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Affaire dans le sac

Rossignol, 1901 : Une affaire faite, une affaire terminée, est une affaire dans le sac.

Avoir le sac

Rossignol, 1901 : Être riche, avoir beaucoup d’argent.

Besace

d’Hautel, 1808 : Au gueux la besace. Signifie que de tout temps des indigens et les malheureux ont été chargés des travaux les plus pénibles.
Être à la besace. Être réduit à la mendicité.
Il en est jaloux comme un gueux de sa besace. Pour dire qu’un homme est fort ombrageux, et que son amitié pour quelqu’un va jusqu’à la jalousie.
Besace bien promenée nourrit son maître. C’est-à-dire que quelque pauvre que l’on soit, on parvient toujours à gagner sa subsistance en se donnant du mouvement et en cherchant à travailler.

Delvau, 1864 : Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent ; ou bien le ventre d’une fille enceinte.

Finalement, v’la Boniface
Qui s’ présente et veut m’épouser :
Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace,
Je m’ promets bien d’ l’utiliser.
Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse,
Rendit bientôt ma position chanceuse…

Ph. Vionet.

Bissac

Delvau, 1864 : La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse — de sperme.

Le texte dit que foullando,
En foulant et fesant zic, zac.
Le galant se trouve au bissac.

(Ancien Théâtre français.)

Après cinq ou six bons mots
Fait entrer Genfrey au bissac.

(Farces et Moralités.)

Bon sort de bon sort (sacré) !

Rigaud, 1881 : Exclamation qui exprime le désappointement ou la colère. La variante est : Coquin de bon sort !

Brisacque

France, 1907 : Bruit.

Chien (sacré)

France, 1907 : Eau-de-vie.

Chien, Sacré-Chien

Rigaud, 1881 : Eau-de-vie aussi mauvaise que forte. — On disait et l’on dit encore dur comme du chien, pour désigner soit un liquide qui racle la gorge au passage, soit une denrée comestible rebelle à la mastication. Il n’est donc pas étonnant que l’eau-de-vie très forte ait été désignée sous le nom de sacré-chien et chien par abréviation.

Consommer le sacrifice

Delvau, 1864 : Faire l’acte copulatif depuis A jusqu’à Z, depuis le premier baiser qui joint les lèvres d’en haut, jusqu’au dernier spasme qui distend les lèvres d’en bas.

… Dès que le sacrifice
Est consommé, l’on se tourne le dos.

Louis Protat.

Cracher dans le sac

Larchey, 1865 : Voir raccourcir.

Rigaud, 1881 : Être guillotiné.

La Rue, 1894 : Être guillotiné.

Virmaître, 1894 : Allusion à la tête du condamné à mort qui tombe dans le sac de sciure. On dit aussi : éternuer dans le sac (Argot des voleurs).

Cracher ou éternuer dans le sac

France, 1907 : Être guillotiné. La tête du supplicié tombe dans un panier où dans un sac de sciure de bois.

Demi sac

France, 1907 : Cinq cents francs, le sac étant de mille.

Éternuer dans le sac, dans le son

Rigaud, 1881 : Être guillotiné. Allusion au sac de son destiné à étancher le sang du supplicié.

Être au sac

Fustier, 1889 : Avoir de l’argent.

Les deux amis se tombent dans les abatis l’un de l’autre et Hégésippe qui était au sac propose à Philoclès de venir prendre un petit quelque chose sur le pouce.

(Les mistouf’s de Télémaque)

France, 1907 : Avoir de l’argent.

Fleur de sacristie

Virmaître, 1894 : Calotin qui fréquente les églises sans en croire un mot. C’est un commerce comme un autre. On dit aussi : rat de sacristie (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Jeune dévote qui harcèle le curé ou ses vicaires. Quand elle est laide ou vieille, ce n’est plus qu’un rat de sacristie.

Haubersac

France, 1907 : Havresac, gibecière.

Havre-sac

d’Hautel, 1808 : (l’h s’aspire). Sorte de sac que les soldats portent sur le dos lorsqu’ils vont aux armées ; et non hâbre-sac, comme on le dit vulgairement.

Homme au sac

Delvau, 1866 : s. m. Personne riche, généreuse, — dans l’argot des petites dames qui voudraient que l’Humanité ne fût composée que de ces hommes-là.

Homme de sac et de corde

France, 1907 : Coquin fieffé, digne du dernier supplice. Allusion aux grands criminels ou jugés tels que l’on décrochait de la potence pour les mettre dans un sac que l’on jetait dans la rivière avec cette inscription : « Laissez passer la justice du roi ! »

Jurer comme un sacre

France, 1907 : Un sacre était un ancien canon, dont ou ne se sert plus depuis longtemps, qui pesait 2,830 livres et lançait un projectile de 5 livres. Comme ce fut un des premiers canons en usage et que le bruit était bien supérieur au reste de la mousqueterie, on disait de quelqu’un qui faisait grand tapage et jurait bruyamment : il jure comme un sacre.

Mal sacré

France, 1907 : Voir Mal des ardents.

Manger son avoine en son sac

France, 1907 : Manger seul et dans son coin, comme font les avares qui se cachent de peur d’avoir à partager leur pitance. Cette locution, fort vieille et d’origine méridionale, vient de la coutume qu’ont les charretiers et les muletiers de suspendre au nez de leurs bêtes le sac où se trouve la pitances d’avoine, de façon que chaque animal mange à part sa ration, sans que le voisin en puisse prendre.

Marie-sac-au-dos

Virmaître, 1894 : Femme toujours prête. Allusion aux troupiers qui, quand le quartier est consigné en vue d’un événement quelconque, campent dans la cour de la caserne sac au dos, prêts à partir (Argot des troupiers). V. Rempardeuses. N.

Massacre

d’Hautel, 1808 : Mauvais ouvrier, qui gâte tout ce qu’il touche, qui saboule l’ouvrage.

Delvau, 1866 : s. m. Ouvrier qui travaille mal, qui gâte l’ouvrage, — dans l’argot des bourgeois. Signifie aussi Gaspillage de choses ou d’argent.

Rigaud, 1881 : Ouvrier qui abîme l’ouvrage.

Rossignol, 1901 : Personne ayant un vilain physique.

Rossignol, 1901 : Marque de la petite vérole.

France, 1907 : Gâcheur, ouvrier maladroit.

Mettre dans son sac

Delvau, 1866 : Recevoir des injures ou des coups sans y répondre ; encaisser des soufflets ou des sottises sans en donner reçu.

Mettre du pain dans le sac de quelqu’un

Fustier, 1889 : Lui faire son affaire ; le battre, le tuer.

Pas de petit mercier qui ne sache faire sa loge

France, 1907 : Nul ne peut exercer une profession ou un métier s’il ne sait préparer de lui-même tout ce qui est nécessaire à cet effet. Allusion aux colporteurs et petits marchands ambulants qui, bien que portant sur leur dos tout leur fonds de commerce, savent s’installer dans les gares et les marchés de façon à occuper une place qui représente une loge ou boutique convenable.

Passacailler

Larchey, 1865 : Supplanter (Vidocq).

Rigaud, 1881 : Supplanter ; passer avant son tour.

Plein, plein comme un œuf, comme un sac

Larchey, 1865 : Saoul.

Un homme plein comme un œuf, pour avoir trop mangé.

Le Duchat, 1738.

Poil de mon sac

Rossignol, 1901 : Voir Poil de brique.

Pou de sacristie

France, 1907 : Dévot, hypocrite, marmotteur de patenôtres.

Les poux de sacristie ont trouvé une sorte de plaisanterie extra-topique. Quand ils ont un surcroit d’absinthe sur la conscience, c’est-à-dire sur l’estomac, ils cultivent un brin de poésie. Ils s’amusent à fabriquer des chansons atroces, épouvantables ; puis ils prétendent les avoir reçues par la poste et les publient pour terroriser les deux douzaines de gâteux auxquels ils envoient leur journal gratis.

(L’Évènement, 1877)

Promeneur de besace

France, 1907 : Mendiant ; expression du Centre.

Punaise de sacristie

France, 1907 : Dévote.

La bouche pâle, et cet air pincé, doucereux, spécial aux dévotes que les gens d’Église désignent sous le nom de punaises de sacristie.

(J. Marni)

Remplir le sac d’une fille

France, 1907 : La rendre grosse.

Il ly défit son corset,
Mais le meilleur de l’affaire
C’est qu’après tout ce mic-mac
Mon drôle, crac !
Lui remplit son sac.

(Vadé)

Sac

d’Hautel, 1808 : Il a pris son sac et ses quilles. Pour dire, il s’en est allé ; il n’a pas demandé son reste ; il a décampé au plus vite.
On dit aussi d’un homme que l’on a congédié, qu’on lui a donné son sac.
Il ne peut rien sortir de bon d’un sac à charbon.
Pour dire que d’un rustre, d’un butor, d’un grossier personnage, il ne faut attendre ni politesse, ni civilité.
Votre affaire est dans le sac. Pour dire, est faite, a réussi, est bâclée.
Un sac à vin. Un ivrogne de profession, un homme qui se laisse abrutir par le vin.
Voir le fond du sac. Pénétrer le secret d’une affaire.
C’est un sac percé. Pour dire, un dissipateur, un dépensier, un prodigue.
Autant pêche celui qui tient le sac que celui qui met dedans. Signifie que les receleurs méritent le même châtiment que les voleurs.

Delvau, 1864 : Le ventre. — On dit d’une femme enceinte : Elle en a plein son sac.

La jeune garce en eut plein son sac.

Marguerite De Navarre.

Delvau, 1866 : s. m. Renvoi, congé, — dans l’argot des ouvriers. Avoir son sac. Être renvoyé d’un atelier. Donner son sac. Remercier un patron.

Delvau, 1866 : s. m. Argent, — dans l’argot des faubouriens, qui prennent le contenant pour le contenu. Avoir le sac. Être riche, ou seulement avoir de l’argent. Homme au sac. Homme qui vient d’hériter.

Rigaud, 1881 : Ventre. — Avoir le sac plein, avoir le ventre plein.

La Rue, 1894 : Argent. Congre. Éternuer dans le sac, être guillotiné. Avoir son sac, être ivre.

Virmaître, 1894 : L’affaire est dans le sac, elle est conclue. Être pris en flagrant délit de vol, c’est avoir son affaire dans le sac. Être laide ou jolie, c’est être ou n’être pas dans le sac. Il y a une vieille chanson là-dessus :

Ell’ n’est pas mal
Pour foutre dans l’canal.
Elle est encore mieux
Pour foutr’ dans les lieux. (Argot du peuple).

France, 1907 : Cent francs.

Sac (affaire dans le)

France, 1907 : Affaire faite.

Sac (avoir dans son)

Delvau, 1866 : Posséder, être pourvu ou doué. Argot du peuple. N’avoir rien dans son sac. N’avoir pas de ressources d’esprit ; être sans imagination, sans talent. Avoir une mauvaise pierre dans son sac. Ne pas jouir d’une bonne santé, être atteint de mélancolie ou de maladie grave.

Sac (avoir le)

Larchey, 1865 : Avoir de l’argent.

A-t-elle le sac ? — Cela veut dire en langage des halles : A-t-elle de l’argent ?

G. de Nerval.

Donner le sac : Mettre à la porte. — Mot à mot : Forcer quelqu’un à faire sa malle, son sac.
En avoir plein le sac : Être complètement ivre.

Laissons-le reposer, il en a plein son sac.

Chenu

Mettre dans son sac : Dévorer un affront sans pouvoir le venger. — V. Raccourcir.

Le montreur de bêtes fut donc obligé de mettre les calottes dans son sac.

E. Sue.

Sac-à-papier : « À l’ouvrage, messieurs ! Sac-à-papier ! on ne fait rien ici. » — Balzac.
Juron bon pour exprimer l’ennui d’être dans une situation embrouillée. Un sac-à-papier se disait autrefois de la réunion de toutes les pièces d’un procès celles-ci se plaçaient dans un sac de toile.

Rigaud, 1881 : Avoir de l’argent. C’est le contenant pris pour le contenu. On dit également : Être au sac.

Virmaître, 1894 : Posséder beaucoup d’argent.
— Il a un fort sac.
— Il est au sac.
Avoir un sac dans lequel il y a une mauvaise pierre, c’est être condamné par les médecins (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Être riche.

France, 1907 : Être riche ; posséder un bon sac d’écus.

— Sont-ils tout de même assez veinards, ces fils du Prophète, d’avoir le sac, qui leur permet de s’embarrasser de plusieurs femmes, et puis aussi — et surtout — d’avoir encore le sac qui leur permet de s’en débarrasser !

(Henri Second)

Sac (avoir le) ou Être saqué

Boutmy, 1883 : v. Avoir de l’argent, être riche. On dit encore dans le même sens : être au sac.

Sac (cracher dans le)

France, 1907 : Être guillotiné.

Sac (déployer son)

Merlin, 1888 : Raconter des balivernes.

Sac (donner à quelqu’un son)

Rigaud, 1881 : Renvoyer quelqu’un. Pour donner plus de force à l’expression les ouvriers ajoutent : Avec une forte paire de bretelles.Avoir son sac, être renvoyé de l’atelier. On disait autrefois : donner à quelqu’un son sac et ses quilles, pour congédier, casser aux gages.

Si je n’obéis point, j’ai mon sac et mes quilles.

(Boursault, Poésies.)

Sac (en avoir son)

Fustier, 1889 : Ne plus pouvoir supporter quelqu’un ou quelque chose.

Entre nous, le mari d’Emma ! j’en ai mon sac !

(Cadol : La colonie étrangère)

France, 1907 : En avoir assez, en être las, comme quelqu’un qui porte un sac trop lourd.

J’en ai mon sac, moi, d’mon épouse ;
Mince d’crampon ; j’y trouv’ des ch’veux,
C’est rien de l’dire. C’que j’me fais vieux !
Par là-d’sus Madame est jalouse !

(André Gill, La Muse à Bibi)

Sac (en avoir un)

Rossignol, 1901 : Être bête est en avoir un sac.

Sac (éternuer dans le)

Rigaud, 1881 : Être guillotiné. — Variante : Cracher dans le sac.

Sac (être dans le)

Rigaud, 1881 : Avoir perdu à un jeu quelconque. Il faut payer, vous êtes dans le sac. — Signifie encore avoir fait de mauvaises spéculations, s’être ruiné. — Une affaire est dans le sac, lorsqu’elle est terminée bien ou mal, lorsqu’on n’en parle plus.

France, 1907 : Se dit d’une femme laide, bonne à mettre dans un sac.

Sac (être ou n’être pas dans le)

Delvau, 1866 : Être laide ou jolie. Argot des faubouriens. Cette expression devrait se chanter, comme cette autre, de la même famille :

Ell’ n’est pas mal
Pour foutr’ dans l’canal.

Sac (mettre dans son)

France, 1907 : Dévorer un affront.

Sac (n’être pas dans son)

France, 1907 : Être mal dans ses affaires, se mal porter. « Je ne suis pas dans mon sac aujourd’hui. »

Sac (un)

Rossignol, 1901 : 1000 francs.

anon., 1907 : Mille francs.

Sac à charbon

Fustier, 1889 : Prêtre, — dans l’argot des voyous.

Le prêtre qui tout à l’heure leur a lit entrevoir (aux enfants) la douce figure du Jésus évangélique, ils le rencontrent ; du coin d’un carrefour, ils crieront : couac, l’appelleront corbeau ou, d’un mot plus à la mode en ce moment : sac à charbon.

(Figaro, août 1884)

Rossignol, 1901 : Celui qui porte une Soutane.

Sac à malice

Merlin, 1888 : Sac renfermant les brosses, la patience, le fil, les aiguilles, etc.

France, 1907 : Trousse, petit sac du troupier contenant les objets et ustensiles nécessaires à la propreté et à l’entretien de ses effets.

Le capitaine s’attachait surtout aux sacs à malice ; il en passait l’inspection au moins deux fois par semaine ! « Sans trousse complète, disait-il souvent, pas de bon soldat possible, pas de hussard ficelé ! »

(Émile Gaboriau, Le 13e Hussards)

Sac à merde

Virmaître, 1894 : Le ventre. L’image n’est pas propre, mais elle exprime bien le fait. On se souvient de ce général du premier Empire à qui Napoléon avait recommandé le plus grand silence à un grand dîner. Le général se tint coi, comme il l’avait promis, mais au dessert il ne put résister, il frappa sur le ventre de son voisin, un archiduc, en lui disant :
— Eh bien ! mon vieux, maintenant que t’as bien mangé, y en a beaucoup là-dedans ? (Argot du peuple).

France, 1907 : Le ventre.

Sac à olives

France, 1907 : Testicules.

Sac à os

Rigaud, 1881 : Individu très maigre.

Virmaître, 1894 : Femme maigre. On dit dans le peuple : — On peut lire son journal au travers. Il y eut longtemps, il y a une trentaine d’années, une femme diaphane qui se faisait voir dans une baraque à la foire aux pains d’épices. Le pitre pour exciter la foule à entrer, disait :
— Avec une chandelle, on peut lui compter les côtes (Argot du peuple).

France, 1907 : Femme maigre.

Sac à plâtre

Rossignol, 1901 : Un enfant au maillot ; c’est la taille et la forme d’un sac à plâtre.

Sac à puces

Rigaud, 1881 : Chien. Les puces font élection de domicile sur les chiens.

anon., 1907 : Lit.

Sac à tripes

France, 1907 : Ventre.

Sac à viande

Merlin, 1888 : Définition réaliste de la chemise.

Rossignol, 1901 : Chemise.

Sac à vin

Virmaître, 1894 : Ivrogne pour qui toutes les boissons sont bonnes. Mot à mot : il engloutit tous les liquides dans son sac (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Celui qui en boit beaucoup.

France, 1907 : Ivrogne. C’était autrefois le sobriquet des Angevins.

En avants deux ! Ô vous qu’on nomme
Chair à canon et sac à vin ;
Va-nu-pieds et bêtes de somme,
Traîne-misère et meurt-de-faim,
En avant deux et que tout danse
Pour équilibrer la balance.

(J.-B. Clément)

Sac au dos

Rossignol, 1901 : Bossu.

Sac au lard

Delvau, 1866 : s. m. Chemise, — dans l’argot des faubouriens, qui se sont rencontrés dans la même expression avec les voleurs anglais : flesh-bag, disent ceux-ci.

France, 1907 : Chemise.

Sac d’os

Rossignol, 1901 : Personne maigre qui n’a que les os.

Hayard, 1907 : Personne maigre.

Sac de pommes de terre

France, 1907 : Protubérance musculaire sur le biceps.

Un jeune homme frêle et charmant dans une veste de chasse dont le coutil laissait apercevoir aux biceps le sac de pommes de terre du savetier.

(Edmond de Goncourt, La Fille Élisa)

Sac et de corde (homme de)

France, 1907 : Homme méprisable, capable de tous les forfaits. An moyen âge, l’on enfermait les malfaiteurs ou les ennemis du pouvoir dans un sac lié par le haut et on les jetait dans la rivière avec ces mots écrits sur de sac : « Laissez passer la justice du roi. » Les moins coupables étaient pendus. De là l’expression : être digne du sac ou de la corde.

Sac mouillé (se couvrir d’un)

France, 1907 : Ne pas avouer ses torts, se servir d’excuses frivoles pour cacher ses fautes, comme si, dit un vieil auteur, l’on se mettait un sac mouillé sur la tête pour se garantir de la pluie.

Sac plein

France, 1907 : Ventre garni d’un enfant.

Sac plein (avoir le)

Delvau, 1866 : Être complètement ivre. Se dit aussi à propos d’une Femme enceinte.

Virmaître, 1894 : Être ivre. A. D. Avoir le sac plein se dit d’une femme sur le point d’accoucher (Argot du peuple). N.

Sac-à-papier !

Delvau, 1866 : Juron bourgeois, qui marque l’ennui qu’on éprouve, l’embarras dans lequel on se trouve.

Sac-à-vin

Delvau, 1866 : s. m. Ivrogne, — dans l’argot du peuple. C’est le guzzle anglais.

Rigaud, 1881 : Ivrogne incorrigible. Ordinairement la femme du sac-à-vin est une paillasse à coups de poing.

Sac-au-dos

France, 1907 : Séminariste. Cette expression date de l’époque où les élèves des séminaires durent subir la loi militaire.

Le Capitaine. — Pourquoi tu ne sors jamais le dimanche ?
Varon. — Parce que… mon…
Le Capitaine. — C’est un vœu ?
Varon. — Non, mon cap…
Le Capitaine. — Alors ? T’as donc pas une Jeannette en ville ?
Varon. – Non, non cap’taine…
Le Capitaine — Non ? T’es une emplâtre, un navet ! Je te fais pas mes compliments. Et pourquoi ça t’as pas de bonne amie ?
Varon, — Parce que, mon cap…
Le Capitaine. — Hé ?
Varon. — Ça m’est défendu !
Le Capitaine. — Défendu ? T’es pas malade ?
Varon. — Non, mon capitaine. C’est pas pour ça.
Le Capitaine. — Pourquoi ? Allons ! Avoue. Je sens qu’il y a une saleté là-dessous.
Varon, fermement. — Je suis séminariste, mon capitaine.
Le Capitaine, abasourdi. — Ah… tu… oh !… Ah ! tu es sémina… Tiens… tiens… (Un silence.) Ainsi, vous êtes un sac-au-dos ?…
Varon. – Oui, mon capitaine.

(Henri Lavedan)

Sac-au-lard

Rigaud, 1881 : Chemise.

Sacard

Delvau, 1866 : adj. et s. Homme à son aise, ayant le sac.

France, 1907 : Nom donné autrefois en Bourgogne à des gens de sac et de corde, qui en temps de peste s’offraient pour enterrer les pestiférés et qui volaient tout ce qui leur tombait sous la main dans les maisons où ils pénétraient.

France, 1907 : Individu qui a le sac, qui est riche ; argot populaire.

Saccade (avoir la)

France, 1907 : Se disait autrefois d’une femme accolée par un homme.

Et les moines, quelle chère font-ils ? Le cor Dieu, ils biscotent vos femmes ce pendant qu’estes en romivage (pélerinage). — Hin hen, je n’ai pas paour de la mienne, car qui la voirra de jour, ne se rompra ja le col pour l’aller visiter la nuict. — C’est, dist le moine, bien rentré de piques. Elle pourroit être aussi laide que Proserpine, elle aura par Dieu saccade puis qu’il y a moines autour.

(Rabelais, Gargantua)

Saccagné

France, 1907 : Petit canif très effilé et à pointe recourbée dont se servent les pickpockets pour couper du même coup le vêtement et la poche de la personne qu’ils veulent voler.


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