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Danse

Danse

d’Hautel, 1808 : Donner une danse à quelqu’un. Le réprimander ; le tancer vertement ; et, dans un sens plus étendu, lui donner une volée, lui caresser les épaules à coups de bâton.
Entrer en danse. Signifie entrer en matière ; entamer une conversation, un discours.

Larchey, 1865 : Grêle de coups. — allusion ironique aux piétinements forcés de la lutte.

je prends le sabre. — c’est dit, et à quand la danse ?

about.

Delvau, 1866 : s. f. Coups donnés ou reçus, — dans le même argot [du peuple]. Danse soignée. Batterie acharnée.

Delvau, 1866 : s. f. Combat, — dans l’argot des troupiers.

Rigaud, 1881 : Batterie, bataille. — Étape militaire, marche forcée, — dans le jargon des troupiers.

Fustier, 1889 : Puanteur. (V. Delvau, Danser.)

La Rue, 1894 : Coup. Combat. Infection.

France, 1907 : Mauvaise odeur, infection.

France, 1907 : Coups. Donner, recevoir une danse.

France, 1907 : Bataille.

Dans cette bagarre, on ramassa dix-sept morts et trente-cinq blessés. La dispute avait commencé au sujet d’un jeu de monte. Un joueur qui perdait se mit à tirer des coups de revolver dans les lampes et, pendant ce petit sport, tua un homme en face de lui : d’où la danse.

(Hector France, Chez les Indiens)

Danse (donner une)

Hayard, 1907 : Battre quelqu’un.

Danse (en donner une)

Virmaître, 1894 : Battre un individu. Entrer en danse, entrer dans une affaire, apparaître (Argot du peuple).

Danse (la) à plat, la basse danse, la danse du loup

Delvau, 1864 : L’acte vénérien, pendant lequel les deux acteurs se trémoussent en cadence, coups de cul de ci, coups de queue de là, — ce qui les échauffe bien plus que n’importe quelle varsoviana.

L’époux remonte, et Guillot recommence.
Pour cette fois, le mari vit la danse
Sans se fâcher.

La Fontaine.

Il lui enseigna la danse du loup, la queue entre les jambes.

(Moyen de parvenir.)

Je crois que tu ne te ferais point prier de danser le branle de un dedans et deux dehors.

Tournebu.

La danse est pour les jeunes filles ce qu’est la classe pour les adolescents, une école protectrice de la sagesse, un préservatif des passions naissantes. Le célèbre Locke recommande expressément d’enseigner aux enfants à danser dès qu’ils sont en état de l’apprendre. La danse porte en soi une qualité éminemment réfrigérante et, sur tout le globe, les tempêtes du cœur attendent, pour éclater, le repos des jambes.

Lemontey.

À quinze ans, la danse est un plaisir, à vingt-cinq ans un prétexte, à quarante ans une fatigue.

Ad. Ricard.

Danse (recevoir une)

Rossignol, 1901 : Recevoir des coups. Veut aussi dire sentir mauvais, puer : ça danse, ça pue.

Danse du panier

Delvau, 1866 : s. f. Bénéfice illicite de la cuisinière. Argot du peuple. On dit aussi : Faire danser l’anse du panier. Quand une cuisinière, revenue du marché, a vidé les provisions que contenait tout à l’heure son panier, elle prend celui-ci par l’anse et le secoue joyeusement pour faire sauter l’argent épargné par elle à son profit, et non à celui de sa maîtresse.

La Rue, 1894 : Bénéfices illicites de la cuisinière.

Danser

d’Hautel, 1808 : Faire danser la danse de l’ours à quelqu’un. Le mener à la baguette ; lui donner les étrivières.
Faire danser quelqu’un. Le mener durement ; lui jouer quelque mauvais tours.
Danser le branle de sortie. S’en aller malgré soi d’un lieu où l’on se plaisoit.
Du vin à faire danser les chèvres. Pour dire du vin dur et vert, de la ripopée.
Il paie les violons et les autres dansent. Se dit de quelqu’un qui fait tous les frais d’une affaire, dont les autres retirent le profit.
Il en dansera. Menace que l’on fait à quelqu’un pour dire qu’on se vengera de lui.
Toujours va qui danse. Signifie qu’on pardonne volontiers à celui qui ne sait pas danser, en faveur de la complaisance qu’il met à faire danser les autres.

Larchey, 1865 : Payer. — Mot à mot : danser de ses écus.

C’étaient d’assez bons pantres. Enfin ils savaient danser.

De Lynol.

Delvau, 1866 : v. n. Perdre de l’argent ; payer ce qu’on ne doit pas. On dit aussi, à propos d’une somme perdue, volée, ou donnée : La danser de tant. Faire danser quelqu’un. Se faire offrir quelque chose par lui.

Delvau, 1866 : v. n. Exhaler une insupportable odeur, — dans l’argot des faubouriens. Danser du bec. Avoir une haleine douteuse. Danser des arpions. Avoir des chaussettes sales.

Rigaud, 1881 : Sentir mauvais ; principalement en parlant du fromage.

La Rue, 1894 : Payer. Mourir.

Virmaître, 1894 : Faire danser quelqu’un. Synonyme de faire payer (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Payer pour les amis.

Voilà plusieurs fois que je règle les dépenses, c’est toujours moi qui danse.

France, 1907 : Sentir mauvais ; allusion au fromage rempli de vers. Danser du bec, avoir mauvaise haleine.

France, 1907 : Payer. Il a dansé de dix ronds. Se dit aussi en parlant des écus.

Elle avait neuf frères ; on peut s’imaginer si mes écus dansèrent ; plus de cent cinquante dollars firent le saut.

(Hector France, Chez les Indiens)

France, 1907 : Mourir.

Danser (faire)

Delvau, 1866 : Battre, donner des coups. Faire danser ses écus. Dépenser joyeusement sa fortune.

Rigaud, 1881 : Donner des coups. — La danser, recevoir des coups. — Être congédié, perdre sa place. — Payer pour un autre.

Danser (la)

Delvau, 1866 : v. n. Perdre son emploi, et, par extension, la vie. Signifie aussi : Être battu.

France, 1907 : Être battu, gourmandé. Se dit aussi pour mourir.

Danser (ne pas savoir sur quel pied)

France, 1907 : Être embarrassé, ne savoir que faire.

Chaque préfet de police apporte des idées nouvelles, un caractère différent, des plans qui anéantissent tout ce qu’a créé son prédécesseur, et que son successeur mettra de côté comme absurdes. Que d’innovations n’avons-nous pas vu annoncer comme des merveilles, et que ont été reconnues comme impraticables, dès les premiers essais : les commissaires de nuit, les visites de postes, etc. ! Tous les deux ans, cette malheureuse administration est obligée de se métamorphoser de fond en comble… On ne sait jamais, comme on dit, sur quel pied danser.

(Hogier-Grison, Le Monde où l’on flibuste)

Danser de

Larchey, 1865 : Se mettre en frais de…

Je dansais pour c’te reine d’un joli châle tartan.

A. Cahen, Chansons.

Rigaud, 1881 : Payer ; généralement employé dans le sens de payer pour un autre. — Danser d’une demi-douzaine de consommes au cafemar, payer une demi-douzaine de consommations au café.

Danser devant le buffet

Larchey, 1865 : N’avoir rien à manger.

Tu bois et négliges ta besogne, Tu me fais danser devant le buffet.

Aubry, Chansons.

Nous faudra danser sans musique devant le buffet, aux heures des repas.

Chansons, Clermont, 1835.

Delvau, 1866 : v. n. N’avoir pas de quoi manger, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : N’avoir rien à se mettre sous la dent. — Pour égayer la situation on danse devant le buffet, comme David dansait devant l’arche.

Rossignol, 1901 : Ne rien avoir à manger.

France, 1907 : Jeûner par force, n’avoir rien à se mettre sous la dent.

Qu’on me nomme : alors plus de danses folles !
Adieu la bourrée et les farandoles !…
Ce sera bien fait !
On pourra, d’un air décent et sévère,
Danser seulement, quand je serai maire,
Devant le buffet !

(Daniel, Le Grelot)

Danser du bec

Virmaître, 1894 : Puer de la bouche (Argot du peuple). V. Trouillotter de la hurlette.

Danser l’anse de panier (la faire)

Virmaître, 1894 : Domestique qui majore les denrées qu’elle achète et fait payer cent sous à la patronne ce qui en vaut quarante (Argot du peuple).

Danser l’anse du panier (faire)

France, 1907 : Spécialité des cuisinières et, généralement, des domestiques qui comptent à leur maître les denrées à un prix très supérieur à celui qu’elles les ont payées.

Je m’acostois souvent de certaines servantes
Que je voyais toujours propres, lestes, pimpantes,
Et qui, pour soutenir l’éclat de leurs atours,
Sur l’anse du panier faisaient d’habiles tours !

(La Mallose des Cuisinières)

Danser le branle du loup

France, 1907 : (ou ajoute généralement : la queue entre les jambes). Avoir peur, n’être pas à son aise, à cause de la manière de marcher du loup, qui a constamment la queue entre ses jambes comme un chien effrayé.
Cette expression a aussi une signification obscène, beaucoup plus en usage.

— Je ne connais qu’une danse, répondait un faraud de village à qui l’on demandait de faire le quatrième dans un quadrille.
Et comme un groupe de jeunes campagnardes le regardaient d’un air interrogateur :
— C’est celle du loup, ajouta-t-il cyniquement.

Le mot se trouve dans Béroalde de Verville : « Il lui enseigna la danse du loup la queue entre les jambes. »

Danser tout seul

France, 1907 : Avoir mauvaise haleine.

Danseur

d’Hautel, 1808 : Un danseur. Terme d’argot, qui signifie un dindon, que l’on appelle aussi, dans le même patois, un Jésuite.

Clémens, 1840 : Dinde.

Delvau, 1866 : s. m. Dindon, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Dindon. — Par allusion, sans doute, à la danse des dindons, danse obtenue à l’aide d’une plaque de tôle qu’on chauffe par degrés et sur laquelle un imprésario a préalablement posé les Taglioni à plumes.

France, 1907 : Dindon. L’expression est vieille, car elle fait allusion au dindon que les bateleurs de foires posaient sur des plaques de fer chaudes, ce qui les obligeait à lever comiquement leurs pattes comme s’ils dansaient. Nos mœurs actuelles ont complétement fait disparaître ce spectacle cruel.


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