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Aller à la messe des trépassés, y porter pain et vin

France, 1907 : Aller à la messe après avoir bien bu et bien mangé.

Ces Mess

France, 1907 : Abréviation de : ces messieurs les agents de police.

Ces messieurs

Virmaître, 1894 : Agents de police.
— Ne vous hasardez pas ce soir sur le trottoir, ces messieurs y seront (Argot des filles).

Fesser la messe

Virmaître, 1894 : Prêtre qui expédie à la vapeur une messe d’enterrement de dernière classe.
— Le ratichon a fessé sa messe en cinq secs (Argot du peuple).

France, 1907 : S’emploie en parlant d’un prêtre qui se hâte de dire sa messe pour courir à d’autres affaires qui l’intéressent plus particulièrement.

Luc (messire)

France, 1907 : Anagramme de cul. On peut dire luc, mais on ne peut prononcer cul. Pourquoi ? Mystère de la sottise des foules.

Mess

Delvau, 1866 : s. m. Table où mangent en commun les officiers d’un même régiment. Encore un mot d’importation anglaise, à ce qu’il paraît : The Mess, dit le Dictionnaire de Spiers ; to mess, ajoute-t-il. C’est plutôt un mot que nous reprenons à nos voisins, qui pour le forger ont dû se servir, soit de notre Mense (mensa), qui a la même signification, soit de notre Messe (missa), où le prêtre sacrifie sous les espèces du pain et du vin.

Rigaud, 1881 : Le mess est un cercle militaire avec une réfection spécialement affectée aux officiers d’un même régiment.

Anatole, le garçon du mess, venait d’apporter la bougie et les cigares.

(Vicomte Richard, Les Femmes des autres)

Rigaud, 1881 : Agent de la sûreté. Abréviation de Messieu pour « monsieur ». Un de ces mess me lâche de la filature, un agent de la brigade de sûreté me suit.

France, 1907 : Pension des officiers d’un même corps. Le mot comme la chose vient d’outre-Manche. C’est Napoléon III qui, ayant vécu en Angleterre et frappé des avantages résultant pour les officiers d’un régiment d’une table commune, institua l’usage du mess dans sa garde. Le régiment des guides eut le premier mess et l’empereur donna 12,000 francs pour son argenterie. Déjà, pendant l’expédition de Crimée, les officiers des divers régiments s’étaient formés en mess à l’instar des officiers anglais. Mess, qui signifie en anglais plat, mets, gamelle, vient du latin missa, messe, repas.

Le mess à des avantages incontestables ; les conversations animées y font oublier les heures ; la confusion des grades y est complète et la camaraderie absolue : tel qui tient le dé de la conversation, qui parle de tout avec la liberté la plus complète, vient d’obéir et obéira demain, tout à l’heure, sans broncher, au supérieur qui le coudoie. Là, les hommes s’examinent, apprennent à se connaître, à s’apprécier ; ils se rapprochent selon les hasards des sympathies, sans distinction d’épaulette. Il règne dans les mess un certain laisser-aller qui entretient l’animation à table ; il y a les boute-en-train, ceux qui sont intarissables sur l’anecdote. On parle du métier, on raconte ses hauts faits, ses aventures de garnison. On rit des dangers connus et l’on fait des charges sur les choses de la guerre, souvent si tristes et que l’on croit mieux braver ainsi. À la suite de la malheureuse guerre de 1870, nos officiers ont senti la nécessité, non plus seulement de se nourrir et s’amuser, mais aussi de s’apprécier et de s’instruire. Presque partout, le cercle remplace ou plutôt complète le mess.

(Pierre Larousse)

Ces mess de la garde étaient supérieurement tenus et le service ne laissait rien à désirer. Les domestiques nombreux, pris parmi les hommes du régiment, portaient la livrée bleu de ciel à boutons d’or et, les jours de gala ou de réception, la culotte courte, les bas blancs et les souliers à boucles. À l’heure des repas, un domestique ouvrait à deux battants la porte conduisant à la salle à manger et le maître d’hôtel, très correct, en habit noir, s’avançant sur de seuil, annonçait à haute voix : « Le colonel et ces Messieurs sont servis. »

(Marcel de Baillehache, Souvenirs intimes d’un lancier de la garde impériale)

Mess (ces)

Rossignol, 1901 : Agents des mœurs ainsi nommes par les filles publiques.

Débinons-nous, voila ces mess.

Messager

d’Hautel, 1808 : Messager du diable. Homme qui apporte toujours de mauvaises nouvelles.
Il sent le pied de messager. Se dit d’un ruisseau qui exhale une odeur désagréable ; d’un fromage affiné.
On ne trouve jamais de meilleur messager que soi-même. Pour dire, que quand on veut savoir le vrai d’une affaire, il faut s’en informer soi-même.

Messaline (Valérie)

Delvau, 1864 : Impératrice romaine, deuxième femme de Claude. Célèbre par son impudicité et ses étonnantes débauches : la plus fameuse putain de son temps. Après avoir souillé la couche impériale, en y recevant des amants de toutes les conditions, elle osa, du vivant de son époux, épouser publiquement Silius, jeune homme qu’elle aimait éperdûment. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec tous ses complices, l’an 48 de J.-C. Juvénal, dans ses Satires, s’exprime ainsi, au sujet de cette grande impure :

Quand de Claude assoupi la nuit ferme les yeux,
D’un obscur vêtement sa femme enveloppée,
Seule, avec une esclave, et dans l’ombre échappée,
Préfère à ce palais tout plein de ses dieux,
Des plus viles Phrynés le repaire odieux.
Pour y mieux avilir le nom qu’elle profane,
Elle emprunte à dessein un nom de courtisane :
Son nom est Lisisca ; ces exécrables murs,
La lampe suspendue à ces dômes obscurs,
Des plus affreux plaisirs la trace encor récente,
Rien ne peut réprimer l’ardeur qui la tourmente.
Un lit dur et grossier charme plus ses regards
Que l’oreiller de pourpre où dorment les Césars.
Tous ceux que dans cet antre appelle la nuit sombre,
Du regard les invite et n’en craint pas te nombre.
Son sein nu, haletant, qu’attache un réseau d’or,
Les défie, en triomphe, et les défie encor.
C’est là que, dévouée à d’infâmes caresses,
Des muletiers de Rome épuisant les tendresses,
Noble Britannicus, sur un lit effronté,
Elle étale à leurs yeux les flancs qui t’ont porté.
L’aurore enfin paraît, et sa mine adultère
Des faveurs de la nuit réclame le salaire.
Elle quitte à regret ces immondes parvis,
Ses sens sont fatigués et non pas assouvis.
Elle rentre au palais, hideuse, échevelée.
Elle rentre, et l’odeur autour d’elle exhalée
Va, sous le dais sacré du lit des empereurs,
Révéler de la nuit les lubriques fureurs.

Messe (être à la)

Rigaud, 1881 : Arriver en retard à l’atelier, — dans l’argot des ouvriers.

Virmaître, 1894 : Quand un ouvrier arrive à l’atelier cinq minutes après la cloche, la porte est fermée, il perd un tiers ou une demie journée ; il va pendant ce temps boire des canons sur le zinc, l’autel des pochards ; le mastroquet officie. De là, aller à la messe (Argot du peuple).

France, 1907 : Arriver en retard à l’atelier.

Quand un ouvrier arrive à l’atelier cinq minutes après la cloche, la porte est fermée, il perd un tiers ou une demi-journée ; il va pendant ce temps boire des canons sur le zinc, l’autel des pochards ; le mastroquet officie. De là, aller à la messe.

(Ch. Virmaître)

Messe (fesser la)

Rigaud, 1881 : Dire la messe au galop, — dans le jargon des vieilles dévotes.

Messe du diable

Delvau, 1866 : s. f. Interrogatoire, — dans l’argot des voleurs, qui sont volontiers athées.

Rigaud, 1881 : Interrogatoire, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Interrogatoire du juge.

France, 1907 : Interrogatoire d’un accusé par le juge d’instruction.

Messes

d’Hautel, 1808 : Chanter des messes. Locution triviale et burlesque qui signifie boire fréquemment, faire un repos dans tous les cabarets.
Il ne faut pas se fier d’un homme qui entend deux messes. Pour, il faut se défier des hypocrites, des faux dévots.

Messie

d’Hautel, 1808 : Il est attendu comme le messie. Se dit d’un homme dont, on désire vivement la présence et qui se fait attendre long-temps.

Messier

France, 1907 : Agent de la sûreté ; on sait que le messier est une sorte de garde champêtre, qui surveillait les arbres fruitiers et les vignes avant qu’on ne fasse la récolte.

Messière

Clémens, 1840 : Honnête homme.

Delvau, 1866 : s. m. et f. Victime, — dans le même argot [du peuple]. Messière franc. Bourgeois. Messière de la haute. Homme comme il faut. Ne serait-ce pas le Messire du vieux temps ?

La Rue, 1894 : Monsieur. Dupe, victime. La messière, la police.

France, 1907 : Police.

France, 1907 : Monsieur, bourgeois ; corruption du vieux mot messer, seigneur.

J’enquill’ dans sa cambriole
Espérant de l’entiffer ;
Je rembroque au coin du rifle
Lonfa malura dondaine !
Un messière qui pionçait,
Lonfa malura dondé !

Messière franc

France, 1907 : Bourgeois, littéralement franc-bourgeois.

En faisant nos gambades,
Un grand messière franc
Voulant faire parade
Serre un bogue d’Orient.

Messière, mézière

Rigaud, 1881 : Dupe, imbécile. — Victime. Messière franc, bourgeois. — Messière de la haute, homme riche ou homme qui paraît riche.

Messières

Virmaître, 1894 : Victimes. Cet mot est très vieux ; il a été employé par Eugène Sue, à propos du personnage du Maître d’école, à qui la Chouette dit :
— Ma vieille fourline, attention, v’la les messières (Argot des voleurs).

Messire

d’Hautel, 1808 : Messire-Jean. Nom d’une espèce de poire que l’on appelle par corruption, mi-sergent.

Messire Luc

Delvau, 1864 : Le cul, — par anagramme. (Voir aussi noc et tiv.)

Delvau, 1866 : s. m. Anagramme facile à deviner, — dans l’argot des érudits amis de la scatologie.

France, 1907 : Anagramme de cul.

Minuit (enfant de messe de)

France, 1907 : Coureur de filles, libertin.

Pompe (Messieurs de la)

Rigaud, 1881 : Employés des pompes funèbres ; et, dans le jargon des voyous : les mecs de la pompe.


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