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Accœurer

La Rue, 1894 : Accommoder de bon cœur.

Accroche-cœurs

Delvau, 1864 : Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche — dans leur pantalon.

Sur nos nombreux admirateurs
Dirigeons nos accroche-cœurs.

Louis Festeau.

Larchey, 1865 : Favoris (Vidocq). — Allusion aux accroche-cœurs féminins, petites mèches contournées et plaquées prétentieusement sous la tempe.

Delvau, 1866 : s. m. pl. Petites mèches de cheveux bouclées que les femmes fixent sur chaque tempe avec de la bandoline, pour donner du piquant à leur physionomie. Les faubouriens donnent le même nom à leurs favoris, — selon eux irrésistibles sur le beau sexe, comme les favoris temporaux du beau sexe sont irrésistibles sur nous.

Rigaud, 1881 : Mèche de cheveux que les souteneurs de barrière portent plaquée sur la tempe, coiffure qu’ils affectionnent : d’où le surnom donné au souteneur lui-même.

France, 1907 : Petite mèche de cheveux formant boucle sur les tempes, autrefois fort à la mode chez les Espagnoles. On appelle également ainsi les touffes plus grossières que ramenaient au-dessus des oreilles les jeunes souteneurs et plus vulgairement appelées rouflaquettes.

Acœurer

Delvau, 1866 : v. a. Accommoder, arranger de bon cœur. Argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Y aller de bon cœur. Assommer un individu, l’accommoder à la sauce pavé, le frapper avec entrain (Argot des voleurs).

France, 1907 : Faire un chose de bon cœur, s’accommoder avec quelqu’un ; argot des voleurs.

Affaire de cœur

Delvau, 1864 : Coucherie, — cor étant mis là pour cunnus.

Vous êtes en affaire ? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie, — Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire… de cœur.

J. Le Vallois.

Amant de cœur

Delvau, 1864 : Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui : c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître. Il y a cette différence entre l’amant simple et l’amant dit de cœur que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois — quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’amant de cul, le cœur n’ayant absolument rien voir là-dedans.

Larchey, 1865 : Les femmes galantes nomment ainsi celui qui ne les paie pas ou celui qui les paie moins que les autres. La Physiologie de l’Amant de cœur a été faite par Marc Constantin en 1842. Au dernier siècle, on disait indifféremment Ami de cœur ou greluchon. Ce dernier n’était pas ce qu’on appelle un souteneur. Le greluchon ou ami de cœur n’était et n’est encore qu’un amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours.

La demoiselle Sophie Arnould, de l’Opéra, n’a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très-aisé dans son état, est devenu l’ami de cœur et le monsieur.

(Rapports des inspecteurs de Sartines)

Ces deux mots avaient de l’avenir. Monsieur est toujours bien porté dans la langue de notre monde galant. Ami de cœur a détrôné le greluchon ; son seul rival porte aujourd’hui le non d’Arthur.

Delvau, 1866 : s. m. Jeune monsieur qui aime une jeune dame aimée de plusieurs autres messieurs, et qui, le sachant, ne s’en fâche pas, — trouvant au contraire très glorieux d’avoir pour rien ce que ses rivaux achètent très cher. C’est une variété du Greluchon au XVIIIe siècle. On disait autrefois : Ami de cœur.

La Rue, 1894 : L’homme aimé pour lui-même, par opposition à l’homme aimé pour son argent.

Artichaut (cœur d’)

France, 1907 : Amant inconstant.

…Cœur d’artichaut
C’est mon genre ; un’ feuille pour tout l’monde
Au jour d’aujourd’hui, j’gob’ la blonde ;
Après-d’main, c’est la brun’ qu’i’ m’faut.

(Gil.)

Avantages, avant-cœur, avant-scènes

Larchey, 1865 : Seins.

N’étouffons-nous pas un petit brin ? lui dit-il en mettant la main sur le haut du busc ; les avant-cœur sont bien pressés, maman.

(Balzac)

C’est trop petit ici : la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.

Villemot.

Casse-cœur

France, 1907 : Homme à bonnes fortunes : ce que les Anglais appellent lady killer, tueur de dames.

Qu’est au juste Max de Simiers ? Un cœur tendre ou un casse-cœur ? Un vieux polisson sentimental où un brave homme ?

(Léon-Bernard Derosne)

Cœur

d’Hautel, 1808 : À deux mains trois cœurs. Locution adverbiale et populaire, pour dire avec ardeur, avec empressement, de tout cœur.
Mettre du baume de son cœur sur quelque chose. Voy. Baume.
Dîner par cœur. Se passer de dîner ; ce que l’on appelle plus populairement encore, se serrer le ventre.
Un sans-cœur.
Homme lâche et paresseux, sans orgueil, sans amour-propre ; peu délicat sur le point d’honneur, et à qui aucune remontrance ne fait impression.
Il a bon cœur, il garde tout, et ne rend rien. Se dit par raillerie, d’un envahisseur ; d’un homme qui ne rend pas fidèlement ce qu’on lui a prêté.
Mettre le cœur sur le carreau. Rébus populaire qui signifie vomir, après avoir mangé avec excès.
Mettre le cœur au ventre. Animer, exciter quelqu’un ; lui donner du courage.
Faire contre fortune bon cœur. Montrer de la résignation et de la fierté dans des circonstances difficiles.
Il a le cœur haut et la fortune basse. Voyez Bas.
Cela lui ronge le cœur. C’est-à-dire, le chagrine, l’agite, le tourmente, le consume.
Cela lui tient au cœur. Pour, il met une grande importance à cette affaire.
Cela fait mal au cœur. Pour, cela fait pitié ; cause un grand déplaisir.
Se dit aussi d’un ouvrage mal exécuté, fait grossièrement et sans propreté.
On dit d’un homme qui se laisse insulter sans venger son honneur, qu’Il n’a pas de cœur, s’il souffre cela.
Il dit cela de bouche, mais le cœur n’y touche.
Pour, il affecte des sentimens qu’il n’a pas ; il dit le contraire de ce qu’il pense.

Delvau, 1864 : La nature de la femme, — un muscle creux comme l’autre — Le mot est de Boufflers et au XVIIIe siècle, où la sentimentalité était inconnue, et où il était tout simple, alors, que les femmes eussent le cœur — où les poules ont l’œuf.

Dans ce cœur tendre, aussitôt ce satyre
Enfonce un long… sujet de pleurs.

Béranger.

Dès que cet enfant n’est pas de vous, ma belle nymphe, et qu’avec un cœur neuf, vous m’apportez en mariage des beautés immaculées, pourquoi rougirais-je ?

A. de Nerciat.

Un jour cet amant divin,
Qui mettait l’amour au vin,
Sur le revers d’une tonne
Perça le cœur d’Érigone.

Collé.

Cœur (dîner par)

France, 1907 : Dînér pour mémoire, c’est-à-dire jeûner.

Cœur (joli)

France, 1907 : Bellâtre, coqueluche des dames : l’amant d’Amanda. C’est aussi un mot d’amitié dont se servent les travailleuses de nuit :

— Dites donc, joli cœur, vous ne montez pas… je serai bien gentille.

Ils n’y manquaient pas, les jolis cœurs, vous savez, les commis de magasin, les miroirs à farceuses, qui logent le diable dans leur porte-monnaie et ont, quand même, une cravate fraîche.

(François Coppée, Le Journal)

Faire le joli cœur, prendre des mines, rouler des yeux pâmés, débiter des sornettes pour séduire de naïves jouvencelles. Faire la bouche en cœur, sourire amoureusement.

Dans ce qu’on appelle le beau monde, les femmes qui se détestent le plus ne s’abordent jamais qu’en se faisant la bouche en cœur.

Cœur (par)

La Rue, 1894 : Se passer. Dîner par cœur. Ne pas dîner.

Cœur (valet de)

France, 1907 : Amoureux.

Cœur d’amadou

Rigaud, 1881 : « Prompt à prendre feu au moindre contact, cœur impressionnable que la plus légère étincelle embrase. » (J. Dufiot, Dict. d’amour, 1846.)

Cœur d’artichaut

Delvau, 1866 : s. m. Homme à l’amitié banale ; femme a l’amour vénal, — dans l’argot du peuple. On dit : Il ou Elle a un cœur d’artichaut, il y en a une feuille pour tout le monde.

Rigaud, 1881 : Se dit d’un homme qui aime indistinctement toutes les femmes. (Idem, ibid.) On dit proverbialement : cet homme a un cœur d’artichaut, il en offre une feuille à chaque femme.

La Rue, 1894 : Inconstant. Il y en a une feuille pour tout le monde.

France, 1907 : Homme ou femme qui donne son cœur au premier venu et à tout le monde.

Paillasson, quoi ! cœur d’artichaut,
C’est mon genre ; un’ feuill’ pour tout l’monde ;
Au jour d’aujourd’hui j’gob’ la blonde,
Après-d’main c’est la brun’ qu’i’ m’faut.

(André Gill)

Puis l’artichaut, fier comme un diplomate,
Lorsque mon cœur flambe comme un réchaud,
Sembla me dire, en guignant la tomate,
Qu’un cœur de femme est un cœur d’artichaut.

(René Esse, Langage des légumes)

Cœur sur du carreau (mettre du)

Rigaud, 1881 : Vomir. — Jeu de mots : c’est rendre à force d’efforts son cœur sur le parquet (carreau.)

Cœur sur le carreau (jeter du)

Larchey, 1865 : Vomir. — Ce calembour se trouve déjà dans Le Roux (1718) et dans les Jeux d’esprit de La Châtre.

Cœur sur le carreau (mettre du)

France, 1907 : Vomir ; jeu de mots. On vide sur le carreau ce qu’on à sur le cœur.

Cœur sur le carreau (mettre le)

Virmaître, 1894 : Vomir (Argot du peuple).

Crève-cœur

d’Hautel, 1808 : Déplaisir, chagrin, dépit, jalousie intérieure et secrète.
Cette nouvelle lui a donné un fier crève-cœur. C’est-à-dire, l’a consterné, accablé.

Croqueuse de cœurs

France, 1907 : Jolie femme, fille d’Ève ; même sens que croqueuse de pommes.

Décœurer

France, 1907 : Se débarrasser de ce qu’on a sur le cœur, vomir.

Dette de cœur (payer une)

Rigaud, 1881 : Faire honneur à un engagement souscrit par le cœur au profit des sens, — dans l’argot des grandes dames. Dans le monde faubourien, où l’on n’enguirlande pas les expressions, les femmes disent : « S’exécuter à la bonne franquette. »

Dîner par cœur

Delvau, 1866 : v. n. Ne pas dîner du tout, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Jeûner.

Donner du cœur au ventre

France, 1907 : Donner de l’aplomb, inspirer du courage.

— Moi, j’me disais : Faut ben que j’trouve la veine, nom de nom ! Oui, moi, la femme et les petits, nous sommes tous ad patres avant six mois. Et ça me donnait du cœur au ventre, fallait voir ! Là, voulez-vous que j’vous dise ? Faut que l’ouvrier mange bien, boive bien et rigole un brun pour bien travailler après. Tout le reste, c’est des histoires !

(Camille Lemonnier, Happe-chair)

La façon de procéder des tireurs espagnols est la même que celle de leurs congénères anglais. Les uns et les autres, après avoir vérifié le contenu de quelques bons porte-monnaie ou portefeuilles enlevés, vont au premier cabaret venu absorber quelques verres de liqueur, pour se donner du cœur au ventre, comme disent les agents, et recommencer leur néfaste besogne.

(G. Macé, Un Joli monde)

Enfant cœur

Clémens, 1840 : Pain de sucre.

Faire un as de cœur

France, 1907 : « Qnelquefois les clients, principalement les étudiants, les jeunes ouvriers et les commis de magasin, se cotisent pour former la somme destinée au paiement d’une seule fille. On réunit le prix de la passe, la sous-maîtresse arrive avec un jeu de cartes, les visiteurs se rangent autour d’une table, et, après avoir battu le jeu et fait couper, la sous-maîtresse distribue les cartes. Celui à qui le hasard décerne l’as de cœur choisit une dame et monte. Cet usage est très courant ; on appelle cela : faire un as de cœur. Les trois quarts du temps, le plus malin de la bande a eu soin, en entrant, de glisser à la dérobée une pièce de vingt sous à la sous-maîtresse ; il peut être certain que c’est à lui que tombera l’as de cœur, et les camarades n’y auront vu que du feu. »

(Léo Taxil, La Prostitution contemporaine)

Gilet en cœur

Rigaud, 1881 : Élégant. Le surnom a été donné aux élégants qui portaient, vers 1865-66, des gilets très échancrés dits « gilets en cœur », boutonnés à deux boutons et qui montraient la chemise en grand étalage sur la poitrine. Le mot a passé, mais non la mode. Aujourd’hui les gilets en cœur bâillent sur la poitrine des gommeux.

France, 1907 : Élégant, à cause du ridicule gilet ouvert jusqu’au nombril, affectant la forme d’un cœur, à la mode depuis quelques années.

Jeter du cœur sur du carreau

Delvau, 1866 : Rendre fort incivilement son déjeuner ou son dîner, lorsqu’on l’a pris trop vite ou trop abondant.

Jeter du cœur sur le carreau

France, 1907 : Vomir.

Jouer du cœur

Delvau, 1866 : Rejeter les vins ou les viandes ingérés en excès ou mal à propos, — dans l’argot du peuple, à qui les concetti ne déplaisent pas. Nos aïeux disaient Tirer aux chevrotins.

France, 1907 : Vomir.

Mettre le cœur sur carreau

Rossignol, 1901 : Vomir.

Petit cœur

France, 1907 : Nom bénin que donnent les prêtres aux fillettes.

Il s’était offert pour conquérir « ces petits cœurs », comme il nommait les jeunes filles ; mais le prêtre, inquiet de ses regards luisants, lui avait formellement interdit de mettre les pieds dans la cour. Il se contentait, lorsque les religieuses tournaient le dos, de jeter des friandises aux petits cœurs, comme on jette des miettes de pain aux moineaux. Il emplissait surtout de dragées le tablier d’une servante blonde, la fille d’un tanneur, qui avait, à treize ans, des épaules de femme faite.

(Émile Zola, La Conquête de Plassans)

Poil au cœur (avoir du)

France, 1907 : Euphémisme généralement ignoré des faubouriens et des soldats qui lâchent le mot cru.

Voyez les jolis sapeurs,
Des belles vainqueurs,
Les soldats d’élite !
Voyez, les jolis sapeurs,
Des belles vainqueurs,
Ont du poil sur le cœur !

(Griolet)

Rencœur

Virmaître, 1894 : En avoir gros sur le cœur contre quelqu’un. Ne pouvoir avaler ou digérer une affaire. Synonyme de la locution très populaire :
— Je travaille à contre-cœur.
— Je n’y vais pas de bon cœur, je n’y vais pas avec courage.
Épouser un homme malgré soi, c’est avoir un rencœur (Argot du peuple).

Sacrécœurer

France, 1907 :

Mais on était chouette en c’temps-là,
On n’sacrécœuroit pas sur la
Butt’ déserte.
E’j’ faisais la Cour à Nini,
Nini qui voulait fair’ son nid
À Montmerte !

(Aristide Bruant, Dans la Rue)

Sans-cœur

Delvau, 1866 : s. m. Usurier, — dans l’argot des fils de famille.

Rigaud, 1881 : Usurier, Gobseck de prison.

Va de bon cœur

France, 1907 : Surnom des habitants d’Amiens.

Valet de cœur

Delvau, 1864 : Le greluchon d’une femme entretenue, — qui serait mieux, appelé valet de cul, puisqu’il doit être toujours à la disposition de sa maîtresse.

Rigaud, 1881 : Amant de cœur, — dans le jargon des vieilles filles entretenues.

France, 1907 : Amant de cœur ; argot des filles.


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