Perroquet

Perroquet

d’Hautel, 1808 : Un perroquet. On appelle ainsi un homme qui répète, sans comprendre, ce qu’il a entendu.
De la soupe à perroquet. Pour dire, du pain trempé dans du vin.

Delvau, 1864 : Le membre viril, qui répète toujours la même chose — sans parvenir à ennuyer les femmes.

Elle m’a prêté sa cage
Pour loger mon perroquet.

(Gautier-Garguille)

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui ne sait que ce qu’il a appris par cœur. Argot du peuple.

Delvau, 1866 : s. m. Verre d’absinthe, — dans l’argot des troupiers et des rapins, qui font ainsi allusion à la couleur de cette boisson, que l’on devrait prononcer à l’allemande : poison. Étouffer un perroquet. Boire un verre d’absinthe. L’expression a été employée pour la première fois en littérature par Charles Monselet.

La Rue, 1894 : Verre d’absinthe. L’étrangler, le boire.

Virmaître, 1894 : Absinthe. Allusion à la couleur verte de la liqueur, qui ressemble à celle du perroquet (Argot du peuple). V. Poileuse.

Rossignol, 1901 : Verre d’absinthe pure.

Hayard, 1907 : Absinthe.

France, 1907 : Bavard, parlementaire, rabâcheur de vieilles théories ressassées, comme les orateurs de mastroquets en rabâchent dans les réunions publiques.

Le comble de l’ironie,
Quand tu crèv’s de faim,
C’est d’entendr’ la Bourgeoisie
T’app’ler Souverain.
Celui qui veut ton suffrage
T’prend pour un jobard,
Fous-lui ton poing su’l’visage,
Te dit l’pèr’ Peinard.
Ah ! nom de Dieu ! faut qu’ça change,
Assez d’perroquets !
Y faut sortir de c’tte fange,
Ouvrons les quinquets !
Gouvernant, patron, jésuite,
Tout ça sent l’mouchard ;
Faut leur foutr’ d’la dynamite !
Te dit l’pèr’ Peinard.

(François Brumel)

France, 1907 : Douanier, à cause de l’uniforme vert.

France, 1907 : Verre d’absinthe. Étouffer, étrangler ou plumer un perroquet, boire un verre d’absinthe ; allusion à la couleur verte qui est celle de beaucoup de perroquets. On dit aussi perruche.

— Tu réclames tes deux béquilles, sale boiteux, dit-il en débouchant à nouveau la bouteille, et, coup sur coup, les perroquets se suivent.
Il appelle le quatrième « l’adjudant de semaine ». Les derniers sont les « trainards », le « gibier d’arrière-garde », les « vieux carottiers. »

(René Maizeroy, Portraits parisiens)

Perroquet (étouffer un)

Larchey, 1865 : « Cette locution signifie, dans le langage des ateliers, prendre un verre d’absinthe. » — M. Bayeux. — Allusion à la couleur verte du verre à pattes dont la main du buveur semble en effet étrangler le cou.

Perroquet (un)

Rigaud, 1881 : Un verre d’absinthe. — Étouffer, asphyxier un perroquet, boire un verre d’absinthe.

Perroquet à foin

France, 1907 : Âne.

Diable de perroquet à foin,
Mousquetaire de Piquepuces,
Jardin à poux, grenier à puces.

(Vadé)

Perroquet de falaise

Fustier, 1889 : Douanier. Allusion de couleur.

Perroquet de Montfaucon

France, 1907 : Vieil argot pour corbeau. On sait que Montfaucon était célèbre comme lieu de pendaison.

Voyez ce muguet trousse-cotte
Qui voudrait nous manier la m…
Oui, c’est pour lui qu’on cuit chez moi !
Tiens, l’abbé, v’là toujours pour toi…
N’me touche pas, c’est autant d’taches,
Ou je te frise la moustache
Avec le cul de mon chaudron,
Chien d’perroquet de Montfaucon !

(Vadé, Nouveau Catéchisme poissard)

Perroquet de savetier

Delvau, 1866 : s. m. Le merle, — dans l’argot des faubouriens. On le dit quelquefois aussi de la Pie.

Rigaud, 1881 : Pie, merle, geai.

France, 1907 : Merle ou pie.

Perroquet vert (fête du)

France, 1907 : Le dimanche el les jours fériés, à cause de la quantité énorme d’absinthe qui s’y consomme.

Le jour dominical n’est plus que le retour périodique de la fête du perroquet vert, où l’on voit attablés autour des verres jaunes la foule des snobs béatifiés par l’action réflexe du breuvage troublant et hallucinateur.

(L.-A. Levat, Petit Marseillais)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique