d’Hautel, 1808 : Gras comme un cent de clou. Phrase hyperbolique, pour dire maigre, étique, décharné.
Cela ne tient ni à fer ni à clou. Pour est dans un très-mauvais état ; se dit aussi d’un ornement d’une chose mobile qu’on peut emporter en changeant de logis.
Un clou chasse l’autre. Voy. Chasser.
River le clou à quelqu’un. C’est répondre d’une manière fermé et sèche à des paroles choquantes.
Compter les clous d’une porte. Se dit figurément, pour s’ennuyer d’attendre à une porte y planter le piquet.
On dit d’une chose en très bon état, qu’il n’y manque pas un clou.
Je n’en donnerois pas un clou à soufflet. Se dit d’une chose pour laquelle on n’a aucune estime.
On dit d’un écervelé, d’un homme extravagant, qu’il faut un clou à son armet.
Delvau, 1864 : Le membre viril, avec lequel on fixe la femme sur le dos.
Larchey, 1865 : Prison. On ne peut pas en bouger plus que si on y était cloué.
Je vous colle au clou pour vingt-quatre heures.
Noriac.
Larchey, 1865 : Mont-de-Piété. — Mot à mot : prison d’objets engagés.
Il avait mis le linge en gage ; on ne disait pas encore au clou.
Luchet.
Delvau, 1866 : s. m. Prison, — dans l’argot des voleurs.
Delvau, 1866 : s. m. Le mont-de-piété, — où l’on va souvent accrocher ses habits ou ses bijoux quand on a un besoin immédiat d’argent. Coller au clou. Engager sa montre ou ses vêtements cher un commissionnaire au mont-de-piété. Grand clou. Le Mont-de-piété de la rue des Blancs-Manteaux, dont tous les autres monts-de-piété ne sont que des succursales.
Delvau, 1866 : s. m. La salle de police, — dans l’argot des soldats, qui s’y font souvent accrocher par l’adjudant. Coller au clou. Mettre un soldat à la salle de police.
Rigaud, 1881 : Scène à effet, scène capitale, scène où les auteurs comptent accrocher le succès, — dans le jargon du théâtre.
Je lui ai donné la réplique et nous avons répété sa grande scène du deux !… c’est le clou de la pièce.
(Figaro du 6 juillet 1878.)
Rigaud, 1881 : Prison, — dans le jargon des troupiers.
Vous y êtes pour deux jours de clou.
(Randon, Croquis militaires.)
Rigaud, 1881 : Ouvrier qui travaille mal.
Rigaud, 1881 : Objet détérioré ou de peu de valeur, — dans le jargon des marchands de bric-à-brac. Pousser des clous, mettre des enchères sur des objets sans valeur.
Rigaud, 1881 : Mont-de-Piété. — Mot emprunté par le peuple au jargon du régiment où clou signifie prison. Le Mont-de-Piété est la prison aux hardes. — Hospice des Enfants-Trouvés.
Rigaud, 1881 : Baïonnette, — dans le jargon des soldats.
Merlin, 1888 : Salle de police, prison. — Coller au clou, mettre en prison.
La Rue, 1894 : Prison. Mont-de-piété. Mauvais ouvrier. Mauvais outil. Baïonnette. Objet détérioré. Scène à effet au théâtre.
Virmaître, 1894 : Le mont-de-piété. On va, les jours de dèche, y accrocher ses habits. On dit aussi : aller chez ma tante, mon oncle en aura soin. On dit également : au plan (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Un individu bon à rien est un clou. Une mauvaise montre est un clou.
France, 1907 : Prison : on y est, en effet, cloué.
Nos chefs sont remplis d’malice ;
Pour un’ faute, un rien du tout,
V’lan ! à la sall de police !
— Y en a qui nomment ça le Clou ! —
…
Dès qu’il s’agit d’une corvée,
Vite, dans la cour mal pavée,
On fait appeler à l’instant
Le caporal et le sergent.
Et souvent, comme récompense
(Ça se voit plus qu’on ne le pense),
On flanque au clou, si ça va mal,
Le sergent et le caporal.
(Chanson de caserne)
France, 1907 : Partie saillante d’une pièce, d’un livre, d’une représentation.
Un jeune auteur dramatique explique à un de ses amis le scenario d’une comédie future :
— Ce n’est pas mauvais, dit l’ami, mais pourquoi as-tu fait dérouler l’action dans un mont-de-piété ?
— Mais, mon cher, tout bonnement parce que le mont-de-piété sera le clou de ma pièce.
Aujourd’hui, au théâtre, il y a souvent plus de clous que de « charpente ». Le contraire nous semblerait préférable.
(Dr Grégoire, Turlutaines)
M. Hector Pessard vient de publier la première série de ses petits papiers dans la Revue bleue. Le clou de cette intéressante communication est l’histoire de la fondation du Courrier de Paris par M. Clément Duvernois. Le rôle joué par cette feuille éphémère et les rédacteurs qui y ont été attachés, ainsi que le talent de l’auteur, expliquent l’accueil fait à ce récit.
(Gil Blas)
Le livre est un petit bijou,
J’ai note des pages exquises,
Dont une un véritable clou.
(Jacques Redelsperger)
France, 1907 : Mont-de-piété.
France, 1907 : Mauvais outil, mauvais ouvrier. « Cela ne vaut pas un clou. » « Tu n’es qu’un clou, un rien qui vaille. »
France, 1907 : Baïonnette.