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Mot

Mot

d’Hautel, 1808 : Il est comme le dindon de la vallée, il ne dit mot, et n’en pense pas plus. Se dit par raillerie, d’un idiot, qui n’a rien de bon à dire, et qui fait le penseur, le réfléchi.
Qui ne dit mot, consent. Pour dire, qu’en certaines occasions le silence tient lieu du consentement.
S’il ne dit mot, il n’en pense pas moins. Signifie qu’un homme a plus d’esprit, plus de sentiment qu’il ne le paroît.
Le fin mot. Pour la clef, le secret d’une affaire ; le dernier mot.
Entendre le demi-mot. Comprendre promptement ce qu’une personne veut dire.
Mots gras. Mots licencieux, paroles obscènes.
Mots de gueule. Injures, grossièretés, que se disent entr’eux les gens de basse condition, quand ils se querellent.

Delvau, 1866 : s. m. Trait spirituel, repartie plaisante, — dans l’argot des gens de lettres. Faire des mots. Émailler la conversation de plaisanteries et de concetti.

Mot de Cambronne

France, 1907 : Euphémisme que les puristes emploient pour désigner ce qu’au dire de Victor Hugo, Cambronne a répondu aux Anglais qui, à Waterloo, le pressaient de se rendre et ce que Lachambeaudie a chanté dans une fable célèbre qui porte la date de 1863 :

Au soleil, sous un mur, une merde fumait
Et parfumait
Les airs et le gazon à cent pas à la ronde.
C’était bien, s’il faut croire aux récits des passants,
La plus belle merde du monde.
À ses pures vapeurs mariant leur encens,
Vingt étrons soupiraient pour ses appâts naissants,
Mais un cochon survient, la flaire, la regarde,
Et l’avale sans sel, sans poivre et sans moutarde.
Comme une merde, hélas ! chacun passe á son tour.
Le temps est un cochon qui détruit sans retour
La beauté, la gloire et l’amour.

Poulet-Malassis a donné ce sonnet dans son Parnasse satyrique du XIXe siécle, et y a joint l’autographe de Lachambeaudie fac-similé.

Mot de Cambronne (le)

Delvau, 1866 : Ce n’est pas « La garde meurt et ne se rend pas ! » mais tout simplement « Merde ! » La phrase propre n’eût peut-être pas été entendue au milieu du bruit du canon, dans cette mêlée sanglante de Waterloo ; tandis que le mot énergique que tout le monde connaît était la seule réponse possible en un pareil moment.

Mot de la fin

Delvau, 1866 : La nouvelle à la main, souvent cruelle pour quelqu’un, par laquelle un chroniqueur doit terminer sa chronique.

France, 1907 : Nouvelle à la main qui doit être spirituelle ou mordante, par laquelle un journaliste termine sa chronique ou ses échos.

Mot de la fin du dernier carré

France, 1907 : Il a été prononcé par Cambronne à la bataille de Waterloo, suivant une légende adoptée par Victor Hugo, qui n’a pas hésité à écrire en gros caractères, dans les Misérables ce mot qu’il trouve sublime : Merde ! Affaire de goût. On dit aussi mot de Cambronne.

Si j’en crois la légende, on l’entendit retentir un soir le mot de la fin du dernier carré, dans le plus illustre des foyers, devant les portraits pompeux et les bustes triomphaux — et lancé par quelle voix délicieuse ! (la voix d’or de Sarah Bernhardt.)

(François Coppée, Le Journal)

Mot de valeur

Delvau, 1866 : s. m. Mot ou phrase d’un rôle, qu’un acteur lance avec finesse ou avec énergie, selon les cas, et qui produit un grand effet sur le public. Argot des coulisses. La Croix de mon père ou de ma mère, — Je ne mange pas de ce pain-là, — J’ai l’habit d’un laquais, et vous en avez l’âme, etc., etc., sont des mots de valeur.

Motif

Delvau, 1866 : s. m. Sujet de paysage, — dans l’argot des artistes.

France, 1907 : Sujet de paysage, de tableau ; argot des peintres.

Par un reste d’habitudes anciennes, quand il allait dans la campagne, il emportait toujours son chevalet, sa boîte à couleurs, une toile et un pliant. Il choisissait un motif, s’asseyait sur le pliant, bourrait sa pipe, se gardait, comme d’un crime, d’ouvrir sa boîte ou de piquer son chevalet dans la terre, et là durant des heures, il regardait… Il regardait les choses, non de cet œil bridé et clignotant qu’ont les peintres, mais de l’œil panthéiste des bêtes, au repos, dans les prairies.

(Octave Mirbeau)

Motionnaire

France, 1907 : Individu qui, dans les clubs ou à la Chambre, propose constamment des motions.

On parle partout, dons les clubs et au coin des rues ; il y a le motionnaire, état récent que cette ardeur de parler a institué. Un motionnaire est un coureur d’assemblées populaires, ayant dans la mémoire trois ou quatre cents mots redondants, des phrases à effet, deux ou trois grands mouvements à tiroir. Avec ce bel ensemble de moyens oratoires, un tel homme trouve le secret de gouverner et d’agiter les réunions.

(Le Parlement)

Mots

Delvau, 1866 : s. m. pl. Injures ; reproches, — dans l’argot des ouvriers et des grisettes. Avoir des mots avec quelqu’un. Se fâcher avec lui.

Mots (avoir des)

Larchey, 1865 : Échanger des reproches.

En rentrant du bal avec ton amant, vous avez eu des mots, et il t’a flanquée à la porte.

Montépin.

France, 1907 : Échanger des reproches, des injures.

Mots à queue

Virmaître, 1894 : C’est une plaisanterie d’atelier fort amusante. C’est un homme de l’artichaud Colas. On en a fait des à-peu-près tout aussi drôles sur les heures. Il est une heure, (teneur) de livres. Deux heures, (deux sœurs) de charité. Trois heures, (toiseur) vérificateur. Quatre heures, (cardeur) de matelas. Cinq heures, (zingueur) plombier. Six heures, (ciseleur) sur métaux. Sept heures, (cette heure) est la mienne. Huit heures, (huîtres) d’Ostende. Neuf heures, (neveu) de son oncle. Dix heures, (diseur) de bonne aventure. Onze heures, (on se) réunira à la maison mortuaire pour midi (Argot des ateliers).

Mots gras

Delvau, 1866 : s. m. pl. Gaillardises, — dans l’argot des bourgeois, dont le langage est taché de ces mots-là.

Mots inconnus

Delvau, 1864 : La kyrielle de cris d’ardeur, de mots étouffés, mourants et sans suite que l’on prononce dans le paroxysme de la jouissance, tels que : …Tout à toi !… à moi !… arrête… là !… ah !… plus vite… va donc !… ah ! je sens… je fonds… arrête… je jouis… oh !…

Qu’elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe lès seins nus,
Qu’on la voit, béante, se tordre
Dans un baiser de rage, et mordre
En criant des mots inconnus.

A. de Musset.

Motte

Delvau, 1864 : Le Mont-Sacré, la petite éminence osseuse qui couronne la nature de la femme, et qui est quelquefois glabre, mais le plus souvent pubescente, c’est-à-dire, couverte de poils.

Et quand il trouve la chemise, il la lève et m’appuie la main sur la motte, qu’il pince et frise quelque temps avec les doigts.

Mililot.

Le mécréant se reculons,
Et regagne ses bataillons ;
L’un va pleurer sur une motte,
Et l’autre hélas ! sur les couillons.

B. de Maurice.

Ces petits cons à grosse motte,
Sur qui le poil encor ne glotte,
Sont bien déplus friands boucans.

(Cabinet satyrique.)

Mais toutes ces beautés, mon Aline, croîs-moi,
Cèdent à la beauté de ta motte vermeille.

Théophile.

Rigaud, 1881 : Maison centrale de force et de correction, — dans le jargon des voleurs. — Dégringoler de la motte, sortir d’une maison centrale.

France, 1907 : Proéminence du pubis chez la femme : on l’appelle aussi mont de Vénus. Théophile Gautier l’a décrit en quatre vers :

Une touffe d’ombre soyeuse
Veloute, sur son flanc poli,
Cette envergure harmonieuse
Que trace l’aine avec son pli…
Voyez ce muguet trousse-cotte
Qui voudrait nous manier la motte !
Oui, c’est pour lui qu’on cuit cheu moi !
Quien, l’abbé, v’là toujours pour toi…

(Vadé)

Les galants du dernier siècle l’appelaient le verger de Cypris.

France, 1907 : Maison centrale.

Motteux

Delvau, 1866 : s. m. Ouvrier en mottes à brûler, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi Marchand de mottes.

Motu proprio

France, 1907 : De son propre mouvement ; latinisme.

Motus

France, 1907 : Silence ; latinisme. Les marins de la flotte disent motus dans l’entrepont pour annoncer l’arrivée d’un supérieur.

— Eh bien, sais-tu à qui je pensais devant tous ces petits malheureux ? Au gredin, au père, qui avait lâché la maman, une pauvre diablesse mise par lui dans l’embarras ; car c’est toujours la même histoire… Maintenant, mon magistrat, fouille ton Code. Sur la recherche de la paternité, motus !… Voyons, la main sur la conscience, est-ce de la justice ? Et le misérable qui plante là une fille grosse ne devrait-il pas tâter un peu de la prison ?…

(François Coppée, Le Coupable)

Motus !

d’Hautel, 1808 : Exclamation, pour dire ; silence ! chut ! paix !


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