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Agrément (se pousser de l’)

Rigaud, 1881 : S’amuser, passer un moment agréable. Quand on a massé toute la semaine, il faut bien un peu se pousser de l’agrément le dimanche.

Air (se donner de l’air, se pousser de l’air, jouer la fille de l’air)

La Rue, 1894 : Partir, se sauver.

Air (se donner ou se pousser de l’)

France, 1907 : Figures pour partir, se sauver.
Jouer la fille de l’air a la même signification : c’est une réminiscence d’une ancienne pièce du boulevard du Temple, La Fille de l’air. A. Barrère, dans son Argot et Slang, a réuni les différentes expressions du même acte. Elles sont aussi nombreuses que pittoresques :

Faire le patatrot, le lézard, le jat-jat, la paire, crie, gilles ; jouer la fille de l’air, se déguiser en cerf, s’évanouir, se cramper, tirer sa crampe, se lâcher du ballon, se la couler, se donner de l’air, se pousser du zeph, se sylphider, se la trotter, se la courir, se faire la débinette, jouer des fourchettes, se la donner, se la briser, ramasser un bidon, se la casser, se la tirer, tirer ses grinches, valser, se tirer les pincettes, se tirer des pieds, se tirer les baladoires, les pattes, les trimoires ou les flûtes ; jouer des guibes ou des quilles, se carapater, se barrer, baudrouiller, se cavaler, faire une cavale, jouer des paturons, happer le taillis, flasquer du poivre, décaniller, décarrer, gagner les gigoteaux, se faire une paire de mains courantes à la mode, fendre l’ergot, filer son nœud, se défiler, s’écarbouiller, esbalonner, filer son câble par le bout, faire chibis, déraper, fouiner, se la fracturer, jouer des gambettes, s’esbigner, ramoner ses tuyaux, foutre le camp, tirer le chausson, se vanner, ambier, chier du poivre, se débiner, caleter, attacher une gamelle, décamper.

Air (se donner, se pousser de l’, jouer la fille de l’)

Larchey, 1865 : Fuir. — Les deux premiers termes font image ; le troisième a été enfanté par la vogue de La Fille de l’Air, une ancienne pièce du Boulevard du Temple.

La particulière voulait se donner de l’air.

Vidal, 1833.

Dépêchez-vous et jouez-moi la Fille de l’air avec accompagnement de guibolles.

Montépin.

Allons, môme, pousse-toi de l’air.

Id.

Vivre de l’air du temps : Être sans moyens d’existence. Terme ironique.

Tous deux vivaient de l’air du temps.

(Balzac)

Être à plusieurs airs : Être hypocrite, jouer plusieurs rôles à la fois.

Col (se pousser du)

Larchey, 1865 : Se faire valoir. Passer la main sous le menton en renversant la tête est un geste de présomptueux.

Toi qui te poussais tant du col, Nous t’avons pris Sébastopol.

Remy, Chanson, 1856.

Rigaud, 1881 : Porter un col de chemise haut, bien blanc et bien empesé. — Au figuré, c’est énumérer les qualités qu’on croit avoir, c’est les faire ressortir comme si on les exhibait du col de la chemise que la main tire en haut.

France, 1907 : Se faire valoir, se vanter.

Courant d’air (se pousser un)

France, 1907 : Fuir, décamper.

De (se pousser du)

Rigaud, 1881 : Faire sonner avec ostentation la particule nobiliaire qu’on tient de ses aïeux ou qu’on s’est octroyée à soi-même.

France, 1907 : Placer cette particule devant son nom pour se faire passer pour noble.

Déponner, dépousser

Rigaud, 1881 : Sacrifier à Domange, — dans l’ancien argot.

Dépousser

Halbert, 1849 : Faire ses nécessités.

En pousser une

Rossignol, 1901 : Chanter une chanson.

Maintenant que nous avons bien dîné, je vais vous en pousser (ou dégoiser) une.

Panthe (pousser sa)

Rigaud, 1881 : Abréviation de pousser sa panthère, c’est-à-dire se promener d’un côté, de l’autre, dans l’atelier ; courir une bordée de marchand de vin en marchand de vin. La variante est : Faire sa panthère ; par allusion à la panthère du Jardin-des-Plantes qui n’a d’autre occupation que d’arpenter sa cage.

Pointe (pousser sa)

Larchey, 1865 : Conter fleurette.

Que de projets ma tête avorte tour à tour, Poussons toujours ma pointe et celle de l’amour.

Le Rapatriage, parade du dix-huitième siècle.

Pousser

d’Hautel, 1808 : Pousser la lipe. Pour dire bouder, faire la moue.
Pousser le temps avec l’épaule. Temporiser, retarder, prendre des délais.
Pousser des soupirs. Pour dire soupirer.
Poussé de nourriture. Pour bien repu, rassasié, qui en a par dessus la yeux.

Delvau, 1864 : Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut.

Celui-là poussait un ami.

Régnier.

Oh ! va… va !… mais va donc !… Pousse, tit’ homme… pousse !… mais pousse donc !

H. Monnier.

Ah ! chien… chien !… que tu me fais mal !… Ah ! mes fesses… mes pauvres fesses… Tu pousses si fort que tu me crèves… ah !

La Popelinière.

Delvau, 1866 : v. n. Surenchérir, — dans l’argot des habitués de l’Hôtel des ventes.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Parler, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi : Pousser son glaire.

Pousser à la peau

Virmaître, 1894 : Femme de feu, amoureuse, chaude comme braise dont l’ensemble parle aux sens. Elle pousse à la peau (Argot du peuple).

Pousser dans le battant (se)

Larchey, 1865 : Boire. V. Pivois.

Delvau, 1866 : Boire ou manger, mais surtout boire.

Pousser dans le cornet, l’escarcelle, le fusil (s’en)

Fustier, 1889 : Boire, manger. (V. Delvau : S’en pousser dans le battant.)

Pousser de l’air (se)

Delvau, 1866 : S’en aller de quelque part. On dit aussi : Se pousser un courant d’air.

Pousser de la ballade (se)

France, 1907 : Se promener, flâner.

Va, mon vieux, pouss’ toi d’la ballade
En attendant l’jour d’aujord’hui,
Va donc, ya qu’quand on est malade
Qu’on a besoin d’pioncer la nuit ;
Tu t’portes ben, toi, t’as d’la chance,
Tu t’fous d’la chaud, tu t’fous d’la froid,
Va, mon vieux, fais pas d’rouspétance,
T’es dans la ru’, va, t’es chez toi.

(Aristide Bruant)

Pousser de la ficelle

France, 1907 : Guetter un voleur ; argot de la police Même sens que poiroter.

Pousser des cris de Mélusine

France, 1907 : Pousser des cris perçants. Allusion à la légende de la fée Mélusine condamnés à devenir chaque samedi moitié femme, moitié serpent. Surprise par son mari, le comte Raimondin de Lusignan, dans cette singulière métamorphose, elle poussa un cri perçant, s’envola par la fenêtre et disprarut. Une tradition conservée dans la famille de Lusignan relate que chaque fois qu’un malheur menace la famille, que la mort doit frapper un de ses membres, Mélusine apparait au-dessus de la grande tour du château et pousse des cris aigus.

Pousser du col (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Être content de soi, et manifester extérieurement sa satisfaction, — dans l’argot des faubouriens, qui ont remarqué que les gens fats remontaient volontiers le col de leur chemise. Une chanson populaire — moderne — consacre cette expression ; je me reprocherais de ne pas la citer ici :

Tiens ! Paul s’est poussé du col !
Est-il fier, parc’qu’il promène
Sarah, dont la douce haleine
Fait tomber les mouch’sau vol.

Signifie aussi s’enfuir.

France, 1907 : Se glorifier ; être content de soi.

Brouf, quelle sale garce d’époque !
On tourne le croupion au progrès et on se fiche à faire des courses de vitesse, kif-kif les écrevisses ; à reculons ! Encore un peu et nous aurons dépassé la barbarie du moyen âge pour dégouliner dans on ne sait quelle férocité monstrueuse.
N’empêche qu’on se pousse du col et qu’on a des prétentions à éclairer la route de l’avenir.

(Le Père Peinard)

J’me dis, en me poussant du col :
Vieux veinard, c’est pas d’la p’tit bière,
J’vais r’cevoir dans mon entresol,
Je l’parierais, une rosière.

(E. du Bois)

Pousser l’aventure à bout

Delvau, 1864 : Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue.

De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure.

A. de Nerciat.

Pousser la goualante

Fustier, 1889 : Chanter. (V. Delvau : Goualer.)

Pousser le bois

Delvau, 1866 : v. a. Jouer aux échecs ou aux dames, — dans l’argot du peuple, qui a eu l’honneur de prêter ce verbe au neveu de Rameau.

Pousser le boum du cygne

France, 1907 : Mourir ; argot populaire.

Pousser le buom ! du cygne

Delvau, 1866 : Mourir, — dans l’argot des faubouriens, qui disent cela à propos des garçons de café et de leur fatigant boum ! pas de crème, messieurs ?

Pousser le cul pour avoir la pointe

Delvau, 1864 : Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire : Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande, — soit un bon gros vit.

Pousser sa chique

France, 1907 : Faire ses besoins.

À moins qu’on rentr’ dans eun’ boutique
Comm’ cell’ d’à l’instant d’où que j’sois ;
J’avais besoin d’pousser ma chique,
J’pouvais pas la pousser dehors.

(Aristide Bruant)

Pousser sa glaire

Rigaud, 1881 : Parler.

Pousser sa moulure

Virmaître, 1894 : Faire ses besoins. Allusion à la moulure ronde qu’il faut pousser avec effort sous le fer du rabot (Argot du peuple).

Pousser sa pointe

Delvau, 1864 : Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté.

Vien,
Chien, Foutu vaurien,
Cess’ ta plainte
Et pouss’ ta pointe.

(Parnasse satyrique.)

Delvau, 1866 : v. a. S’avancer dans une affaire quelconque, — mais surtout dans une entreprise amoureuse.

Que de projets ma tête avorte tour à tour !
Poussons toujours ma pointe et celle de l’amour.

dit une comédie-parade du XVIIIe siècle (le Rapatriage).

France, 1907 : S’avancer, explorer un endroit.

Pousser son glaire

La Rue, 1894 : Parler.

Pousser son pas d’hareng saur

France, 1907 : Danser ; argot des voyous.

Pousser son rond

Delvau, 1866 : v. a. Alvum deponere, — dans l’argot des maçons.

Rigaud, 1881 : Aller à la selle.

Pousser un bateau

Delvau, 1866 : v. a. Avancer une chose fausse, inventer une histoire, mentir. Argot des faubouriens. On dit aussi : Monter un bateau.

Pousser un carambolage

France, 1907 : Jouer au billard.

Ils sont là, cinq ou six, les oisifs de la petite ville qui, chaque jour, aux mêmes heures, viennent taper des dominos sur le marbre, pousser un carambolage, lire la feuille locale. Comme ils se sont tout dit, des silences pèsent sur leurs parties, seulement ponctuées par des heurts de billes, par l’annonce d’une levée, la chute d’une cuillère sur un plateau.

(Hugues Le Roux)

Pousser un excellent (se)

Rigaud, 1881 : Manger l’ordinaire de la prison, qui est loin d’être excellent ; mais l’ironie plaît au voleur.

France, 1907 : Manger l’ordinaire de la prison.

Pousser une blague

Fustier, 1889 : Fumer une pipe. Argot de l’École Polytechnique.

France, 1907 : Fumer ; argot des polytechniciens.

Pousser une gausse

Delvau, 1866 : v. a. Faire un mensonge, — dans l’argot du peuple. On dit aussi : Pousser une histoire.

Pousser une selle

France, 1907 : Faire ses besoins. On dit aussi pousser son rond, pousser sa moulure.

Toi qui déjeunes sans vaisselle,
Avec du pain noir pour gâteau,
Bon moissonneur, pousse une selle
Dans la plaine ou sur le coteau.
Ton maître y trouve son affaire :
Ses terrains en sont engraissés !
Jamais tu n’en pourras trop faire,
Tu n’en feras jamais assez !

(Jules Jouy)

Repousser

d’Hautel, 1808 : Repousser quelqu’un avec perte. Pour dire, lui répliquer vivement ; lui river son clou ; le réduire à ne savoir plus que dire. On dit aussi d’une personne à qui on a refusé ouvertement ce qu’elle postuloit, qu’Elle a été repoussée à la barricade.

Rossignol, 1901 : Puer, sentir mauvais.

Repousser du goulot

Fustier, 1889 : V. Delvau : Repousser du tiroir.

Virmaître, 1894 : Puer de la bouche. L’image est typique ; ceux qui sont affligés de cette infirmité repoussent en effet tous ceux qui les approchent (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Sentir mauvais de la bouche. Entre artistes de la Comédie-Française : « Dis donc, X…, vous dites toutes que je repousse du goulot à tuer les mouches à quinze pas ; en voilà une qui est sur ma glace pendant que je me maquille, elle ne bouge pas. — Oh ! oui, ma chère, ça se comprend, tu n’as sans doute pas vu que c’était une mouche à m… iel. »

Hayard, 1907 : Avoir mauvaise haleine.

Repousser du parlement

Virmaître, 1894 : V. Trouilloter de la hurlette.

Repousser du tiroir

Delvau, 1866 : v. n. Avoir l’haleine cousine germaine du lac Stymphale. Argot des faubouriens. On dit aussi Repousser du corridor.

Repousser les urines

Virmaître, 1894 : Il est, je pense, inutile d’expliquer cette expression ; sa brutalité la rend très compréhensible. Allusion au piston qui repousse la vapeur dans le cylindre (Argot des voyous). N.

Vague (en pousser une)

Virmaître, 1894 : Synonyme d’arracheur de chiendent, aller au hasard, vaguement, avec l’intention de voler n’importe qui ou n’importe quoi (Argot des voleurs).

Voir les pissenlits pousser par la racine

Virmaître, 1894 : Être sous terre. Dans le peuple, on dit également : Aller dans le royaume des taupes (Argot du peuple).


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