d’Hautel, 1808 : Il a deux doigts de panne. Se dit en plaisantant d’un homme qui est extrêmement gras.
Larchey, 1865 : Misère.
Il est dans la panne et la maladie.
Ricard.
Delvau, 1866 : s. m. Homme qui n’a pas un sou vaillant, — dans l’argot des filles, qui n’aiment pas ces garçons-là.
Delvau, 1866 : s. f. Rôle de deux lignes, — dans l’argot des comédiens qui ont plus de vanité que de talent, et pour qui un petit rôle est un pauvre rôle. Se dit aussi d’un Rôle qui, quoique assez long, ne fait pas suffisamment valoir le talent d’un acteur ou la beauté d’une actrice.
Delvau, 1866 : s. f. Misère, gène momentanée, — dans l’argot des bohèmes et des ouvriers, qui savent mieux que personne combien il est dur de manquer de pain.
Rigaud, 1881 : Grande misère ; ruine complète.
Ce fut alors, madame Alcide, que commença votre grande panne.
Ed. et J. de Goncourt.
Ils sont tournés comme Henri IV sur le Pont-Neuf et m’font l’effet de n’son-ger qu’à faire la noce, au risque d’être dans la panne et de se brosser le ventre après.
É. de la Bédollière, Les Industriels.
En terme de théâtre, bout de rôle.
Plus de rôles à jambes, et une panne de dix lignes dans ta nouvelle féerie !… Ah ! Ernest, vous ne m’aimez plus.
J. Pelcoq, Petit journal amusant.
Il faut vous dire que tous mes camarades, étant jaloux de moi, s’arrangeaient de manière à avoir les bons rôles, tandis que moi, on me donnait les pannes… les bouche-trous !…
P. de Kock, Le Sentier aux prunes.
En terme d’atelier, mauvais tableau.
Qu’est-ce que c’est que cette panne ? C’est assez mal léché ! merci.
J. Noriac, Têtes d’artistes.
La Rue, 1894 : Gêne, misère. Bout de rôle au théâtre.
France, 1907 : Pauvreté. « Tomber dans la panne. » Du vieux français panne, haillon.
Quand il n’y a plus de son, les ânes se battent, n’est-ce pas ? Lantier flairait la panne ; ça l’exaspérait de sentir la maison déjà mangée.
(Émile Zola, L’Assommoir)
France, 1907 : Mauvais tableau vendu bien au delà de sa valeur ; argot des brocanteurs.
Le brocanteur avait groupé un ramassis d’objets tarés, invendables… — Vous m’entendez, vieux, pas de carottes, pas de pannes ! La dame s’y connaît.
(Alphonse Daudet, Les Rois en exil)
France, 1907 : Rôle insignifiant ; argot théâtral.
Une panne ? Je n’ai jamais très bien compris le sens de ce mot-là. J’ai toujours cru — suis-je assez sot ! — qu’au théâtre il y avait de petits artistes et non pas de petits rôles.
Je me souviens d’un acteur, dont le nom m’échappe en ce moment, qui n’avait que quelques lignes à dire dans la Mort du duc d’Enghien, de M. Hennique. Il eut, en dépit de cette panne, un triomphe le soir de la première représentation.
(Pierre Wolff)
France, 1907 : Actrice, où plutôt cabotine à qui l’on ne confie que des bouts de rôle, que des pannes. Georges Ben a fait sur elles une chanson dont voici quelques vers :
Dans les coulisses, d’un pas lent,
Ell’s se promen’nt en somnolant,
Les pannes,
Ou bien ell’s dorm’nt ou bien encore
Ell’s regard’nt poser les décors,
Les pannes.
Ell’s attend’nt, en croquant l’marmot,
L’occasion de placer leur mot,
Les pannes.
France, 1907 : Situation difficile, comme celle d’un navire qui ne peut plus avancer. Argot des marins. « Être en panne, rester en panne. »
— Amen ! répondit le matelot, mais sans vouloir vous fâcher, la mère, m’est avis que les saints, les anges et le bon Dieu nous laissent joliment en panne depuis quelque temps.
(Jean Richepin, La Glu)
France, 1907 : Fanon du bœuf.