier.
Gâte-sauce
Garçon pâtissier. A. D. Gâte-sauce ne s’emploie pas exclusivement pour désigner un garçon pâtissier, cette expression s’applique à tous les métiers. Dire à un mari qu’il est cocu et troubler la félicité des amants, c’est gâter la sauce. Quand un commissaire de police tombe comme un aréolithe au milieu d’un tripot, la sauce est gâtée pour les joueurs. Dans le peuple, de tout, ce qui va mal, la sauce se gâte. Le synonyme est : ça tourne au vinaigre (Argot du peuple).
Gâteau feuilleté
s. m. Bottes qui se délitent, — dans l’argot des faubouriens.
Gâteau feuilleté
Soulier dont la semelle se divise.
Gâteaux
Fragments de nuages apportant dans leurs flancs des amours de six ans ou des talismans envoyés du royaume des fées, — dans le jargon des coulisses. (J. Dullot.)
Gâter la taille (se)
Pour une femme « devenir enceinte ».
Gâteuse
Long pardessus avec patte derrière formant ceinture, sorte de robe de chambre à l’usage des hommes et des femmes depuis 1873.
Que nous fait, je vous le demande, que le maréchal Canrobert ait fait son entrée dans Rome avec une redingote poudreuse et M. Patrice de Mac-Mahon avec une gâteuse ?
(John Lemoinne, Journal des Débats, du 18 janvier 1878.)
Gâteux
s. m. Journaliste sans esprit, sans style et sans honnêteté, — dans l’argot des gens de lettres, qui n’y vont pas de plume morte avec leurs confrères.
Gâteux
Très sot, énormément bête.
Gatezar
Élève de l’École des arts et métiers. Il est facile de voir dans ce mot une corruption de Gars des Arts. Le mot est employé dans toutes les écoles d’arts et métiers et aussi par le peuple des villes où se trouvent ces écoles.
Gau
s. m. Pou, — dans l’argot des voleurs. Basourdir des gaux. Tuer des poux. On a écrit autrefois Goth ; Goth a été pris souvent pour Allemand ; les Allemands passent pour des gens qui « se peignent avec les quatre doigts et le pouce » : concluez.
Gau
Pou. Gau picandi, pou de corps.
Gau
Pou.
Gau dîneur
s. m. Peintre-décorateur.
Gau picandi
Pou qui pique. Quand il provoque des démangeaisons trop vives, qu’il pique trop fort, comme aux jours d’orages, par exemple, pour s’en débarrasser on le tue ; cela s’appelle : basourdir un gau (Argot du peuple).
Gau picanti
s. m. Le pediculus vestimenti.
Gauche (à la)
À la queue, — dans le jargon des soldats de cavalerie. Vous arrivez en retard, mettez-vous à la gauche. La gauche est tout ce qui n’est pas bon. — Jusqu’à la gauche signifie, dans le même jargon, jusqu’à ce que vous n’en puissiez plus, jusqu’à la mort. Vous trotterez jusqu’à la gauche, s’il le faut.
Gauche (aller à)
Aller prendre ses repas, — dans le jargon des employés de magasins de nouveautés. — Dans presque tous ces magasins, la salle à manger est à gauche, les lieux d’aisances sont à droite. De là : aller à gauche, être à gauche, aller à droite, être à droite, pour établir la différence des fonctions.
Gaudiffe ou gaudille
Épée.
Gaudille
Épée.
Gaudille
Épée.
Gaudineur
Décorateur (Vidocq). — De gaudiner : s’amuser. V. Roquefort. — La gaîté des peintres en bâtiment est proverbiale.
Gaudineur
Peintre en décors. — Du vieux mot gaudine, bosquet.
Gaudissard
s. m. Commis-voyageur, loustic, — dans l’argot du peuple. Le type appartient à Balzac, qui en a fait un roman ; mais le mot appartient à la langue du XVIe siècle, puisque Montaigne a employé Gaudisserie pour signifier Bouffonnerie, plaisanterie.
Gaudriole
s. f. Parole leste dont une femme a le droit de rougir, — dans l’argot des bourgeois, qui aiment à faire rougir les dames par leurs équivoques.
Gaudrioler
v. n. Rire et plaisanter aux dépens du goût et souvent de la pudeur.
Gaudrioleur
s. et adj. Bourgeois farceur, qui a de l’esprit aux dépens de Piron, qu’il a lu sans le citer, et de la morale, qu’il blesse sans l’avertir.
Gaule
Cidre.
Gaulé
Cidre (Vidocq). — Mot à mot, boisson gaulée dans les pommiers.
Gaulé
s. m. Cidre, — dans l’argot des voleurs et des paysans.
Gaules de schtard
Barreaux de fer d’une prison.
Gaules de schtard
Barreaux des grilles de prison.
Gaules de schtard
Barreau de prison. Gaule : allusion à la rigidité du fer (Argot des voleurs).
Gaulois
« Autrefois c’était peut-être un compliment à un écrivain que de dire : Vous êtes Gaulois. L’esprit gaulois, c’est-à-dire la belle humeur triviale, est devenu un anachronisme. » — Aubryet.
Gaulois
adj. et s. Homme gaillard en action, et surtout en paroles, — dans l’argot du peuple, qui a conservé « l’esprit gauois » de nos pères, lesquels étaient passablement orduriers.
Gaupe
Fille légère — comme chausson.
Gaupe
s. f. Fille d’une conduite lamentable.
Gaupe
Basse prostituée.
Gauperie
s. f. Actions, conduite, dignes d’une gaupe.
Gaussiller
Se moquer.
Gaux
Vermine.
Gaux
Époux.
Gaux
Pou (Vidocq).
Gaux
Poux, vermine. — Estourbir des gaux, tuer des poux.
Gaux picantis
Pous.
Gaux-picantis
Des pous.
Gavache
Auvergnat, habitant d’un pays de montagnes.
Gavache
Poltron.
Et moi plus qu’un enfant, capon, flasque, gavache.
(Petrus Borel, Rhapsodies, 1831.)
Gave
Estomac. (Richepin.)
Gavé
s. m. Ivrogne, — dans l’argot des voleurs. Ils disent aussi Gaviolé.
Gavé, gaviolé
Ivre (Vidocq). — Mot à mot : gorgé jusqu’au gosier. — Du vieux mot gaviot : gosier. V. Roquefort.
Gaver (se)
v. réfl. Manger, — dans l’argot du peuple, qui prend l’homme pour un pigeon.
Gaviau
Gosier.
Gaviot
s. m. Gorge, gosier. Serrer le gaviot à quelqu’un. L’étrangler, l’étouffer. Autrefois on disait Gavion.
Gaviot
Gosier ; d’où gavé. — Avoir le gaviot à sec, être altéré.
Gaviot
Le gosier. Serrer le gaviot : faire passer le goût du pain. Mot à mot : étrangler un individu (Argot du peuple). V. Qui-Qui.
Gaviot
Gosier.
Gavot
s. m. Rival du Dévorant, — dans l’argot du compagnonnage.
Gavot
Compagnon indépendant. — Les Gavots et les Dévorants étaient ennemis et se battaient toutes les fois qu’ils se rencontraient.
Ils se nomment compagnons du Devoir de Liberté, afin précisément qu’on ne les confonde pas avec vous autres Dévorants, qui n’êtes partisans d’aucune liberté.
(George Sand, le Compagnon du tour de France.)
Le mot gavot, dans la bouche d’un Dévorant, était une injure à l’adresse du compagnon indépendant.
Gavroche
s. m. Voyou, — dans l’argot des gens de lettres, qui ont lu les Misérables de Victor Hugo.
Gavroche
Gamin de Paris. Le voyou sublime, type créé par M. V. Hugo dans les Misérables.
Gay
Laid, drôle (Vidocq).
Gaye
Cheval. Quand le cheval est vieux on dit qu’il est une rosse (Argot des maquignons).
Gaye
Cheval.
Gaye
Inventer une chose désagréable à un ami pour le faire mettre en colère, c’est lui monter une gaye.
Gayerie
Cavalerie (id.).
Gayet, galier
Cheval. — Mot ancien ; car on trouve dans Roquefort le diminutif gaillofre ; mauvais cheval, rosse. V. Garçon.
Gaz
s. m. Les yeux, que la passion allume si vite, — dans l’argot des faubouriens. Allumer son gaz. Regarder avec attention.
Gaz
s. m. Ventris flatus. On dit aussi Fuite de gaz. Lâcher son gaz. Crepitare. Avoir une fuite de gaz dans l’estomac. Feticium halitum emittere.
Gaz
Eau-de-vie. Prendre un gaz, prendre un verre d’eau-de-vie. Le gaz allume l’ivrogne.
Gaz
Yeux. — Allumer son gaz, regarder avec attention. — Fermer le gaz, dormir.
Gaz (lâcher le)
Pêter. — Double allusion à la nature et à la mauvaise odeur de l’expulsion.
D’autres dans un coin, mais sans honte, Lâchent le gaz et font des renards.
Chansonnier, 1836.
Gaz (lâcher le)
Faire à voix basse l’éloge du haricot de Soissons.
Gaz dans l’estomac (avoir une fuite de)
Sentir mauvais de la bouche.
Gazer
v. a. et n. Ne pas dire les choses crûment, — dans l’argot des bourgeois.
Gazier
Celui qui a l’habitude de lâcher le gaz ; le panégyriste du haricot.
Gazon
Perruque mal peignée, ébouriffée comme une touffe d’herbes.
Gazon
s. m. Perruque plus ou moins habilement préparée, destinée à orner les crânes affligés de calvitie.
Gazon
Chevelure authentique, — dans le jargon du peuple. — Ne plus avoir de gazon sur la pelouse, être chauve.
Gazon
Chevelure apocryphe, perruque « jouant la nature », comme s’expriment les prospectus et les traités de littérature de pissotière.
Je mets mon gazon, mes favoris, mon tuyau de poêle en toile cirée et me voilà cocher.
(X. de Montépin, Le Fiacre no 13.)
Gazon
Chevelure. Perruque.
Gazon
Cheveux, perruque. Celui qui n’a plus de cheveux, n’a plus de gazon sur la fontaine.
Gazon de la femme
Les poils de sa motte.
Nature t’a fourni un corsage bien fait,
Mais un con renfrogné, dont l’ouverture ronde
Assise est platement et sans aucun gazon.
Théophile.
Mais nos peintres, tondant leurs toiles
Comme des marbres de Paros,
Fauchent sur les beaux corps sans voiles
Le gazon où s’assied Eros.
Th. Gautier.
Gazouiller
Parler.
Gazouiller
Parler. — Mot de langue romane. V. Roquefort.
Laquelle de tous les deux qu’a le plus de choses dans le gazouillage.
Vadé, 1788.
Gazouiller
v. n. Parler, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi Répondre.
Gazouiller
Sentir mauvais. Le gaz répand une odeur insupportable ; d’où gazouiller dans le sens de puer.
Oh ! là, là, ça gazouille, dit Clémence, en se bouchant le nez.
(E. Zola.)
Gazouiller
Puer.
Geffrard
Double cinq d’un jeu de dominos ; par allusion à la couleur du président Geffrard.
Geigneur
s. et adj. Homme qui aime à se plaindre sans avoir de sérieux motifs de plainte, — dans l’argot du peuple, ennemi de ces hommes-femmes-là.
Geigneur
Pleurnicheur sempiternel qui passe sa vie à geindre.
Geindre
v. n. Se plaindre.
Gendarme
Concubine ou femme légitime qui, toujours pendue au bras de son homme, ou sur ses talons, le suit partout — et quand même.
Gendarme
s. m. Hareng saur, — dans l’argot des charcutiers.
Gendarme
s. m. Femme délurée et de grande taille, — dans l’argot du peuple.
Gendarme
s. m. Fer à repasser, — dans l’argot des ménagères, qui ont constaté que la plupart de ces utiles instruments sortaient de la maison de la veuve Gendarme. Branleuse de gendarme. Repasseuse.
Gendarme
Hareng-saur.
Gendarme
Cigare d’un sou à bout coupé.
Gendarme
Breuvage composé de vin blanc, de sirop de gomme et d’eau ; très apprécié des ivrognes les lendemains des jours de fêtes bachiques. Dans leur reconnaissance, ils ont nommé le même mélange : un « protecteur ».
Gendarme
Gaillarde qui vaut un et quelquefois deux hommes. L’ouvrier parisien appelle volontiers sa femme « mon gendarme, le gendarme », quand elle est criarde, ou quand elle est maîtresse au logis, ou quand elle vient en gesticulant l’arracher aux douceurs du cabaret.
Gendarme
Hareng saur. Cigare de cinq centimes. Logeur. Moisissure. Fer à repasser.
Gendarme
Fer à repasser. Gendarme est le nom du fabricant le plus renommé (Argot des blanchisseuses).
Gendarme déguisé en bourgeois
Canne à épée.
Ah ! fit-il, en repoussant vivement le poignard, ton gendarme déguisé en bourgeois.
(V. Hugo.)
Gendarmer (se)
v. réfl. S’offenser. Signifie aussi : Regimber, résister.
Gendarmes
s. m. pl. Moisissures que le contact de l’air développe à la surface du vin, — dont cela arrête ainsi le travail de bonification.
Gendarmes
Moisissures qui attaquent le vin, lorsqu’une barrique tire à sa fin.
Gendelettre
s. m. Homme de lettres, — dans l’argot des bourgeois, qui font de ce mot ce que le peuple a fait du mot précédent, primitivement écrit gens d’armes.
Géné
Général. Argot de l’École polytechnique.
L’habitude est à l’école d’abréger tous les mots. On ne dit pas le colonel, mais le colo, le général, mais le gêné…
(Gil Blas, juin 1882.)
Gène
s. f. Pauvreté, — dans l’argot du peuple, dont c’est le vice principal.
Gêné
Malheureux momentanément, embarrassé dans ses affaires. Gêné dans ses entournures : être habillé trop étroitement. Gêné par quelqu’un : n’avoir pas ses coudées franches, être tenu en laisse. Gêné : être mal à l’aise dans un milieu auquel on n’est pas habitué. Dans le peuple, gêné a une signification toute différente. Quand une femme a un amant, elle lui dit au moment psychologique :
— Fais comme mon mari, gêne-toi (Argot du peuple). N.
Gêné dans ses entournures
Ennuyé, agacé par quelqu’un ou par quelque chose, — dans l’argot des faubouriens, qui aiment les vêtements larges et les «bons enfants ».
Général Macadam
s. m. Le public, qui est le Salomon de toutes les filles. On disait le général Pavé, avant l’introduction en France du système d’empierrement des rues dû à l’ingénieur anglais Mac Adam.
Général pavé
Les filles publiques qui arpentent les rues du malin au soir à la recherche de clients sont entretenues par ce général, qui est souvent bien dur pour elles. L’allusion est claire (Argot du peuple). N.
Gêneur
s. et adj. Type essentiellement parisien, — comme la punaise. C’est plus que l’importun, plus que l’indiscret, plus que l’ennuyeux, plus que le raseur : c’est — le gêneur.
Gêneur
Importun personnage qui fait de la morale à des gens qui ne demandent qu’à s’amuser. Le peuple les envoie à Chaillot rejoindre tous ceux qui l’ennuient. À Chaillot les gêneurs !
Génie (un)
Un soldat du génie.
Génisse
s. f. Femme trop libre.
Géniteur
Homme qui ne peut baiser une femme sans lui faire un enfant, — genitor.
Géniteur
Père.
Trois ans se sont écoulés depuis que mon géniteur a cessé d’exister et de gouverner la France.
(Armand Charlemagne, Les trois B, 1809.)
Génitoires
Les couilles, qui contiennent la liqueur de la génération.
Mes doigts, légèrement promenés sur les fesses, les cuisses et les génitoires de l’Adonis, paraissaient lui faire grand plaisir. — Oh ! oui, comme cela, chatouille, mon petit ange, chatouille-les bien !…
A. de Nerciat.
Et le montrait, voyant tout chacun ses génitoires.
(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Un roi dans les grecques histoires,
Sachant des siens la trahison,
Voulut, pour en tirer raison,
Qu’on leur coupât les génitoires.
(Cabinet satyrique.)
Genou
Tête chauve.
Il ébauchait une calvitie dont il disait lui-même sans tristesse : Crâne à trente ans, genou à quarante.
Victor Hugo.
Genou
s. m. Crâne affligé de calvitie. Avoir son genou dans le cou. Être chauve.
Genou
Crâne dénudé. — Homme chauve. — On voit beaucoup de genoux à l’orchestre de la Comédie-Française.
Genre
Ostentation.
Un éteignoir d’argent, pus que ça de genre !
La Bédollière.
Monsieur fait du genre : Monsieur fait ses embarras.
Genre
s. m. Manières ; embarras ; pose, — dans l’argot du peuple. Que ça de genre ! est son exclamation favorite à propos de choses ou de gens qui « l’épatent ».
Genre (se donner un)
Vouloir paraître ce qu’on n’est pas. — Se donner un genre artiste, militaire. — Se donner du genre, singer les grandes manières.
Ne pas dîner pour s’acheter des gants.
Genreux
Élégant, celui qui fait du genre, — dans le jargon du peuple.
Une histoire scandaleuse, dont potine à cette heure tout le Paris genreux.
(Petite Lune, 1879.)
Gens de lettres (société des)
Chantage par lettre. — Faire partie de la Société des gens de lettres, adresser une lettre à quelqu’un en le menaçant de mort, s’il ne dépose pas une certaine somme à un endroit désigné. En pareil cas, la marche à suivre est de porter immédiatement l’épître au commissaire de police.
Gentille (être bien)
Bien arranger un homme, le faire jouir à gogo.
Joli garçon, viens avec moi, tu ne t’en repentiras pas… je serai bien gentille…
Lemercier de Neuville.
Gentille au dodo (être bien)
Promesse que vous fait une fille en vous raccrochant ; cela consiste à vous faire jouir comme jamais vous n’avez joui avec aucune femme, soit en vous suçant, soit en vous branlant, soit en se laissant enculer par vous, soit en vous faisant postillon pendant que vous la foutez, — et tout cela pour arriver à vous faire tirer un pauvre petit coup de deux liards qui ne vous remue pas autant que le premier baiser de votre première bonne amie.
Gentleman
s. m. Homme d’une correction de langage et de manières à nulle autre pareille, — dans l’argot des gandins. On dit aussi Parfait Gentleman, mais c’est un pléonasme, puisqu’un Gentleman qui ne serait pas parfait ne serait pas gentleman.
Georget
Gilet.
Gerbable
Menacé d’une condamnation. — Gerbé, condamné.
Gerbe
Condamné.
Gerbe
Prison. Gerbé : condamné. Gerbe à vioc : être condamné aux travaux forcés à perpétuité. Gerbe à la passe : condamné à mort (Argot des voleurs).
Gerbe
Prison.
Gerbé
Condamné.
Gerbé (être)
Être condamné.
Gerbé (être)
Être condamné.
Gerbé (être)
Condamné.
Gerbement
s. m. Jugement, condamnation, — dans l’argot des voleurs.
Gerbement
Condamnation.
Gerbement, Gerbe
Jugement. — Gerber, juger ; condamner. — Gerber à la passe, gerber à la faux, condamner à mort. La passe, pour le passage de la vie à la mort. — Gerbier, juge, juré. — Gerberie, tribunal. — Planque du gerbe, cour d’assises.
Gerber
Emprisonner.
Gerber
Condamner, être gerbé, être condamné.
Gerber
Condamner.
Gerber
Juger (Vidocq). — Mot à mot : réunir tous les actes de la vie passée, en faire une gerbe, un faisceau pour l’accusation. — Gerbement : Jugement. V. Manger. — Gerberie : Tribunal. — Gerbier : Juge.
Gerber
v. a. Condamner. Gerber à vioc. Condamner aux travaux forcés à perpétuité. Gerber à la passe ou à conir. Condamner à mort.
Gerber
Juger, condamner.
Gerber à la grotte
Condamner au bagne ; à la vioque, à perpétuité.
Gerber à la passe
Guillotiner.
Gerber à la passe
Condamner à mort. — On dit souvent en parlant de la mort : Il faut la passer.
On va le buter. Il est depuis deux mois gerbé à la passe.
Balzac.
Gerberie
s. f. Tribunal, Cour d’assises.
Gerbier
Juge.
Gerbier
Juge. Meg des gerbiers ; le président d’un tribunal.
Gerbier
s. m. Avocat d’office, — dans l’argot des voleurs, qui, certainement à leur insu, donnent à leur défenseur, médiocre porte-toge, le nom du très célèbre avocat au parlement de Paris. Signifie aussi Juge.
Gerbier
Juge. Juré. Avocat d’office.
Gerbier
Président de la Cour d’assises (Argot des voleurs).
Gerbierres
Fausses clés.
Gerbierres
Fausses clés.
Gerce
s. f. Maîtresse, — dans l’argot des voyous pour qui, sans doute, c’est la vermine.
Gerce
Maîtresse, — dans le jargon des voleurs. C’est garce, avec changement d’une lettre.
Gerce
Femme (Argot du peuple).
Gerce
Femme.
Germinyser
Membre d’un cercle catholique qui cherche à pénétrer dans un centre ouvrier. La condamnation qui frappa un personnage célèbre reconnu coupable d’un délit, qui n’était assurément qu’un acte de folie erotique a donné naissance à cette expression devenue populaire (Argot du peuple).
Gernafle
Ferme.
Gérontocratie
Puissance de la routine et des anciennes idées, représentées au théâtre par le type de Géronte.
La gérontocratie sous laquelle tout se flétrit en France.
Balzac.
Gérontocratie
s. f. Puissance des préjugés, de la routine et des idées caduques, « sous laquelle tout se flétrit en France ». — où les Gérontes sont encore plus nombreux que les Scapins. L’expression est d’Honoré de Balzac.
Gérontocratie
Rabâchage, routine, idées surannées. M. Éd. About s’est souvent servi de ce mot.
Gerse
Prostituée.
Gerse
Femme.
Gésier
s. m. Gorge, gosier, — dans l’argot du peuple. Avoir mal au gésier. Avoir une laryngite ou une bronchite.
Gésier
Gosier. — Se laver le gésier, boire un coup.
Gesseur
s. m. Homme qui fait des embarras, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi Grimacier, excentrique. Je n’ai pas besoin de dire que l’étymologie de ce mot est geste, et que c’est par euphonie qu’on le prononce ainsi que je l’écris.
Gesseuse
s. m. Femme minaudière, qui fait sa sucrée — et même « sa Sophie ».
Get, Geti
Jonc, — dans l’ancien argot.
Gi
Oui.
Gi
Oui.
Gibasse
s. f. pl. Gorge qui a peut-être promis, mais qui ne tient pas.
Gibelotte de gouttière
s. f. Chat de toits, — dans l’argot du peuple.
Gibelotte de gouttière
Il existe des industriels qui, la nuit, vont chasser les chats ! Ils les fourrent dans un sac de toile, les dépouillent, puis les vendent aux restaurateurs de bas-étage qui les transforment en lapin sauté ou en lapin chasseur. Ils les préparent plus parliculièrement en gibelotte parce que le vin et les épices atténuent un peu l’odeur sauvage du chat-lapin. Dans les portions servies au public, jamais il n’y a de tête ; elle ferait reconnaître facilement la nature du lapin (Argot du peuple).
Giberne
Le fessier, d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis ?
Charles Monselet.
Giberne
s. f. La partie du corps dont les femmes augmentent encore le volume à grand renfort de jupons et de crinolines. Ce mot, — de l’argot des faubouriens, s’explique par la position que les soldats donnaient autrefois à leur cartouchière.
Giberne (avoir, une belle)
Avoir les rotondités postérieures proéminentes.
Giberne (enfant de)
Enfant de troupe.
Giberne (tailler une)
Raconter une histoire ennuyeuse, donner une corvée désagréable.
Giberneur
« On appelle vulgairement giberneurs des industriels qui se livrent au commerce des herbes, telles que fougères, pervenches, feuilles de vigne, etc., servant à l’étalage des fruits et à l’ornementation des vitrines des restaurateurs et marchands de comestibles. »
(Journal des Débats, déc. 1882.)
Ils ont aussi reçu le nom d’hommes sauvages, car beaucoup d’entre eux n’ont d’autres moyens de se procurer de la marchandise que les déprédations qu’ils commettent dans les propriétés de la banlieue.
Gibier d’amour
Jolie fille que l’on chasse — pour mieux la tenir et la posséder.
Vrai gibier d’amour, Colette,
Par moi fut prise au collet.
Vaubertrand.
Gibier de Cayenne
s. m. Voleur, ou meurtrier, — dans l’argot du peuple.
Gibier de potence
Filou, voleur, souteneur ; tous ceux qui, en un mot, se mettent en dehors des lois et sont justiciables de la planche à pain ou du carré des petites gerbes (Argot du peuple).
Gibier de potence
Tout individu qui se met hors la loi.
Gibier de saint-lazare
Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison.
Giboyer
s. m. Journaliste d’estaminet, homme de lettres à tout faire, — dans l’argot des gens de lettres, qui consacrent ainsi le souvenir de la comédie d’Émile Augier. Encore un nom d’homme devenu un type.
Gibus
Chapeau, chapeau à claque, du nom du fabricant.
Gicler, Gigler, Giscler, Jicler
Jaillir, rejaillir, couler en jet. — Le sang giscle d’une blessure. — Les gens qui chiquent gisclent en crachant. — Manière de cracher particulière aux gens qui mâchent du tabac.
Puis, v’lan, par je ne sais quels cribles, Par mille pertuis invisibles, Une eau nous jicle sur les pieds.
(A. Pommier, Paris.)
Gicler, giscier
Jaillir, couler en jet. Cracher en jet.
Giffe ou Giffle
s. f. Soufflet, — dans l’argot du peuple, qui se rappelle sans doute que ce mot signifiait autrefois joue.
Giffler
v. a. Souffleter quelqu’un.
Gigolette
Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois — pourri — dont on fait les putains.
La gigolette est une adolescente, une muliérocule… qui tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié-fille.
A. Delvau.
Gigolette
s. f. Jeune fille qui a jeté sa pudeur et son bonnet pardessus les moulins, et qui fait consister son bonheur à aller jouer des gigues dans les bals publics, — surtout les bals de barrière.
Je crois avoir été un des premiers, sinon le premier, à employer ce mot, fort en usage dans le peuple depuis une quinzaine d’années. J’en ai dit ailleurs (Les Cythères parisiennes) ; « La gigolette est une adolescente, une muliéricule. Elle tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié fille. Ignorante comme une carpe, elle n’est pas fâchée de pouvoir babiller tout à son aise avec. le gigolo, tout aussi ignorant qu’elle, sans redouter ses sourires et ses leçons. »
Gigolette
Apprentie ouvrière doublée d’une danseuse de bals publics. Comme son mâle, le gigolo, type éteint, la gigolette est venue à l’époque du succès des Mystères de Paris. C’est Rigolette encanaillée, bastringueuse, avec changement de la première lettre.
Gigolette
Fille des faubourgs qui, à l’âge ou les autres vont encore à l’école, a déjà jeté son bonnet par dessus la Tour Eiffel. La gigolette travaille pour l’amour de l’art. Comme elle fréquente les bals publics où elle gigotte avec frénésie, l’expression gigolette est indiquée (Argot du peuple).
Gigolette
Femme légère, au point de vue mœurs.
Gigolette et Gigolo
Petite ouvrière doublée d’une danseuse des bals publics et son amant de cœur. Récemment le nom de gigolette a été donné abusivement à toute une classe de prostituées.
Gigolo
Le mâle de la gigolette — comme le pierrot est celui de Pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle.
Le gigolo est un adolescent, un petit homme… qui tient le milieu entre Chérubin et Don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon.
A. Delvau.
Gigolo
s. m. Mâle de la gigolette. C’est un adolescent, un petit homme. Il tient le milieu entre Chérubin et don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon. Type tout à fait moderne, que je laisse à d’autres observateurs le soin d’observer plus en détail.
Gigolo
Petit commis de magasin doublé d’un petit amant de cœur dont le métier, le soir, était de faire danser la gigolette.
Si tu veux être ma gigolette, moi je serai ton gigolo.
(Chanson jadis populaire.)
Gigolo
L’amoureux de la gigolette. Un vieux refrain très populaire, dit :
Si tu veux être ma gigolette
Moi, je serai ton gigolo.
Gigolo s’applique aussi à un individu peu aimable.
— Qu’est-ce qui nous a foutu un gigolo aussi bassinant que toi (Argot du peuple).
Gigolo
Homme, amant.
J’ai rencontré Julie au bras de son gigolo.
Gigolo, lotte
Amant, maîtresse.
Gigon
À l’École Polytechnique toute espèce de supplément a reçu le nom de gigon, en souvenir d’un certain Gigon, le premier admis dans une liste supplémentaire. Ainsi on dit indistinctement : un gigon de frites et un gigon d’argent. (Gaulois du 23 mars 1881.)
Gigot
Jambe humaine.
Elle n’allait plus que d’un gigot.
(Scarron, Gigantomanie.)
Gigot
Oui ! Compris ! Bravo ! Signifie aussi cuisse et main large.
Gigot
Oui. Gigots, les cuisses.
Gigot sans manche
Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre.
De Montrouge un noir habitant
Repoussant la jeune Glycère
Qui veut le conduire à Cythère,
Lui dit : — À Sodome on m’attend.
Vous avez la peau fine et blanche ;
Mais un certain défaut vous nuit :
Apprenez qu’un gigot sans manche
A notre four n’a jamais cuit.
Blondel.
Gigoter
v. n. Remuer les gigues ; danser.
Gigots
s. m. pl. Cuisses de l’homme, — dans l’argot des faubouriens, toujours contempteurs de l’humanité.
Gigots
Cuisses. — Mains larges, épaisses et rouges. On dit également pour désigner ce genre de mains : « Des épaules de mouton ».
Gigots
Les cuisses.
— Mon cher elle a des gigots épastrouillants, c’est de la bidoche première catégorie (Argot du peuple). V. Boudinots.
Gigots (les)
Les cuisses.
Gigotter
Remuer, saccader, osciller et jouer des reins ; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses. — Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie :
J’aime le lapin ; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût : je prends mon plat de chat, mon lapin et elle son gigot. — Quand je lapine ; ma femme gigotte.
Gigue
Jambe. — Gigot est resté. — Au moyen âge, gigue signifiait cuisse.
Je me jette sur tous les deux en empoignant le Maître d’École par une gigue.
E. Suc.
De là gigoter : remuer les jambes.
Ils gigotaient sous l’archet de Musard.
Chauvelot aîné.
Gigue
s. f. Femme maigre et d’une taille élevée. On dit aussi Grande gigue.
Gigue
Jambe. — Femme grande et maigre, femme toute en jambes. Grande gigue.
Gigue
Jambe. Femme maigre.
Giguer
v. n. Danser.
Gigues
s. f. pl. Jambes, — dans l’argot du peuple, qui s’en sert pour danser la gigue ou la faire danser aux gens qui l’ennuient. On disait autrefois gigoteaux.
Gigues
Les jambes.
Gilbocque
Billard.
Gilboque
Billard (Bailly). — Onomatopée.
Gilboque
Billard, — dans l’ancien argot.
Gilboque
Billard.
Gilet
s. m. Estomac ; poitrine. S’emplir le gilet. Boire ou manger. Avoir le gilet doublé de flanelle. Avoir mangé une soupe plantureuse. Gilet à la mode. Belle gorge de femme, où le lard abonde.
Gilet
La poitrine. On dit d’une femme qui en possède une copieuse :
— La nature à rien été généreuse, pige donc le bath devant de gilet.
On dit également :
— Elle a un rude plastron.
Cela a donné naissance à un jeu de mots que les farceurs ne manquent jamais de faire. À l’époque des élections, ils arrêtent une fille dans la rue et lui demandent :
— Mademoiselle, pour qui vos tétons ?
Une autre plaisanterie est encore commune :
— Mademoiselle qu’avez-vous donc dans votre corset ?
— Du foin pour amuser les ânes ? (Argot du peuple). N.
Gilet (le)
La poitrine chez la femme.
Gilet en cœur
Élégant. Le surnom a été donné aux élégants qui portaient, vers 1865-66, des gilets très échancrés dits « gilets en cœur », boutonnés à deux boutons et qui montraient la chemise en grand étalage sur la poitrine. Le mot a passé, mais non la mode. Aujourd’hui les gilets en cœur bâillent sur la poitrine des gommeux.
Gileton
Gilet.
Gilles
s. m. Nom d’homme devenu celui de tous les hommes dont l’esprit et le cœur ne se sont pas développés autant que les jambes. Paire Gilles. S’en aller, — s’enfuir.
Gilmont
s. m. Gilet, — dans l’argot des voleurs. On dit aussi Georget.
Gilmont
Gilet, — dans l’ancien argot.
Gilmont
Gibet.
Gilquin
s. m. Coup de poing, — dans l’argot des artistes et des canotiers. On dit aussi Coup de Gilquin.
Gilquin
Coup de poing.
Gilquin
Coup de poing.
Gimblette (faire la)
Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires : — se masturber. — Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite patisserie appelée ainsi).
Gin
s. m. Genièvre, — dans l’argot des faubouriens, qui s’anglomanisent par moquerie comme les gandins par genre.
Ginginer
Faire une œillade.
Elle gingine à mon endroit…
Gavarni.
Ginginer
Cligner des yeux. — Regarder quelqu’un amoureusement.
Ginglard
Piquette. — Diminutif du vieux mot ginguet : petit vin fort aigre. V. Roquefort.
Nous avons arrosé le tout avec un petit ginglard à six qui nous a fait éternuer… oh ! mais, c’était ça.
Voizo, Chanson.
Ginglard, guinglet ou reginglard
Petit vin aigre, il faut se cramponner à la table pour le boire. Une vieille chanson dit :
C’est un nectar, un vrai chasselas
Ça vous coupe la gueule à quinze pas.
Ce petit vin tire son nom d’un clos très ancien qui était situe sur les hauteurs du Mesnil-Montant : il appartenait au XVIe siècle à un nommé Guinguet (Argot du peuple). N.
Ginglet, Ginglard, Ginguet
Par altération de guinguet qu’on appelait vulgairement au XVIIe siècle
chasse-cousin
.
En avalant du vin délicieux, tandis que vous ne buvez que du gin-guet.
(P. d’Ablancourt, Dialogues de Lucien, 1637.)
Guinguette est un dérivé de guinguet — Les vins de Suresnes et d’Argenteuil sont les types du ginglard. Au XVIe siècle, on disait ginguet, pour désigner un vin vert ; le dictionnaire de l’Académie donne à ginguet la signification de petit vin faible.
Girafe
s. f. Escalier en spirale, — dans l’argot des écoles de natation.
Giries
s. f. pl. Fausse modestie, refus des lèvres et non du cœur, — dans l’argot du peuple, qui a horreur de l’hypocrisie. Faire des giries. Faire semblant de pleurer quand on n’en a pas envie ; refuser ce qu’on meurt d’envie d’accepter. Faiseuse de giries. Fausse Agnès, fausse prude, — et vraie femme.
Giries
Manières, embarras. — Faire des giries.
Giries
Manières, fausse modestie.
Girofle
Jolie, aimable, bonne.
Montron drogue à sa largue : Bonnis-moi donc, girofle.
Vidocq.
V. Coquer. — Giroflerie : Amabilité. — De girolle : très-bien.
Girofle
Beau, belle, joli, aimable. — Largue girofle, belle femme, — dans le jargon des voleurs.
Girofle
Beau, belle, aimable.
Girofle (clous de)
Chicots ; dents noires et cassées.
Eh bien ! qu’as-tu donc à me regarder si j’ai dans la bouche des clous de girofle au lieu de dents ?
(Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes.)
Giroflée
Gifle.
Si tu continues a m’embêter, je vais t’envoyer une giroflée à 5 branches.
Giroflée à cinq feuilles
s. f. Soufflet, — dans l’argot des faubouriens, qui savent très bien le nombre des feuilles du cheiranthus, et encore mieux celui des doigts de leur main droite. On dit aussi giroflée à plusieurs feuilles, — autre ravenelle qui pousse sur les visages.
Giroflée à cinq feuilles
Soufflet.
Oui, qu’on le peut, à preuve que v’là une giroflée à cinq feuilles que j’applique sur ta joue gauche !
(Jacques Arago, Comme on dîne à Paris.)
J’ai appliqué une giroflée à cinq feuilles sur le bec du singe,
sur la figure du patron. (Le Sublime.)
Vers la fin du XVIIIe siècle, l’expression n’était pas moins usitée que de nos jours, parmi le peuple.
Giroflée à cinq feuilles
Gifle. Allusion aux cinq doigts (Argot du peuple). V. Salsifits.
Giroflerie
Amabilité, galanterie, — dans l’ancien argot.
Giroflerie
Amabilité, galanterie.
Girofléter
v. a. Souffleter. — Verbe créé par Balzac.
Girofletter
Souffleter. — De giroflée à plusieurs feuilles : soufflet.
Ah ! l’a-t-elle giroflettée !
Balzac.
Je vous lui donnai une giroflée a cinq feuilles sur le musiau.
Rétif, I783.
Girofletter
Souffleter ; mot créé par Balzac. Je ne l’ai relevé que dans la Cousine Bette.
Girol ou Gy
Oui.
Girole
Soit.
Girole, Gy
Oui, — dans l’ancien argot ; revenu depuis peu dans le courant argotique.
Girole, gy
Oui, soit.
Girolle
adv. Soit, — dans l’argot des voleurs.
Girolle
Soit, volontiers, je marche. Par abréviation on dit simplement :
— Gy, mon ange (Argot des voleurs).
Girolle
Entendu, convenu.
Giron
s. m. La partie du corps comprise entre la ceinture et les genoux d’une femme assise, — dans l’argot du peuple, qui a conservé précieusement ce mot, en souvenir de ce qu’il représente pour lui, fils reconnaissant.
Girond
Bien mis. Être girond, faire son girond, faire le beau, poser. C’est un diminutif de girondin, dans le sens de beau. (Jargon des voyous.)
Girond
Beau, synonyme de chatte. Une belle fille est gironde. Tout ce qui est beau est girond. Dans les régiments de zouaves, on nomme un girond le jeune soldat, beau garçon, qui campe avec un vieux. En route, le vieux a toutes les prévenances pour lui, il lui lave son linge, lui fait ses guêtres, lui porte ses cartouches et lui astique son fourbi. Un jour, un zouave faisait une réclamation parce que l’on voulait que le campement fût par trois et non par deux. « Laissez-les donc, dit le général qui entendait, la réclamation, camper comme bon leur semblera ; on sait bien ce que c’est que les petits ménages. » Voir Chatte.
Girond, gironde
Beau, belle.
Gironde
Belle, jolie.
Gironde
Gentil.
Gironde
Fille perdue, jolie, terme de mépris énergique.
Gironde
Jolie fille. — Terme de mépris (Bailly).
Gironde
adj. f. Se dit de toute fille ou femme agréable, plaisante à voir ou à avoir. Argot des voleurs. On dit aussi Girofle.
Gironde
Jolie femme, belle femme.
Gironde
Jolie femme.
Gironde
Belle femme (Argot des souteneurs). Le souteneur qui se lamente lorsqu’elle vieillit, lui chante :
Dans ce temps-là t’étais rien gironde.
Maint’nant tu toquardes de la frime
T’es comme une planche toujours en bombe,
T’es même des mois sans changer de lime.
Gironde
Belle.
Girondin
Dupe, imbécile, — dans le jargon des camelots et des truqueurs. — Le girondin a donné, l’imbécile s’est laissé plumer.
Girondin
Dupe.
Girondine
adj. Femme plus jeune et plus gentille que celle qui n’est que gironde.
Girouette
Homme politique dont les opinions changent selon le vent de la fortune. — On a publié depuis 1815 quatre ou cinq Dictionnaires de Girouettes.
Girouette
s. f. Homme sans conscience et sans moralité, mais non sans habileté et sans esprit, qui tourne à tous les vents sociaux et politiques : royaliste avec les Bourbons, républicain avec la République, napoléonien avec l’Empire, mouton avec les gens qui bêlent, dogue avec les gens qui mordent, roquet avec les gens qui aboient, enclume avec le peuple et marteau avec le Pouvoir. Argot du peuple.
Gîter
v. n. Habiter, demeurer.
Gîto (dans le)
Dans le soigné. — Ouvrage fait dans le gîte, ouvrage très bien fait, — dans le jargon des ouvriers qui savent que le morceau du gite-à-la-noix est le morceau le plus délicat du bœuf.
Giton
Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré — qui avait lu le Satyricon de Pétrone ; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes — du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe.
Pour dérouter mon amant
Du gout qui l’attache
De son giton prudemment
Je prends quelquefois la tâche,
Quoiqu’il soit bien dur au con
Qu’on foute son compagnon
Jusque sous sa moustache !
Collé.
Gitre
J’ai.
Gitre
J’ai.
Gitrer
Posséder (Vidocq). — Au moyen âge, on trouve gie pour j’ai. V. Roquefort.
Gitrer
Avoir, posséder, — dans le jargon des voleurs.
Gitrer
Avoir, posséder. Gitre, j’ai.
Giverner
v. n. Passer la nuit à vagabonder, — dans l’argot des cochers de fiacre.
Giverner
Vagabonder pendant la nuit.
Giverner
Vagabonder. Giverneur, rôdeur.
Giverneur
Vagabond couchant dans la rue (Vidocq).
Giverneur
s. m. Vagabond, rôdeur de nuit.
Giverneur
Rôdeur de barrière, vagabond nocturne.
Giverneur
Vagabond habitué des refuges municipaux et de la bouchée de pain. Quand le giverneur ne trouve pas à coucher, il file la comète (Argot des voleurs).
Giverneur
Vagabond.
Giverneur de refroidis
Cocher de corbillard, — dans le jargon des voleurs.
Givier de bordel
Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle, — ce qui la conduira fatalement au bordel.
Glace
Verre à boire.
Glace
Verre à boire.
Glace
Verre. On dit également glacis.
— Allons-nous sucer un glacis ? (Argot du peuple).
Glace (passer devant la)
Perdre au jeu des consommations dans un café. Autrefois on annonçait les consommations et on payait soi-même au comptoir. Allusion à la glace qui est derrière la dame de comptoir, et devant laquelle le consommateur était forcé de passer. — C’est à tort, je crois, que dans la Fille Elisa, M. E. de Goncourt a donné à l’expression le sens contraire. D’après lui, passer devant la glace, c’est « une expression qui désigne l’entrée de faveur accordée, par la maîtresse d’une maison, à l’amant d’une fille. » Personne n’ignore que ces demoiselles corrompent bien des choses, mais cette expression n’a pas été corrompue jusqu’ici, même en passant par leur bouche.
Glace (passer devant la)
Passer devant le tribunal. Perdre au jeu dos consommations. Partir sans payer une fille parce qu’on est son amant de cœur.
Glace ou Glacis
Verre à boire.
Glace, glacis
Verre à boire.
Glace, glacis, gobbe
Verre à boire (Vidocq). — Le nom de la matière est appliqué à l’objet dans glace. — Glacis est un diminutif. — Gobbe est une abréviation de gobelet.
Glaci
Verre à boire.
Glacière pendue
Réverbère, — dans l’ancien argot. Les voleurs disent également glacis refroidi.
Glacière pendue, glacis refroidi
Réverbère.
Glacière-pendue
Réverbère.
Glacis
Carreau en verre.
Glacis
Un verre.
Glacis
s. m. Verre, — dans l’argot des voleurs, qui parlent anglais (glass) sans le savoir. Un glacis de lance. Un verre d’eau.
Glacis
s. m. Ton léger et transparent, — dans l’argot des artistes. Se poser un glacis. Boire, — ce qui amène la transpiration sur le visage et le fait reluire en le colorant.
Glacis
Verre à boire. Vitre.
Glacis ou Glace
Le contenu d’un verre. Prendre une consommation est sucer un glacis.
Glacis, Glassis
Verre à boire, — dans l’ancien argot.
Glaçon
s. m. Homme d’un abord un peu raide, — dans l’argot du peuple, que la distinction effarouche.
Glaçon
Personne à l’aspect froid et sévère.
Gladiateurs
Souliers.
Glaire
Sperme qui sort du membre viril, et qui ressemble, en effet, à une spermosité crachée par le trou de la pine. — On dit aussi : Pousser son glaire, pour introduire son membre dans la nature de la femme.
Glaive
s. m. Couteau à découper, — dans l’argot des francs-maçons.
Glaive
Guillotine, — dans le jargon des voleurs. — Passer sa bille au glaive, être guillotiné. La variante est : Être glaivé ; en souvenir du fameux et vieux cliché : « Le glaive de la justice », si prodigué sous les voûtes de la Cour d’assises.
Glaive
Guillotine.
Gland
La partie supérieure du membre viril, — ainsi nommée à cause de son exacte ressemblance avec le fruit du chêne et du hêtre. On prend souvent cette partie du membre pour le membre lui-même.
Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.
Anonyme.
Glas
s. m. Homme ennuyeux, qui répète toujours la même chose, — comme la cloche qui sonne la mort de quelqu’un. Argot du peuple. Les ouvriers anglais ont une expression du même genre : croaker, disent-ils.
Glaude
s. m. Innocent, et même niais. Évidemment le Glaude d’ici est un Claude, comme Colas est un Nicolas, et Miché peut être un Michel.
Glaviau
Crachat.
Glaviot
Crachat. — Le Dictionnaire d’Hautel dit Claviot. — De gaviau : gosier. V. Du Cange.
Glaviot
s. m. Mucosité expectorée, — dans l’argot des faubouriens.
Glaviot
Crachat très épais.
Glaviot
Crachat. Un poitrinaire qui crache ses poumons lâche son glaviot. Dans les ateliers, par plaisanterie, on compte les glaviots ; arrivés à onze, les ouvriers, sans pitié, disent an malheureux :
— Il n’en faut plus qu’un pour faire la douzaine de Portugaises.
Pas ragoûtant pour les amateurs d’huîtres (Argot du peuple). N.
Glaviot
Crachat.
Glavioter
Se livrer à une longue et pénible expectoration matinale.
Glaviotter
v. n. Cracher fréquemment et malproprement. Signifie aussi Débiner.
Glaviotteur
s. m. Homme qui crache fréquemment et abondamment.
Glier
s. m. Le Diable, — dans l’argot des voleurs. C’est une syncope de Sanglier probablement. Le Glier t’enrôle en son pasclin ! Le diable t’emporte en enfer (son pays). Signifie aussi Enfer.
Glier, boulanger ou glinet
Diable.
Glier, glinet
Le Diable.
Glier, Glinet
Diable, — dans l’ancien argot.
Glierr
Le diable. Quand quelqu’un vous embête par trop, on dit dans le peuple :
— Va-t’en aux cinq cents diables,
— Que le diable t’emporte.
— Que le diable te patafiole.
Dans le monde des prisons on dit :
— Que le glier t’entôle en son patelin.
Patelin (l’enfer), le pays du diable (Argot des voleurs).
Glinet
Le diable.
Glissade
s. f. Chute plus déshonorante que dangereuse pour la jeune fille qui la fait : elle ne casse que son sabot, mais il vaudrait mieux qu’elle se fût cassé la jambe. Argot du peuple. Faire des glissades. Changer souvent d’amants.
Glissade
Faute que commet une demoiselle en glissant dans les bras d’un amoureux. Faire des glissades, se laisser tomber dans une foule de bras tout prêts à vous recevoir simultanément ou les uns après les autres.
Glissant
Savon (Vidocq). — Allusion d’effet.
Glissant
s. m. Savon, — dans l’argot des voleurs.
Glissant
Savon, — dans le jargon des voleurs.
Glissant
Savon.
Glisser
Mourir, succomber.
Glisser
v. n. Mourir, — dans l’argot des faubouriens.
Glisser
Mourir.
Glisser (se laisser)
Mourir. Mot à mot : se laisser glisser de ce monde dans l’autre.
Glisser (se laisser)
Mourir (Argot du peuple).
Glissoire
s. f. Ruisseau gelé sur lequel les gamins s’amusent à glisser.
Glissoire
Patinage dans le ruisseau. — Ruisseau gelé sur lequel le voyou se livre au patinage. C’est son lac du Bois de Boulogne.
Globe
s. m. Tête, — dans l’argot des faubouriens, qui la laissent souvent osciller sur son axe.
Globe
La tête. Allusion de forme (Argot des voleurs).
Globe (s’être fait arrondir le)
Être enceinte, — dans le jargon des voyous.
On s’a fait arrondir el’globe,
On a sa p’tit’ batte, à ce que je vois…
Eh ! ben, ça prouv’ qu’on est pas de bois.
(La Muse à Bibi, Nocturne.)
Globes (les)
Les tétons, sur lesquels les lèvres voyagent sans se lasser ; — quelquefois les fesses ou les testicule.
Et sa gorge charmante, au lieu d’être enfermée
Dans un affreux corset qui l’aurait déformée,
Montrant à découvert ses deux globes polis.
Se tenait d’elle-même et sans faire aucuns plis.
L. Protat.
Lequel montrait deux globes faits au tour,
Qu’on aurait pris pour ceux du tendre Amour.
Voltaire.
Deux petits globes au dessous,
Pour fortifier le mystère,
Donnent le contrepoids aux coups,
Et rendent le jeu moins austère.
(Cabinet satyrique.)
Globes arrondis (les)
La gorge, — dans l’argot des Académiciens. Quelques-uns ajoutent quelquefois : par la main des Grâces.
Glochette
Poche.
Gloria
Petit verre d’eau-de-vie versé dans une tasse de café.
À la chaleur d’une demi-tasse de café bénie par un gloria quelconque.
Balzac.
De même que le gloria patri se dit à la fin des psaumes, ce gloria d’un autre genre est la fin obligée d’un régal populaire.
Encyclopédiana.
Gloria
Demi-demi-tasse.
Ne fût-ce qu’une absinthe ou un gloria.
About.
Gloria
s. m. Tasse de café noir avec un petit verre d’eau-de-vie. Argot des limonadiers.
Glouglou
Œil poché.
Glouglouter
v. n. Boire, faire des glouglous en buvant. Argot des faubouriens.
Gloupine
Pinte.
Glousser
v. n. Parler.
Glu
Ce mot a été inspiré par la pièce de M. Richepin, La Glu, jouée au théâtre de l’Ambigu. La Glu, c’est l’ancienne cocotte, la belle petite ou la tendresse d’hier.
Depuis quelques jours, on appelle ces dames des Glus. Le mot fera-t-il fortune ? Une jeune glu… une vieille glu… Parmi les glus à la mode… Cela a le défaut de faire pour l’oreille un peu calembours ; avec les grues. Bis in idem. Cela a l’avantage, par contre, de définir en désignant et surtout de ne pas poétiser le sujet.
(Monde illustré, 1883.)
Gluant
s. m. Enfant à la mamelle que le lait qu’il tette et qu’il laisse baver sur lui rend tout poisseux et désagréable à toucher pour quiconque n’est ni son père ni sa mère.
Gluant
Enfant à la mamelle. (A. Delvau) Il est attaché au sein de la mère comme de la glu.
Gluant
Enfant à la mamelle.
Gluau
s. m. Expectoration abondante. Lâcher son gluau. Cracher malproprement.
Gluau (en poser un)
Quand les agents tendent un piège pour prendre des voleurs, ils posent un gluau. Allusion au chasseur qui pose des gluaux dans les arbres pour prendre les petits oiseaux.
— Ne va pas rôder avec la Tine, vous allez vous faire poser un gluau.
Mot à mot : ne va pas avec les autres, vous allez vous faire mettre en prison (Argot des voleurs).
Gluau (lâcher son)
Expectorer bruyamment.
Gluau (lâcher son)
Déballer. Pisser son gluau : accoucher. Allusion à l’aspect gélatineux du nouveau-né (Argot du peuple).
Gluau (poser un)
Tendre un piège à un malfaiteur. Se faire poser un gluau, se faire arrêter.
Mes anciens compagnons de vol s’étaient fait poser un gluau.
(Mémoires de Lacenaire, 1836.)
Gluau (poser un)
Tendre un piège à un malfaiteur.
Glueau
Jeune enfant qui se tient constamment aux jupes de sa mère.
Gnaf
Cordonnier, savetier.
Gnaf, Gniaf
Savetier. La corporation des portiers fournit un nombreux contingent de gnafs. — Gnaf du drap, tailleur à façon, tailleur qui fait les raccommodages, autre industrie à la mode parmi MM. les portiers.
Gnan-gnan
Personnage mou, sans consistance. — Redoublement du vieux mot niant : rien. V. Roquefort. — Gnolle et Gnognote sont des diminutifs. — Talma écrivait à Mme Bourgoin, le 19 septembre 1825 :
Vous avez prouvé au public et à vos camarades que vous êtes en état de jouer autre chose que des gnans-gnans.
Gnangnan
adj. des deux g. Mou, paresseux, sans courage.
Gnangnan, Gnagne
Mou, molle, sans énergie. Gnangnan est pour fainéant, que le peuple prononce feignant, avec suppression de la première syllabe et redoublement de la dernière.
Gnare, Guenard
Porte-carnier, rabatteur, en terme de chasseur.
Gnasse
(Mon) moi, (ton) toi, (son) lui, elle.
Gniaf
s. m. Ouvrier, — dans l’argot des cordonniers. Savetier, — dans l’argot des ouvriers.
Gniaf
Ouvrier cordonnier. Savetier.
Gniaf
Plusieurs degrés au-dessous du savetier. On appelle gniaf tout individu qui gâte un ouvrage. Se conduire comme un gniaf : commettre des bassesses (Argot du peuple).
Gniaf
Cordonnier.
Gniaf
Cordonnier, savetier.
Gniaffe
Cordonnier en vieux.
C’est le cordonnier gniaffe que nous nous sommes proposé surtout de peindre.
P. Borel.
Gniaffer
v. a. Travailler mal ; faire une chose sans soin, sans goût, — comme un savetier.
Gniafferie (en faire une)
Faire une malpropreté à un camarade. Mot à mot : se conduire vis à vis de lui comme un goujat.
Gnias ou gniasse
Soi-même.
— Pas mèche de me gerber, il n’y a que nib sur mon gniasse (Argot des voleurs).
Gniasse
Moi, lui. Mon gniasse, moi. Son gniasse, lui.
Gniasse (Mon)
Je, moi, me. (Richepin.)
Gnient et bigore
Rien du tout.
Gniff
s. et adj. Clair, dépouillé, — dans l’argot du peuple, qui dit cela spécialement à propos du vin.
Gninte
Rien. Celui qui n’a que gninte, n’a rien.
Gniole
Bête, imbécile, niais.
Gniolle
Imbécile.
Gniolle, Gnolle
Taloche. — Propre à rien.
Gnognote
Chose sans valeur.
Josepha… c’est de la gnognote.
Balzac.
Gnognotte
s. f. Marchandise sans valeur ; chose sans importance. Balzac a employé aussi ce mot à propos des personnes, — et dans un sens péjoratif, naturellement.
Gnognotte
Rien qui vaille.
Gnognotte (de la)
Pas grand’ ! chose, rien de bon.
Gnole
Coup.
Gnollais
s. m. Batignollais, — dans l’argot des voyous.
Gnolle
Mou, sans force.
Mais il est si gnole ce gouvernement ! il est si feignant ! si propre à rien.
Montépin.
Pas si gnolle, c’est des gosses
Rousseliana, 1805.
Gnolle
adj. des deux g. Paresseux ; niais, — dans l’argot des faubouriens. Quelques lexicographes du ruisseau veulent que l’on écrive et prononce gniole.
Gnolle ou gnole
Imbécile aussi niais qu’il est possible de l’être.
— Si ton point de côté savait que nous pagnotons ensemble, il te carderait le cuir.
— Y a pas de pet, il est trop gnolle, il a de la merde dans les chasses (Argot du peuple).
Gnolles-Ceaux
n. de l. Batignolles-Monceaux.
Gnolles-Chy
Batignolles-Clichy.
Gnon
s. m. Meurtrissure que se fait une toupie ou un sabot, — dans l’argot des enfants ; et par extension, Blessure que se font les hommes en se battant. S’emploie au figuré.
Gnon
Contusion ; coup qui marque.
Gnon
Donner un coup ou le recevoir.
— Ce pauvre Léon, il est crapsé du gnon que lui a foutu sa pouffiace (Argot des souteneurs).
Gnon
Coup. Recevoir un gnon, c’est recevoir un coup.
Gnon
Coup de poing.
Gnougnoutte
Cette expression est employée par les filles dont ce n’est pas la profession d’aimer à crédit. Pas de galette, pas de gnougnoutte. L’expression est claire : pas d’argent, pas de viande (Argot des filles).
Gô
Pou.
Go (de, ou tout de)
adv. Librement, sans façon, sans obstacle, — dans l’argot du peuple.
Go (parler en)
« Quand les termes qu’il s’agit d’altérer (en argot) sont trop courts pour pouvoir être abrégés, ils reçoivent seulement une terminaison qui en change la physionomie ; là devient lago ; là-bas, labago ; ici, icigo ; Versailles, Versigo. » — Marty Laveau. — (V. Mar, Man, Rama, Lem.)
Gob, Gobin
Bossu. Vieux mot emprunté au patois picard.
Gobage
Amour. Fort gobage, amour passionné.
Gobage
Amour. Gober, aimer.
Gobbe, Gobelot
Calice, — dans le jargon des voleurs.
Gobe mouche
Flâneur qui s’arrête à chaque boutique. Allusion à ce qu’il baille ébahi (Argot du peuple).
Gobe-mouche
Espion.
Gobe-mouche
Espion, — dans l’ancien argot.
Gobe-moucherie
s. f. La franc-maçonnerie, — dans l’argot des voleurs.
Gobe-mouches
s. m. Imbécile, homme qui bée au vent au lieu de regarder à ses côtés, où se trouve parfois un pick-pocket. Argot du peuple.
Gobe-prune
Tailleur.
Gobe-son
s. m. Calice, — dans l’argot des voleurs.
Gobe-son
Le calice. À l’élévation le prêtre gobe son hostie (Argot des voleurs). V. Baignoire à bondieu.
Gobelin
Gobelet d’escamoteur. — Petit gobelet dont se servent les robignoleurs pour escamoter la muscade et faire des dupes.
Gobelin
Crochet. Dé à coudre.
Gobelius (le docteur)
Recruteur de dupes, pour les maisons de jeu, — dans l’argot des joueurs du XVIIIe siècle. (Fr. Michel.)
Gobelottage
Plaisir, amusement.
Gobelotter
v. a. Aller de cabaret en cabaret. Signifie aussi, Buvotter, boire à petits coups.
Gobelotter
S’amuser, rire, boire et chanter. — Le dictionnaire de l’Académie le donne dans le sens de boire à plusieurs petits coups.
Gobelotter, gobichonner, godailler
S’amuser, faire la noce, faire des bons repas. Rire, plaisanter.
Gobelotteur
s. m. Ami des franches lippées, et des plantureuses réfections.
Gobelotteur
Celui qui aime à s’amuser, ami du plaisir.
Gober
Attraper. Être gobé, être pris sur le fait.
Gober
Aimer, affectionner.
Gober
v. a. Croire légèrement aux choses qu’on dit, avaler les mensonges avec autant de confiance que si c’étaient des vérités.
Gober
v. a. Avoir de la sympathie pour quelqu’un ; ressentir de l’enthousiasme pour certaines idées. Argot des faubouriens. Éprouver un sentiment subit de tendresse pour un compagnon, — dans l’argot des petites dames.
Gober
v. a. Avoir de la sympathie pour : C’est un bon compagnon, je le gobe. Se gober, être infatué de sa personne.
Gober
Trouver bien ; trouver à son goût. Se dit principalement des personnes. Gober quelqu’un. — Ils se gobent, ils s’aiment, ils se plaisent mutuellement. — Se gober, avoir une haute opinion de sa personne, être infatué de soi-même.
Gober
Aimer quelqu’un. Gober : croire à quelque chose, même à une chose fausse.
Gober
la pilule. Gober une aventure extraordinaire. Gober (se) : s’imaginer valoir plus que les autres (Argot du peuple).
Gober
Aimer.
Gober (la)
Mourir, avaler une bourde, être victime d’un accident. — V. Esbigner.
Ce poltron-là, c’est lui qui la gobe le premier.
L. Desnoyer
Si bien que j’suis dupé, C’est moi qui la gobe.
Chanson, 1854.
Gober (la)
Être ruiné pour avoir trop cru aux Mercadets. Par extension : Mourir.
Gober (la)
Être dupe ; être victime, ne pas avoir de chance dans une affaire, perdre de l’argent dans une entreprise.
Gober (se)
Avoir de la fatuité ; s’écouter parler et se regarder dans une glace en parlant.
Gober la chèvre
Être furieux d’une chose qui va de travers. On dit aussi pour exprimer la même idée : bouffer son bœuf. Ce que font souvent les typographes quand les casses sont embrouillées et que les lettres de différents corps y sont mélangés. Ils gobent aussi la chèvre quand un auteur méticuleux, qui ne connaît pas le métier, se mêle de leur donner des conseils (Argot d’imprimerie).
Gober le merlan
Sucer un homme jusqu’à l’éjaculation inclusivement, et boire le sperme qui sort de son membre frémissant, — par allusion au merlan roulé dans la farine et à sa forme allongée.
Gober sa chèvre, son bœuf
Être en colère.
Gober son bœuf
v. a. Être furieux, d’une chose ou contre quelqu’un, — dans l’argot des ouvriers.
Gober son bœuf
Être furieux d’une chose ou contre quelqu’un. (A. Delvau)
Gober un homme
Avoir envie de coucher avec lui.
Mon cher Arthur, Emma te gobe.
A. François.
Goberger (se)
v. réfl. Se complaire dans un endroit, dans un bon lit, dans un bon fauteuil, auprès d’un bon feu ou d’une bonne table. On sait qu’on appelle goberges les ais du fond sanglé du lit.
Gobeson
Calice (Vidocq). — Diminutif de Gobbe.
Gobeson, Gobette
Verre à boire, — dans l’ancien argot.
Gobet
s. m. Morceau de viande quelconque. — dans l’argot des bouchers, qui emploient ce mot à propos delà viande non encore détaillée.
Gobet
s. m. Polisson ; ouvrier qui se débauche, — dans l’argot du peuple. Mauvais gobet. Méchant drôle.
Gobet
Quartier de viande, — dans le jargon des bouchers.
Gobet
Vaurien. C’est-à-dire individu qui gobe, qui trouve bon… à prendre tout ce qu’il voit.
Gobet
Morceau de viande, bœuf ou mouton entier.
— Je ne veux pas de cette viande coupée, elle a été tripotée.
— Je vais vous en couper dans un gobet, répond le boucher (Argot des bouchers).
Gobette
Gobelet de fer-blanc qui mesure 33 centilitres. Ce gobelet sert aux détenus dans les prisons pour prendre une ration de vin à la cantine où ils ont droit à trois gobettes par jour, en payant, bien entendu. Passer à la gohelte, c’est prendre une tournée chez le marchand de vin (Argot des voleurs). N.
Gobette
Gobelet.
Gobette (un)
Un verre de vin de prison.
Gobeur
Crédule.
Gobeur
Individu qui avale tout, même les bourdes les plus impossibles (Argot du peuple).
Gobeur, Gobeuse
Naïf, naïve, crédule. Mot à mot : celui qui gobe, avale tout ce qu’on lui dit.
Gobichonnade
s. f. Ripaille.
Gobichonnage
Amusement, plaisirs variés. — Gobichonner, s’amuser, faire un bon repas. — Gobichonneur, gobichonneuse, celui, celle qui aime à rire ; plaisant, plaisante, gourmand, gourmande.
Gobichonner
Se régaler. — Diminutif du vieux mot gobiner qui avait le même sens. V. Roquefort.
Il se sentit capable des plus grandes lâchetés pour continuer à bien vivre… à gobichonner de bons petits plats soignés.
Balzac.
Gobichonneur
Gourmand.
Le roi, le triomphateur des gobichonneurs.
La Bédollière.
Gobichonneur
s. m. Ami des franches lippées.
Gobighonner
v. n. Courir les cabarets ; faire le lundi toute la semaine. Argot des ouvriers.
Gobilleur
Juge d’instruction.
Gobilleur
Juge d’instruction, — dans l’ancien argot.
Gobin
s. m. Bossu.
Goblet (sous le)
En prison.
Gobseck
Usurier, avare. Nom d’un des personnages de La Comédie humaine de Balzac. Le nom seul est une trouvaille, surtout venant après l’Harpagon de Molière.
Godaille, Godaillerie
Badinage, badinerie. — Godailler, rire, faire des farces, aimer à plaisanter. — Godailleur, celui qui aime la plaisanterie. — Flâneur. — Godailler, gobelotter, et gobichonner sont de la même famille et ont à peu près la même signification.
Godailler
v. n. Courir les cabarets. Ce verbe est un souvenir de l’occupation de Paris par les Anglais, amateurs de good ale.
Godailler
Courir les cabarets. Ce verbe est un souvenir de l’occupation de Paris par les Anglais, amateurs de good ale. A. D. Godailler est synonyme d’être en patrouille et aussi de flâner. Manquer un travail, c’est le godailler. Godailler, c’est ne jamais se trouver bien nulle part.
— On n’en fera jamais rien, c’est un mauvais ouvrier, il godaille sans cesse (Argot du peuple). N.
Godailler
Flâner.
Godailleur
s. m. Ivrogne, pilier de cabaret.
Godan
s. m. Rubrique, mensonge, supercherie, — dans l’argot des faubouriens. Connaître le godan. Savoir de quoi il s’agit ; ne pas se laisser prendre à un mensonge. Tomber dans le godan. Se laisser duper ; tomber dans un piège.
Godan
Piège ; mensonge, mensonge inventé pour faire patienter un créancier. — Monteur de godans, menteur. Mercadet de Balzac, est un monteur de godans. C’est un dérivé de goder, se réjouir, gaudere, en latin. Le débiteur qui trompe son créancier se donne la comédie à lui-même, il se réjouit des bonnes plaisanteries qu’il débite sérieusement.
Godan
Piège, mensonge, tromperie.
Godan (donner dans le)
Croire à un mensonge. Synonyme de couper dans le pont (Argot du peuple).
Godan (le connaître)
Éventer le mensonge et ne pas se laisser tromper (Argot du peuple).
Godancer
v. n. Croire à un mensonge ; tomber dans un piège, — dans un godan.
Godant
Mensonge.
Godard
Mari d’une femme qui accouche. (L. Larchey)
Godasse
Chaussures.
Goddam
s. m. Anglais, — dans l’argot du peuple, qui a trouvé moyen de désigner toute une nation par son juron favori.
Goddem
Anglais.
Un gros Auvergnat piqué jusqu’au vif, Au Goddem mettant le poing sous le pif.
Festeau.
M. Fr. Michel trouve godon dans les Poésies de Crétin, 1513.
Cryant qui vive aux godons d’Angleterre.
Mais Godon signifie là glouton et non goddem. V. Du Cange.
Godelureau
s. m. Jeune homme qui fait l’agréable auprès des « dames » et les réjouit, — dans l’argot des bourgeois qui n’aiment pas les Lovelaces. On écrivait au XVIe siècle gaudelereau, — ce qu’explique l’étymologie gaudere.
Godemichet
Phallus de cuir ou de velours avec ou sans ressorts, que les femmes libertines ou pusillanimes substituent au véritable phallus de chair et d’os que la prévoyante nature nous a soudé à tous au bas du ventre pour nous reproduire, et surtout pour jouir. Ce mot vient du latin : Gaude mihi, fais-moi plaisir. Cet engin, aussi singulier qu’ingénieux, — le rival sérieux de l’homme, dont la vigueur est malheureusement limitée, — cet engin est en usage depuis que le monde est monde, c’est-à-dire livré à la corruption. Les dames romaines s’en servaient bien avant les dames françaises, comme l’indique le Satyricon, où l’on voit le pauvre Encolpe-Polyænos étrangement arrangé par Œnathée, la vieille prêtresse. — Une autre preuve, c’est le passage suivant de l’École des Filles, où Suzanne la délurée dit à Fanchon, à peine déniaisée par son ami Robinet :
J’ai leu dans un livre l’histoire d’une fille de roy, qui se servoit d’une plaisante invention, au défaut du véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin, qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de cette statue et les trémoussoit vers elle ; et quand ce venoit à descharger elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup.
Les anciens écrivains gaillards avaient donc raison d’écrire gaudemichi — qui se rapproche plus, étyinologiquement, de gaude mihi que godemichet.
L’une se trouva saisie et accommodée d’un gros godemichet entre les jambes, si gentiment attaché avec de petites bandelettes autour du corps, qu’il semblait un membre naturel.
Brantôme.
Il ne reste plus rien du bien de mon partage
Qu’un seul godemichi, c’est tout mon héritage.
Théophile.
Et feignant de prier en fermant son volet,
Pour un godemichet quitte son chapelet.
Piron.
Goder
(?)
Godet
s. m. Verre à boire, — dans l’argot du peuple.
Godiche
s. et adj. Niais, ou seulement timide. On dit aussi Godichon.
Godiche (être ou n’être pas)
Se laisser ou ne pas se laisser facilement duper par les femmes, ces éternelles monteuses de coups.
Ça me rappellera… le temps où j’étais si godiche avec le sexe, où les femmes m’allumaient si facilement.
Lemercier de Neuville.
Godiller
Frétiller, être en joie, en plaisirs.
Godiller
Arriver au paroxysme du désir. — Diminutif de gaudir : se réjouir. V. Roquefort. — Louis Festeau a chanté Monsieur Godillard.
Godiller
v. n. Se réjouir, être content.
Godiller
Donner des preuves de virilité.
Godiller
Se réjouir, s’amuser.
Godiller
Se réjouir, être content. A. D. Godiller veut dire convoiter une femme. Ce couplet de la célèbre chanson d’Alphonse du Gros Caillou me dispensera d’explication :
Pourtant, des fois, fallait être solide
Le 15 août, fête de l’empereur.
C’était chez nous tout rempli d’invalides,
De fantassins, de dragons, d’artilleurs,
Dame ! Ce jour-là, ce que le soldat godille !
Eh bien tout ça sortait content de chez nous.
Godille vient du mot ancien gaudille (Argot du peuple).
Godiller
(?)
Godiller (faire)
Faire jouir une femme ou un homme. — Éprouver un accès de priapisme ; bander.
Je veux qu’on me paie pour me faire godiller, moi !
Lemercier de Neuville.
Godiller ou gaudiller
Jouir en baisant. — Cette expression a passé du dictionnaire des matelots dans celui des Parisiens, gens amphibies, moitié canotiers et moitié l’autre chose. Godiller, pour un homme de mer, c’est se servir d’un aviron appelé godille ou goudille, qui placé dans une entaille arrondie sur l’arrière d’une embarcation, lui sert à la diriger.
Puissé-je, en passant l’onde
Du fleuve au roi cornu,
Godiller ferme et dru,
Et cramper dans le cul
De ma blonde.
E. Debraux.
Godilleur
Celui qui godille souvent.
Godillot
Conscrit, — dans le jargon des troupiers.
Godillot
Soulier. Allusion au nom du fabricant d’habillements militaires.
C’est pas moi qui userais les clous de mes godillots pour une poupée pareille.
(P. Beyle.)
Godillot
Soulier d’ordonnance, — du nom du fabricant. Godillot est aussi un terme de mépris ayant la même signification que bleu, conscrit.
Godillot
Conscrit. Soulier.
Godinette
s. f. Grisette, maîtresse. Baiser en godinette. « Baiser sur la bouche en pinçant les joues de la personne, » — sans doute comme baisent les grisettes des romans de Paul de Kock.
Godinette
Grisette. Elle gode pour tous les hommes (Argot du peuple).
Goffe
adj. Homme mal bâti, ou maladroit, grossier de corps ou d’esprit.
Goffeur
Serrurier, — dans l’ancien argot, du celte goff, forgeron.
Goffeur
Serrurier.
Gogaille
s. f. Repas joyeux et plantureux.
Gogne
Boiteux, borgne, manchot, etc.
Gogo
Dupe, homme crédule, facile à duper. — Abréviation du vieux mot gogoyé : raillé, plaisanté. V. Roquefort. — Villon paraît déjà connaître ce mot dans la ballade où il chante les charmes de la grosse Margot qui…Riant, m’assit le point sur le sommet, Gogo me dit, et me lâche un gros pet.
C’est en encore ces gogos-là qui seront les dindons de la farce.
E. Sue.
Avec le monde des agioteurs, il allèche le gogo par l’espoir du dividende.
F. Deriège.
Gogo
s. m. Homme crédule, destiné à prendre des actions dans toutes les entreprises industrielles, même et surtout dans les plus véreuses, — chemins de fer de Paris à la lune, mines de café au lait, de charbon de bois, de cassonnade, enfin de toutes les créations les plus fantastiques sorties du cerveau de Mercadet ou de Robert Macaire. À propos de ce mot encore, les étymologistes bien intentionnés sont partis à fond de train vers le passé et se sont égarés en route, — parce qu’ils tournaient le dos au poteau indicateur de la bonne voie. L’un veut que gogo vienne de gogue, expression du moyen âge qui signifie raillerie : l’autre trouve gogo dans François Villon et n’hésite pas un seul instant à lui donner le sens qu’il a aujourd’hui. Pourquoi, au lieu d’aller si loin si inutilement, ne se sont-ils pas baissés pour ramasser une expression qui traîne depuis longtemps dans la langue du peuple, et qui leur eût expliqué à merveille la crédulité des gens à qui l’on promet qu’ils auront tout à gogo ? Ce mot « du moyen âge » date de 1830-1835.
Gogo
Niais, nigaud ; abréviation et redoublement de la dernière syllabe de nigaud. Gogo pour gaudgaud. — Quelques écrivains l’ont, par raillerie, employé comme synonyme d’actionnaire. C’est le nom d’un actionnaire récalcitrant dans la pièce de Robert-Macaire.
Gogo
Niais, dupe.
Gogo (à)
adv. À profusion, en abondance.
Gogoles
Traces scrofuleuses sur le visage.
Gogoter
Puer, — dans le jargon des barrières. — Qu’est-ce qui gogote comme ça ?
Gogotte
Le membre viril, lorsqu’il manque de virilité ; vit d’enfant.
Tirez parti de ces tristes gogottes.
Vous en viendrez à pisser dans vos bottes.
(Chanson d’étudiant.)
Gogotte
adj. Faible, mou, sans caractère ; malpropre, mauvais, désagréable. Argot des faubouriens. Avoir la vue gogotte. Avoir de mauvais yeux, n’y pas voir clair, ou ne pas voir de loin. Être gogotte. Être un peu niais ; faire l’enfant.
Goguenau
Récipient en fer-blanc remplissant, au régiment, l’office de tinette ; latrines portatives. — Par ironie, les troupiers apellent aussi « goguenaux » leurs gobelets en fer-blanc et leurs marmites de campagne. Par extension, sorte de valet de chambre dans une prison.
Le goguenau est un homme nommé par le concierge pour maintenir la propreté dans le corridor… et porter en certain lieu les objets odorants de la nuit.
(Em. Debraux, Voyage à Sainte-Pélagie, 1823.)
Goguenau, gogsis
Tinette. Vase et baquet de nuit.
Goguenaux
Lieux d’aisance.
Il fumera dans les goguenaux aux jours de pluie.
La Cassagne.
Gogueneau
Pot de nuit.
Goguenot
Pot de nuit, baquet.
Goguenot
« Grand quart, vase de fer-blanc de la contenance d’un litre dont se munissent les troupiers d’Afrique. Il va au feu, sert à prendre le café, s’utilise comme casserole et comme gobelet. » — De Vauvineux.
Goguenot
Baquet servant de latrines portatives.
La meilleure place, la plus éloignée de la porte, des vents coulis et du goguenot ou thomas.
La Bédollière.
Goguenot
s. m. Vase de fer-blanc, — dans l’argot des troupiers d’Afrique, qui s’en servent comme casserole et comme gobelet.
Goguenot
s. m. Baquet-latrine, — dans l’argot des prisons et des casernes. On dit aussi Goguenaux.
Goguenot
Gobelet, marmite en Afrique ; baquet, latrine, en France ; dans l’artillerie, les mortiers.
Goguenot
Pot de chambre. Le locataire de la table de nuit (Argot du peuple).
Goguenot
Pot de chambre.
Goguetier
Ami de la goguette, ami de la chanson bachique.
Goguette
Société chantante. — Au moyen âge, ce mot signifiait Amusement, réjouissance.
Il y a environ trois cents goguettes à Paris, ayant chacune ses affiliés connus et ses visiteurs. L’entrée de la goguette est libre.
Berthaud.
L’affilié de la goguette est un goguettier.
Goguette
s. f. Société chantante, — dans l’argot du peuple, qui lui aussi a son Caveau.
Goguette
s. f. Chanson joyeuse. Être en goguette. Être de bonne humeur, grâce à des libations réitérées.
Goguette
Cabaret où l’on, cultive la chanson inter pocula, en dînant et après dîner.
Goguettier
s. m. Chanteur de goguettes ; membre d’une société chantante.
Goï
s. m. Chrétien, — dans l’argot des voleurs.
Goinfrade
s. f. Repas copieux, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Goinfrerie.
Goinfre
Chantre.
Goinfre
s. m. Chantre, — dans l’argot des voleurs.
Goinfre
Chantre. Il ouvre la bouche comme s’il allait avaler tout le monde.
Goinfre
Gourmand qui mange à en crever. On dit aussi : goulaffe (Argot du peuple).
Goinfre
Chantre. Sans doute parce qu’ils ouvrent, pour chanter, des bouches aussi grandes que des fours. On y engamerait un pain de deux livres (Argot des voleurs). N.
Goinfre
Gourmand.
Goinfrer (se)
v. réfl. Boire et manger avec excès, — comme font les gens qui ne mangent pas tous les jours.
Goipeur
Malheureux sans asile.
Goitreux
Imbécile.
Goitreux
Imbécile.
Goîtreux
s. m. Aménité de l’argot des gens de lettres, qui se croient autorisés à l’adresser à leurs rivaux, — qu’ils appellent aussi crétins, pour varier leurs injures.
Golgothe
Martyr imaginaire. Ceux qui sont atteints du délire de la persécution golgothent sans cesse (Argot du peuple).
Golgother
v. n. Poser en martyr ; se donner des airs de victime ; faire croire à un Calvaire, à un Golgotha imaginaire. Ce verbe appartient à Alexandre Pothey, graveur et chansonnier — sur bois.
Gomberger
v. a. Compter — dans l’argot des prisons.
Gomme (faire de la)
Faire du genre, faire l’élégant.
Si vous allez faire, quand même, de la gomme chez l’ouvrier, au moins ne grognez pas si on vous calotte.
(L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres.)
Gomme (la)
Manière d’être, état, genre du gommeux. Classification des élégants surnommés gommeux. Il y a la haute et la petite gomme. Les commis de magasin, les seconds clercs de notaires, les collégiens en rupture de bancs… de collège, qui veulent singer les gommeux du High-Life, font partie de la petite gomme.
Gommeux
Fashionable qui se trouve charmant, et que le bon gros public avec son gros bon sens trouve ridicule. Le Figaro a beaucoup contribué à mettre le mot à la mode.
Le gommeux succède au petit crevé, qui avait succédé au gandin, qui avait succédé au fashionable, qui avait succédé au lion. qui avait succédé au dandy, qui avait succédé au freluquet, qui avait succédé au merveilleux, à l’incroyable, au muscadin, qui avait succédé au petit-maître.
(Bernadille, Esquisses et Croquis parisiens.)
J’ai rencontré tout à l’heure un gommeux de la plus belle pâte, ridiculement prétentieux de ton, de manières, d’allures.
(Maxime Rude.)
Quant à l’étymologie, les opinions sont partagées. Pour les uns, ils sont empesés, gommés dans leur toilette, dans leurs cols, d’où leur surnom. — D’autres veulent que l’état misérable de leur santé, à la suite d’une série d’orgies, en les réduisant à l’usage du sirop de gomme, soit la source du sobriquet. Déjà, avant que le mot eût fait fortune, les étudiants appelaient « amis de la gomme, gommeux », ceux de leurs camarades qui mettaient du sirop de gomme dans leur absinthe.
Gommeux
Pris adjectivement a le sens de joli, agréable. (L. Larchey)
Gonce
Un jeune homme, un individu quelconque.
Gonce
s. m. Homme quelconque du bois dont on fait les dupes, — dans l’argot des voleurs, qui ont remarqué que les bourgeois se parfumaient (concio).
Gonce, goncier
Bourgeois facile à tromper (Argot des voleurs).
Gonce, goncier
Individu quelconque.
Gonce, Gonsse
Individu, le premier venu, homme, passant. Avait primitivement le sens d’entreteneur.
Une femme entretenue appelle son entre teneur un gonsse.
(Les Voleurs et les volés, 1840.)
Cette acception de gonsse donnerait à penser que ce mot a été également pris dans le sens d’imbécile.
Goncesse
Femme, fille.
Goncier
Corps.
Goncier
s. et adj. Homme rusé, malin, qui enfonce le gonce.
Gondole
« Gondole est passé dans la langue ; on le dit couramment de l’objet qui a cessé de plaire, de la toilette de la femme et du talent que l’actualité récuse et dont la mode ne veut plus. — Non, trop gondole ! a remplacé le canaille : À Chaillot ! d’autrefois. »
(Événement, mai 1887.)
Gondolé (air)
Mauvaise mine. Avoir l’air gondolé, avoir le visage boursouflé ; allusion au bois gondolé.
Gondoler (se)
C’est, dans l’argot courant, l’équivalent exact de notre expression familière : rire à se tordre.
Gondoler (se)
Rire avec excès.
Gondoler (se)
Se tordre de rire. Rire à s’en mordre l’œil. C’est gondolant (Argot du peuple). N.
Gondoler (se)
Rire.
Gonfle-bougres
Haricots blancs.
Gonfler (faire) son andouille
Se masturber.
Ça m’ trifouille,
Ça m’ gargouille,
Ça fait gonfler mon andouille.
L. L.
Gongonner
Terme employé dans les ménages d’ouvriers lyonnais et aussi par Gnaffron dans les Guignols :
— Ma vieille colombe gongonne toujours quand je liche une chopine.
— Tais-toi donc, vieux gongon.
Gongonner, synonyme de bougonner et de ronchonner (Argot du peuple). N.
Gons
Un homme.
Gons de c.
Une homme com-il faut.
Gonsèce
Marchande.
Gonsesse
Une femme.
Gonsesse de c.
Une femme id. (com-il faut).
Gonsier de pain d’épice
Individu sans valeur, bon à rien.
Ma p’tite Suzon, il faut gue j’te bonisse
Que tes manières commencent à m’rendre arnaud ;
J’t’ai démarrée d’un gonsier de pain d’épice
Qui n’savait pas t’arranger comme il faut.
Gonsse
Homme.
Gonsse argoté
Homme, malin, rusé.
Gonsse huppé
Richard, homme comme il faut.
Gonsse, gossier, gonzesse
Homme ; femme.
Gonsser
Manger.
Gonze
Niais, dupe.
Gonze
Dupe.
Gonze
Homme.
Gonze, gonzesse
Homme, femme. V Regout, Raleur. — Pris souvent dans le sens de Bourgeois à dépouiller.
Mais votre orange est fichée. Elle n’a point de queue ? — Allez donc, gonze.
Vadé, 1788.
Gonzesse
Fille on femme de mœurs beaucoup trop légères ; fille publique même.
Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses…
Lemercier de Neuville.
Ils entretienn’nt des gonzesses
Qui loge’ à la Patt’ de Chat.
Guichardet.
Gonzesse
s. f. Femme en général, et, en particulier, Maîtresse, concubine.
Gonzesse
Femme, la première venue. — Amante.
Gonzesse
Maîtresse, catin, — de l’argot parisien.
Gonzesse
Femme.
Goret
s. m. Premier ouvrier, — dans l’argot des cordonniers.
Goret
s. m. Homme malpropre, petit cochon, — dans l’argot du peuple, qui a appelé la reine Isabeau la grande gore.
Goret
Coupeur de chaussures ; premier ouvrier cordonnier.
Gorge
s. f. Étui, — dans l’argot des voleurs.
Gorge
Étui, — dans le jargon des voleurs.
Gorge
Étui.
Gorge (avoir de la)
Posséder de plantureux tétons, — la seule richesse dont les femmes soient fières : c’est comme si elles avaient pignon sur rue.
Dis donc, a-t-elle autant de gorge que moi, ta madame !
Henry Monnier.
Je nuis sûre qu’elle ne se tient pas comme la mienne, sa gorge.
Henry Monnier.
A voir sa gorge toute nue
Son corps tout du long étendu,
L’on jugeait qu’elle avait perdu
Sa pudeur et sa retenue.
Grécourt.
Ma gorge se tient mieux qu’un militaire,
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.
Anonyme.
Gorgniat
s. m. Homme malpropre, cochon, — dans l’argot des faubouriens, qui emploient cette expression au propre et au figuré.
Gorgniat
Homme malpropre, mal élevé.
Gorinfle
Masure de campagne.
Gos (des)
Des pous.
Gose
Gosier, par apocope.
Gosier pavé
Gosier supportant des boissons très-fortes ou très-chaudes.
Gosse
Enfant.
Gosse
Enfant.
Gosse
s. f. Bourde, menterie, attrape, — dans l’argot des écoliers et du peuple. Voilà encore un mot fort intéressant, à propos duquel la verve des étymologistes eût pu se donner carrière. On ne sait pas d’où il vient, et, dans le doute, on le fait descendre du verbe français se gausser, venu lui-même du verbe latin gaudere. On aurait pu le faire descendre de moins haut, me semble-t-il. Outre que Noël Du Fail a écrit gosseur et gosseuse, ce qui signifie bien quelque chose, jamais les Parisiens, inventeurs du mot, n’ont prononcé gausse. C’est une onomatopée purement et simplement, — le bruit d’une gousse ou d’une cosse.
Conter des gosses. Mentir. Monter une gosse. Faire une arce.
Gosse
s. m. Apprenti, — dans l’argot des typographes. Ils disent aussi Attrape-science et Môme.
Gosse
s. m. Enfant, petit garçon, — dans l’argot du peuple.
Gosse
s. m. Gamin. Dans l’imprimerie, les gosses sont les apprentis ou les receveurs.
Gosse
Enfant, — dans le jargon du peuple, qui dit tantôt le gosse, tantôt la gosse, selon le sexe. — Dans le jargon des voyous, une gosse, une gosseline, c’est une fillette de quinze à seize ans ; sert encore à désigner une amante. Il est à remarquer que mion de gonesse signifiait, autrefois, petit jeune homme. (V. Oudin, Cur. franc.) Gosse pourrait bien être un diminutif de mion de gonesse.
Gosse
Mensonge, plaisanterie, mauvaise farce.
Gosse
Femme. Enfant. Mensonge.
Gosse, gosselin
Enfant, enfant mort-né. Quelquefois aussi, c’est un synonyme de jésus.
Gosselin
Petit enfant.
Gosselin
Petit garçon.
Gosselin
s. m. Nouveau-né, — dans l’argot des voleurs.
Gosselin, Gosseline
Nouveau-né, petite-fille au maillot, — dans le jargon du peuple.
Gosselin, ine
Jeune garçon, jeune fille.
Gosselinage
Enfance — Gosselin. Enfant.
Gosseline
Petite fille.
Gosseline
Petite fille.
Gossemard
s. m. Gamin, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi Goussemard.
Gosser
Mentir, — dans le jargon des collégiens.
Gosseur
adj. et s. Menteur.
Gosseur
Menteur, hâbleur.
Gossier, Gonssier
Homme, individu. C’est une forme nouvelle de gonsse, — dans l’argot des barrières.
Gossinet
Petit enfant dans le langage du peuple.
Y a pas classe à la laïque, tantôt ; puisque tu es d’enterrement, emmène donc le gossinet ; ça l’amusera, c’ t’ enfant.
(Petite République française, février 1887.)
Got
Certainement.
Goteur
Paillard.
Goteur
s. m. Débauché, libertin, — dans l’argot des voleurs.
Goteur
Libertin qui se plaît avec des souillons de cuisine et des souillons de tous genres, vulgo : Gothons.
Gothique
adv. Vieux, suranné, — dans l’argot du peuple.
Gothon
Abréviation de Margoton, qui signifie fille de mauvaise vie.
Gothon
s. f. Cuisinière malpropre. Signifie aussi Coureuse, — dans l’argot des bourgeois.
Gouache
Figure, — dans l’argot des barrières ; les voyous prononcent couache, mais ce doit être une allusion aux portraits à la gouache.
Gouache
Figure.
Goualante
s. f. Chanson, — dans l’argot des voleurs.
Goualante
Chanson. Goualer, chanter. Goualeur, goualeuse, chanteur, chanteuse. Vient de gueuler. Goualer à la chienlit, crier au voleur.
Goualante
Chanson. Goualer, gueuliber, chanter. Signifie aussi avouer à la justice.
Goualante
Chanson.
Goualantes
Chansons.
Goualer
Chanter.
Goualer
Chanter.
Goualer
Chanter. — Vient, comme gueuler, du vieux mot goule (gula) : gosier. — Goualeur, leuse : Chanteur, teuse.
Goualer
v. a. et n. Chanter. On dit aussi Galouser.
Goualer
Chanter. On se souvient de la goualeuse des Mystères de Paris. La goualante signifiant chanson, la chanter, goualer, cela va de soi (Argot du peuple).
Goualer
Chanter.
Goualer
Chanter.
Goualeur
Chanteur des rues.
Goualeur
Chanteur.
Goualeur
s. m. Chanteur des rues. Goualeuse. Chanteuse.
Goualeur, goualeuse
Chanteur, chanteuse.
Goualeuse
Chanteuse.
Goualeuse
Chanteuse.
Goualeuse
Chanteuse.
Gouape
Débauche.
Mes amis, unissons nos voix pour le triomphe de la gouape.
L. Reybaud.
J’aime mieux jouer la poule. — Parce que t’es un gouêpeur, mais ceux qui préfèrent le sentiment la gouape, c’est pas ça.
Monselet.
Gouape
s. f. Vagabondage ; fainéantise, — dans l’argot du peuple.
Gouape
s. f. Filou, — dans l’argot des faubouriens. Faiseur de poufs, — dans l’argot des cabaretiers. On dit aussi Gouapeur. Cependant gouape a quelque chose de plus méprisant.
Gouape
Vagabond, fainéant, débauché, filou.
Gouape (la)
Vagabondage, paresse, débauche et filouterie mêlés. — Vagabond, vaurien : Une gouape.
Gouape, Gouaper
Loustic, blagueur. — Ridiculiser quelqu’un, se moquer de lui (argot parisien).
Gouape, peur, peuse
Débauché, coureur. — On trouve dans Horace vappa, avec le sens de vaurien. — Vigneul-Marville (dix-septième siècle) dit qu’il y a en Espagne de jeunes seigneurs appelés guaps qui ont rapport à nos petits-maîtres.
Pauvre Depuis, marchand de vin malheureux, que de gouapeurs trompèrent ta confiance !
Monselet.
En 1836, J.-E. Aubry a fait une chanson intitulée : le Gouappeur, très complète comme physiologie.
Gouaper
Coucher dehors.
Gouaper
v. a. Flâner, chercher aventure.
Gouapeur
Vagabond, homme sans asile.
Gouapeur
Homme sans asile.
Gouapeur
Individu mal mis, déguenillé.
Gouapeur
Vaurien ; gouapeuse, vaurienne.
Gouapeuse
Petite drôlesse qui préfère la rue à l’atelier, le vagabondage au travail, et qui s’amuse avac les quéquettes des polissons de son âge en attendant l’occasion d’amuser les pines des messieurs plus âgés.
Gouapper
Flâner, ne rien faire.
Gouêper
« J’ai comme un brouillard d’avoir gouêpé (vagabondé) dans mon enfance avec un vieux chiffonnier. » — E. Sue.
Gouêpeur
Vagabond.
Sans paffes, sans lime, plein de crotte, aussi rupin qu’un plongeur, un soir un gouêpeur en ribotte tombe en frime avec un voleur.
Vidocq.
Quant aux vagabonds adultes qu’on désigne en style d’argot des goêpeurs.
M. Christophe.
Je couchais les bonnes nuits dans les fours à plâtre de Clichy en vrai gouêpeur.
E. Sue.
Gouffre secret
Grand et vieux con. — Engouffrez-vous, messieurs, voilà l’plaisir !
Ces femmes aident autant qu’elles peuvent à la méprise par les toilettes préparatoires : … elles compriment leurs tétons mollasses et pendants, elles réarent par des locions astringentes les hiatus trop énormes de leurs gouffres secrets.
(Anecd. sur la comtesse du Barry.)
Gouge
s. f. Fille ou femme qui vend l’amour au lieu de le donner, — dans l’argot du peuple, qui a déshonoré là un des plus vieux et des plus charmants mots de notre langue. Gouge, comme garce, n’avait pas à l’origine la signification honteuse qu’il a aujourd’hui ; cela voulait dire jeune fille ou jeune femme. « En son aage viril espousa Gargamelle, fille du roy des Parpaillos, belle gouge, » dit Rabelais.
Gouge
Femme de mauvaise vie, mal élevée. C’est la femelle du goujat.
Gouge
Femme.
Gouge, gouine
Vile prostituée.
Gougniotte
Tribade.
Gougnottage
Honteux commerce, honteuse cohabitation d’une femme avec une autre femme.
Gougnotte
« Fille ou femme qui abuse des personnes de son sexe », dit M. Francisque Michel — qui, par pudeur, manque de clarté ; la gougnotte est une fille qui ne jouit qu’avec les filles, qu’elle gamahuche ou qui la branlent ; une gougnotte préfère Sapho à Phaon, le clitoris de sa voisine à la pine de son voisin.
Gougnotte
s. f. « Femme ou fille qui abuse des personnes de son sexe, — d’où le verbe gougnotter, » dit Francisque Michel. On dit aussi Gusse.
Gougnotte
Lesbienne, disciple de Sapho. Femme dégradée qui recherche les individus de son sexe. Synonymes : Gusse ou gousse, magnuce, chipette, puce travailleuse ponifle, satin, etc.
Gougnotte
Femme qui déteste les hommes et qui a des mœurs à part. On dit aussi gousse (Argot des filles). V. Accouplées.
Gougnotte, Gougne
Tribade ; femme qui joue les travesties à huis clos.
Gougnotter
Se livrer au dévergondage entre femmes.
Gouille (à la)
À la volée, — dans l’argot des enfants, quand ils jouent à jeter des billes. Envoyer à la gouille. Renvoyer quelqu’un qui importune, — dans l’argot des faubouriens.
Gouille (envoyer à la)
Envoyer promener.
Gouillou
s. m. Gamin, voyou, — avec cette différence que le premier est le père du second, comme la lorette est la mère de la boule-rouge.
Gouine
Nom qu’on donne à toute fille ou femme de mœurs trop légères, et que le Pornographe fait venir de l’anglais queen, reine — de l’immoralité ; mais qui vient plutôt de Nelly Gwinn, célèbre actrice anglaise qui avait commencé par être bouquetière, et qui, d’amant en amant, est devenue la maîtresse favorite de Charles II.
Gouine
s. f. Coureuse, — dans l’argot du peuple, qui a un arsenal d’injures à sa disposition pour foudroyer les drôlesses, ses filles. À qui a-t-il emprunté ce carreau ? A ses ennemis les Anglais, probablement. Il y a eu une Nell Gwynn, maîtresse de je ne sais plus quel Charles II. Il y a aussi la queen, qu’on respecte si fort de l’autre côté du détroit et si peu de ce côté-ci. Choisissez !
Gouine
Guenon. Méchante femme.
Gouine
Prostituée.
Goujat
s. m. Homme mal élevé, — dans l’argot des bourgeoises.
Goujon
Le membre viril, — qui frétille dans le con de la femme comme poisson dans l’eau.
Mais surtout prenez ce goujon,
Et mettez-le dans la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.
(Chanson anonyme moderne.)
Goujon
s. m. Homme facile à duper, — dans l’argot des filles, qui ont pour hameçons leurs sourires et leurs regards ; — ainsi que dans l’argot des faiseurs, qui ont pour hameçons des dividendes invraisemblables.
Goujon
Jeune voyou qui vit aux crochets d’une pierreuse ou de toute autre prostituée ignoble. « Petit poisson deviendra grand / Pourvu que Dieu lui prête vie. »
Goujon
Petit morceau de fil de zinc dont les marbriers se servent, en guise de clou, pour ajuster les plaques de marbre.
Goujon
Petit souteneur. Homme facile à duper.
Goujon (avaler le)
Mourir.
Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, il faut avaler le goujon.
1815, Francis.
Se dit aussi pour Tomber dans un piège.
Goujon (lâcher son)
Vomir.
T’as lâché ton goujon
Sur mon baluchon.
(Chans. pop.)
Goujon d’hôpital
Sangsue, — dans le jargon des voyous.
Goujonner
v. a. Tromper, duper quelqu’un. On disait autrefois Faire avaler le goujon.
Goule
s. f. La gorge, le gosier, — dans l’argot du peuple, qui parle latin sans le savoir (gula).
Goule
Gueule (patois normand).
Goulée
s. f. Bouchée de viande ou cuillerée de soupe.
Gouliaffe
s. m. Gourmand, ou plutôt goinfre. Le mot est vieux, puisqu’on le trouve dans la langue romane. On dit aussi gouillafre, ou gouillaffe.
Gouline
Une valise.
Goulot
s. m. Bouche, gosier, — dans l’argot des faubouriens. Trouilloter du goulot. Fetidum halitum habere.
Goulot
Bouche, gosier. Repousser du goulot, sentir mauvais de la bouche.
Goulu
Puits.
Goulu
Poêle (Vidocq). Il avale beaucoup de bois.
Goulu
s. m. Poêle, — dans l’argot des voleurs. Se dit aussi pour Puits.
Goulu
Puits. — Poêle à chauffer.
Goulu
Puits. Poêle.
Goupillon
Commis au pair, — dans le jargon des employés de la nouveauté. C’est, sans doute, une altération de gouspillon, gouspin.
Goupillon (le)
Le membre viril — avec lequel on asperge de sperme les femmes, heureuses d’être ainsi aspergées.
En priant pour la sainte Vierge,
Vous prîtes votre goupillon,
Et le tenant droit comme un cierge,
Il semblait que le cotillon
Vous donnai certain aiguillon.
(Parnasse satyrique.)
Goupillonnard
Clérical, religieux.
Il ne pourra faire autrement… pour obtenir du bon Dieu le service dont a besoin le correspondant du journal goupillonnard.
(République anti-cléricale, août 1882.)
Goupine
Mise étrange.
Goupine
Tête, allure de voleur ; mise dans le goût de celle de Robert-Macaire.
Goupiner
Faire quelque chose.
Goupiner
Travailler.
Goupiner
Travailler.
Goupiner
Faire quelque chose. Un objet bien goupiné est un objet bien fait.
Goupiner
Goupiner
v. a. Voler, — dans le même argot [des voleurs]. Goupiner les poivriers. Dévaliser les ivrognes endormis sur la voie publique.
Goupiner
Voler, s’ingénier à faire le mal.
En goupinant seul et dans un pays étranger, on n’a à craindre ni les moutons ni les reluqueurs.
(J. Richepin, l’Assassin nu.)
Goupiner les poivriers, voler les ivrognes.
Goupiner
Voler. Travailler.
Goupiner
Voler. On applique également ce mot à quelqu’un de mal habillé.
— Est-il goupiné ? (Argot des voleurs).
Goupiner
Travailler.
Goupiner
Arranger, apprêter un vol.
Goupineur
s. m. Voleur.
Goupineurs
Voleurs qui ont la spécialité de dévaliser les pochards qui s’endorment sur la voie publique. Ils goupinent les profondes (Argot des voleurs).
Goupline
Pinte.
Goupline
Pinte.
Goupline
Une pinte.
Goupline
s. f. Litre, — dans le même argot.
Goupline
Litre de vin, — dans le jargon des voleurs.
Goupline
Litre de vin.
Goupline
Litre de vin.
— C’est pas malin que nous étions chlasse ; à quatre, nous avons étranglé douze gouplines de ginglard à Charonne, au Petit Bonhomme qui chie (Argot du peuple). N.
Gour
s. m. Pot à eau ou à vin, — dans le même argot. Dans la langue des honnêtes gens, le gour est un creux plein d’eau dans un rocher, au pied d’un arbre, etc.
Gour plein de pivois
Un pot de vin.
Gourd
Tromperie, mensonge, filouterie. D’où l’ancien verbe gourrer.
Pour gourrer les pauvres gens
Qui leur babil veulent croira.
(Parnasse des Muses.)
Gourd
Pot.
Gourd, de
adj. Engourdi par le froid, — dans l’argot du peuple.
Gourde
Niais, imbécile.
Gourde
Boucle d’oreille. Benêt.
Gourde
Homme pâteux, paysan mal dégrossi. Au superlatif : crème de gourde (Argot du peuple). N.
Gourde ou Gourdée
Bête, imbécile.
Gourde, goudiflot
Simple, naïf.
Gourdement
Beaucoup, bien.
Gourdement
Beaucoup.
Gourdement
Beaucoup, bien.
Gourdement
Beaucoup.
Gourdement
Bien, beaucoup. V. Pavillonner, Artie.
Gourdement
adv. Beaucoup, — dans l’argot des voyous.
Gourdement
Beaucoup, très bien, — dans l’ancien argot.
Gourdement
Beaucoup.
Gourdes (les)
Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur.
Le troupier : mes roustons, le cocher : mes roupettes ;
Le marchand de coco : des gourdes ; les grisettes :
Des machines…
Louis Protat.
Gourdifflot
Petite gourde (Argot du peuple).
Gourdin
s. m. Gros bâton, — dans l’argot du peuple, qui pour le manœuvrer ne doit pas avoir les mains gourdes.
Gourdiner
v. a. Bâtonner quelqu’un.
Gouré, ée
Trompé, trompée.
Gourer
Tromper.
Gourer
Duper, filouter.
Gourer
Tromper. Goure, friponnerie.
Gourer
Tromper, se gourer — douter.
Gourer (se)
Ne pas observer la couleur locale, commettre un anachronisme, — dans le jargon des comédiens.
Les actrices de mélodrame se gourent quand elles courent à travers la montagne avec de petits souliers de satin blanc. À Chartres, j’ai vu Abraham mettre le feu au bûcher avec un briquet de M. Fumade.
(Petit Dict. des coulisses.)
Gourer (se)
Se méfier, se tromper. Celui qui craint d’être suivi par un agent pour le surveiller, se goure.
Tu te goures, si tu crois que c’est Jules qui m’a dit cela.
Goureur
« Les goureurs sont de faux marchands qui vendent de mauvaises marchandises sous prétexte de bon marché. — Le faux marin qui vend dix francs des rasoirs anglais de quinze sous… goureur. — Le chasseur d’Afrique qui rapporte d’Alger des cachemires… goureur. — L’ouvrier qui a trouvé une montre d’or et qui veut la vendre aux passants… goureur. »
H. Monnier.
Goureur
Escroc qui exploite la crédulité ou la bêtise de quelqu’un pour lui vendre fort cher un objet de peu de valeur. — Goureur de la haute, celui qui fait des dupes en émettant des actions d’une entreprise imaginaire, comme, par exemple, les actions de mines de pains à cacheter.
Goureur, euse
Trompeur, trompeuse.
Goureurs
Les goureurs sont des individus qui se déguisent en marins étrangers venant des pays lointains. Ils offrent au public des marchandises qu’ils ont soi-disant rapportées de l’Inde ou de la Perse, et qui proviennent tout bonnement d’un bazar quelconque (Argot des voleurs).
Gourgande
s. f. Apocope de Gourgandine, — dans l’argot des faubouriens.
Gourgandinage
Débauche, plaisirs crapuleux.
Gourgandine
Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou pékin, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de jaune.
Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines.
A. Delvau.
Gourgandine
s. f. Fille ou femme qui court plus que ses jambes et la morale le lui permettent, et qui, en courant ainsi, s’expose à faire une infinité de glissades. Argot du peuple.
Gourgandine
Femme de mauvaise vie ; coureuse. Au XVe siècle le mot avait le sens qu’il a aujourd’hui. On disait encore gourdine et gourdane. Les gourgandines habitaient l’île de la Gourdaine dans la Cité, anciennement (au XIIIe siècle) l’île aux Vaches. C’est dans l’île aux Vaches que furent brûlés les Templiers. (P. Dufour, Hist. de la prostitution, 1852.)
S’il pouvait devenir cocu
Épousant une gourgandine.
(Scarron, Poésies.)
Et sans sourdines,
Mener joyeuse vie avec des gourgandines.
(V. Hugo, Châtiments.)
Gourgandine
Coureuse. Fille de mauvaise vie.
Gourgandiner
Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent.
Gourgandiner
v. n. Mener une vie libertine.
Gourgandiner
Courir les bals, les soupers et les hommes. — Des drôlesses qui ne font que gourgandiner.
Gourganer
v. n. Manger de la prison, — dans l’argot des faubouriens.
Gourganes
s. f. pl. Lentilles ou haricots, — dans l’argot des prisons et des ateliers, où les nommes sont nourris comme des bestiaux. Gourganes des prés. Celles qui constituent la nourriture des forçats. Proprement, la gourgane est une petite fève de marais fort douce.
Gourgoussage
s. m. Murmure de mécontentement ou de colère, — dans l’argot des typographes.
Gourgousser
v. n. Murmurer.
Gourgousser
v. intr. Se répandre en jérémiades, en récriminations de toute sorte et à propos de tout.
Gourgousser
Se plaindre sans cesse, se répandre en jérémiades, — dans le jargon des typographes.
Gourgousseur
s. m. Celui qui gourgousse. Nous avons défini ce type dans la première partie de cette Étude.
Gourgousseur
Celui qui se plaint sans cesse et à propos de rien. C’est une allusion au bruit produit par les borborygmes, ces plaintes que font entendre les boyaux incommodés ou en détresse.
Gourmande
Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela.
Gourmande
Bouche.
Gourme
s. f. La fougue de la jeunesse, — dans l’argot du peuple, qui sait que cet impetigo finit toujours par disparaître avec les années, — malheureusement ! Jeter sa gourme. Vivre follement, en casse-cou, sans souci des périls, des maladies et de la mort.
Gourpline
Plainte.
Gourrer
v. a. Tromper, duper, — dans l’argot des voleurs, qui se sont approprié là un verbe du langage des honnêtes gens. (Goure, drogue falsifiée ; goureur, qui falsifie les drogues.)
Gourreur
s. m. Trompeur.
Gouspin
Mauvais gamin. — Diminutif du vieux mot gous : chien.
Quarante ou cinquante jeunes gouspins bruyants et rageurs.
Commerson.
Gouspin
s. m. Voyou, jeune apprenti voleur, — dans l’argot des faubouriens, qui se servent de cette expression depuis longtemps.
Gouspin
Petit polisson ; pauvre diable.
Gouspin
Voyou. Apprenti voleur.
Gouspiner
v. n. Vagabonder au lieu de travailler.
Gouspiner
Vagabonder.
Gousse (la)
Nom donné au banquet mensuel des artistes du Vaudeville. Il a lieu, le premier jeudi de chaque mois, chez Laumonier-Brébant.
Gousse, Gaupe
Fille publique, — dans le jargon des voyous.
Goussepin
Enfant.
Gousset
s. m. Aisselle, — dans l’argot du peuple. Sentir du gousset. Puer.
Μασχάλη, axila, aisselle, sale odeur,
dit M. Romain Cornut, expurgateur de Lancelot et continuateur de Port-Royal.
Gousset
Aisselle. — Rifler du gousset, transpirer de dessous les bras.
Gousset
Aisselle.
Gousset percé (avoir le)
N’avoir pas un sou en poche.
Comment faire quand on a le gousset percé
Letellier, Chanson, 1839.
Gousset percé (avoir le)
Être prodigue, ne pas savoir garder un sou en poche. — Ne pas avoir d’argent dans sa poche.
Gousset, Gouffier
Manger, — dans le jargon des voleurs.
Goût du pain (faire passer le)
Tuer.
Goût du pain (paire passer le)
Tuer.
Gout particulier
La pédérastie ou le gougnottisme, selon le sexe ; ainsi nommé parce que c’est un goût presque général chez les filles galantes de Paris.
Ne croyez pas que je contracte
Ce goût, déjà trop répandu ;
C’est bon pour amuser l’entr’acte
Quand le grand acteur est rendu.
Béranger.
Gout pour quelqu’un (avoir du)
Avoir envie de coucher avec telle femme plutôt qu’avec telle autre lorsqu’on est homme, ou avec tel homme plutôt qu’avec tel autre lorsqu’on est femme.
Elle en tombera à la renverse si elle a autant de goût pour moi que vous le dites.
La Popelinière.
Dit-on à présent : Je vous aime ?
Non, l’on dit : j’ai du goût pour vous.
Collé.
Goûter
v. n. Plaire, faire plaisir.
Gouter les plaisirs, les ébats, les joies, etc.
Baiser, ce qui est la félicité suprême.
Mais qu’importe, si l’on goûte
Le doux plaisir de la chair ?
Qu’importe, pourvu qu’on foute ?
Cela vous paraît-il clair ?
Collé.
Eh bien ! mon petit cœur, eh bien ! ma mignonnette,
Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour
Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour.
Trotterel
Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit.
Bonaventure Desperriers.
Gouts contre nature (avoir des)
Être pédéraste, si l’on est homme, — ou gougnotte, si l’on est femme.
On ne le lui met plus !… On le lui a donc déjà mis ? L’homme que j’ai honoré de mes faveurs aurait donc des goûts contre nature ?
Jean Du Boys.
Gouts lubriques (avoir des)
Être très corrompu en amour.
On l’accusa d’avoir des goûts lubriques,
Dont le récit fait dresser les cheveux ;
De dédaîgner Les amours platoniques
Et de boucher des trous incestueux.
Ch. Boyle.
Goutte
Employé dans un sens obscène pour désigner le sperme.
Elle sucerait bien la goutte
De quelque gros vit raboulé,
Mais je veux qu’un goujat la foute
Avecun concombre pelé.
Théophile.
Goutte
Ration d’eau-de-vie que les soldats boivent habituellement le matin avant l’appel, et les ouvriers avant l’heure du travail. — Allusion à la petite dose (goutte) d’alcool qu’on prend ou qu’on est censé prendre.
J’appelis ma mère qui buvait sa goutte au P’tit trou.
Rétif, 1783.
Mais pourvu qu’on paie la goutte aux anciens, N’est-ce pas, colonel ?
Gavarni.
Goutte
adv. Peu ou point. N’y voir goutte. N’y pas voir du tout. On dit aussi N’y entendre goutte.
Goutte
s. f. Petit verre d’eau-de-vie, — dans l’argot des ouvriers et des soldats. Marchand de goutte. Liquoriste.
Goutte
Mesure d’eau-de-vie de la capacité d’un décilitre. Prendre la goutte, boire un verre d’eau-de-vie. — Bonne goutte, bonne eau-de-vie. — Pour le peuple tout bon cognac, fût-il à vingt francs la bouteille, est de la bonne goutte.
Goutte (donner la)
Donner à téter. — Demander la goutte, demander à téter en piaillant ou à haute et intelligible voix, comme font les enfants qui ne sont pas encore sevrés à deux ans. La mère dont les mamelles sont presque taries, ne peut plus donner qu’une pauvre goutte à son nourrisson.
Goutte militaire
Sécrétion gonorrhéique qui vient chaque matin au bout du membre viril qui a été à la guerre amoureuse et qui y a été blessé — sans daigner se guérir.
Goutte militaire
Souvenir persistant d’un coup de pied de Vénus.
Gouttière (lapin de)
Chat, — dans le jargon du peuple qui, chaque fois qu’on lui sert du lapin à la gargote, renouvelle la plaisanterie, parce qu’il faut bien rire un peu.
Gouttière à merde
Derrière, — dans le jargon des voyous. Va donc te laver ta gouttière à merde aura crevé, tu foisonnes trop. — Faudra faire mettre un bèquet à ta gouttière à merde.
Gouverne
s. f. Règle de conduite ; façon d’agir.
Gouvernement
s. m. Épée d’ordonnance, — dans l’argot des Polytechniciens, qui distinguent entre les armes que leur fournit le gouvernement et celles qu’ils se choisissent eux-mêmes. (V. Spickel.)
Gouvernement
Dans la bouche de l’ouvrier, ce mot est synonyme de « ma bourgeoise, mon gendarme. » Quand un ouvrier parle de sa femme, il dit volontiers « mon gouvernement ». — Hier, j’ai pris un fameux bain avec des camaros, je me suis cuité dans le gîte, reuse-ment que mon gouvernement m’a pas entendu rentrer.
Gouvernement
Épée d’ordonnance des polytechniciens. Mot à mot : épée fournie par le gouvernement.
Gouvernement
Épée à l’École Polytechnique. A. D. Gouvernement : La femme dans les ménages d’ouvriers.
— Mon vieux, pas mèche d’aller gouaper avec toi, mon gouvernement est tellement rosse que je serais engueulé toute la semaine (Argot du peuple). N.
Goy, Goym
Chrétien, — dans le patois des marchands juifs. Râler le goye, tromper le chrétien. — Les marchands forains, mais principalement ceux du Midi, ont donné le nom de goye à l’acheteur doté d’une bonne tête d’imbécile.
Goy, goym
Chrétien, dans l’argot des juifs. Râler le goye, tromper le chrétien.
Goye
Dupe, niais. — Signifie depuis longtemps Chrétien chez les juifs.
Le goye te mire, le pante te regarde.
Monselet.
Goye
Boiteux, — dans le jargon des méridionaux de Paris.
Grabuge
s. m. Trouble, vacarme, — dans l’argot du peuple.
Gradouble
Plomb. Attrimer du gradouble, voler le plomb des gouttières.
Graffagnade
Commerce de mauvais tableaux. — Tableau de commerce, — dans le jargon des marchands de bric-à-brac.
Graffigner
v. a. et n. Saisir, prendre, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi Égratigner.
Graffin
s. m. Chiffonnier.
Grafin
Chiffonnier ; par allusion au crochet qui agrafe les épaves échouées le long des trottoirs.
Graillon
s. f. Servante malpropre, cuisinière peu appétissante. Argot du peuple. On dit aussi Marie-Graillon.
Graillon
Cuisinière, laveuse de vaisselle. Fille sale qui pue la mauvaise graisse (Argot du peuple).
Graillon
Mauvais cuisinier. La ménagère qui lave son linge est aussi un graillon.
Graillonner
Parler (Vidocq). — Diminutif du vieux mot grailler : croasser. V. Roquefort.
Graillonner
v. n. Cracher fréquemment.
Graillonner
v. n. S’entretenir à haute voix, d’une fenêtre ou d’une cour à l’autre, — dans l’argot des prisons.
Graillonner
Converser à haute voix, d’une cour de prison à l’autre, du dortoir à la cour.
Graillonner
Cracher avec effort, tousser gras.
Graillonner
Écrire. Cracher. Parler d’une fenêtre à l’autre, dans une prison.
Graillonner
Mal laver une chose ou un objet, c’est le graillonner.
Graillonneur
Homme qui expectore souvent.
Comme c’est ragoûtant d’avoir affaire avant son déjeuner à un graillonneur pareil !
H. Monnier.
Graillonneur
s. m. Homme qui crache à chaque instant.
Graillonneur, Graillonneuse
Celui, celle qui graillonne.
Comme c’est ragoûtant d’avoir affaire avant son déjeuner à un graillonneur pareil !
(H. Monnier, Scènes populaires.)
Graillonneuse
s. f. Femme qui vient laver son linge au bateau sans être du métier, — dans l’argot des blanchisseuses.
Graillonneuse
Blanchisseuse par occasion. C’est le nom que donnent les blanchisseuses de profession aux ménagères qui vont au lavoir laver le linge de leur famille, parce que, ne possédant pas très bien le maniement du battoir, elles éclaboussent tout le monde autour d’elles.
Graillonneuse
Ménagère qui va laver accidentellement son linge au lavoir (Argot des blanchisseuses). V. Baquet.
Grain
Écu.
Grain
Écu.
Grain
Écu.
Grain
s. m. Pièce de cinquante centimes, — dans l’argot des voleurs.
Grain
Pièce de dix sous, — dans l’argot du Temple.
Grain (avoir un)
v. a. Être un peu fou, ou seulement maniaque, — dans l’argot du peuple.
Grain (avoir un)
Avoir l’esprit un peu dérangé. Mot à mot : un grain de folie.
Grain (écraser un)
Boire la goutte. Plus applicable à l’alcool dans lequel on conserve quelques grains de verjus.
Est-ce que nous n’écrasons pas un grain ?
La Bédollière.
Grain (écraser un)
v. Boire, s’enivrer.
Grain de brune, saute-cou, terre-à-terre
Foulard. Il sert au voleur, le soir, pour étrangler et terrasser sa victime.
Grain, petit grain
Animation causée par un commencement d’ivresse.
Graine d’attrape
s. f. Mensonge, moquerie, tromperie.
Graine d’épinards
Épaulette d’officier supérieur. — Avant d’avoir quitté la branche, ces graines ressemblent en effet assez aux grosses torsades d’épaulettes.
Les grands qui viennent au monde avec des épinards d’amiral sur l’épaule.
L. Desnoyer.
Graine d’épinards à part, les officiers du 101e sont tous supérieurs.
Noriac.
Graine d’épinards
s. f. Épaulettes des officiers supérieurs, — dans l’argot des troupiers, dont ce légume est le desideratum permanent. Porter la graine d’épinards. Avoir des épaulettes d’officier supérieur.
Graine de chou colossal
s. f. Amorce pour duper les simples. C’est un souvenir des réclames faites il y a vingt ans par un industriel possesseur d’une variété de brassica oleracea fantastique, « servant à la fois à la nourriture des hommes et des bestiaux, et donnant un ombrage agréable pendant l’été ».
Graisse
Argent. — Il y a gras, il y a de la graisse : Il y a un bon butin à faire.
Il n’y a pas gras !
Gavarni.
Graisse
s. m. Variété de voleur dont Vidocq donne le signalement et l’industrie (p. 193).
Graisse
s. f. Argent, — dans l’argot du peuple, qui sait que c’est avec cela qu’on enduit les consciences pour les empêcher de crier lorsqu’elles tournent sur leurs gonds.
Graisse
Argent. L’huile et le beurre ont également eu la même signification ; aujourd’hui ces mots ne sont plus employés que par quelques vieux débris des anciens bagnes.
Graisse (se plaindre de trop de)
Se plaindre mal à propos, se plaindre quand on ne manque de rien. Encore un qui se plaint de trop de graisse.
Graisser
Donner, contribuer, fournir, gratifier.
Graisser
Gratter.
Graisser
v. a. Gratter, — dans l’argot des voleurs.
Graisser
Je vais te graisser, te battre. Graisser les poches de quelqu’un : y mettre de l’argent. Graisser sa femme : allusion au graissage de l’essieu pour que la voiture roule mieux (Argot des souteneurs).
Graisser
Celui qui, enjouant, arrange les cartes de façon à avoir tout le jeu pour lui, fait de la graisse ; c’est un graisseur. On dit aussi faire du suif. Quand on dit à quelqu’un : J’te vas graisser, c’est lui dire : Je vais te flanquer des coups.
Graisser la marmite
Payer sa bienvenue.
À mon régiment, M’fallut graisser la marmite, Et j’n’ai plus d’argent.
Vachelot, Chansons, 1855.
Graisser la marmite
Payer sa bienvenue, — dans le jargon des troupiers. — Battre sa maîtresse, — dans le jargon des souteneurs.
Graisser la patte
Remettre une somme de la main à la main, corrompre.
Graisser la patte
v. a. Acheter la discrétion de quelqu’un, principalement des inférieurs, employés, concierges ou valets. On dit aussi graisser le marteau, — mais plus spécialement en parlant des concierges.
Graisser le train
Battre, donner des coups de pied au derrière. Mot à mot : graisser le train de derrière, — dans le jargon des voyous.
Graisser le vagin (se)
Se faire baiser, s’oindre le con de sperme.
C’était ma femme au retour d’un voyage,
Et qui devait n’arriver que demain ;
Elle venait consoler mon veuvage,
Et pour cela se graissait le vagin.
Anonyme.
Graisser les bottes
v. a. Donner des coups à quelqu’un, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi : Faire des compliments à quelqu’un, le combler d’aise en nattant sa vanité.
Graisser les bottes
Mourir. L. L. Graisser les bottes : l’extrême-onction. Mot à mot : graisser les bottes pour le voyage lointain (Argot du peuple). N.
Graisser les roues
Boire, — dans le jargon du peuple. Quand on graisse les roues, ça accélère le mouvement… des ivrognes.
Graisser sa punaise
Baiser sa maîtresse.
Je lui en veux : il a graissé ma punaise.
A. Pothey.
Graisser ses bottes
Se préparer au départ, et au figuré : Être près de mourir.
Graisser ses bottes
v. a. Recevoir l’Extrême-Onction, être en état de faire le grand voyage d’où l’on ne revient jamais.
Graisser ses bottes
Être à l’article de la mort. Mot à mot : graisser ses bottes pour accomplir le grand voyage.
Graisser ses bottes
Mourir.
Grammaire Benoiton
s. f. La grammaire de la langue verte, — dans l’argot des journalistes, qui ont voulu ainsi fixer le passage, dans la littérature française, de la pièce de M. Victorien Sardou, la Famille Benoiton (1865-66). On dit aussi le Dictionnaire Benoiton.
Grand
Roi.
Grand arroseur
s. m. Dieu, — dans l’argot du peuple, qui devrait pourtant savoir (depuis le temps !) comment se forment les nuages et la pluie.
Grand chef
Préfet de police, — dans le jargon des agents de police.
Allons ! allons ! le grand chef a parlé ; filez et plus vite que ça !
(L’Univers du 1er juillet 1880.)
Grand coësre
Chef de bande.
Grand court-bouillon
s. m. La mer. On dit aussi la Grande tasse, — où tant de gens qui n’avaient pas soif ont bu leur dernier coup.
Grand dabe
Roi.
Mais grand dabe qui se fâche dit : Par mon caloquet.
Vidocq.
Grand flanc (du)
Parole d’honneur.
Grand jeu (le)
Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés.
J’veux que mes cinq sens soient satisfaits : c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi ! Le toucher ? tu m’as branlé. L’odorat ? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue ? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne ne manqué plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût.
Lemercier de Neuville.
Grand lumignon
s. m. Le soleil, — dans l’argot des voyous.
Grand meg (le)
Un président.
Grand meg des meg (le)
Dieu.
Grand pré
Le bagne.
Grand pré (le)
Bagne. Les voleurs, autrefois, appelaient ainsi Toulon et Brest ; depuis ils disent la Nouvelle (Argot des voleurs).
Grand ressort
s. m. La volonté, le cœur, — dans l’argot du peuple, qui sait quels rouages font mouvoir la machine-homme. Casser le grand ressort. Perdre l’énergie, le courage nécessaires pour se tirer des périls d’une situation, des ennuis d’une affaire, pour rompre une liaison mauvaise, etc., etc.
Grand ressort
Le cœur. C’est en effet le grand ressort de la vie. Quand un individu meurt on dit : le grand ressort est cassé (Argot du peuple).
Grand singe
Président de la République.
Grand soulasse
Assassinat.
Grand tour
s. m. Résultat de la digestion, — dans l’argot des enfants et des grandes personnes timides.
Grand trimar
Grand’ route.
Grand trottoir (le)
Le répertoire classique, — dans l’argot des coulisses.
Grand turc
Le Grand Turc et Le roi de Prusse jouissent d’un égal degré de la faveur d’être employés lorsqu’il s’agit d’une fin de non-recevoir.
Ma chère, il pense à toi comme au Grand Turc.
Balzac.
A qui voulez vous que je le dise donc ? au Grand Turc ?
Murger.
Grand Turc
s. m. Personnage imaginaire qui intervient fréquemment dans l’argot des bourgeois. S’en soucier comme du Grand Turc. Ne pas s’en soucier du tout. Travailler pour le Grand Turc. Travailler sans profit. Ce Grand Turc est un peu parent du roi de Prusse, auquel il est fait allusion si souvent.
Grand-bonnet
Évêque.
Grand-mecque
Président.
Grand-papa
Surnom donné par les élèves de l’École Polytechnique au général commandant l’École.
Grande (la)
La prison de la Roquette.
Grande (la)
La grande Roquette.
Grande boutique
s. f. La préfecture de police, — dans l’argot des voleurs, qui voudraient bien dévaliser celle-là de ses sommiers judiciaires.
Grande boutique (la)
La préfecture.
Grande confrérie
Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse.
Quand Joseph épousa Marie,
Le grand-prêtre lui dit : Mon vieux,
Te voilà de la confrérie
Des époux et des… bienheureux !
Que près du lit de ta poulette
Vienne un ange avec un moineau…
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.
Béranger.
Grande fille
s. f. Bouteille,. — dans l’argot des ouvriers. Petite fille. Demi-bouteille.
Grande-sorgue
La mort.
Grandes capotes
Soldats de la ligne, ainsi nommés par les Arabes.
Grandes lèvres
Orifice du vagin de la femme ; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle.
Grâne
Fameux.
Grange (la)
Le con.
Un jour ma Jeannette
Me dit : Robinet
Ma grange est bien nette,
Mets-y ton boquet.
(Chansons folastres.)
Granp dicime condé
Le maire ou le préfet.
Graoudjem
Charcutier, — dans le jargon des voleurs. — C’est gras-double estropié et doté de la terminaison jem. — Faire un graoudjem à la dure, voler un charcutier, voler du saucisson.
Grappin
s. m. Main, — dans l’argot du peuple. Poser le grappin sur quelqu’un. L’arrêter. Poser le grappin sur quelque chose. Le prendre.
Grappiner
v. a. et n. Arrêter, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi Cueillir.
Gras
adj. Gaillard, grivois, et même obscène, — dans l’argot des bourgeois. Parler gras. Dire des choses destinées à effaroucher les oreilles.
Gras
s. m. Profit, — dans l’argot des faubouriens. Il y a gras. Il y a de l’argent à gagner. Il n’y a pas gras. Il n’y a rien à faire là-dedans.
Gras
s. m. Réprimande, correction, — dans l’argot des voyous. C’est le suif des faubouriens.
Gras
s. m. Réprimande. Recevoir un gras. Recevoir des reproches de la part du patron, du prote ou du metteur en pages, pour un manquement quelconque. On dit encore dans le même sens savon et suif. L’analogie est visible entre cette dernière expression et gras. Les Allemands emploient un autre terme : Recevoir son hareng hæhring.
Gras
Semonce, réprimande, — dans le jargon des ouvriers. C’est un frère qu’on a donné au suif et au savon pris dans le même sens. Attraper un gras du contre-coup en aboulant à la boite, recevoir des réprimandes du contre-maître en arrivant à l’atelier.
Gras
Latrines. (Richepin.)
Gras
Argent. Latrines. Avoir son gras, être tué.
Gras
Beaucoup. Voilà tout ce qui me revient sur mon mois d’appointements, il n’y a pas gras.
J’ai trouve un porte-monnaie où il y avait gras.
Gras (avoir son)
Être tué. (L. Larchey)
Gras (il y a)
Gras (il y a)
Il y a de l’argent.
M. Vervelle présentait un diamant de mille écus à sa chemise. Fougères regarda Magus et dit : — Il y a gras !
(Balzac.)
Gras (il y a)
Il y a beaucoup d’argent.
— Nous pouvons nettoyer le gonce, il y a gras dans sa cambrousse.
C’est de cette expression, gras, qu’est née celle de dégraisseur (le garçon de banque), pour exprimer qu’il enlève le gras (Argot des voleurs). N.
Gras (parler)
Tenir des propos grivois (1808, d’Hautel).
Gras (recevoir un)
Recevoir des reproches, des réprimandes.
Gras à lard
s. et adj. Homme chargé d’embonpoint, — dans l’argot du peuple.
Gras double
Plomb.
Gras double
Plomb.
Gras-bœuf
La soupe et le bœuf, l’ordinaire de l’École Polytechnique, — dans le jargon des élèves de cette école.
Gras-double
Feuille de plomb (Vidocq). — Allusion à la facilité avec laquelle on la roule. — Gras-doublier : Voleur de plomb. C’est sur les toits qu’il exerce ordinairement. V. Limousineur.
Gras-double
s. m. Plomb volé et roulé, — par allusion à la ressemblance qu’il offre ainsi avec les tripes qu’on voit à la devanture des marchands d’abats. Les voleurs anglais, eux, disent moos, trouvant sans doute au plomb une ressemblance avec la mousse.
Gras-double
s. m. Gorge trop plantureuse, — dans l’argot des faubouriens. L’analogie, pour être assez exacte, n’est pas trop révérencieuse ; en tout cas elle est consacrée par une comédie de Desforges, connue de tout le monde, le Sourd ou l’Auberge pleine : « Je ne voudrais pas payer madame Legras — double ! » dit Dasnières en parlant de l’aubergiste, femme aux robustes appas. Castigat ridendo mores, le théâtre ! C’est pour cela que les plaisanteries obscènes nous viennent de lui.
Gras-double
Feuille de plomb, — dans le jargon des voleurs.
Gras-double
Seins aussi vastes que fugitifs, — dans le jargon des voyous.
Gras-double
Plomb en feuille volé sur les toits. Le voleur l’enroule autour de lui.
Gras-double
Plomb.
Gras-double (déjeuner du)
Déjeuner de charcuterie institué le vendredi-saint par les libres-penseurs, ou mieux panseurs, qui regrettent qu’il n’y ait pas de gras-triple, pour mieux protester.
Gras-doublier
s. m. Plombier, — dans l’argot des voleurs.
Gras-doublier
Voleur de plomb.
Grashou
Charcutier.
Grasse
Coffre-fort, — dans le jargon des voleurs. Esquinter, estourbir la grasse, forcer un coffre-fort.
Grasse
Coffre-fort.
Grate
s. f. Abréviation de gratification. La journée des typographes, dans les ateliers de Paris, est de dix heures. Quand un ouvrage est pressé, le prote fait quelquefois travailler un ou plusieurs ouvriers en dehors des heures réglementaires ou les jours fériés. Ces heures supplémentaires donnent droit à une gratification que le Tarif fixe à 25 centimes par heure. C’est ce qu’on appelle la grate. Elle a été établie surtout en vue de provoquer le maître imprimeur à occuper le plus possible d’ouvriers. Il a, on le comprend, un moyen facile d’échapper à la gratification : c’est de mettre sur le même ouvrage un nombre d’hommes suffisant pour qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir recours aux heures supplémentaires. Tous le feraient assurément, si trop souvent l’espace ne leur manquait.
Grate
Gratification obtenue pour travail supplémentaire, — dans le jargon des typographes.
Grate
Le bénéfice accordé aux commis de nouveautés sur la vente de certains articles.
Grate, gratouille
Gale.
Grater les pavés
Vivre dans la misère.
Gratin
Le gratin, c’est dans l’argot boulevardier l’ensemble du monde élégant ou soi-disant tel.
Les échotiers mondains ont trouvé un mot assez pittoresque, mais par trop irrespectueusement culinaire, pour désigner ce que nos pères — non moins pittoresques, mais plus fleuris dans leur langage — appelaient le dessus du panier. Le mot des échotiers sus-mentionnés, c’est le gratin du gratin. Elles (les jolies femmes) essaiment comme des papillons. Plus de thés au coin du feu, plus de raoûts intimes où elles ne reçoivent que le gratin.
(Du Boisgobey : Le Billet rouge.)
De gratin, on a forgé le verbe gratiner, suivre la mode, être à la mode et l’adjectif gratinant, signifiant beau, joli, distingué.
La toquade pour l’instant, c’est la fête de Neuilly, c’est là qu’on gratine. Ce qui veut dire en français moins gommeux : c’est là que le caprice du chic amène tous les soirs hommes et femmes à la mode.
(Monde illustré, juillet 1882.)
Grand raoût chez la comtesse S…, un des plus gatinants de la saison. Tout le faubourg y est convié.
(Figaro, mars 1884.)
Gratin
L’ensemble du monde à la mode.
Gratin
Il y a du gratin, il y a de quoi. Il est gratin : il est à la mode. Pour un homme du monde, on dit : C’est un homme du gratin. On traduit dans le peuple : personna grata par personne gratinée, du gratin. Les moutards préfèrent manger le gratin qui s’attache à la casserole, quand la mère prépare la bouillie du petit frère (Argot du peuple). N.
Gratin (du)
Des coups, — dans le jargon du peuple.
Un grand sec, en bras de chemise, ouvre la porte, saute sur l’homme et lui fout un gratin à le tuer.
(La petite Lune, 1879.)
Refiler un gratin, donner une gifle formidable.
Gratis
s. m. Crédit, — dans l’argot des marchands de vin.
Gratis
Crédit, — dans l’argot des marchands de vin. Pour eux, faire crédit, c’est, souvent, donner la marchandise gratis.
Gratou
Rasoir.
Gratou
s. m. Rasoir, — dans l’argot des voleurs.
Gratouille
s. f. Gale, — dans le même argot [des voleurs].
Gratouille
La gale.
Gratouse
Dentelle.
Gratouse
Dentelle.
Gratouse
Gale.
Gratouse
Dentelle.
Gratouse
s. f. Dentelle, — dans le même argot [des voleurs].
Gratouse
Dentelle, — dans l’ancien argot.
Gratouse
Dentelle.
Gratouze
Dentelle.
Gratte
Abus de confiance.
Il y a de la gratte là-dessous.
la Correctionnelle.
Gratte
s. f. Dîme illicite prélevée sur une étoffe, — dans l’argot des couturières, qui en prélèvent tant et si fréquemment qu’elles arrivent à s’habiller de soie toute l’année sans dépenser un sou pour cela. C’est un vol non puni, mais très punissable. Les tailleurs ont le même mot pour désigner la même chose, — car eux aussi ont la conscience large.
Gratte
Gale. — Avoir pincé la gratte, avoir attrapé la gale.
Gratte
Excédant d’une marchandise confiée à un ouvrier à façon, et qu’il croit devoir s’approprier.
Gratte
Bénéfice. Faire danser l’anse du panier, c’est faire de la gratte. Lorsqu’un patron donne à un ouvrier la matière première pour confectionner douze objets, et que l’ouvrier en tire quatorze, s’il garde le surplus, il fait de la gratte. Aucun ne se doute que cela constitue un vol.
Gratte (en faire)
Chiper sa patronne en majorant les achats (Argot du peuple). V. Gratter.
Gratte (faire de la)
Bénéfice malhonnête.
Gratte (la)
La gale, — dans l’argot des faubouriens.
Gratte (la)
La gale.
Gratte-couenne
Perruquier.
Gratte-couenne
Barbier. — Mot à mot : gratte-peau.
Gratte-couenne
Barbier.
Gratte-cul
Femme qui n’est plus bonne au service amoureux.
Dans c’ siècle-ci, plus d’un mauvais sujet
Change en gratte-cul la rose la plus belle.
E. Debraux.
Gratte-cul
s. m. Femme qui a été jolie comme une rose et n’a rien conservé de sa fraîcheur et de son parfum, — dans l’argot du peuple, qui ne sait pas que.
Si la jeunesse est une fleur,
le souvenir en est l’odeur.
Gratte-cul
Vieille femme repoussante, laide à faire peur.
— Elle est laide comme un cul gratté à deux mains (Argot du peuple).
Gratte-papier
s. m. Employé, clerc d’huissier, expéditionnaire etc., — tous les scribes enfin.
Gratte-papier
Fourrier.
Gratte-poux
Coiffeur.
Grattée
s. f. Coups donnés ou reçus. Se donner une grattée. Se battre à coups de poing.
Gratter
Raser.
Gratter
Voler.
Au diable la gloire ! il n’y a plus rien à gratter.
M. Saint-Hilaire.
Gratter
v. n. et a. Prélever un morceau plus ou moins considérable sur une pièce d’étoffe, — de façon à pouvoir trouver un gilet dans une redingote et un tablier dans une robe.
Gratter
Arrêter, — dans l’ancien argot. — Garder l’excédant d’une marchandise confiée pour un travail à façon. — Chiper, retirer un profit illicite. — Il n’y a rien a gratter dans cette baraque, il n’y a pas de bénéfices à faire dans cette maison.
Gratter
Rouer de coups. Gratter le pavé, vivre misérablement.
Gratter
Battre quelqu’un.
— Je vais te gratter.
Gratter : prendre, grapiller sur tout pour grossir son lopin (Argot du peuple).
Gratter
Raser.
J’ai la barbe longue, je vais me faire gratter.
Gratter
Donner des coups à quelqu’un, c’est le gratter.
Gratter
Prendre.
Je lui ai gratté son tabac.
Gratter (se faire)
Se faire raser, se faire battre ; travailler.
Gratter (se)
Ne rien recevoir est se gratter. — « Tu as pris tout le fricot, moi, je me gratte. » On dit aussi : je me tape.
Gratter à la corbeille
Dans le jargon de la Bourse, c’est ne plus pouvoir jouer sur les fonds publics, parce qu’on est dans l’impossibilité de fournir une couverture (provisions) à l’agent de change.
Gratter au foyer
En terme de théâtre, c’est, pour un auteur, attendre le tour de sa pièce ; pour un acteur, c’est attendre un rôle.
Gratter dans la main
Déclaration muette. Sorte de pantomime, qui se joue discrètement dans le monde des filles. — Qu’un homme désire une femme ou… vice-versa, il lui suffit, profitant de la poignée de main d’adieu, de gratter légèrement du médium la paume de la main qu’il presse. Si la réponse a lieu de la même manière, l’affaire est dans le sac, — demande et réponse affranchie.
Gratter la couenne (se faire)
Se faire raser (Argot du peuple).
Gratter les pavés
Vivre dans une grande misère.
Gratter son devant
Se masturber.
Si j’eusse pensé que ma fille eût été si vite en besogne, je lui eusse laissé gratter son devant jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans.
(Les Caquets de l’accouchée.)
Grattoir
Rasoir (Vidocq). — Il gratte l’épiderme. — Grattouse : Dentelle. — Elle gratte aussi légèrement la peau.
Grattoir
s. m. Rasoir, — dans l’argot du peuple. Se passer au grattoir. Se raser.
Grattoir
Rasoir, — Passer au grattoir, se faire raser.
Grattou (un)
Un rasoir.
Grattouse
La gale.
Gravelures
Obscénités dites ou chantées, comme il s’en dit et chante — principalement dans les réunions bourgeoises, chez les gens honnêtes, devant les grands parents et les petites filles.
Si j’ n’ons point d’gravelures,
C’n’est point, sur notre honneur,
Par pudeur.
Collé.
Graveur en cuir
Savetier.
Graveur sur cuir
s. m. Cordonnier, — dans l’argot des faubouriens, qui prennent le tranchet pour un burin.
Gravonner
Patiner les testicules de l’homme pendant qu’il baise.
Afin que la femme pût lui toucher, mettre la main dessus, gravonner pendant le temps de la conjonction.
Mililot.
Grebige ou Grebiche
s. f. Cette expression, usitée seulement dans quelques ateliers, au Moniteur universel, par exemple, désigne la ligne de pied qui contient le nom d’imprimerie suivi ou précédé d’un numéro d’ordre ; c’est sans doute le nom même de celui qui fit cette petite innovation. Ex. : PARIS, IMP. LAROUSSE. — 1872.
Grec
s. m. Filou, homme qui triche au jeu, — dans l’argot des ennemis des Hellènes. Le mot a une centaine d’années de bouteille.
Grec
Tricheur. — Dans le jargon des cochers de fiacre, un grec est un bourgeois, un voyageur qui manque de générosité ou qui ne donne pas de pourboire. Il floue le cocher.
Grec
Tricheur au jeu.
Grèce (la)
Classification des tricheurs, art de tricher. — Tomber dans la Grèce, devenir tricheur après avoir été dupe au jeu.
Grécer, Graisser
Tricher. Être grécé, être volé au jeu.
Grecque
La femelle du grec.
Il y a également à Paris beaucoup de grecques qui fréquentent certains tripots clandestins.
(L. Paillet.)
Grecque (vol à la)
Il consiste à offrir un gros bénéfice pour change de monnaie, de l’or contre de l’argent, par exemple. Au cours de l’opération, on substitue du plomb au rouleau d’or.
Grecquer
Tricher au jeu. Se faire grecquer, se faire voler au jeu.
J’ai rencontré mon vieux camarade Mavernot qui venait de se faire grecquer dans un tripot clandestin.
(Gil Blas, juillet 1884.)
Grecquerie
s. f. Tricherie, art ou science des grecs. Le mot a été créé par Robert Houdin.
Grecs
Individus qui ne vivent que d’escroqueries aux jeux de cartes, soit dans les cercles soit aux villes d’eaux.
Gréer (se)
v. réfl. S’habiller, — dans l’argot des ouvriers qui ont servi dans l’infanterie de marine.
Greffer
Manquer de nourriture.
Greffer
v. n. Mourir de faim, — dans l’argot des voyous.
Greffer
Souffrir de la faim.
Greffer
Souffrir de la faim.
Greffer
Attendre (Argot des voleurs).
Greffer
Jeûner faute d’argent.
Greffer
Ne pas manger.
Greffer un tendron
Prendre une jeune fille pour un arbre, la grimper et lui faire un enfant.
Lorsque la charmille pousse,
D’une main légère et douce
Je lui donne une façon
Souvent je plante et je sème,
Mais, mon plaisir est extrême,
Lorsque je greffe un tendron.
(Vieille chanson anonyme.)
Greffier
Chat.
Greffier
Chat.
Greffier
s. m. Chat, — dans l’argot des faubouriens, qui n’aiment pas les gens à robe noire, et emploient à dessein ce mot à double compartiment où l’on sent la griffe.
Greffier
Chat (Argot du peuple).
Greffier
Chat.
Greffier
Chat.
Greffier, Griffard
Chat, — dans le jargon des voleurs.
Greffier, griffard
Chat.
Greffier, griffon
Chat. — Mot à mot : qui griffe.
Greffiers (les)
Les fantassins, — par allusion à la cartouchière comparée à la sacoche en cuir que portaient autrefois tous les hommes de justice et de plume et qui renfermait ce qu’il faut pour écrire.
Greffir
Dérober finement.
Greffir
Voler adroitement, escamoter.
Greffir
Dérober finement.
Greffir
Dérober finement.
Greffir, Griffer
Dérober adroitement, comme fait le chat.
Grêle
Tapage (Bailly) — Allusion au bruit de la grêle.
Grêle
s. f. Petite vérole, — dans l’argot du peuple. On dit d’un homme dont le visage porte des traces de virus variolique : Il a grêlé sur lui.
Grêle
s. m. Patron, maître, — dans l’argot des tailleurs. Le grêle d’en haut. Dieu. Grélesse. Patronne.
Grêle
Marques de petite vérole. — Ne s’être pas fait assurer contre la grêle, être marqué de la petite vérole.
Grêle
Patron, dans l’argot des tailleurs.
Grêle
Patron. Il tombe souvent sur le dos des ouvriers comme la grêle sur les vignes.
— Attention, gare la grêle.
Signal pour prévenir les camarades (Argot du peuple). N.
Grêle (de la)
Du tapage.
Grêle, Grelesse
Patron, patronne d’une petite maison de tailleur, — dans le jargon des tailleurs. — Grelasson, patron d’une maison de dernier ordre.
Grelot
s. m. La voix humaine, — dans l’argot des faubouriens. Faire entendre son grelot. Parler.
Grelot
Langue bien affilée. — Beau parleur dans les réunions publiques.
Grelot
La parole. Celui qui parle beaucoup a le grelot bien attaché. On dit aussi : Il fait claquer son fouet.
Grelot (faire péter son)
Parler. Autrefois, c’était « faire péter la goule » (la gueule).
Car avant que le jour s’écoule
Nous en ferons péler la goule
Peut-être à monsieur l’avocat.
(Poisson, Zig-Zag.)
Grelot (mettre une sourdine à son)
Se taire.
Grelotteux, grelotteuse
Homme, femme à la mode. Le grelotteux et sa compagne la grelotteuse ont succédé en 1884 au gommeux et à la gommeuse. Et maintenant pourquoi grelotteux ? Sans doute parce que le plus souvent, épuisés par les orgies, énervés par la vie qu’ils mènent, grelotteux et grelotteuses n’ont plus qu’un sang appauvri, une santé délabrée qui les font trembler à la moindre intempérie.
On rencontre des grelotteux (c’est, je crois, le dernier terme en usage) avec l’habit noir et la cravate blanche chez Bidel…
(Moniteur universel, juillet 1884.)
La baraque à Marseille (un lutteur) continue à être chaque soir le rendez-vous du gratin de nos horizontales et de nos grelotteuses.
(Écho de Paris, juillet 1884.)
Aujourd’hui le dubman est remplacé par le grelotteux qui dîne au bouillon Duval.
(Gil Blas, octobre 1885.)
Grelu
s. m. Blé, — dans l’argot des voleurs, qui font sans doute allusion à la gracilité de cette graminée.
Greluchon
Homme qui tient le milieu entre l’amant de cœur et le monsieur, entre celui qui paie et celui qui est payé.
Greluchon
s. m. Amant de cœur, — dans l’argot des gens de lettres qui ont lu le Colporteur de Chevrier, et connaissent un peu les mœurs parisiennes du XVIIIe siècle.
Greluchon
Jeune niais, oisif ne s’occupant que de toilette et de plaisirs (1855).
Ces créatures attirent nécessairement une nuée de jeunes lions, de greluchons aimables, etc.
(Paris-Faublas.)
Autrefois greluchon avait le sens de souteneur, jeune souteneur.
Greluchonner
Synonyme de Paillassonner. Appliqué à un homme, signifierait : faire le greluchon. — Ce verbe s’applique plus logiquement à une femme galante, qui, lorsqu’elle ne travaille pas avec le miché sérieux, s’amuse avec un ami : elle greluchonne.
Greluchonner
v. n. Se conduire en greluchon, comme se conduisent beaucoup de jeunes gens à qui leur famille a coupé les vivres et qui font de petits articles de petite littérature dans de petits journaux.
Greluchonner
Faire le métier de greluchon.
Grenadier
s. m. Pediculus, — dans l’argot des enfants, dont les mères assurent que c’est « la santé », et qui tous pourraient servir de modèles au fameux tableau de Murillo.
Grenadier
Pou de forte taille.
Grenadier
Pou.
Grenadier
Pou énorme. Allusion à l’expression populaire qui dit d’un enfant pouilleux : il a une rude garnison. Grenadier : pou d’élite. (Argot du peuple).
Grenadier
Pou.
Grenadier (tirer au)
Découcher.
Grenafe
s. f. Grange, — dans l’argot des voleurs.
Grenafe
Grange. Les mendiants qui voyagent couchent dans les grenafes. Cela vient de ce que la grange abrite les grenailles (Argot des voleurs).
Grenafe
Grange.
Grenasse
Grange.
Grenasse
Grange.
Grenasse
Grange.
Grenasse
Grange.
Grenasse
Grenier. — Grenu : Blé. — Grenuche : Avoine. — Grenuse : Farine (Vidocq). — Tous ces mots dérivent de grain, comme les mots usuels de grenier, grenaille, etc. Le choix des désinences est remarquable par une sorte d’harmonie imitative. Grenuche indique bien les petites aspérités de l’avoine, et grenuse fait sentir la douceur de la farine.
Grenasse
Grange, — dans l’ancien argot.
Grenier à coups de poing
s. m. Femme d’ivrogne, — dans l’argot du peuple.
Grenier à coups de sabre
s. m. Fille à soldats.
Grenier à coups de sabre
Fille à soldats.
Grenier à lentilles
s. m. Homme dont le visage est marqué de la petite vérole.
Grenier à lentilles
Visage marqué de petite vérole.
Grenier à sel
s. m. La tête, siège de l’esprit.
Grenouillard
s. m. Buveur d’eau.
Grenouillard
Grand amateur de bains froids.
A Paris, durant tout l’été, le grenouillard se voit dans les écoles de natation.
(Ph. Audebrand.)
Grenouille
Caisse, trésor.
Il tenait la grenouille.
Vidal, 1833.
Grenouille
s. f. Prêt de la compagnie, — dans l’argot des troupiers. Manger la grenouille. Dissiper le prêt de la compagnie. S’emploie aussi, dans l’argot du peuple, pour signifier: Dépenser l’argent d’une société, en dissiper la caisse.
Grenouille
s. f. Femme, — dans l’argot des faubouriens, qui emploient cette expression injurieuse, probablement à cause du ramage assourdissant que font les femmes en échangeant des caquets.
Grenouille
Femme stupide et bavarde, — dans le jargon du peuple.
Des propres à rien Qui ne savent faire que courir la grenouille.
(Le Sans-Culotte, 1879.)
Grenouille
Somme d’argent d’une certaine importance. — Manger la grenouille, dépenser l’argent confié, soustraire un dépôt d’argent. On a tant mangé de grenouilles, il y a tant eu de mangeurs de grenouilles depuis une vingtaine d’années, que l’expression, toute militaire, d’abord, s’est généralisée. Elle s’applique à tous ceux qui s’approprient un dépôt, et principalement aux caissiers infidèles.
Grenouille
La caisse. Prostituée vulgaire, coureuse de bals publics. Grenouillage, vol de caissier. Manger la grenouille, voler la caisse.
Grenouille
Femme de rien (Argot du peuple).
Grenouille
Femme.
Grenouille (manger la)
Enlever la fin. caisse ; dissiper l’argent qui vous est confié.
Grenouiller
Boire beaucoup d’eau.
Grenouiller
v. n. Boire de l’eau.
Grenouiller
Boire de l’eau.
Grenouiller
Boire de l’eau.
Grenouillère
s. f. Établissement de bains.
Grenouillère
Bains froids dans l’île de Croissy. La Grenouillère a été très fréquentée par les grandes pécheresses qui y allaient laver leurs péchés.
Grenouse
De l’avoine.
Grenu
Blé.
Grenu
Blé.
Grenu
Blé.
Grenu
Blé.
Grenu
Blé. — Grenuche, avoine. — Grenue farine, — dans le jargon des voleurs.
Grenuche
Avoine.
Grenuche
Avoine.
Grenuche
Avoine.
Grenuche
Avoine.
Grenuche
Avoine.
Grenue
Farine.
Grenue
Farine.
Grenue
Farine.
Grenue
Farine.
Grès
Cheval, — dans l’ancien argot.
Grès
Cheval.
Grève
s. f. Cessation de travail, — dans l’argot des ouvriers, qui avaient, il y a quelques années encore, l’habitude de se réunir sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Faire grève. Cesser de travailler et se réunir pour se concerter sur les moyens d’augmenter le salaire. On dit aussi Se mettre en grève.
Grève
Lieu d’embauchage pour les ouvriers. Pris dans ce sens, le mot n’a point la consécration du Dictionnaire de l’Académie et ne se trouve pas davantage dans le Dictionnaire de Littré. C’est d’ailleurs moins un ternie d’argot qu’un néologisme employé aussi bien par le peuple que par l’Administration qui s’en sert dans ses avis officiels, ainsi qu’en témoignent les Ordonnances de Police.
Une des grèves les plus curieuses de Paris (ici le mot grève est pris dans le sens de lieu d’embauchage où se réunissent les ouvriers), est celle qui se tient rue Vaucanson, au coin de la rue Réaumur.
(Rappel, octobre 1884.)
Grève (prendre un ouvrier à la)
Prendre le premier venu.
Grézillon
Prise de tabac. (A. Belot.) Les synonymes sont : nasée, muffetée.
Griaches
Baquet aux excréments, — dans le jargon des prisons. (Hist. des prisons, 1797.)
Griaches
La tinette, dans les prisons.
Griaches
Seaux qui étaient dans les cellules des prisonniers et dans lesquels ils faisaient leurs ordures. Ce terme était employé dans les prisons vers 1790 ; on le trouve dans un rapport sur la Conciergerie, adressé au roi, qui voulait détruire l’horrible infection qui empoisonnait les malheureux (Argot des prisons).
Grib’loge
Individu qui se plaint lorsqu’il est battu (Argot des voleurs).
Gribier
Soldat.
Griblage
s. m. Plainte, cri, reproche, — dans l’argot des voleurs. Ils disent aussi Gourpline.
Gribouillage
s. m. Écriture mal formée ; dessin confus, incohérent. Argot du peuple. On dit aussi Gribouillis.
Gribouiller
v. a. et n. Écrire illisiblement, dessiner incorrectement.
Gribouillette
s. f. Objet quelconque lancé au milieu d’enfants, — dans l’argot des écoliers, qui se bousculent alors pour s’en -emparer. Cela constitue un jeu. Jeter une chose à la gribouillette. La lancer un peu au hasard, — dans l’argot du peuple.
Grie, gris
Froid. Vent.
Grif
adj. Froid, — dans l’argot des voleurs. Grielle. Froide.
Griffard
Chat.
Griffard
Chat.
Griffard
Chat.
Griffarde
Plume.
Griffarde, Griffonnante
Plume à écrire, — dans le jargon des voleurs.
Griffarder
Écrire.
Griffe
Plume.
Griffer
Prendre.
Griffer
Prendre.
Griffer
Prendre.
Griffer
v. a. Saisir, prendre, dérober, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Agriffer.
Griffer
Voler. Prendre. Saisir.
Griffeton
Soldat ; pour griveton, — dans le jargon des voyous.
Griffeton, grivier
Soldat.
Griffleur
Brigadier de prison.
Griffon
Chat.
Griffon
Chat.
Griffonner
Jurer.
Griffonner
Jurer, — dans l’ancien argot.
Griffonneur
Jureur.
Grigne
Grimace. C’est un dérivé de grigner. On dit qu’un chien grigne, quand les dents de la mâchoire inférieure font saillie.
Grignon
s. m. Morceau, de pain spécialement.
Grignotter
v. n. Faire de maigres profits, et surtout des profits illicites.
Grignou
Juge, — dans le jargon des voleurs. La physionomie du juge n’a rien d’aimable pour ces messieurs.
Grigou
s. m. Avare, homme qui vit sordidement.
Ce grigou, d’un air renfrogné
Lui dit : Malgré ton joli nez…
a écrit l’abbé de Lattaignant.
Gril
s. m. Charpente légère et à jour qui s’étend au-dessus de la scène et où s’accrochent les frises. Argot des coulisses.
Gril
Premier plancher général au-dessus de la scène, après les corridors du cintre. Son nom vient de ce qu’il est fait effectivement comme un gril. (A. Bouchard.)
Grillade
Infidélité conjugale, — dans le jargon des ouvriers.
Grillante
Cigarette. Argot du peuple.
Grillante (une)
Cigarette de tabac.
Grillé
Une affaire est grillée quand on n’en peut plus rien tirer. Un agent est grillé quand il est démasqué par ceux qu’il est chaîné de poursuivre (Argot des voleurs). V. Brûlé.
Grillé (être)
Être en prison. Allusion à la grille de la prison. Jadis on disait d’une femme qui prenait le voile : Elle a épousé la grille.
Vous souhaitez qu’elle épouse une grille.
(Hauteroche, Crispin musicien.)
Grillé (être)
Être devancé par un autre.
Grille (jeter de la)
Arrêter un individu au nom de la loi.
— Il n’y a pas de grille (il n’y a pas de danger) (Argot du peuple).
Griller
Faire une infidélité conjugale. — C’est moi qui ai grillé la bourgeoise hier soir.
Griller
Fumer. Dénoncer.
Griller (se faire)
Se faire arrêter, se faire mettre en prison. Les fenêtres du poste de la prison sont garnies de grilles.
Griller une (en)
Fumer une cigarette.
Passe-moi du tabac que j’en grille une.
Lem. de Neuville.
Griller une (en)
v. a. Fumer une pipe ou une cigarette, — dans l’argot des artistes et des ouvriers.
Griller une (en)
Fumer une pipe. — Griller une sèche, fumer une cigarette.
Grilleuse de blanc
Repasseuse.
Grilleuse de blanc
Repasseuse.
Grilleuses de blanc
Les repasseuses sont souvent distraites par les passants qui admirent leurs bras blancs ; alors, si le fer est trop chaud, tant pis pour la chemise elle est grillée (Argot du peuple).
Grillou
Un étameur.
Grimace
Petite boîte en usage dans les administrations publiques et qui renferme des pains à cacheter. Le dessus de la boite sert de pelote à épingles.
Grime
Arrêté, ou qui a la figure noircie.
Grime
s. m. Rôle de vieux, — dans l’argot des coulisses.
Grimé
Arrêté.
Grimer
Prendre.
Grimer (se)
Se griser ; avec changement d’une lettre.
Grimoire
s. m. Le Code pénal, — dans l’argot des voleurs. Grimoire mouchique. Les sommiers judiciaires.
Grimoire mouchique
Code pénal. — Dossier judiciaire.
Grimoire mouchique
Code pénal. Dossier judiciaire.
Grimpant
Pantalon.
Mon grimpant se détraque et mes bottes sont blettes.
(Huysmans, Marthe.)
Grimpant
Pantalon.
Grimpant
Pantalon.
Grimpant
Pantalon.
Grimpart (le)
L’escalier.
Grimper
Baiser une femme, monter sur la cavale qui doit conduire au bonheur.
Neptune au fond des eaux y grimpe
Nymphes, sirènes et tritons.
Piron.
Tu t’es laissé grimper avant que… j’t’aie donné tes gants.
Lemercier de Neuville.
Les uns vont au bordel. Les autres
Grimpent les femmes des voisins,
Et de Priape heureux apôtres,
Vendangent les divins raisins.
(Parnasse satyrique.)
Grinchage
Vol, friponnerie ; pour grinchissage.
Un journal racontait hier que T’Kindt était, du reste, un vrai artiste en matière de grinchage, appliqué au high-life.
(Pierre Yéron, Événement du 9 novembre 1878.)
Grinchage, grinchissage
Vol.
Grinche
Voleur. Grinche de la haute pègre, voleur de distinction qui ne fait que de grands vols.
Grinche
Voleur.
Grinche
Petit voleur.
Grinche
Voleur, escroc.
Grinche
s. m. Voleur. On dit aussi Grinchisseur.
Grinche
Filou. C’est le terme générique des voleurs adroits.
Grinche
Voleur. Grinchir, voler. La grinche, le monde des voleurs.
Grinche
Voler (Argot des voleurs).
Grinche
Voleur. Une femme est une grincheuse ; c’est aussi une grincheuse lorsqu’elle a mauvais caractère.
Grinche
Voleur.
Grinche de la haute pègre
Voleur de distinction.
Grinche, chisseur
Voleur.
Après avoir choisi l’écrin, Le grinche paie le joaillier.
Paillet.
Grinche, grinchisseur
Voleur.
Grincher
Voler.
Grincher
Voler.
Grincher
Voler.
Grincher, Grinchir
Voler. — Grinchir au prix courant, voler à l’étalage. Les variantes sont : Grinchir en plein trèpe, piocher dans le tas.
Grincheur
Petit filou, apprenti voleur.
Grincheux
s. et adj. Homme difficile à vivre, — dans l’argot du peuple et des gens de lettres.
Grinchir
Voler, prendre.
Grinchir
Voler à l’étalage.
Grinchir
Voler (Vidocq). V. Turbinement, Plan, Douille, Affranchir. — Grinchissage, Vol. V. Parrain.
Grinchir
v. a. Voler quelque chose. On dit aussi Grincher. Grinchir à la cire. Voler des couverts d’argent par un procédé que décrit Vidocq (p. 205).
Grinchire
Voler.
Grinchissage
Voler.
Grinchissage
s. m. Vol. (V. Vidocq, p. 205-220, pour les nombreuses variétés de grinchissage : à la limonade, à la desserte, au voisin, aux deux lourdes, etc.)
Grinchissage
Filouterie. — Art de filouter ; métier du voleur, pratique du vol. — Maronner un grinchissage, manquer un vol. (Colombey.)
Grinchisseur
Voleur (Argot des voleurs).
Grinchisseur à la chicane
s. m. Voleur adroit, qui travaille sans compère.
Grinchisseuse
Voleuse.
Grinchisseuse à la mitaine
Voler avec les pieds. La voleuse laisse tomber un objet qu’elle cache prestement dans son soulier sans empeigne (Argot des voleurs).
Gringal
Pain.
Gringalet
s. m. Gamin, homme d’apparence chétive, — dans l’argot des faubouriens.
Gringalet
Individu chétif.
Gringue
Pain, — dans le jargon des ouvriers.
Gringue
Pain.
Gringue
Pain.
Gringuenaudes
s. f. pl. Ordures des environs du podex, — dans l’argot du peuple qui sent souvent le faguenat à cause de cela.
Grinte
Figure désagréable. — Italianisme : de grinta, ride.
Gripard
Soldat.
Gripis
Meunier.
Gripis
Meûnier.
Gripis
Meunier.
Gripis
Meunier.
Grippard
Chat.
Grippard (?)
Si vous dites à un ami qui n’est pas poli : « Les gens mal élevés sont ceux de Tarascon », c’est une façon moins grossière que de l’appeler du qualificatif que l’on entend journellement dans les rues et qui est synonyme de grippard.
Grippart
Chat. (Richepin.)
Grippe
s. f. Caprice, mauvaise humeur contre quelqu’un, — dans l’argot des bourgeois. Avoir en grippe. Ne pas pouvoir supporter quelqu’un ou quelque chose. Prendre en grippe. Avoir de l’aversion pour quelqu’un ou quelque chose.
Grippe-jésus
Gendarmes. — Le jésus n’est ici qu’un homme garrotté comme le Christ, lorsqu’il fut conduit devant Pilate.
Grippe-Jésus
s. m. Gendarme, dans — l’argot des voleurs.
Grippe-Jésus
Gendarme. — Mot à mot : celui qui prend un innocent. À l’entendre, le malfaiteur est toujours une victime, un petit saint, un petit Jésus.
Grippe-Jésus
Gendarme.
Grippe-saucisses
Apprenti qui va chercher le déjeuner des ouvriers et qui en chemin égratigne un petit morceau de chaque saucisse (Argot du peuple). N.
Grippe-sous
s. m. Usurier, avare, — dans l’argot du peuple.
Grippe-sous
Avare qui pousse sa passion jusqu’à se relover la nuit pour mettre un bouchon dans la douille de son soufflet pour en économiser le vent (Argot du peuple). N.
Gripper
v. a. Chiper, et même voler, — dans l’argot du peuple.
Grippette
Plus jeune que grippard.
Gris
Vent froid (Bailly). — Mot de la langue romane. V. Roquefort. — La bise est la sœur du gris. On dit encore souvent : un froid noir.
Gris
adj. Cher, précieux, — dans l’argot des voleurs. Grise. Chère, aimable.
Gris (du)
Étain.
Gris (le)
Le vent, le froid.
Gris (le)
Le vent.
Gris (le)
Vent, froid.
Gris (le)
Le vent, le froid.
Gris (le)
Le vent, — dans le jargon des voleurs.
Gris comme un cordelier
Saoul à n’en plus pouvoir, incapable de retrouver sa maison et être obligé de s’asseoir sur une borne pour attendre qu’elle passe. Gris, allusion à la couleur de la robe de ces religieux (Argot du peuple).
Gris d’officier
Légère ivresse. (Dr Danet, Moniteur universel, 10 août 1868.)
Gris jusqu’à la troisième capucine (être)
Être en complet état d’ivresse, à en déborder, — dans l’argot des troupiers, gui savent que la troisième capucine est près de la bouche du fusil.
Gris, Grise
Cher, chère, aimable.
Gris, grise
Cher, chère. Aimable.
Grisaille
s. f. Sœur de charité, — dans l’argot des faubouriens qui savent qu’on appelle ces saintes filles des sœurs grises.
Grisaille
Sœur de charité.
Grisaille, la Grise
Sœur grise, sœur de charité ; par allusion à la couleur de la robe.
Grise
s. f. Chose extraordinaire et désagréable, — dans l’argot du peuple. En voir de grises. Peiner, pàtir. En faire voir de grises. Jouer des tours désagréables à quelqu’un.
Grise
Patrouille, soldat. Avant l’annexion des barrières de Paris, vers 1860, il y avait, à presque toutes les portes, un poste de militaires, même un place de la Bastille, ou se trouve actuellement le bureau des tramways de Charenton. Celui qui voulait du secours criait à la garde, et un caporal venait avec quatre hommes : c’était la grise.
Griserie
s. f. Ivresse légère, — dans l’argot des bourgeois.
Grises (en faire voir de)
Se jouer de quelqu’un, lui faire voir des choses qu’il ne peut démêler.
Ma tante Aurélie qui disait l’autre jour à maman qu’elle t’en ferait voir des grises…
Gavarni.
Grisette
Jeune fille, ouvrière plumassière, fleuriste, modiste ou polisseuse qui fit la joie de nos pères et le désespoir des leurs. Depuis qu’elle a passé les ponts, ce n’est plus qu’une vulgaire cocotte.
Type charmant, grisette sémilliante,
Au frais minois, sous un piquant bonnet
Où donc es-tu, genlille étudiante
Reine sans fard de nos bals sans apprêts.
Ainsi s’exprime la chanson en vogue autrefois au quartier latin (Argot du peuple).
Grisotter (se)
v. réfl. Se griser légèrement, honnêtement, pour ainsi dire, — dans l’argot des bourgeois, ennemis des excès parce qu ils sont amis de la vie.
Grispin
Meunier.
Grispis
Meunier. — Du vieux mot griper : prendre. — Les meuniers ont souvent passé pour des accapareurs.
Grive
Troupe, soldats, police.
Grive
La garde, la guerre.
Grive
Garde, patrouille (Bailly). — Grivier : Soldat. — Dans le vieil argot, grive signifiait armée comme on le voit ici.
Les drilles ou les narquois, en revenant de la grive, en trimardant, quelquefois basourdissent les ornies.
Vidocq.
Grive est donné par Roquefort comme synonyme de méchante, fâcheuse (on dit encore Griève). — Mot à mot, un grivier est donc pour les voleurs un vrai fâcheux. V. Cigogne.
Grive
s. f. La garde, — dans l’argot des voleurs, qui se rappellent peut-être que les soldats s’appelaient autrefois des grivois. Corps de grive. Corps de garde. Harnais de grive. Uniforme.
Grive
Guerre. — Patrouille. — Garde républicaine.
Grive
La garde. La guerre. Cribler à la grive, crier à la garde.
Grive (la)
La guerre.
Grive (la)
Guerre.
Grivier
Soldat.
Grivier
Soldat.
Grivier
Soldat municipal.
Grivier
Soldat.
Grivier
s. m. Soldat.
Grivier
Soldat. — Grivier de gaffe, sentinelle, soldat en faction.
Grivier
Soldat d’infanterie.
Grivier de parquois
Soldat déserteur.
Grivière
Soldat.
Grivois
Libertin en paroles ou en actions ; peloteur et, conséquemment, fouteur.
Mon grivois ne voit pas plus tôt un couillon mettre un pied dans sa chambre que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche.
A. de Nerciat.
Grivois
s. m. Libertin, — dans l’argot du peuple.
Grivoise
s. f. Fille ou femme qui se plaît dans le commerce des hommes riches.
Grofin
Chiffonnier.
Grognard
« Le grognard d’aujourd’hui et le vieux grognard d’autrefois, ce vieux de la vieille, comme on dit encore en parlant des nestors de la garde impériale. » — M. Saint-Hilaire. — Allusion à l’humeur grognonne des vétérans.
Grognard
s. m. Homme chagrin, mécontent, qui gronde sans cesse. L’expression (qui vient de grundire, grogner) ne date pas de l’empire, comme on serait tenté de le croire : elle se trouve dans le Dictionnaire de Richelet, édition de 1709. On dit aussi grognon.
Grognard (vieux)
Vieux soldat.
Grogne
s. f. Mauvaise humeur, chagrin.
Grogner
v. n. Se plaindre ; gronder sans raison.
Grogou
Signifiait autrefois : lépreux, vieux grec. — Aujourd’hui, ce mot veut, dire : époux vieux, laid, avare et jaloux : — Othello et Bartholo réunis.
Il était un femme,
Femme d’un vieux grigou,
Toujours fermant porte et verrou.
Quand il allait en ville,
Pour plus de sureté,
Il emportait la clé.
(Vieille chanson anonyme.)
Groller
v. n. Murmurer d’une façon désagréable, gronder, faire un bruit semblable à celui que fait en criant le freux, ou plutôt la grolle, une corneille. Signifie aussi : Remuer des tiroirs, ouvrir et fermer des portes, — et alors c’est un verbe actif.
Gromiau
s. m. Enfant, gamin, — dans l’argot des faubouriens.
Grommeler
Se fâcher.
Grondin
Porc, — dans le jargon des voleurs.
Groom
Petit valet.
Savez-vous ce que c’est qu’un petit groom ? Eh bien ! c’est un petit bas des reins qu’est pas plus haut que ma botte, et qui trotte comme une ablette.
Festeau.
Gros
adv. Beaucoup, — dans l’argot du peuple. Coucher gros. Dire quelque chose d’énorme. Gagner gros. Avoir de grands bénéfices. Il y a gros à parier. Il y a de nombreuses chances pour que… Tout en gros. Seulement.
Gros (le)
Le point de neuf au jeu de baccarat, — dans le jargon des joueurs.
Gros (mon)
Nom d’amitié qu’une femme mal élevée donne à son amant. C’est-à-dire mon gros chéri.
Gros cul
Chiffonnier aisé.
Gros frère
Cuirassier.
Gros joufflu
Le second visage d’une personne chargée d’embonpoint.
Gros légume
Officier supérieur.
Gros légumes
s. m. pl. Les officiers supérieurs, — dans l’argot des troupiers.
Gros lolo
Cuirassier, carabinier.
Gros lot
s. m. Mal de Naples.
Gros lot
Syphilis.
Gros lot (avoir, donner ou gagner le)
Avoir, donner la vérole, — le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour.
Gros numéro
Bordel.
Gros numéro
s. m. Prostibulum.
Gros numéro
Maison de tolérance.
Gros papa
s. m. Homme bon enfant, rond de caractère comme de ventre, ayant ou non des enfants. On dit aussi Gros père.
Gros pointu
Archevêque, — dans le jargon des voleurs.
Gros-cul
Chiffonnier à son aise. Les gros-culs possèdent un âne et une petite voiture pour les besoins de leur industrie. Ils habitent en grande partie le passage Saint-Charles à Levallois.
Groseille de vidangeur
Demi-setier. Le contenu d’un verre de vin rouge de 25 centilitres est une groseille de vidangeur.
Grosse caisse
Prison, — dans le jargon du régiment.
Grosse cavalerie
s. f. Cureurs d’égout, — dans l’argot des faubouriens, qui font allusion aux grosses bottes de ces ouvriers troglodytes.
Grosse cavalerie
s. f. Figurantes du corps de ballet qu’on ne fait jamais donner, — dans l’argot des gandins, à qui cette grosse cavalerie fait toujours donner.
Grosse cavalerie
Égoutiers. — Figurantes de la danse à l’Opéra. — L’élite, le dessus du panier des bagnes, la fleur des scélérats en villégiature à Cayenne. Ainsi nommés parce qu’ils chargent à fond de train sur leurs victimes.
Grosse cavalerie
Les plus grands scélérats.
Grosse culotte
Ouvrier ivrogne et beau parleur. Ouvrier qui pérore chez le marchand de vin.
Grosse culotte
Ivrogne, beau parleur. L. L. Grosse culotte est encore en usage dans les ateliers de forgerons. C’est une expression connue. Chez les compagnons forgerons depuis la création du compagnonnage, on l’applique à l’ouvrier le plus habile de la partie, à celui qui était appelé à tenir les grosses pièces avant l’invention des marteaux pilons. Deux d’entre eux furent célèbres, on s’en souvient, encore dans les ateliers ; ils se nommaient Dany et Pierre Virmaître, dit Bourguignon. Grosse culotte est toujours un terme consacré (Argot des ouvriers). N.
Grosse tôle
Prison, — dans l’argot des marins.
Grosses légumes
Gens millionnaires, magistrats élevés, généraux, etc. Quand, sous la Commune, un voyou demandait à être nommé général, à entrer dans les grosses légumes, il donnait pour raison qu’une de plus ou de moins dans le tas ça ne paraîtrait pas (Argot du peuple). N.
Grosses lèvres
La tinette. Allusion aux rebords (Argot des voleurs). N.
Grossier comme du pain d’orge
adj. Extrêmement brutal, dans l’argot des bourgeois amis du pain blanc et des discours amènes.
Grouchy
s. m. Retardataire, flâneur, — dans l’argot du peuple. Passé de mode.
Grouchy
s. m. Article qui arrive trop tard à l’imprimerie. — dans l’argot des journalistes. L’expression est d’H. de Balzac. On dit aussi Rappel de Waterloo.
Grouchy (petit)
« Article arrivé en retard à l’imprimerie. » — Balzac. — Allusion à la tradition populaire, mais contestable, qui impute à Grouchy le retard de sa marche sur Waterloo.
Grouiller
v. n. Remuer, s’agiter, — dans l’argot du peuple.
Grouiller (se)
Se dépêcher.
Grouillis-Grouillot
s. m. Foule de gens ou d’animaux, — par allusion à leurs mouvements vermiculaires. Ce mot fait image et mérite d’être conservé, malgré sa trivialité.
Grouin
s. m. Visage, — dans l’argot des faubouriens, qui n’ont pas le moindre respect pour le « miroir de l’âme ».
Groule, Groulasse
Vaurienne ; petite fille malpropre. Les marchandes à la toilette, les revendeuses, appellent leurs apprenties « des groules ».
Groule, Groulasse
Apprentie, souillon.
Groumer
v. n. Gronder, murmurer, — dans l’argot des ouvriers qui ont servi dans l’infanterie de marine.
Groumer
Ne pas être content. Être fâché, c’est groumer.
Grouper
Arrêter, saisir, — dans le jargon des voleurs. — Se faire grouper, se faire arrêter.
Gru
Pot.
Grubler
Grogner. (Richepin.)
Grue
Fille entretenue, parce que les filles de cette espèce sont souvent plus bêtes que belles — ce qui fait qu’on ne s’explique pas les folies que les gandins font pour elles.
Dans certains théâtres, on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes ; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels ; cette première catégorie de grues s’appelle les maquillées.
Joachim Duflot.
Grue
« Pour qualifier une fille aux jambes maigres aux gros yeux à fleur de tête, à l’intelligence épaisse, on dit : C’est une grue. » — Scholl. — « Mme Croquoison : Nous sommes tous des grues. » — Le Rapatriage, parade du dix-huitième siècle.
Grue
s. f. Femme entretenue, que la Nature a douée d’autant de bêtise que de beauté, et qui abuse de celle-ci pour faire accepter celle-là. C’est un mot heureux que les gens de lettres ont trouvé là pour répondre à l’insolence des filles envers les honnêtes femmes. Bécasses ! disaient-elles. Grues ! leur répond-on. Mais ce mot, dans ce sens péjoratif, n’est pas né d’hier, il y a longtemps que le peuple l’emploie pour désigner un niais, un sot, un prétentieux.
Grue
Femme sotte et prétentieuse. — Dans le dictionnaire de l’Académie, grue est donné dans le sens de niais. — Dans le jargon des comédiens, c’est une demoiselle qui possède de la beauté, de l’argent et des toilettes en quantité suffisante pour obtenir un bout de rôle où elle montre ses épaules, ses diamants et sa bêtise. Elle lève les gentilshommes de l’orchestre, comme la grue lève les fardeaux ; d’où son surnom.
Grue
Fille publique, jolie mais bête à manger du foin. De cette allusion est né un mauvais calembourg : Les camelots crient : Demandez l’Indicateur des grues de Paris pour rues (Argot du peuple).
Grue
Fille de bas étage.
Grue
Fille publique.
Gruerie
s. f. Bêtise rare, — comme il en sort tant de tant de jolies bouches.
Gruger
v. a. Manger le bien de quelqu’un, — dans l’argot du peuple. Les gens de lettres écrivent grue-ger, par allusion aux mœurs des grues, — ces Ruine-maison !
Grugeur
s. m. Parasite, faux ami qui vous aide à vous ruiner, comme si on avait besoin d’être aidé dans cette agréable besogne.
Grugeur
Parasite. Celui qui vit aux dépens de quelqu’un ou de plusieurs.
Guadeloupe
Bouche, — dans l’argot des barrières. Le mot « guadeloupe » rappelle vaguement le mot « gueule ». Charger pour la Guadeloupe, manger.
Guano
s. m. Fèces, non pas des phénicoptères des mers du Sud, mais de l’homme, — dans l’argot des faubouriens, qui aiment les facéties grasses et remuent volontiers la lie de l’esprit pour en dégager les parfums nauséabonds au nez des autres et même à leur propre nez.
Guédouze
La mort, — dans l’ancien argot. — Du celte guenn-du, blanche-noire. (V. Hugo.)
Guelte
s. f. Bénéfice (geld) qu’on abandonne aux commis d’un magasin qui sont parvenus à vendre un objet jugé invendable. Grâce à la faconde des gaudissards modernes, il est rare qu’un rossignol reste sur les rayons, et leur guelte s’en accroît d’autant.
Guelte
Bénéfice accordé à un placier, à un commis en nouveautés sur la vente d’un article.
Carpentier a touché ses deux mille cinq cents balles de guelte
(P. Mahalin.)
Guelter
Réaliser un bénéfice sur une vente, — dans le jargon des employés de commerce.
Guenaud
Sorcier.
Guenaude
Sorcière.
Guenilles (les)
Les testicules de l’homme, que dédaignent les femmes — qui ne peuvent plus s’en servir.
Guenillon
s. m. Fille ou femme mal habillée, — dans l’argot des bourgeoises, qui ne tolèrent pas les infractions à la mode.
Guenillon
Femme mal habillée. Traîneuse des rues. On dit aussi : vieille guenipe (Argot du peuple).
Guenippe
Femme de mauvaise vie ; guenon.
Mais présentement que l’on grippe,
Et Lise, et toute autre guenippe.
(La France Galante.)
Sus donc, gentilles guenippes,
Prenez vos plus belles nippes,
Sans vos attiffets laisser…
Et vous faites enchâsser.
Le Sr de Sygognes.
Guenon
Femme de mauvaise vie, qui sa trousse et écarte les jambes au profit du premier orang-outang venu.
Le temps où les femmes m’allumaient si facilement que la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.
Lemercier de Neuville.
Guenon
s. f. Femme laide ou corrompue, — dans l’argot du peuple. C’est la trot des Anglais. On dit aussi Guenippe et Guenuche.
Guenon
Femme du patron, — dans le jargon des ouvriers quand ils ne l’appellent pas« la singesse ».
Guenuche
Variété de guenon.
Elle est sèche comme une criche,
Mal faite comme une guenuche,
Éloquente comme un Gascon, etc.
(Cabinet satyrique.)
Guérets
s. m. pl. Les blés mûrs, — dans l’argot des Académiciens.
Guérite
s. f. Chapelle, — dans l’argot des marbriers de cimetière, qui s’y réfugient au moment des averses.
Guérite à calotins
Confessionnal, — dans le jargon du peuple. Elle est toujours fourrée dans les guérites à calotins. — Moi, j’y ficherais des calottes à ta place.
Guêtres (tirer ses)
Détaler.
Cadet, tire au loin tes guêtres, au lieu de m’approcher.
Cabassol.
Fuyons, tirons nos guêtres.
Le Rapatriage.
Guette
s. f. Gardien, — dans l’argot du peuple, qui dit cela à propos des chiens. Bonne guette. Chien qui aboie quand il faut, pour avertir son maître. Être de guette. Aboyer aux voleurs, ou aux étrangers.
Guette (bonne)
Bonne garde, en parlant d’un chien. Cabot rup pour la guette, bon chien de garde.
Guette au trou
Sage-femme (Argot du peuple).
Guette-au-trou
Sage-femme.
Gueulard
Bissac.
Gueulard
Sac.
Gueulard
Bissac.
Gueulard
Un sac.
Gueulard
Braillard. — Gueulard : Gourmand.
La gourmandise a aussi une place d’honneur dans le cœur de l’écolier ; mais comme c’est un vice réclamé par les moutards, la honte de paraître gueulard comme eux en arrête la manifestation.
H. Rolland.
Gueulardise : Friandise. — Gueulard : poêle (Vidocq). V. Goulu. — Gueulard : Sac (id.). — Du vieux mot gueulle : gibecière, bourse (Roquefort). — Ce dernier sens confirme encore ce que nous avançons pour chanter. V. ce mot. L’homme qui chante ouvre sa gueule.
Gueulard
s. m. Gourmand. Signifie aussi Homme qui parle trop haut, ou qui gronde toujours à propos de rien.
Gueulard
s. m. Poêle, — dans l’argot des voleurs. Signifie aussi Bissac.
Gueulard
Poêle. — Bissac.
Gueulard
Argot du peuple, de celui surtout oui, par métier, fréquente les Halles. Le gueulard est un individu à la voix claire et forte que louent certains marchands des quatre-saisons pour annoncer le contenu de leurs petites voitures. Ce n’est point une profession à dédaigner que celle de gueulard, et je sais de ces industriels qui gagnent plus de trois francs par jour. Ce sont, il est vrai, les forts ténors de la partie !
… Les autres s’emploient comme gueulards, profession non classée dans le Bottin…
(Français, nov. 1884.)
Gueulard
Poêle. Bissac. Poche.
Gueulard, de
Bissac, poche.
Gueularde
s. f. Poche, — dans le même argot [des voleurs].
Gueularde
Poche, — dans le jargon des voleurs. La poche est la gueule, la bouche du paletot.
Gueulardise
s. f. Gourmandise, — dans l’argot du peuple.
Gueule
Bouche.
Il faudrait avoir une gueule de fer-blanc pour prononcer ce mot.
P. Borel, 1833.
Gueule fine : Palais délicat.
Un régime diététique tellement en horreur avec sa gueule fine.
Balzac.
Fort en gueule : Insulteur. — Sur sa gueule : Friand.
L’on est beaucoup sur sa gueule.
Ricard.
Faire sa gueule : Faire le dédaigneux. — Casser, crever la gueule : Frapper à la tête.
Tu me fais aller, je te vas crever la gueule.
Alph. Karr.
Gueuler : Crier.
Leurs femmes laborieuses, De vieux chapeaux fières crieuses, En gueulant arpentent Paris.
Vadé, 1788.
Gueule
s. f. Visage. Bonne gueule. Visage sympathique. Casser la gueule à quelqu’un. Lui donner des coups de poing en pleine figure. Gueule en pantoufle. Visage emmitouflé.
Gueule
s. f. Appétit énorme. Être porté sur sa gueule. Aimer les bons repas et les plantureuses ripailles. Donner un bon coup de gueule. Manger avec appétit.
Gueule
s. f. Bouche. Bonne gueule. Bouche fraîche, saine, garnie de toutes ses dents.
Gueule
Bouche. — Fine gueule, gourmet. — Porté sur la gueule, amateur de bonne chère. — Fort, forte en gueule, celui, celle qui crie des injures. — Gueule de travers, mauvais visage, mine allongée. — Gueule de raie, visage affreux. — Gueule d’empeigne, palais habitué aux liqueurs fortes et aux mets épicés ; laideur repoussante, bouche de travers, dans le jargon des dames de la halle au XVIIIe siècle, qui, pour donner plus de brio à l’image, ajoutaient : garnie de clous de girofle enchâssés dans du pain d’épice. — Gueule de bois, ivresse. — Roulement de la gueule, signal du repas, — dans le jargon du troupier. — Taire sa gueule, se taire. — Faire sa gueule, être de mauvaise humeur, bouder. Se chiquer la gueule, se battre à coups de poing sur le visage. — Crever la gueule à quelqu’un, lui mettre le visage en sang. — La gueule lui en pète, il a la bouche en feu pour avoir mangé trop épicé.
Gueule d’empeigne
s. f. Homme qui a une voix de stentor ou qui mange très chaud ou très épicé. Avoir une gueule d’empeigne. Avoir le palais assuré contre l’irritation que causerait à tout autre l’absorption de certains liquides frelatés. On dit aussi Avoir la gueule ferrée.
Gueule d’empeigne
Palais habitué aux liqueurs fortes. L. L. Dans tous les ateliers de de France, gueule d’empeigne signifie bavard intarissable qui a le verbe haut, qui gueule constamment. C’est un sobriquet généralement donné aux Parisiens qui font partie du compagnonnage (Argot du peuple). K.
Gueule d’empeigne
Celui qui parle beaucoup et qui a la repartie facile a une gueule d’empeigne. On dit aussi de celui qui mange sa soupe bouillante ou qui avale des liqueurs fortes sans sourciller, qu’il a une gueule d’empeigne.
Gueule de bois
s. f. Ivresse, — dans l’argot des faubouriens, qui ont voulu exprimer son résultat le plus ordinaire. Se sculpter une gueule de bois. Commencer à se griser.
Gueule de bois
Malaise spécial des lendemains d’ivresse. Va de pair avec le mal aux cheveux.
Gueule de bois
Malaise à la suite d’excès de boisson.
Gueule en coup de sabre
Bouche fendue jusqu’aux oreilles.
— Il peut manger la soupe avec une cuiller à pot (Argot du peuple).
Gueule en cul de poule
Individu mâle ou femelle qui en faisant la moue serre les lèvres (Argot du peuple).
Gueule enfarinée (avoir la)
Être alléché par quelque chose, par une promesse de dîner ou d’amour et se créer par avance une indigestion ou une félicité sans pareilles.
Gueule fine
s. f. Gourmet.
Gueulée
s. f. Repas. Chercher la gueulée. Piquer l’assiette. Signifie aussi une grosse bouchée.
Gueulées
s. f. pl. Paroles fescennines, et même ordurières.
Gueulent (les soupapes)
Terme des ouvriers du fer, des mécaniciens, lorsqu’ils veulent dire que la vapeur s’échappe par les soupapes. Au figuré, c’est lorsqu’un ivrogne donne congé aux flots de liquide qu’il a absorbés.
Gueuler
v. n. Crier, gronder. Signifie aussi Parler.
Gueuleton
Repas plantureux, dont on a plein la gueule. — Gueuletonner : Faire un gueuleton.
Je ne vous parle pas des bons gueuletons qu’elle se permet, car elle n’est pas grasse à lécher les murs.
Vidal, 1833.
Chacun d’eux suivi de sa femme, À l’Image de Notre-Dame, firent un ample gueuleton.
Vadé, 1788.
Gueuleton
s. m. Repas plantureux, ou simplement Repas. Fin gueuleton. Ripaille où tout est en abondance, le vin et la viande.
Gueuleton
Dîner fin, dîner de fines gueules.
De temps en temps, je me donne la fantaisie d’un petit gueuleton.
(Cogniard frères, La Chatte blanche.)
Gueuleton à chier partout, dîner succulent et copieux.
Gueuleton
Bon repas.
Gueuletonner
v. n. Faire un gueuleton.
Gueusaille
s. f. La canaille.
Gueusailler
v. n. Vagabonder, mendier, — dans l’argot des bourgeois.
Gueusard
Petit gueux, amicalement parlant.
Appelle-moi gueusard, scélérat, lui dis-je.
Amours de Mathieu, chanson, 1832.
Et vous flânez souvent, gueusard
E. Sue.
Pris aussi en mauvaise part :
Les gueusards ! ils n’ont pas seulement le courage de faire leurs mauvais coups.
E. Sue.
Gueusard
s. m. Polisson.
Gueusard
Rideau (Argot des voleurs). N.
Gueusards
Seins.
Gueuse
Femme de mœurs beaucoup trop légères, qui n’est pas la femelle du gueux, — au contraire.
Quand d’un air tout de franchise
Une gueuse m’aborda
Piron.
Gueuse
s. f. Drôlesse qui exploite le plus pur, le plus exquis des sentiments humains, l’amour, et « s’en fait des tapis de pieds », — pour employer l’abominable expression que j’ai entendu un jour sortir, comme un crapaud visqueux, de la bouche de l’une d’elles. Courir les gueuses. Fréquenter le monde interlope de Breda-Street. En 1808 on disait : Courir la gueuse.
Gueuse
Fille publique, maîtresse qui vous trompe avec tous vos amis et même avec vos ennemis.
Monsieur est encore ennuyé à cause de sa gueuse.
(G. Lafosse.)
Courir la gueuse, courir les filles.
Gueuse
Fille publique. Drôlesse sans cœur.
Gueuserie
s. f. Action vile, honteuse, comme les coquins en peuvent seuls commettre.
Gueux
« Que j’en ai gagné de c’te gueuse d’argent ! » — H. Monnier. — Pris en bonne part.
Gueux
« Les dames des halles se servent toutes de chaufferettes et de ces horribles petits pots en grès qu’on nomme des gueux. Elles les posent sur leurs genoux pour se réchauffer les doigts. » — Privat d’Anglemont.
Gueux
s. m. Petit pot de terre qu’on emplit de cendres rouges et que les marchandes en plein vent et les bonnes femmes pauvres placent sous leurs pieds pour se chauffer.
Gueux
s. m. Coquin, — dans l’argot du peuple, qui, d’un seul mot, prouve ainsi éloquemment que le Vice est le fils naturel de la Misère.
Gueux
Chaufferette en grès ; la chaufferette des pauvres femmes.
Gueux
Coquin. Malheureux. Le froid.
Gueux
Misérable (Argot du peuple). Tout le monde connaît la chanson de Béranger :
Les gueux, les gueux
Sont des gens heureux,
Ils s’aident entre eux,
Vivent les gueux !
Gueux
Coquin, canaille, gredin.
— Vous êtes un gueux d’avoir commis une aussi mauvaise action (Argot du peuple).
Gueux
Petit vase en argile qui sert de chaufferette aux portières ou aux marchandes des halles. C’est la chaufferette primitive. Le gueux a donné naissance à une plaisanterie assez drôle. À la foire de Saint-Romain, qui a lieu à Rouen tous les ans le ler novembre, une marchande, pour utiliser son feu, fait cuire des harengs ; elle a son gueux sous ses jupons, un gamin lui crie :
— Hé ? la mère, tes harengs vont brûler.
— A pas peur, petit, j’ai l’œil dessus (Argot du peuple).
Gueux (le)
Le froid, — dans le jargon du peuple. Le gueux pince dur ; le gueux pince comme un crabe.
Gueux d’argent !
Expression du même argot [du peuple], qui équivaut à l’argentum sceleratum (c’est-à-dire causa omnium scelerum) de l’argot des convives de Trimaldon, dans Pétrone. C’est un cri que poussent depuis longtemps les misérables et qui retentira longtemps encore à travers les âges.
Guibe, guibolle, guiche
Jambe.
Guibe, Guibon, Guibolle
Jambe. — Guibe de satou, jambe de bois. — Guibe à la manque, boiteux. — Jouer des guibolles, décamper.
Guibes
s. f. pl. Jambes, — dans l’argot des voyous.
Guibes (les)
Les jambes.
Guibolle
Jambe.
Guibolle de sabri
Jambe de bois.
Guibolle, guibbe
« Guibolles, c’est ce que vous nommez jambettes, petites jambes. » — Mélesville. — Du vieux mot guiber : se débattre des pieds.
Guibolles
Jambes.
Guibolles
s. f. pl. Jambes, — dans l’argot des faubouriens. Jouer des guibolles. Courir, s’enfuir.
Guibolles
Jambes.
Guibolles
Jambes.
Guibolles italiques
Jambes tordues. Se dit des jambes d’un bancal, — dans le jargon des typographes. Le caractère dit italique est un caractère penché, d’où guibolles italiques pour désigner des jambes qui ne sont pas droites.
Guibons
Jambes.
Guibons
Jambes. Guibons de satou, jambes de bois.
Guibons
Jambes.
Guibons de satou
Jambes de bois.
Guibons de satou
Jambes de bois.
Guibons de satou
Jambes de bois.
Guibons ou guibes
Jambes.
Guiche
Souteneur. Bal.
Guichemar
s. m. Guichetier, — dans l’argot des voyous.
Guichemard
Guichetier. Et les variantes inévitables : Guichemuche, guichemince et guichemincemar, et guichemincemuche.
Guiches
Cheveux, — dans le jargon des voleurs, et principalement cheveux collés sur les tempes. — De là le surnom de « mecs de la guiche » ou simplement de « guiches » donné aux souteneurs. — « Ohé ! la guiche ! tu fais rien tongirond ! T’as passé aux épinards ? Ohé, le souteneur ! tu fais bien des embarras ! tu as reçu de l’argent de ta maîtresse ? » — Trifouiller les guiches, peigner.
Guiches
Cheveux. Accroche-cœurs.
Guiches
Les cheveux que les souteneurs ramènent sur les tempes. On dit aussi roufflaquettes (Argot du peuple).
Guiches
Mèches de cheveux ramenées en pointes ou en crocs sur les tempes. Dans le temps, on disait des accroche-cœurs ; il n’y avait guère que les souteneurs ou rôdeurs de bals de barrière qui se coiffaient de la sorte.
Guiches
Accroche-cœurs.
Guignard
Voué au guignon, au malheur.
Et semblait, entre les deux tableaux d’une taille, choisir toujours le plus guignard.
(Vast-Ricouard, Le Tripot.)
Guigne
s. f. Mauvaise chance, — dans l’argot des cochers qui ne veulent pas dire guignon. Porter la guigne. Porter malheur.
Guigne
Guignon. — Guignasse, guignonénorme. — Guignolant, guignolante, désespérant, désespérante.
Guigne
Avoir la guigne est ne pas avoir de réussite. Il est né sous une mauvaise étoile, il a une guigne insensée : tout ce qu’il entreprend ne lui réussit pas.
Guigne à gauche
s. m. Homme qui louche, — dans l’argot des faubouriens.
Guigne à gauche
Borgne.
Guigne à gauche
Se dit d’une personne qui louche. Dans le peuple, on dit de celui qui est affligé d’une semblable infirmité, qu’il trempe la soupe et renverse les légumes dans les cendres, ou bien qu’il regarde en Bourgogne si la Champagne brûle (Argot du peuple). N.
Guigne à gauche
Celui qui louche.
Guigner
v. a. Viser, convoiter, attendre, — dans l’argot du peuple.
Guigner
Regarder.
Guigner les vits
Porter souvent des regards à l’endroit du pantalon où se trahit le mieux le sexe de l’homme et par lequel on sait ainsi ce qu’il pense — des femmes présentes.
J’ai des cheveux roux comme des carottes,
Des yeux de faunesse, émerillonés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.
Anonyme.
Guignes
Les testicules — à cause de leur forme.
Ma cousine… empoigne-le bien fort… Tu sais si bien frotter, frotte-moi de l’autre main mes guignes.
Guignol
Gendarme. Argot des voleurs.
Survient-il dans une foire quelque figure rébarbative, le teneur flaire un gaff (un gardien de la paix en bourgeois), ou un guignol (un gendarme en civil)…
Petit Journal, mai 1886.
Guignolant
Malheureux.
Ce n’est t’y pas guignolant, Rien qu’en balais Je me ruine en frais.
Ch. Voizo, Chanson.
Vient de Guignon.
Guignon
s. m. Pseudonyme moderne du vieux Fatum. Avoir du guignon. Jouer de malheur, ne réussir à rien de ce qu’on entreprend.
Guignonnant
adj. Désagréable. C’est guignonnant ! C’est une fatalité ! On dit aussi — à tort — guignolant.
Guignonné (être)
Être poursuivi par la déveine au jeu, par l’insuccès dans ce qu’on entreprend.
Guigui
Le membre viril.
Ah ! petit coquin ! tu t’en vas… tu me quittes… ta pauvre guigui n’a ni force ni vertu.
La Popelinière.
Guiguitte
Priape enfant.
Guilledou
Vieux mot hors d’usage signifiant un mauvais lieu.
Je suis bien fait, car j’ai des cornes,
Puisque tu cours le guilledou.
La Fontaine.
Car Pallas, bien que la déesse
Du bons sens et de la sagesse,
Courait partout le guilledou.
Chapelle.
Guimbarde
Vieille voiture, grosse voiture a quatre roues.
Monsieur, pourquoi votre guimbarde n’est-elle pas prête ?
Cormon.
Guimbarde
s. f. Voiture mal suspendue, comme les coucous d’il y a cinquante ans, — dans l’argot des faubouriens, qui emploient aussi cette expression à propos de n’importe quelle voiture. L’expression se trouve dans Restif de la Bretonne, qui l’emploie à propos d’une « grande voiture à quatre roues chargée de marchandises ». Se dit aussi en parlant d’une vieille guitare.
Guimbarde
Voix, parole, — dans le jargon des halles. — Couper la guimbarde, imposer silence.
Mon gesse et surtout mon n’harangue
Coupent la guimbarde aux plus forts.
(L. Festeau, Le Tapageur.)
Guimbarde
Horloge, — dans le jargon des voyous.
Au moment juste où douze plombes se sont décrochées à la guimbarde de la tôle.
(Le Père Duchêne, 1879.)
Guimbarde
Porte, — dans le jargon des ouvriers. — Bousculer la guimbarde, faire claquer la porte.
Guimbarde
Porte. Guitare.
Guimbarde
Mauvaise ou vieille voiture.
Guimbarde
Fiacre.
Guinal
Juif.
Guinal
Juif (Vidocq). — Mot à mot : circoncis. — Guinaliser : Circoncir. — Du latin inguen, inguinis : partie située entre les deux aines. — Allusion à l’opération de la circoncision.
Guinal
s. m. Juif, — dans l’argot des voleurs. Grand-guinal. Le Mont-de-Piété.
Guinal
Juif. Usurier. Le Grand-Guinal, le Mont-de-piété.
Guinal
Juif. On dit plutôt le mot hébreu yite, ou alors youtre.
Guinal
Juif.
Guinal, Guignal
Juif ; usurier. — Le grand guinal, le Mont-de-Piété. — Les chiffonniers appellent guinal, guignal, le marchand de chiffons en gros ou encore ogre, Abraham, Jouarez.
Guinaliser, Guignaliser
Faire l’usure. — Acheter à vil prix, — dans le jargon des chiffonniers. — Dans l’ancien argot guinaliser, avait le sens de circoncire.
Guinche
Barrière.
Guinche
s. f. Grisette de bas étage, habituée de bastringues mal famés.
Guinche
s. f. Bal de barrière, — dans l’argot des voyous, qui appellent de ce nom la Belle Moissonneuse, Aux Deux Moulins, le Vieux chêne, rue Mouffetard, le Salon de la Victoire, à Grenelle, etc.
Guinche
Bal public, — Cabaret mal famé, — dans le jargon des voyous.
A la porte de cette guinche, un municipal se dressait sur ses ergots de cuir.
(Huysmans, les Sœurs Vatard.)
Guinche est une altération de guinguette. Le mot n’est pas moderne, mais il est très usité depuis quelque temps.
Guinche
Bal public mal famé. Guincher, danser.
Guinche
Bal de barrière (Argot du peuple).
Guinche
Bal.
Guincher
v. n. Danser.
Guincher
Danser dans un bal public. Guinche, guincharde, danseuse de bals publics.
Guincher
(et non Guinguer) Danser, fréquenter la guinche (Argot du peuple).
Guincher
Danser.
Guincher
Danser.
Guincher (se)
S’habiller à la hâte, — et mal.
Guincheur
s. m. Habitué des bastringues.
Guindal
s. m. Verre, — dans l’argot des bouchers. Siffler le guindal. Boire.
Guindal
Verre, — dans l’ancien argot.
Guindal
Verre.
Guindal
Verre.
Guinder les portes
Argot théâtral. En attacher les deux battants à l’aide de cordes dites fils de façon à pouvoir aisément manœuvrer les décors.
Guingois (de)
adv. De travers, — dans l’argot du peuple.
Guinguette
s. f. Grisette, — parce qu’elle hante les bals de barrière.
Guitare
Rengaine. — Terme inventé par les Romantiques qui voulurent réagir contre l’école des Troubadours classiques de 1820. Chaque volume de vers était alors précédé du portrait de l’auteur drapé dans un manteau à grand collet et faisant vibrer son luth (guitare classique) au milieu de ruines éclairées par la lune.
On désigne au théâtre sous le nom de guitare une sorte de plainte incessante, revenant comme une mélopée, le son monotone d’une guitare modulant un rhythme triste et sans fin
Duflot.
Guitare
s. f. Rengaine ; plainte banale, blague sentimentale, — dans l’argot des artistes et des gens de lettres, reconnaissants à leur manière envers les beaux vers des Orientales de Victor Hugo.
Guitare
Redite, rabâchage, doléances. — Jouer de la guitare, rabâcher. — Pincer, jouer de la guitare, être en prison.
Guitare
Soufflet dont se servent les plombiers. Allusion de forme (Argot du peuple).
Guitare (avoir une sauterelle dans la)
v. Avoir le cerveau un peu détraqué. V. hanneton.
Guitariste
Rabâcheur ; importun.
Guitoune
Mot arabe qui veut dire la tente. En argot, guitoune signifie maison. « Où vas-tu ? — Je rentre à la guitoune. » Ce mot a certainement été rapporté par les zéphirs.
Gy
adv. Oui, — dans l’argot des voleurs.
Gy
Oui, ça va.
Gy, girolle
Oui.
Gy, girolle
Oui.
Gy, girolle
Oui.
Gy, girolle
Oui, bien, très-bien (Vidocq). — Il est à noter qu’autrefois giz voulait dire non. V. Roquefort.
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