Virmaître, 1894 : Terme employé par les agents de la sûreté pour indiquer qu’ils filent un voleur (Argot des voleurs).
Rossignol, 1901 : Suivre. Un agent de police fait une filature, lorsqu’il suit un voleur pour savoir ce qu’il fait.
Hayard, 1907 : Occupation d’un agent qui suit quelqu’un.
France, 1907 : Cantine. On dit aussi filature de poivrots.
Matra était un petit clairon à poil noir, aux yeux de souris, trapu comme une poutre, et si leste qu’il semblait cacher des ressorts dans sa culotte. Je le connus au 17e bataillon de vitriers.
— Combien veux-tu par mois ?
Il suçait son embouchoire :
— Sept sous par semaine.
— Ça y est.
Le clairon pivota.
— Où allons nous ? Demandai-je.
— À la filature des poivrots, dit Matra, faut bien arroser le marché.
Cette filature, c’était la cantine.
(Georges d’Esparbès)
France, 1907 : Action de filer quelqu’un, en terme de policier.
Mais la police est en défaut quand l’individu observé change de costume ou prend une voiture. Son flair est dérouté par le moindre écart dans la marche, qu’elle suppose normale, de l’individu. Mais en filature, les agents ne chassent qu’à vue. Couper sa barbe et troquer une blouse contre un paletot suffit à les dévoyer. Quand l’homme filé à les moyens de prendre un fiacre, l’agent lâche la poursuite. Il n’ira pas se lancer à son tour dans un sapin. Quand il présenterait sa note de frais, on lui rayerait impitoyablement son véhicule, en le prévenant sévèrement de ne plus « tirer de ces carottes-là. »
(Edmond Lepelletier)