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Déparler

Delvau, 1866 : v. n. Ne pas savoir ce que l’on dit, parler d’une chose que l’on ne connaît pas. Argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : v. n. Cesser de parler, — dans l’argot du peuple. Ne pas déparler. Bavarder fort et longtemps.

France, 1907 : Parler à tort et à travers ; discuter sur un sujet que l’on ne connaît pas.

Dun (parler en)

France, 1907 : Autre forme de l’argot, ou plutôt procédé de déformation argotique du même genre que drègue. Il consiste, dit Lorédan Larchey, à ajouter dun au mot prononcé en troquant l’n de dun contre la première lettre du rot si cette lettre est une consonne, et en l’ajoutant si c’est une voyelle. Non content de cette opération, on termine en redoublant après du la première syllabe. — « Ainsi, pour dire on ne voit pas, ils disent : nonduon nedue noiduvoit nadupas. Pour maladroit, ils disent naladroitdumal. » (Rabasse) Voilà bien du mal pour se rendre inintelligible.

Dunon (parler en)

France, 1907 : Même procédé de déformation argotique que le précédent, consistant ajouter dunon à chaque mot prononcé, en ayant soin de troquer l’n de dunon contre la première lettre du mot à prononcer. « Pour dire : bonjour, monsieur, ils disent : nonjour dubon nomsieur dumon. » (Rabasse)

Go (parler en)

Larchey, 1865 : « Quand les termes qu’il s’agit d’altérer (en argot) sont trop courts pour pouvoir être abrégés, ils reçoivent seulement une terminaison qui en change la physionomie ; là devient lago ; là-bas, labago ; ici, icigo ; Versailles, Versigo. » — Marty Laveau. — (V. Mar, Man, Rama, Lem.)

Gras (parler)

Larchey, 1865 : Tenir des propos grivois (1808, d’Hautel).

France, 1907 : Dire les choses crûment, au risque d’effaroucher les pudibonds, suivre le conseil de Victor Hugo :

Ô fils, ô frères, ô poètes,
Quand la chose est, dites le mot.

ou celui de Boileau :

J’appelle un chat un chat…

 

Il rit, chantonne, célèbre bruyamment les plaisirs qu’il sème : il a pour présenter chaque plat une aimable insistance qui trahit le mondain rompu aux politesses distinguées des réceptions, sauf que son parler est parfois gras, à la bonne franquette.

(Paul Pourot, Les Ventres)

Lem (parler en)

Larchey, 1865 : Soumettre chaque substantif à l’emploi d’une même syllabe finale et à la transposition de deux lettres. On peut ainsi parler un français inintelligible pour les profanes. Ce système consiste : 1o à ajouter la syllabe lem à chacun des mots qui viennent à la bouche ; 2o à troquer la lettre l de lem contre la première lettre du mot qu’on prononce.

Et alors que tous les trucs seront lonbem (bons).

Patrie du 2 mars 1852.

On parle en luch comme en lem. On combine quelquefois les deux.

France, 1907 : Ajouter cette syllabe à tous les mots pour rendre la conversation inintelligible aux pantes en mettant la lettre l au commencement du mot, à la place de la première lettre de ce mot que l’on transporte à la fin suivi de la syllabe em ; ex. : loupsem, soupe.

Loque (parler en)

France, 1907 : Déguiser ses mots, par exemple faire de fou loufoque, en mettant en tête du mot la lettre l à la place de l’f que l’on reporte à la fin et qu’on fait suivre de la terminaison oque.

Luch (parler en)

Larchey, 1865 : Voir lem.

Parler

d’Hautel, 1808 : Parler à une femme. Pour dire la courtiser ; faire le galant auprès d’elle ; lui conter fleurettes.
Parler comme saint Paul la bouche ouverte. C’est-à-dire, parler à haute et intelligible voix ; de manière à être entendu de tous ceux qui sont présens.
Voilà ce qui s’appelle parler. Se dit lorsque quelqu’un fait des propositions beaucoup plus avantageuses que celles auxquelles on avoit droit de s’at tendre.
C’est parler français. Pour dire c’est s’expliquer clairement.
Vous parlez ďor. Pour, votre avis est excellent. Parler de la pluie et du beau temps. Discourir sur des objets frivoles ; s’entretenir de choses indifférentes.
Faire parler quelqu’un. Ajouter aux paroles de quelqu’un ; y donner un autre sens que le véritable.
Quand les ânes parleront latin. Pour dire que quelque chose n’arrivera jamais.
Il vaudroit autant parler à un sourd. Se dit d’une personne qui ne veut point entendre ce qu’on lui dit, ou qui feint de ne pas comprendre.
Parler le cœur dans la main. Pour dire sincèrement ; avec franchise.
Trouver à qui parler. Rencontrer quelqu’un capable de tenir tête.
Parler des grosses dents. Maltraiter quelqu’un en paroles ; l’apostropher avec vigueur ; s’emporter, se mettre en colère.
Parler d’une affaire à bâtons rompus. En parler à plusieurs reprises, sans suite et sans amener de résultat.
Parler en l’air. Sans aucun dessein ; sans vue particulière, d’une manière indifférente.
Il parle pour parler. Locution vicieuse et explétive qui se dit d’un homme dont les discours n’ont aucun sens.
Il parle comme un perroquet.
Pour, il répète ce qu’il a entendu dire ; sans savoir ce qu’il dit.
Parler à cheval à quelqu’un. Lui parler avec hauteur, et d’un ton dur.
Il faut laisser parler le monde. Pour dire, il ne faut pas s’inquiéter des propos publics.
Cela ne vaut pas la peine d’en parler. Se dit de quelque chose de peu de valeur, ou d’un service peu considérable, dont on ne veut pas accepter de remercîment.
Parler à son bonnet. Parler à soi-même ; parler tout seul.
Parler des yeux. Faire des signes ; être d’intelligence.
Les murailles parlent. Pour dire qu’il se trouve souvent des témoins dans les choses que l’on croit les plus cachées.
Parler par compas et par mesure. Parler d’une manière affectée et ridicule.

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

Il parla à la belle cordonnière dessous sa robe à part.

(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Parlez toujours, voyez combien
Je me plais à votre entretien.

Collé.

France, 1907 : Euphémisme qu’emploient les bourgeoises pour copuler. « Mon mari me parle tous les matins, dit une prude, — Oh ! répond son amie jalouse, le mien n’est pas aussi bavard. »

Parler à son bonnet

France, 1907 : Se parler à soi-même.

Parler boutique

Delvau, 1866 : v. n. Ne s’entretenir que des choses de l’état qu’on exerce, de l’emploi qu’on remplit, contrairement aux règles de la civilité, qui veulent qu’on s’occupe peu de soi quand on cause avec les autres. Argot du peuple.

France, 1907 : Ne s’entretenir que du métier ou de la profession qu’on exerce, ce qui assomme généralement ceux qui sont étrangers à cette profession.

Parler chrétien

Delvau, 1866 : v. n. Parler nettement, clairement, de façon que personne ne s’y trompe.

France, 1907 : Parler clairement, nettement, raisonnablement. Dicton de dévot devenu populaire, le christianisme étant pour les fidèles la seule religion raisonnable et sensée. De même on disait d’une jolie femme : C’est une belle chrétienne.

Parler comme le diable toujours en l’Évangile

France, 1907 : Se dit des escrocs et des filous qui parlent sans cesse de leur probité.

Parler comme Sénèque de la pauvreté

France, 1907 : Mentir à ses théories, afficher des principes que l’on ne met pas en pratique, être faux sage, faux vertueux. La prétendue sagesse de Sénèque consistait à ne pas manger de viande et à ne pas boire de vin, suivant les préceptes de Pythagore ; mais, à part ces vertus négatives, il cultivait tous les vices. Il séduisit la femme de Domitius, son bienfaiteur, fut exilé en Corse, puis chassé de Corse pour ses mauvaises mœurs, car il n’aimait pas la viande des animaux morts, il aimait la chair vivante des fillettes et des petite garçons. S’il dédaignait les plaisirs de la table, il ne se refusait aucun des autres. Il professait le mépris des richesses et sa maison était la plus somptueusement meublée de Rome. Il se fardait. portait des vêtements efféminés et écrivit sur un pupitre d’or massif ses plus éloquentes pages sur la pauvreté. Tel est celui dont « Rome estimait les vertus ». Combien, dans le monde, de vertueux comme Sénèque ! Méfions-nous des stoïques et des purs !

Parler comme une nouvelle mariée

France, 1907 : Parler inconsidérément, à tort et à travers.
À Rome, les nouveaux époux donnaient à leurs amis un grand repas le lendemain des noces. La mariée y présidait avec son mari sur le lit nuptial et le traitait publiquement, dit C. de Méry, avec une familiarité excessive. Elle mettait ordinairement si peu de réserve dans sa conversation que lorsque, dans d’autres circonstances, une femme parlait inconsidérément, on disait : « Elle parle comme une nouvelle mariée. »

Parler du puits

France, 1907 : Perdre son temps en propos inutiles, et pour une chose qui ne vaut pas la peine qu’on s’en occupe. Cette expression est employée par les gens de théâtre et en voici, d’après Joachim Duflot, l’origine :

Bouffé est un artiste très consciencieux, mais surtout très méthodique ; il ne se laisse pas guider par l’inspiration, tout doit être convenu à l’avance : paroles, gestes et pas. Dans un vaudeville dont nous tairons le titre, Bouffé devait descendre dans un puits. Dès le premier jour, il s’inquiéta de quel côté il descendrait dans le puits, et cette question donna lieu à une discussion fort longue. L’heure accordée passa, et la répétition fut remise au lendemain. Le lendemain, Bouffé crut s’apercevoir que la margelle du puits n’était pas assez large. Grande discussion à propos de la margelle. – « On ne peut se risquer à entrer dans ce puits avec une margelle aussi étroite. Qu’on fasse une autre margelle et je descendrai. » Le jour suivant, on essaie la nouvelle margelle : elle est d’une largeur ridicule, elle rend le puits trop étroit, on ne peut s’y mouvoir. — «  Gardez la margelle si vous voulez, mais élargissez le puits. » On défait, on refait, puis on démolit, puis on recommence, puis chaque jour une heure se passe à parler du puits, — c’est-à-dire d’une chose qui ne mérite pas tant de salive. Bouffé sera mort depuis longtemps qu’on parlera encore du puits.

Parler en bas-relief

Delvau, 1866 : v. n. À voix basse, entre ses dents. Argot des artistes.

France, 1907 : Parler à voix basse ; argot des sculpteurs.

Parler français comme une vache espagnole

France, 1907 : Telle qu’elle est écrite et répétée, cette expression n’a aucun sens. C’est parler le français comme un Basque l’espagnol qu’il faut dire. L’erreur vient de la confusion que font les Espagnols entre le b et le v. De basque, en latin vasco (gascon), on a fait vache. Et le proverbe est resté ainsi. La langue basque, langue celtique, n’a aucune similitude avec l’espagnol, pas plus qu’avec le français. Aussi dit-on d’un personne qui écorche notre langue qu’elle la parle aussi mal qu’un Basque parle l’espagnol.

Parler frelu

France, 1907 : Cette expression a deux significations dans le patois du Centre : 1o parler avec affectation, avec recherche, comme les beaux messieurs de la ville, les freluquets, dont frelu est l’apocope ; 2o parler argot, frelu signifiant autrefois vaurien, larron, voleur de grand chemin.

Parler gras

Delvau, 1864 : Tenir des propos gaillards ; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules.

Parler landsman

Delvau, 1866 : v. n. Parler la langue allemande, — dans l’argot des ouvriers.

France, 1907 : Parler allemand ; argot des faubouriens.

Parler latin aux bêtes

France, 1907 : Donner des explications à des imbéciles, tenir à des sots des conversations qu’ils sont incapables de comprendre ou qu’ils entendent de travers.

Le valet du comédien Valeran le Picard se plaignoit que le latin de son maistre les feroit mourir tous deux de faim, car un pauvre lui ayant prié de demander à son maistre s’il lui vouloit rien donner, et Valeran lui ayant répondu : Nolo, nolo, le valet, entendant nos lots, nos lots, bailla le lot plein de vin au pauvre. Peu après, un autre mendiant s’estant présenté au mesme valet, et prié de dire à son maistre s’il pouvoit luy donner quelque chose, qu’il le fist, Valeran ayant répondu : Non possum, non possum, le valet pensant qu’il dist nos poissons, donna les deux poissons qu’il avoit apprestés pour le diner de Valeran. Ces équivoques font trouver le proverbe véritable qu’il ne faut pas parler latin aux bestes.

(Bigarrures du Seigneur des Accords)

Parler latin devant des cordeliers ou devant des clercs

France, 1907 : Parler de choses devant des personnes qui les savent mieux que vous. Les cordeliers, en leur qualité de moines, savaient le latin ; et l’on appelait clerc tout étudiant ayant fait ses humanités, c’est-à-dire sachant le latin et le grec.

Parler papier

Larchey, 1865 : Écrire.

C’est lui qui parle papier pour moi à mon oncle.

Vidal, 1833.

Delvau, 1866 : v. n. Écrire, — dans l’argot des troupiers.

France, 1907 : Écrire ; argot des faubouriens.

Parler vougri

France, 1907 : Parler auvergnat, ainsi appelé à cause du mot vougri, corruption de bougre, qui, ainsi que fouchtra, se présente continuellement dans la conversation des charbonniers natifs de l’Auvergne.

Et quand il le vit bien allumé, il lui lâcha sa petite histoire : comme quoi il y avait une certaine charbonnière qui et que, mais avec laquelle on n’arrivait à lutter que par ruse ; qu’il fallait, pour s‘introduire dans l’arrière-boutique, que le baron se camouflât en gars de Saint-Flour et parlât vougri et fouchtra, et usât alors quasi de violence.

(Jean Richepin)

Parler ze-ze

Delvau, 1866 : v. n. Bléser, substituer une consonne faible à une consonne forte, ou l’s au g, ou le z à l’s. Argot du peuple.

France, 1907 : Substituer une consonne faible à une consonne forte, zézayer comme font les petits enfants ; argot populaire.

Parlère

France, 1907 : Parlerie, babil, abondance de paroles oiseuses et inutiles.

Parlerie

d’Hautel, 1808 : Bavardage, propos, commérage, caquetage.

Pointu (parler)

France, 1907 : Avoir un langage affecté ; expression du Centre. À Bordeaux, parler pointu, c’est imiter les Parisiens et ne pas faire sonner les nasales comme le font les Gascons. En Bourgogne, on dit pour le langage affecté parler jantais. On disait autrefois parler Phébus.

Rama (parler en)

France, 1907 : Ajouter rama à chaque mot, puérile habitude des artistes vers 1840, continuée plus tard pour le parler dit javanais.

Servante à Pilate (parler comme la)

France, 1907 : Questionner, s’informer curieusement, parler beaucoup. Allusion à la servante du gouverneur de la Judée Pontius Pilatus, qui, dans la cour du souverain sacrificateur, demanda à plusieurs reprises au disciple Pierre s’il ne faisait pas partie de la suite de Jésus de Nazareth.


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