(France, 1907)
Acheter chat en poche
Conclure légèrement un marché sans avoir examiné l’objet qu’on achète. Un paysan retors mit un chat dans un sac — poke — mot saxon dont nous avons fait poche, — et le vendit sur le marché comme cochon de lait à un benêt ou un ivrogne qui acheta de confiance et ne s’aperçut de la duperie qu’après la disparition du filou. Acheter le chat pour le lièvre, dit-on encore.
(Delvau, 1867)
Avoir pas sa langue dans sa poche (n’)
Être prompt à la riposte ; savoir parler. Argot du peuple.
(Delvau, 1867)
Effets de poche
s. m. pl. Étalage de pièces d’or et de billets de banque. Faire des effets de poche. Payer.
(Rigaud, 1881)
Effets de poche
Faire sonner son argent, le compter en public, sortir deux cents francs en or pour acheter un cigare d’un sou, tout cela : effets de poche. C’est un des plus sûrs moyens de se faire voler. — Les jours de paye les ouvriers font volontiers des effets de poche. Celui qui n’est pas habitué à avoir de l’argent se livre généralement à des effets de poche.
(Hayard, 1907)
Faire les poches
(Delvau, 1867)
Mouchoir de poche
s. m. Pistolet de poche, avec lequel on peut moucher les importuns de nuit à quinze pas. Argot des faubouriens.
(Larchey, 1865)
Pochard, poche
Ivrogne. (Vidocq, 1837). — Mot à mot : Ivre, ivrogne, homme qui remplit ou qui a rempli de vin la poche de son estomac.
Je ne sais pas ce que j’ai… je crois que je suis un peu pochard.
M. Michel.
(d’Hautel, 1808)
Poche
Elle est grande comme ma poche. Se dit ironiquement et par mépris d’une petite personne, qui veut se carrer et se donner des airs.
Jouer de la poche. Pour dire, débourser beaucoup d’argent, faire de grosses dépenses.
Il a votre affaire dans sa poche. Pour dire, il tient la décision de votre affaire.
(Delvau, 1867)
Poche
s. f. Ivrognesse, — dans l’argot des faubouriens, qui de cochon a déjà fait coche. On dit aussi Poche, au masculin, à propos d’un ivrogne.
(Rigaud, 1881)
Poche
Apocope de pochard.
Quand on est poch’ on s’en revient chantant.
(Le Déménag. à la sonnette de bois, chans.)
(Delvau, 1867)
Poche-œil
s. m. Coup de poing appliqué sur l’œil, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Pochon.
(La Rue, 1894)
Poche, pochard
(d’Hautel, 1808)
Pocher
Meurtrir, froisser, faire des contusions.
(Delvau, 1867)
Pocher
v. a. Meurtrir, donner des coups. Se pocher. Se battre, surtout à la suite d’une débauche de vin.
(Boutmy, 1883)
Pocher
v. intr. Prendre trop d’encre avec le rouleau et la mettre sur la forme sans l’avoir bien distribuée. Peu usité.
(La Rue, 1894)
Pocheté
Niais. En avoir une pocheté, être très bête ou être ivre.
(Fustier, 1889)
Pochetée
Inintelligence. En avoir une pochetée, avoir la compréhension difficile.
(Virmaître, 1894)
Pochetée (avoir une)
Avoir une forte dose de bêtise.
— Il en a une rude pochetée.
Synonyme de gourde (Argot du peuple).
(d’Hautel, 1808)
Pochette
Belle pochette et rien dedans. Signifie autant que, belle montre et peu de rapport.
(Virmaître, 1894)
Pochettes
Les joues. Comme les poches, elles se gonflent (Argot du peuple).
(La Rue, 1894)
Pochon, poche-œil
(Rigaud, 1881)
Revue de pistolet de poche
Revue mensuelle de santé dans les régiments. C’est l’heure où le major doit s’assurer si Mars n’aurait point, par hasard, besoin du ministère de Mercure.
(Delvau, 1867)
Sous de poche
s. m. pl. Monnaie à dépenser, — dans l’argot des collégiens et des grandes personnes qui n’aiment pas à sortir sans argent.
(Rigaud, 1881)
Tonnerre de poche
Crepitus ventris. (Scarron.)
(Delvau, 1864)
Vaisselle de poche
L’argent nécessaire en amour — la braise avec laquelle on chauffe les femmes.
Il a son charme, le métier de mac, surtout au point d’vue d’ la vaisselle de poche.
Lemercier de Neuville.
À des pouilleux si tu t’accroches,
Rappelle-toi qu’il t’en cuira
Car l’amour sans vaisselle de poches,
C’est du caca.
E. Debraux.
(Larchey, 1865)
Vaisselle de poche
Argent. — On ne peut pas manger sans celle-là.
L’amour sans vaisselle de poche,
C’est du caca.
Debraux, 1832.
(Delvau, 1867)
Vaisselle de poche
s. f. Argent, monnaie, — dans l’argot des faubouriens.
(Rigaud, 1881)
Vaisselle de poche
(Virmaître, 1894)
Vaisselle de poche
C’est une vaisselle que les ouvriers aiment bien à casser, surtout les jours de Sainte-Flemme (Argot du peuple).
(Virmaître, 1894)
Vider sa poche à fiel
Soulager son cœur, dire tout ce que l’on pense sans ménager ses expressions (Argot du peuple). N.
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