AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Balancé

Virmaître, 1894 : Être renvoyé de sa place.
— J’ai balancé ma femme elle était par trop rasante (Argot du peuple). N.

Balancé (être)

Hayard, 1907 : Renvoyé d’une place.

Balance de boucher

Delvau, 1864 : Fille publique, — parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.

Balancement

Delvau, 1866 : s. m. Renvoi, congé, — dans l’argot des employés.

France, 1907 : Renvoi ; argot des employés.

Balancer

Bras-de-Fer, 1829 : Remuer.

Clémens, 1840 : Jeter, refuser.

M.D., 1844 : Renvoyer.

M.D., 1844 : Jeter.

un détenu, 1846 : Chasser, renvoyer d’un emploi.

Larchey, 1865 : Jeter au loin. On sait que l’action de balancer imprime plus de force à une projection. V. Litrer. Balancer, envoyer à la balançoire : Congédier, renvoyer.

Elle m’a traité de mufle. — Alors il faut la balancer.

Monselet.

Je l’envoie à la balançoire.

Id.

On dit aussi exbalancer :

Je vais les payer et les exbalancer à la porte.

Vidal, 1833.

Balancer son chiffon rouge : Parler, remuer la langue. — Balancer sa canne : Devenir voleur. — C’est-à-dire jeter la canne de l’homme qui marche dans l’unique but de se promener. — Balancer ses halènes : Cesser de voler, jeter ses outils de voleur. — Balancer une lazagne : Adresser une lettre. — Balancer ses chasses : Regarder à droite et à gauche. Balancement :

Le conducteur appelle son renvoi de l’administration un balancement.

Hilpert.

Balançoire : mensonge, conte en l’air.

Non, monsieur ! je n’avais pas fait un accroc. — C’est une balançoire.

P. de Kock.

Delvau, 1866 : v. a. Donner congé à quelqu’un, renvoyer un employé, un domestique, — dans l’argot du peuple, qui ne se doute pas qu’il emploie là, et presque dans son sens originel, un des plus vieux mots de notre langue.
On dit aussi Envoyer à la balançoire.

Rigaud, 1881 : Jeter au loin, renvoyer, envoyer promener.

Quand votre femme vous ennuie… Toc ! on la balance.

(E. Grangé et Lambert-Thiboust. La Mariée du Mardi-Gras.)

Rossignol, 1901 : Voir balanstiquer.

France, 1907 : Balancer quelqu’un, le renvoyer, lui donner son congé. Se dit aussi pour se moquer de lui, le berner.

Mais surtout tu te garderas
De l’amour d’un étudiant.
Toujours d’avance tu exigeras
Qu’il fasse tinter son argent,
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps.

(Règles de la chasse aux hommes)

Balancer la tinette

Delvau, 1866 : Vider le baquet-latrine, — dans l’argot des troupiers.

Rigaud, 1881 : Vider le baquet aux excréments, — dans le jargon des troupiers. — Quitter un endroit, vider les lieux, jeu de mots facile à saisir.

Balancer le chiffon rouge

Rigaud, 1881 : Parler. Le chiffon rouge figure la langue. Allusion de couleur. Mot à mot : lancer la langue.

La Rue, 1894 : Parler.

Balancer le chinois (se)

Delvau, 1864 : Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.

Rigaud, 1881 : Se livrer à l’onanisme.

Balancer les châssis

Rigaud, 1881 : Regarder de tous les côtés, jeter les yeux à droite et à gauche, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Regarder vivement de tous les côtés, par ex. en faisant le guet.

France, 1907 : Faire le guet, avoir l’œil.

Balancer quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Le faire aller, se moquer de lui. Argot des faubouriens.

Balancer sa canne

Delvau, 1866 : v. a. De vagabond devenir voleur, — ce qui est une manière comme une autre de franchir le Rubicon qui sépare l’honneur du vice.
Signifie aussi Rompre son ban, s’évader.

Rigaud, 1881 : Passer du vagabondage au vol.

La Rue, 1894 : Passer du vagabondage au vol. C’est le Rubicon du vagabond.

France, 1907 : Se transformer de simple vagabond en voleur. Signifie aussi rompre son ban.

Balancer sa largue

Delvau, 1864 : Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des filles et des maquereaux.

Delvau, 1866 : v. a. Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des voleurs.

France, 1907 : Renvoyer sa maîtresse, argot des voleurs ; — ses alènes, devenir honnête homme, se ranger ; — ses châsses, regarder à droite et à gauche.

Balancer ses alênes

Delvau, 1866 : v. a. Quitter le métier de voleur pour celui d’honnête homme, à moins que ce ne soit pour celui d’assassin.

Virmaître, 1894 : Quitter le métier de voleur. Deux escarpes sont embusquées au coin d’une rue ; de loin, ils voient passer un garçon de recettes, une lourde sacoche sur l’épaule. — Quel dommage, dit l’un, que l’on ne puisse effaroucher son pognon. Je balancerai mes alênes et j’irai vivre honnête dans mon patelin (Argot des voleurs).

Balancer ses chasses

Delvau, 1866 : v. a. Regarder ça et là, distraitement. Argot des voyous.

Balancer ses halènes

Rigaud, 1881 : Se retirer du commerce du vol. Mot à mot : jeter ses halènes, ses outils.

Balancer son chiffon rouge

France, 1907 : Parler ; — une lazagne, envoyer une lettre.

Balancer son rondin

Virmaître, 1894 : Aller au cabinet. Allusion à la forme ronde des excréments (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Aller à la selle.

Balancer un homme

Delvau, 1864 : Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.

Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent ;
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps.

(Parnasse satyrique.)

Balancer une femme

Delvau, 1864 : La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.

Elle m’a traité de mufle. — Alors, il faut la balancer.

Charles Monselet.

Balanceur de braise

Rigaud, 1881 : Changeur.

Virmaître, 1894 : Changeur. Allusion à l’argent qui ne fait que passer par ses mains, il le balance aussi facilement qu’il le reçoit (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Changeur ; allusion aux balances de ces industriels.

Balanceur de lazagne

Virmaître, 1894 : Écrire une lettre d’une prison et l’adresser à quelqu’un (Argot des voleurs). V. Arcasineur.

Balanceur de tinettes

Virmaître, 1894 : Auxiliaires des prisons qui vident les tinettes. Quand elles sont pleines de mouscaille, elles sont lourdes ; ils impriment un balancement pour les vider : Une, deux et trois. C’est fait. Les troupiers disent : Passer la jambe à Jules. Quand la tinette déborde un loustic s’écrie :
— Prenez-la par les oreilles.
Dans le peuple on dit : Passer la jambe à Thomas (Argot du peuple).

Billancer

Delvau, 1866 : v. n. Faire son temps, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Faire son temps, payer sa dette à la justice, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Payer. Faire son temps de prison.

Virmaître, 1894 : Condamné qui a fait sa prison. C’est la corruption de billancher, payer ; en effet, le prisonnier qui a fait sa prison a payé sa dette (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Faire son temps en prison. Corruption du mot suivant [Billancher].

Calance

d’Hautel, 1808 : Terme d’imprimerie. Interruption que l’on met, sans nécessité, dans son travail, pour satisfaire à une humeur oisive et vagabonde. La Calance provient quelquefois aussi d’une intermission involontaire dans l’ouvrage ; ce qui force alors l’ouvrier à se reposer malgré lui.
Faire sa calance. Muser, vagabonder ; abandonner son ouvrage pour vaquer à des frivolités.

Boutmy, 1883 : s. f. Action de caler, état de celui qui cale.

Chaud de lance ?

Rossignol, 1901 : J’ai entendu chanter dans les caveaux, une chanson sur l’hôpital du Midi, aujourd’hui hôpital Ricord, dont voici un couplet :

On vous donne des tisanes et des graines, Du copahu ainsi que de l’Opiat, Et de l’iodure pendant la. quarantaine, Matin et soir après chaque repas. Le potassium sur tous les hommes Fait son effet, dit le docteur Simonet ; Essayez-en, mes bonnes gens, De tous ces remèdes, vous en serez contents.

Chaude lance

La Rue, 1894 : Gonorrhée.

Virmaître, 1894 : Maladie qui se soigne à l’hôpital Ricord, ou chez les charlatans qui vantent leurs spécifiques dans les pissotières.
— Traitement facile à suivre, en secret, même en voyage, guérison radicale sans rechute (Argot du peuple).

Chaude-lance

Delvau, 1864 : Le faux-nez de la chaude-pisse.

Le soldat de Lobau,
Dit-on, n’eut pas de chance,
Car une chaude-lance
Lui corda le bayou.

Joachim Duflot.

Larchey, 1865 : Gonorrhée (Vidocq) — Allusion à la chaleur et aux élancements du canal de l’urètre.

France, 1907 : Gonorrhée, autrement dit : chaude-pisse.

Chevalier de la courte lance

Rigaud, 1881 : Savetier, par allusion au tranchet ; le mot date de 1649.

France, 1907 : Infirmier, appelé ainsi à cause de sa seringue.

Comblance

Delvau, 1866 : s. f. Abondance, excès, chose comble, — dans le même argot [des voleurs]. Par comblance. Par surcroît.

France, 1907 : Surcroit, en plus.

J’avais fait par comblance
Gironde largue capé.

Cribleur de lance

Larchey, 1865 : Porteur d’eau. — Il crie à l’eau.

Delvau, 1866 : s. m. Porteur d’eau.

Esbalancer

Clémens, 1840 : Pousser, jeter à terre.

La Rue, 1894 : Pousser, jeter à terre.

France, 1907 : Jeter, pousser.

Exbalancer

France, 1907 : Renvoyer.

Fourchette (lancer un coup de)

Fustier, 1889 : Porter à l’adversaire avec lequel on se bat un coup dans les deux yeux à la fois en y enfonçant, d’un mouvement rapide, l’index et le doigt majeur écartés.

L’ange ou lance

Halbert, 1849 : L’eau.

Lance

d’Hautel, 1808 : Baisser sa lance. Rabattre de ses prétentions ; devenir humble et souple, de haut et fier que l’on étoit.
Être à beau pied sans lance. Être démonté, désarmé ; n’avoir plus d’équipages.

anon., 1827 : Eau.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Eau.

Bras-de-Fer, 1829 : Eau.

Clémens, 1840 : Eau, larme.

un détenu, 1846 : Eau pour boire.

Larchey, 1865 : Eau (Vidocq). — Pour désigner l’eau, on a fait allusion à son extrême fluidité ; on a dit la chose qui se lance. Dans Roquefort, on trouve lancière : endroit par où s’écoule l’eau surabondante d’un moulin. V. Mourir, Trembler.

Delvau, 1866 : s. f. Pluie, — dans l’argot des faubouriens, qui ont emprunté ce mot à l’argot des voleurs. À qui qu’il appartienne, il fait image.

Delvau, 1866 : s. f. Balai, — dans le même argot [des faubouriens].

Rigaud, 1881 : Eau. — Balai. Lancier du préfet, balayeur, cantonnier.

Merlin, 1888 : Pluie. — Il tombe des lances, il pleut. Expression empruntée à l’argot parisien.

La Rue, 1894 : Eau. Pluie. Balai. Lanciers du préfet, Balayeurs.

Virmaître, 1894 : Eau, pluie.
— Il tombe de la lance à ne pas mettre un chien dehors.
Le peuple a emprunté ce mot à l’argot des voleurs.

Rossignol, 1901 : Eau.

Hayard, 1907 : Eau, pluie.

France, 1907 : Urine.

À été aussi ordonné que les argotiers toutime qui bieront demander la tune, soit aux lourdes ou dans les entiffes, ne se départiront qu’ils n’aient été refusés neuf mois, sous peine d’être bouillis en bran, et plongés en lance jusqu’au cou.

(Règlements des états généraux du Grande-Coëre)

France, 1907 : Pluie.

Profitant de l’expérience acquise par son aîné, le débutant aurait trouvé tout de suite, à la Villette ou à la Chapelle, une jeune personne qui lui aurait fait connaître les ivresses de l’amour, tout en lui permettant de passer des jours tissés de la plus douce fainéantise. Et le soir, au fond de l’assommoir, à l’abri des averses il aurait joué des « champoreaux » et des saladiers de vin chaud au zanzibar, pendant que l’innocente enfant aurait turbiné sous la lance.

(Laerte, Le Radical)

France, 1907 : Le pénis. Ce mot n’est plus guère employé dans dans ce sens.

France, 1907 : Eau.

— Je l’ai porté placidement sous la fontaine de la Maubert et je lui ai fait couler un petit filet de lance sur la tête, histoire de lui rafraîchir la coloquinte, en lui disant : Tiens, bois un coup de ça, pour te remettre ; mais, au lieu de boire, il a demandé du vin. Regardez-le gesticuler en montrant le poing à la fontaine.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Le richard, qui bourre d’avoine ses canassons quand ils ont quelques kilomètres de plus à faire, se fout comme d’une guigne que ses nègres tirent la langue et s’ingurgitent la lance bourbeuses des mares.

(Le Père Peinard)

Voici comment ils croûtent : le matin, ils bouffent un quignon et sirotent une infusion de chicorée ; à 1 heure, ils s’empiffrent de patates ; le soir, ils s’enfilent de la soupe et graissent leur pain d’un bout de lard gros comme une noisette. Si les pauvres gas ne sont pas trops à la côte, ils s’appuient une fricassée de pommes de terre dans une sauce au saindoux et à l’oignon.
Pour boisson, de la lance qui a passé sur l’infusion de chicorée dénommée café. Très rarement de la bière ou du cidre.

(Le Père Peinard)

Pivois sans lance, vin sans eau.

France, 1907 : Balai, à cause de son long manche.

Lancé

Larchey, 1865 : Rapide projection de la jambe.

Paul a un coup de pied si vainqueur et Rigolette un si voluptueux saut de carpe ! Les admirateurs s’intéressaient à cet assaut de lancés vigoureux.

1847, Vitu.

Larchey, 1865 : Gris.

Patara, au moins aussi lancé que le cheval, tapait sur la bête à tour de bras.

Phys. du Matelot, 1843.

Delvau, 1866 : s. m. Effet de jambes, dans l’argot des bastringueuses.

Delvau, 1866 : adj. Sur la pente de l’ivresse, — dans l’argot des bourgeois.

Rigaud, 1881 : Légèrement pris de vin.

France, 1907 : Effet de jambes ; argot des bastringues.

À elle le pompon pour les lancés chics ! La jupe troussée jusqu’aux hanches, elle étalait la blancheur de son pantalon aux yeux du cipal ahuri.

(Les Joyeusetés du régiment)

Lance (de la)

M.D., 1844 : De l’eau.

Lance (la)

Delvau, 1864 : Le membre viril, avec lequel on blesse agréablement les femmes, qui, toutes, adorent les lanciers. Une belle arme, la lance ! De beaux hommes, les lanciers !

Il dit qu’il était aussi bien fourni de lance que la femme de cul.

Bonaventure Desperriers.

Et m’ayant montré sa lance, qui était droite, il me prit à force de corps et me coucha à la renverse sur le lit.

Mililot.

Lance de saint Crépin

Delvau, 1866 : s. f. Alène, — dans l’argot du peuple, qui sait que saint Crépin est le patron des cordonniers.

France, 1907 : Alène, saint Crépin étant le patron des cordonniers.

Lance l’eau

La Rue, 1894 : Pompier.

Lance-l’eau

France, 1907 : Pompier.

Lance, lansquiner

anon., 1907 : Eau. Il pleut.

Lancefé

Rossignol, 1901 : Conciergerie où vont les condamnés qui font appel.

Lancequine, lansquine

France, 1907 : Pluie, averse.

— Si l’on t’entend crier, me disait-il, je te tue ; si tu ne dis rien, je donnerai de l’argent à tes parents et je les protégerai.
— Qu’est-ce qu’il leur a donné à tes auteurs !
— Quatre bons de pain qu’il m’a donnés pour eux, en me mettant à terre au coin d’une rue noire, et puis, fouette cocher ! Je ne l’ai jamais revu. Depuis ce temps, j’ai plus de goût à rien ; j’ai fait que poiroter sous les lansquines en battant mon quart…

(Louise Michel, Les Microbes humains)

Lancequiner

anon., 1827 : Pleuvoir.

Bras-de-Fer, 1829 : Pleuvoir.

Hayard, 1907 : Pleuvoir.

Lancequiner (il va)

Halbert, 1849 : Il va pleuvoir.

Lancequiner, lansquiner

Rigaud, 1881 : Pleuvoir. — Pleurer. — Uriner.

France, 1907 : Pleuvoir.

Ah çà ! pleut-i’ pas ou c’qu’i pleut ?…
Sûr i’ pleut !… j’parie eun’ chopine,
I’ fait si tell’ment noir qu’on peut
Pas seul’ment voir si i’ lanc’quine.

(Aristide Bruant)

Lancer

Halbert, 1849 : Pisser.

Delvau, 1866 : v. n. Meiere, — dans l’argot des voleurs.

France, 1907 : Uriner.

Lancer (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. De timide devenir audacieux auprès des femmes. Argot des bourgeois.

Lancer son prospectus

Rigaud, 1881 : Jouer de la prunelle, faire entrevoir sous le feu des prunelles tout un monde de voluptés, — dans le jargon des filles.

France, 1907 : Distribuer des œillades pleines de tromperies et de promesses comme les prospectus des marchands.

Lancer une femme

Rigaud, 1881 : Produire une femme dans le monde où l’on s’amuse. La lancer sur le chemin de la fortune, la mettre à la mode. Les gandins prononçaient et les gommeux prononcent : Je la lince. Une femme lancée est une femme qui occupe un certain rang dans la prostitution dorée, un des premiers sujets du monde galant. « Bientôt on la fêtera, on viendra verser à ses pieds les richesses du Potose ; on l’habillera de soie, on emplumera son chapeau… Alors elle sera lancée. » (Les Filles d’Hérodiade, 1845.)

Lanceur

Delvau, 1866 : s. m. Libraire qui sait vendre les livres qu’il édite, — dans l’argot des gens de lettres. Bon lanceur. Éditeur intelligent, habile, qui vendrait même des rossignols, — par exemple Dentu, Lévy, Marpon, etc. Le contraire de lanceur c’est Étouffeur, — un type curieux, quoiqu’il ne soit pas rare.

France, 1907 : Homme d’affaires habile. Libraire où éditeur qui sait vendre, qui fait de la réclame autour d’un livre ; argot des gens de lettres. « Le contraire de lanceur — dit Alfred Delvau — est étouffeur, un type curieux, quoi qu’il ne soit pas rare. »

Lanceuse

Delvau, 1866 : s. f. Lorette vieillie sous le harnois, qui sert de chaperon, et de proxénète, aux jeunes filles inexpérimentées, dont la vocation galante est cependant suffisamment déclarée.

France, 1907 : Vieille femme qui a passé l’âge des amours et qui s’occupe de produire de jolies filles, leur sert de chaperon pour les lancer dans la carrière du vice.

Paralance

Larchey, 1865 : Parapluie. V. Lance.

Rigaud, 1881 : Parapluie.

France, 1907 : Parapluie ; il pare la lance (pluie). Argot populaire.

Pare-à-lance

Delvau, 1866 : s. m. Parapluie, — dans l’argot des voleurs et des faubouriens. On dit aussi En-tous-cas. Cette dernière expression, dit Vidocq, — et cela va scandaliser beaucoup de bourgeoises qui l’emploient de confiance, lui croyant une origine honnête, — cette dernière expression a été trouvée par un détenu de Bicêtre, le nommé Coco.

Passe-lance

Delvau, 1866 : s. m. Bateau, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Bateau.

La Rue, 1894 : Bateau.

France, 1907 : Bateau ; littéralement, passe l’eau.

Passelance

Halbert, 1849 : Bateau.

Quimper la lance

Delvau, 1866 : v. a. Meiere. Même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 : Uriner.

La Rue, 1894 : Uriner.

Relancer

d’Hautel, 1808 : Relancer quelqu’un. Pour dire le repousser par des paroles dures, lui faire des reproches, des réprimandes sévères, le remettre à sa place lorsqu’il s’est permis quelqu’écart.

Relanceur de pleins

Fustier, 1889 : Variété de grec.

Plus nombreux encore ceux gui n’ont jamais soupçonné l’existence du relanceur de pleins.

(Henri IV, 1881.)

Renoblance

La Rue, 1894 : Reconnaissance du Mont-de-piété.

Roulance

d’Hautel, 1808 : Terme particulier au jargon typographique ; c’est un bruit que les compositeurs font sur les casses avec leurs composteurs, et les imprimeurs avec leurs broyons, pour annoncer qu’ils ont eu l’intention de se jouer de quelqu’un, et qu’ils y ont réussi. Une roulance exécutée dans une imprimerie nombreuse, produit un charivari, un tintamarre dont on ne peut se faire une juste idée.

Larchey, 1865 : « Roulement général que font les ouvriers typographes à coups de composteurs sur leurs casses, à la rentrée d’un confrère qu’ils viennent de mystifier. »

Ladimir.

Delvau, 1866 : s. f. Bruit de pieds, ou de marteaux, ou de composteurs, que font entendre les typographes pour accueillir quelqu’un à son entrée dans l’atelier. Donner une roulance. Faire ce bruit, qui est tantôt une moquerie, tantôt une marque de sympathie.

Rigaud, 1881 : Roulement produit à l’aide des pieds et des composteurs, lorsque, dans une imprimerie, les typographes éprouvent le besoin d’égayer la situation. C’est une manière de battre aux champs à l’entrée de quelqu’un qu’on veut fêter ou de quelqu’un dont on veut se moquer.

Boutmy, 1883 : s. f. Tapage assourdissant que les ouvriers d’un atelier font tous ensemble en frappant avec leurs composteurs sur leur galée ou sur les compartiments qui divisent les casses en cassetins, sur les taquoirs avec les marteaux, en même temps qu’ils frappent le sol avec les pieds. Quand un sarrasin pénètre dans une galerie, quand un compositeur est vu d’un mauvais œil, qu’il est ridicule, ou ivre, qu’il a émis une idée baroque et inacceptable, en un mot quand quelqu’un ou quelque chose leur déplaît, MM. les typographes le manifestent bruyamment par une roulance. Les roulances ne respectent rien : les protes, les patrons eux-mêmes, n’en sont pas à l’abri.

Virmaître, 1894 : Quand une équipe de compositeurs typographes est mécontente, ses membres le manifestent en frappant tous à la fois la casse avec un outil quelconque ; le bruit produit une sorte de roulement, de là, roulance (Argot d’imprimerie).

Truc de la morgane et de la lance

Larchey, 1865 : Baptême. — Mot à mot : manœuvre du sel et de l’eau. V. Momir.

Va de la lance

France, 1907 : Ardent en amour, coureur de jupes ; expression populaire.

Va-de-la-lance

Delvau, 1866 : s. m. Ami de la gaudriole, en paroles et en action, — dans l’argot des faubouriens.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique