AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Avocat bêcheur

Halbert, 1849 : Procureur de la République.

Delvau, 1866 : s. m. Ouvrier qui médit de ses compagnons, absents ou présents. Argot des typographes.
C’est aussi le nom que les voleurs donnent au procureur de la République.

Rossignol, 1901 : Avocat général, ministère public.

Mais vient le jour de monter sur la planche
Où le bêcheur commence à Jaspiner.
Avec sa tronche et son poing sur la hanche,
Dirait-on point qu’il va vous béquiller ?

France, 1907 : Procureur de la République ; argot des voleurs. Homme médisant ; argot des ouvriers.

Bec

d’Hautel, 1808 : Pour bouche.
Un oiseau à gros bec, Sobriquet bas et trivial que l’on donne à un goinfre, à un gourmand ; à un homme grossièrement ignorant.
Se refaire le bec. Prendre un bon repas ; s’en mettre jusqu’au nœud de le gorge.
Donner un coup de bec. Et plus souvent Un coup de patte. Censurer, satiriser quelqu’un ou quelque chose, quand on en trouve l’occasion.
Tenir quelqu’un le bec dans l’eau. L’entretenir de promesses trompeuses ; le tenir dans l’attente l’alternative.
Avoir bon bec. Parler avec trop d’abondance, babiller, caqueter ; en dégoiser.
Avoir bec et ongles. Savoir repousser à propos une injure, soit par paroles, soit par les voies de faits.
Faire le bec à quelqu’un. Lui faire sa leçon ; lui apprendre ce qu’il doit dire ou répondre. Cette manière de parler signifie aussi corrompre quelqu’un ; le soudoyer pour l’engager au secret.
Mener quelqu’un par le bec. En disposer à volonté ; gouverner son esprit, se rendre maître de toutes ses actions.
Passer la plume par le bec à quelqu’un. Le fourber, le tromper, le friponner.

Larchey, 1865 : Bouche. — Casser, chelinguer du bec : Avoir mauvaise haleine. — Rincer le bec : Faire boire. — Faire le bec : Donner des instructions. — Avoir du bec : Être éloquent. — Tortiller du bec : Manger. — River le bec : Faire taire. — Fin bec : Gourmand.

Delvau, 1866 : s. m. Bouche, — dans l’argot des petites dames.

Rigaud, 1881 : Bouche, langue, langage, visage.

Quand ma muse est échauffée, elle n’a pas tant mauvais bec.

(St-Amant.)

Passer devant le bec, ne pas participer à. Les bons morceaux lui passent devant le bec. — Trouilloter du bec, sentir mauvais de la bouche. Et les variantes : Schlinguer, puer repousser du bec, — avoir la rue du bec mal pavée, manquer de dents. — Se rincer le bec, boire. River le bec, imposer silence. Taire son bec, ne plus parler.

Voyons M’me Rabat-Joie, tais ton bec !… et qu’on vienne baiser son vainqueur !

(Gavarni.)

France, 1907 : Bouche. Rincer le bec à quelqu’un, lui payer à boire ; se rincer le bec, boire ; tortiller du bec, manger ; chelinguer du bec, avoir mauvaise haleine ; avoir la rue du bec mal pavée, avoir les dents mal rangées ; se calfater le bec, manger ou boire, dans l’argot des voleurs ; ourler son bec, finir son travail, argot des matelots ; claquer du bec, n’avoir rien à manger, allusion aux cigognes qui font claquer leur bec lorsque la faim se fait sentir. Bec fin, gourmet ; river le bec, faire taire par des menaces ; taire son bec, cesser de parler ; avoir bon bec, avoir la langue bien pendue.

Prince, aux Dames parisiennes
De bien parler donnez le prix.
Quoi qu’on dise d’Italiennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

(François Villon.)

Bec (le)

Rossignol, 1901 : La bouche.

Bec de gaz

La Rue, 1894 : Agent de police.

Virmaître, 1894 : Sergent de ville. Il éclaire les malfaiteurs quand il n’est pas chez le marchand de vins en train d’étouffer un glacis (Argot des souteneurs). N.

Virmaître, 1894 : À la manille aux enchères, quand le joueur auquel le point est adjugé rencontre un jeu sur lequel il ne comptait pas dans les mains d’un de ses adversaires, il dit : J’ai rencontré un bec de gaz (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Agent de police.

Il éclaire les malfaiteurs quand il n’est pas chez le marchand de vins, en train d’étouffer un glacis.

(Ch. Virmaître.)

Bec, bécot

Hayard, 1907 : Bouche.

Bec, beq

Rigaud, 1881 : Bois à graver, — dans le jargon des graveurs sur bois. — Ourler le bec, finir un travail.

Bécane

Rigaud, 1881 : Machine à vapeur. Locomotive, — dans le jargon des ouvriers du fer.

La Rue, 1894 : Machine. Locomotive. Bicycle.

Virmaître, 1894 : Mauvaise machine à vapeur rafistolée par les Auvergnats de la rue de Lappe, qui marche comme une montre réparée par un charron (Argot du peuple). V. Seringue.

Rossignol, 1901 : Bicyclette.

Hayard, 1907 : Machine.

France, 1907 : Machine à vapeur.

Bécarre

Fustier, 1889 : Cet adjectif qui, il y a trois ans, fit florès dans le monde boulevardier comme synonyme d’élégant, n’est plus guère usité aujourd’hui.

Le parisien, en tant que langue vient de s’enrichir d’un nouveau mot… Le pschuk qui succédait au chic a fait son temps. C’est le bécarre qui gouverne. On est ou on n’est pas bécarre, comme on était jadis ou l’on n’était pas élégant. Il est bécarre de faire telle chose et non bécarre d’en faire telle autre… Bécarre, à tout prendre, ne veut rien dire, à moins que le bécarre qui, en musique, remet la note dans son ton naturel, ne signifie que le ton naturel de Paris est ce qui est élégant, agréable, distingué.

(Illustration, novembre 1885.)

France, 1907 : Synonyme de dandy.

En 1885, on était bécarre, comme on avait été raffiné sous Charles IX, libertin sous Louis XV, talon rouge sous la Régence et plus tard incroyable. Le parfait bécarre devait porter des bottes pointues, un pantalon étriqué, le gilet blanc très ouvert, n’avoir qu’un seul gant à la main gauche et surtout paraître très gourmé, très Anglais et très sanglé.

(Frédéric Loliée.)

Bécarre, bécarreux

France, 1907 : Synonyme de gandin, dandy, mais plus inepte, car il est tout à fait anglicisé. Il doit être grave, raide, gourmé, porter un faux col de vingt centimètres, saluer d’un geste automatique, paraître n’avoir que trente ans, ne pas danser et n’affecter aucune frivolité de manières ou de luxe. Bécarre n’est pas un nouveau mot, Molière a dit plaisamment à propos de musique : Hors du bécarre, point de salut.

Former des jeunes filles suffisamment instruites, mais moins savantes que sensées, de goûts simples et de mœurs irréprochables : ne recruter ces enfants que dans des familles honnêtes, bourgeoises, si l’on veut, d’antiques préjugés, ignorant le pschut !, le v’lan, la gomme, la poisse, le bécarre…

(Albert Cim, Institution de Demoiselles)

Bécasse

d’Hautel, 1808 : C’est une bécasse, ou bécassine. Pour dire une fille sotte, ignorante, imbécile.
La bécasse est bridée. Se dit de quelqu’un à qui l’on a tendu quelque piège, et qui s’y est laissé prendre.

Delvau, 1866 : s. f. Femme ridicule, — dans le même argot [des petites dames].

Rigaud, 1881 : Femme sotte.

France, 1907 : Femme maigre et ridicule. (La plupart des vieilles vierges anglaises ont des allures de bécasse.) « Taisez-vous, sainte bécasse ! »

Becfigue de cordonnier

Rigaud, 1881 : Oie, dinde.

France, 1907 : Oie ; argot populaire.

Bêchage

France, 1907 : Critique acerbe.

Dans le monde des journalistes, sitôt qu’un confrère a le dos tourné, on se livre sur lui à un effréné bêchage.

(Hector France.)

Béché

M.D., 1844 : Mépriser quelqu’un.

Bêche

France, 1907 : Outil de journaliste, dont il se sert pour tomber sur les camarades. On dit aussi faire de la bêche.

— Mais n’ayons pas l’air de faire de la bêche… on est susceptible chez Moule-à-Singe… Regardons, écoutons, et ne nous faisons pas trop remarquer…

(E. Lepelletier.)

Bécher

M.D., 1844 : Faire des cancans.

La Rue, 1894 : Médire.

Bêcher

Clémens, 1840 : Médire, accuser.

un détenu, 1846 : Charger, accabler de paroles, de sottises, etc.

Larchey, 1865 : Battre, dire du mal. Vient du vieux mot béchier : frapper du bec (Du Cange).

Je suis comme je suis, c’est pas une raison pour me bêcher.

Monselet.

Avocat bécheur : Magistrat chargé du ministère public. Il bêche le prévenu.

Delvau, 1866 : v. a. Médire et même calomnier, dans l’argot des faubouriens, qui ne craignent pas de donner des coups de bec à la réputation du prochain.

Rigaud, 1881 : Dire du mal. On bêche surtout ses amis. — Mot à mot : travailler quelqu’un ou quelque chose comme on travaille la terre, à coups de bêche.

Boutmy, 1883 : v. a. Dire du mal de quelqu’un ; faire des cancans sur son compte. Ce mot, dont le sens est à peu près le même que celui de « casser du sucre », n’est pas particulier au langage des typographes, non plus que cette dernière expression.

Merlin, 1888 : Critiquer, médire.

Rossignol, 1901 : Abimer, vilipender quelqu’un.

Hayard, 1907 : Blaguer, débiner.

France, 1907 : Médire ; du vieux mot béchier, frapper du bec.

Dans un salon.
Cette excellente comtesse de B… est en train de s’en donner à cœur joie sur le compte de ses « bonnes amies ».
Taupin, l’interrompant de la façon la plus respectueuse :
— Après vous la bêche, s’il vous plaît ?

Bécher en douce

Virmaître, 1894 : Blaguer un ami doucettement mais lui dire de dures vérités sous des apparences de bonhomie (Argot du peuple).

Bêcher en douce

La Rue, 1894 : Être ironique. On dit aussi blaguer en douceur.

Becheur

Halbert, 1849 : Moqueur.

Bécheur

Virmaître, 1894 : Avocat général. Il bêche le prévenu pour le faire condamner quand même. Pour l’avocat bêcheur il n’y a pas d’innocents (Argot des voleurs).

Ou le bêcheur commence à jaspiner.

Bêcheur

un détenu, 1846 : Le procureur du roi, le ministère public, l’avocat du roi.

Delvau, 1866 : s. m. Le Ministère public, l’Avocat général. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Avocat chargé de soutenir l’accusation, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Le ministère public. Gascon.

Rossignol, 1901 : Celui qui bêche, Voir bêcher.

France, 1907 : Juge d’instruction ou magistrat chargé du ministère public, dans l’argot des voleurs. On dit aussi avocat bêcheur.

Bêcheur (avocat)

Hayard, 1907 : L’avocat général.

Bêcheur, bêcheuse

Rigaud, 1881 : Excellent petit camarade, bonne petite camarade, qui ne perd pas une occasion de dire du mal des amis et connaissances.

Bêcheuse

France, 1907 : Voleuse.

Bécot

Larchey, 1865 : Petit baiser pris du bout des lèvres avec la prestesse de l’oiseau qui donne son coup de bec.

Encore un bécot.

Champfleury.

Bécoter : Donner des bécots.

Tiens, j’effarouche les tourtereaux… On se bécotait ici.

Cormon.

Delvau, 1866 : s. m. Bouche, — dans l’argot des mères et des amoureux. Signifie aussi Baiser.

Virmaître, 1894 : Bouche, baiser.
— Mon petit homme, donne-moi un bécot.
Embrasse-moi (Argot des filles).

Rossignol, 1901 : Embrasser.

Donnez-moi un bécot.

France, 1907 : Baiser.

Bécot (donner un)

Delvau, 1864 : Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps : d’abord moderato, puis allegretto, vivace… chaque pause vaut un soupir.

Et quand je lui donne un bécot,
Comme il lève la tête,
Jacquot !

Al. Dalès.

Bécoter

Delvau, 1866 : v. a. Donner des baisers. Se bécoter. S’embrasser à chaque instant.

France, 1907 : Embrasser à petit coups comme font les amoureux.

Becotter

Virmaître, 1894 : Embrasser.
— C’est dégoûtant ! Ces jeunes mariés se bécottent toute la journée (Argot du peuple).

Bécotter

Delvau, 1864 : Donner des bécots.

Petit bossu
Noir et tortu,
Qui me bécottes
Et fripes mes cottes ;
Petit bossu, noir et tortu,
De me baiser, finiras-tu ?

Béranger.

Rossignol, 1901 : Embrasser.

Ils sont jeunes, ils passent leur temps à se bécotter.

Becquant

Rigaud, 1881 : Poulet, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Poulet ; argot des voleurs.

Petit bossu
Noir et tortu
Qui me bécottes…
De me baiser finiras-tu ?

(Béranger.)

Becquants

La Rue, 1894 : Oiseaux.

Becquée

d’Hautel, 1808 : Il n’en a que pour une becquée. Se dit d’un goulu, d’un glouton qui avale tout d’une bouchée, et dont on a fait la part trop petite.

Becquetance

France, 1907 : Vivres, nourriture.

Becqueter

un détenu, 1846 : Manger avec faim.

Larchey, 1865 : Manger. De bec.

J’ai vendu ce que j’avais pour becqueter.

Lynol.

Boutmy, 1883 : v. a. Manger ; synonyme de boulotter.

La Rue, 1894 : Manger. Becquetance, nourriture.

Virmaître, 1894 : Manger.
— J’ai encore cent ronds à becqueter. Viens-tu manger une friture à Auteuil (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Manger.

France, 1907 : Manger.

Les yeux éraillés et rougis, la lèvre molle, un plat sourire collé sur la face, voûtés, rachitiques, puant l’ylang-ylang, des bagues aux doigts, des diamants à la chemise. Rassemblés pour becqueter finement ensemble, et tâchant, par le vin et la boustifaille, de combler le creux, le vide, le trou de leur existence bêtement gâchée. Pas de femmes. Les femmes, c’est gênant.

Becqueter, béquiller

Rigaud, 1881 : Manger. — Mot à mot : jouer du bec.

Blanc-bec

d’Hautel, 1808 : Étourdi, fanfaron, jeune homme sans expérience, qui a à peine de la barbe au menton. Ce mot ne s’emploie que par mépris.

Bobèche, bobe, bobéchon

Rigaud, 1881 : Tête. Se monter le bobe, se monter le bobéchon, se passionner pour.

Bobéchon

France, 1907 : La tête, la bobèche où flambent les idées. Se monter le bobèchon, se monter la tête, s’illusionner.

Bobèchon

Delvau, 1866 : s. m. La tête, — dans l’argot du peuple, par allusion à la bobèche qui surmonte le chandelier. Se monter le bobèchon. S’illusionner sur quelqu’un ou sur quelque chose ; se promettre monts et merveilles d’une affaire — qui accouche d’une souris.

Bobéchon (se monter le)

Virmaître, 1894 : On dit aussi se monter le bourrichon. Croire qu’une chose fausse est vraie et prendre un désir pour une réalité (Argot du peuple). N.

Bobine, bobéchon

La Rue, 1894 : Tête.

Brobèche

France, 1907 : Centime.

Cabèche, caboche

Hayard, 1907 : Tête.

Caboche, cabèce

Rigaud, 1881 : Forte tête. C’est la tête de l’homme intelligent. Une caboche à X, une tête à mathématiques.

D’un petit tonnerre de poche, Lui frêle toute la caboche.

(Scarron, Gigantomachie, chap. 5.)

Caboche, cabèche

La Rue, 1894 : Tête.

Calfater le bec (se)

France, 1907 : Manger ; argot de marine. Le calfat est chargé du soin de boucher les trous faits par les boulets, ainsi que les voies d’eau.

Capitaine bécheur

Delvau, 1866 : s. m. Capitaine rapporteur, — dans l’argot des soldats.

Caquet bon bec

d’Hautel, 1808 : Sobriquet que l’on donne à une babillarde, à une commère.

Caquet-bon-bec

France, 1907 : Harpie, bavarde et médisante.

Carré de rebectage

Virmaître, 1894 : La Cour de cassation. Quelquefois elle diminue la peine du condamné ou l’acquitte complètement. Il est rebecqueté. Rebecqueté se dit pour raccommoder, se rapprocher (Argot des voleurs).

Carré du rebectage

Rigaud, 1881 : Cour de cassation, Mot à mot : chambre de la médecine.

France, 1907 : Cour de cassation.

Casser du bec

Larchey, 1865 : Sentir mauvais. — Casser a ici le sens de couper, ce qui donne mot à mot : couper de son bec… celui des autres. V. Couper la gueule.

Delvau, 1866 : v. n. Avoir une haleine infecte, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Avoir une mauvaise haleine,

Cavaler au rebectage

Rigaud, 1881 : Se pourvoir en cassation. Mot à mot : courir à la médecine. — Cavaler cher au rebectage, se pourvoir en grâce. Mot à mot : courir très vite à la médecine.

La Rue, 1894 : Se pourvoir en cassation. Cavaler cher au rebectage, se pourvoir en grâce.

Cavaler au rebectage (se)

France, 1907 : Se pourvoir en cassation. Cavaler cher au rebectage, se pourvoir en grâce.

Claquer du bec

Virmaître, 1894 : Avoir faim et ne rien avoir à se mettre sous la dent. La faim donne la fièvre, les dents claquent (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Jeûner. Ne pas avoir de quoi déjeuner.

Hayard, 1907 : Avoir faim.

Clouer le bec

Delvau, 1866 : v. a. Imposer silence à un importun, ou à un mauvais raisonneur, — dans l’argot du peuple. On dit aussi River le clou.

France, 1907 : Imposer silence, faire taire. On dit aussi : river de clou, ou le bec.

Cordonnier (bec-figue de)

France, 1907 : Oie.

Danser du bec

Virmaître, 1894 : Puer de la bouche (Argot du peuple). V. Trouillotter de la hurlette.

Débecqueter

Fustier, 1889 : Vomir.

Rossignol, 1901 : Dégoûter. — « Tu me dégoûtes, tu me débectes. » Une chose écœurante est débectante. — « Je suis passé à la morgue, c’était débectant. »

Débectant

Fustier, 1889 : Ennuyeux, désagréable.

Mentor qui connaissait tout le fourbi, dit alors à Télémaque : C’est débectant, mais au fond, ça ne fait rien…

(A. Leroy : Les mistouf’s de Télémaque.)

France, 1907 : Ennuyeux, sale, dégoûtant.

Débecter

La Rue, 1894 : Vomir. Ennuyer.

France, 1907 : Vomir.

Faire tête-bêche

Delvau, 1864 : Se placer mutuellement de façon que la pine de l’homme soit à la hauteur de la bouche de la femme qui la suce, et que le con de la femme soit à la hauteur de la langue de l’homme qui s’y introduit. De même, naturellement, entre tribades qui veulent jouir ensemble.

À leurs côtés j’entends
Des cris intermittents ;
Géraudon et Tautin
Font tête-bêche un repas clandestin.

J. Duflot.

Mais, parfois, quand il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.

L. Protat.

Fouetter du bec

Virmaître, 1894 : Avoir une haleine fétide qui exhale une odeur d’égout (Argot du peuple).

Galons d’imbécile

Delvau, 1866 : s. m. pl. Grade subalterne obtenu à l’ancienneté, — dans l’argot des troupiers.

Rigaud, 1881 : Chevrons au-dessus du coude servant à marquer le nombre d’années de service dans un régiment.

Merlin, 1888 : Galons de soldat de 1re classe ou de caporal.

France, 1907 : Grade ou avancement obtenu à l’ancienneté.

Imbécile (galon d’)

Larchey, 1865 : Galon de soldat de première classe. Il est donné a l’ancienneté et non au mérite. — On rencontre l’équivalent de ce mot dans les autres grades.

Il passa capitaine à l’ancienneté, à son tour de bête, comme il disait en rechignant.

About.

Imbécile à deux roues

Rigaud, 1881 : Vélocipédiste, — dans le jargon des voyous.

In medio stat imbecillitas

France, 1907 : Les imbéciles se tiennent dans les milieux. Locution latine qui contredit cette autre : In medio stat virtus, la vertu se tient dans un juste milieu ; autrement dit, la raison est éloignée des extrêmes.

Personnellement, je ne saurais trop approuver que l’on traite d’apothicaires les gens modérés, prudents, aimables d’ailleurs, qui n’osent se ruer ni à droite ni à gauche, — in medio stat imbecillitas — et mon amour de l’excessif, dans la beauté, jusqu’au sublime, dans la grandeur, jusqu’au colossal, dans l’amour, jusqu’à la passion, dans la grâce, jusqu’à l’afféterie, dans le comique, jusqu’a la farce, mon amour, bref, de l’excès en tout ne m’incline que fort peu à m’enchanter d’un ouvrage si dépourvu de toute espèce d’exubérance, si continent, si discret, où rien ne choque !

(Catulle Mendès.)

Jubécien

France, 1907 : Grimacier, faiseur de façons.

Jubécien, ienne

Delvau, 1866 : adj. et s. Grimacier, grimacière, qui fait des façons, des giries.

Marie-bon-bec

Delvau, 1866 : s. f. Femme bavarde, « un peu trop forte en gueule », — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Bavarde, prompte à la riposte.

Monter le bobéchon

France, 1907 : Tromper.

Partout germent les riches idées : partout poussent les bons bougres ! Oui, partout, même en Vendée — ce département qui, avec trois ou quatre autres de la Bretagne, avait la réputation d’être tant et plus sous la coupe des curés. Il n’en est rien, foutre ! — les Vendéens et les chouans sont de vieux souvenirs – et la calotte et le roy peuvent se fouiller : pas plus qu’à ceux d’ailleurs, ils ne monteront le bobéchon.

(Le Père Peinard)

Morbec

Rigaud, 1881 : Vermine tenace qui fait élection de domicile sur certaines parties du corps humain.

La Rue, 1894 : Vermine. Enfant désagréable.

France, 1907 : Vermine ; morpion, avec changement de finale.

Mouchard à bec

La Rue, 1894 : Réverbère.

France, 1907 : Réverbère. Il est en effet dangereux de se livrer à quelque délit ou de commettre un crime sous la clarté d’un bec de gaz.

Mouchard à becs

Delvau, 1866 : s. m. Réverbère, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Réverbère.

Ourler le bec

Virmaître, 1894 : Besogne terminée. Quand un ouvrier graveur met sa signature au bas de sa planche ou de son bois, le bec est ourlé (Argot d’atelier).


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique