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K

K

France, 1907 : Cette lettre qui, en algèbre, représente généralement un nombre élevé et indéterminé, est employée dans l’argot de l’École polytechnique dans un sens algébrique.

Aussi dit-on : « Le basoff a distribué ce matin k consignes », ou bien encore : « J’ai k (ou 2k) visites à faire. » La lettre k se prête à mille combinaisons facétieuses avec diverses lettres de l’alphabet qu’on utilise.

(Albert Lévy et G. Pinet, L’Argot de l’X)

Kaawi

France, 1907 : Boisson composée de riz cuit, dont on fait usage au Brésil.

Kadoche

France, 1907 : Grade transcendant de la franc-maçonnerie.

Kaiserlich

Larchey, 1865 : Autrichien. De l’allemand Kaiserlich, impérial.

Les Kaiserlich ont été étourdis du coup.

Balzac.

Kaiserlick

Merlin, 1888 : Autrichien, — de l’allemand kaiserlichen.

Kaiserlik

France, 1907 : Autrichien ; germanisme, Kaiserlich, en allemand, signifie impérial.

Il se forgea un baragouin semi-tudesque, semi-français, que l’on entendait à merveille.
L’illusion était si complète, que la veuve ne soupçonnait pas le moins du monde que le soi-disant kaiserlik était un de ses amis d’enfance.

(Marc Mario et Louis Launay, Vidocq)

Kakerlaque

France, 1907 : Nom des albinos de l’île de Java.

Kaki

France, 1907 : Figuier du Japon qui ressemble à un vieux pommier rabougri.

Kamchatka

France, 1907 : Néologisme inventé par Léon Daudet pour désigner la nombreuse catégorie de gens qui dénigrent tout et n’ont rien su produire.

Un véritable écrivain est-il sorti de leurs rangs, ce qui excuserait, et au delà, le long crédit que leur ont fait tous les gens de bonne foi ? Je leur serais reconnaissant de me le nommer. Ont-ils la même excuse de misère et de vague philanthropie que défendait Dupont et Durand contre la satire de Musset ? Pas le moins du monde. Les « Kamchatkas » sont donc venus, à leur heure, pour leur dire leur fait. Et puis, le ton est amusant, d’une vraie gaieté, un peu féroce d’ailleurs, d’une forme et d’un style bien français.

(Armand Silvestre)

Kanguroo

Rossignol, 1901 : Vaste poche dissimulée sous la jupe et entre les jambes des voleuses qui commettent le vol dit à la carre. Elles enfoncent dans cette poche les objets ou étoffes qu’elles volent dans les magasins. Cette poche est nommée par elles kanguroo, probablement pour faire allusion à la poche que cet animal a sur le ventre pour y mettre ses petits.

Kanguroo (le vol au)

Virmaître, 1894 : Ce vol consiste à engloutir les dentelles ou les coupons volés aux étalages dans une vaste poche dissimulée sous la robe (Argot des voleurs).

Kanguroo (vol au)

France, 1907 : « Ce vol consiste à engloutir les dentelles où les coupons volés aux étalages dans une vaste poche dissimulée sous la robe. »

(Ch. Virmaître)

On sait que la femelle du kanguroo a sous le ventre une poche où elle recueille ses petits en cas d’alerte on de danger.

Karapata

Merlin, 1888 : Servant à pied d’artillerie.

Karibaine

Rossignol, 1901 : Ce nom n’est connu que des bohémiens, ramonis et gitanes, c’est le nom d’un vol pratique par les femmes ; il consiste à demander à des commerçants à changer ou acheter en donnant bénéfice des pièces de monnaie d’un millésime quelconque. Si le commerçant est trop confiant, elles en font disparaitre le plus possible, et n’en trouvent pas au millésime et effigie demandés.

Kava

France, 1907 : Boisson enivrante, en usage en Polynésie, qui procure des visions érotiques.

Kébir

Merlin, 1888 : Chef de corps, — de l’arabe. Le gros kébir désigne le général.

France, 1907 : Chef. Commandant de corps, colonel, dans l’argot militaire. Mot rapporté d’Algérie.

Quand on attend le divin péché, jamais journée ne paraît si longue ; aussi jamais je ne comptais avec plus d’impatience les heures à la seule montre que je possédais, le grand cadran du ciel. Ma seule appréhension était que le kébir ne revint, ne m’appelât et ne me fit manquer mon rendez-vous. J’en avais une telle peur que je quittai mon gourbi au plus vite, résolu d’aller me cacher en quelque endroit où l’on ne pût me trouver.

(Hector France, L’Homme qui tue)

Kelb

France, 1907 : Chien. Mot arabe importé par les troupiers d’Afrique.

Kelp

Rossignol, 1901 : Chien. Nom arabe beaucoup usité à Paris.

Kenio

France, 1907 : Coin servant à fixer un manche dans un outil. Gros morceau de pain coupé en forme de coin. Bâtard.

Képi (veux-tu mon)

Rigaud, 1881 : Apostrophe à l’adresse du soldat qui, dans la chambrée, a fait entendre un bruit insolite.

Kerrie

France, 1907 : Arbuste du Japon appartenant à un genre de rosacée.

Ketmie

France, 1907 : Arbrisseau du genre malvacée, appelé aussi mauve en arbre.

Keulot

France, 1907 : Culot, le dernier-né d’une couvée.

Kibir

Rossignol, 1901 : Chef. Le grand kibir des agents de police est le préfet. Le président de la République est le kibir des Français. Les Arabes ne désignaient pas autrement Napoléon III. Lors de son voyage en Algérie, ils criaient sur son passage :

Vive kibir cleta (III), et moutatiou larba (petit IV) !

On dit souvent kibir pour chef ou patron.

Kieu

France, 1907 : Espèces d’ail cultivée en Cochinchine.

Kif-kif

Delvau, 1866 : adv. Ric-à-ric, — dans l’argot des faubouriens qui ont servi dans l’armée d’Afrique.

Boutmy, 1883 : Expression qui vient des Arabes, importée assurément dans l’atelier par quelque zéphyr ou quelque zouave typographe. Dans le patois algérien, kif-kif signifie semblable à : kif-kif bourricot, semblable à un âne. Les compositeurs l’emploient pour dire qu’une chose est la même qu’une autre : C’est kif-kif, c’est équivalent, c’est la même chose.

Merlin, 1888 : Synonyme à identique, de semblable, — de l’arabe.

France, 1907 : Même chose. Mot arabe rapporté par les troupiers d’Afrique. Il s’emploie toujours pour indiquer la similitude.

Ya dix ans les pauvres bougres que les Versaillais avait envoyés à la Nouvelle radinaient. Y avait eu d’abord des grâces, puis l’amnistie. Le populo mené en bateau par les politicailleurs commencait à ruminer : jusque-là on avait cru qu’une fois Grévy président de la République, les 363 devenus les maîtres de tout, ça allait marcher comme sur des roulettes.
Ah ouat ! Kif-kif comme sous Mac-Mahon.

(Le Père Peinard)

L’exemple ? On s’en moque, remoque et contre-moque ! Avoir le cou tranché net on crever des boyaux vides, c’est kif-kif ! Au moins, avant de mourir, on est nourri !

(Séverine)

On dit aussi dans le même sens kif-kif bourico, comme le baudet.

Que ce soit le printemps rose
Où tout dit : « J’aime ! » à l’écho,
Que ce soit l’hiver morose,
Pour eux : kif-kif bourriko !

(Octave Pradels)

Jules Jouy, dans sa chanson des Gardiens de la paix, qui fit jadis les délices des habitués du Chat Noir, termine par ce couplet sur l’air des Canards tyroliens :

Quand les sergots restent chez eux,
À mon avis, ça vaut bien mieux,
Qu’ils s’occupent de leurs conjungos,
Car, des sergots, ou pas d’sergots,
Pour nous, c’est kif-kif bourrico,
Tralalalala, tralalala !
Paix ! paix ! paix ! paix !
Voilà les gardiens de la paix !

Je ne sais pourquoi Dubut de Laforêt a, dans la Femme d’affaires, dénaturé l’orthographe pourtant si rationnelle de kif-kif :

— Laissez-moi là, puisque je ne suis pas un homme !
— Un singe, c’est quif quif !

Kif-kif (c’est)

La Rue, 1894 : C’est équivalent.

Kif-kif, quif-quif

Rigaud, 1881 : Égal, pareil. — C’est kif-kif, c’est la même chose.

Le Réveillon et les rois, ce n’est pas le moins du monde kif-kif.

(Le Père Duchêne, janvier 1879.)

Bon ! qu’ ça y a coupé le sifflet, qui ça l’a fait taire, c’est quif-quif.

(Hennique, La Dévouée)

Kifkif

Rossignol, 1901 : Mot arabe qui veut dire : la même chose, semblable. On dit aussi kifkif-bourriquot (semblable à l’âne). Beaucoup de personnes se servent de cette phrase sans savoir ce qu’elles disent. Ainsi, Sarcey, lorsqu’il a écrit un article ayant ce titre. On a donné bien des versions de ces mots, mais la seule, la vraie, et il n’y en a pas d’autre, c’est la comparaison du superflu des Arabes qui l’ont tous comme un bourriquot. Un jour dans la brousse, plusieurs camarades et moi, nous surprenions un bico, Arabe, qui cherchait à posséder une jeune indigène de onze ou douze ans : « Tu vas tuer cette enfant, avec ton zobi kifkif-bourriquot, » lui dit l’un de nous, et l’Arabe, sans se déconcerter et avec un air bon enfant, se retourna vers celui qui l’avait interpellé et lui répondit : « Chauffe (regarde) macache kifkif-bourriquot, moi comme les hommes. »

Kik, kiki

Hayard, 1907 : Cou.

Kiki

France, 1907 : Cou ; argot populaire.

Tous les jours ils condamnent des pauvres gars qui n’ont pas su comprendre les lois de notre dégoûtante société. Ils écument le trop-plein, les marchands d’injustice : par leur truc journalier, ils serrent le kiki aux types qui réclament, ou prennent leur place au soleil !

(Le Père Peinard)

Cette fois, le gros a changé de tactique, il ne châtrera pas son adversaire : il l’étranglera, l’étouffera en douceur. Carrément, il lui introduit deux doigts de son énorme patte gauche dans les narines, tandis que, de sa droite, il lui serre le Kifi.

(La Sociale)

— Vous comprenez que c’te prétention de me faire payer ses dettes m’a semblé un peu violente. Je l’ai chipée délicatement par le kiki et j’y ai demandé :
— Dis donc, est-ce que par hasard tu m’aurais pris pour un pante ?

(Oscar Méténier)

Kil (un)

anon., 1907 : Litre.

Kil, kilo

France, 1907 : Litre de vin.

Les trois troubades prirent la veilleuse, la déposèrent sur le lit de camp et dinèrent ; le litre de genièvre circula et fut vidé en un instant.
Un peu après la ronde du cabot de garde, un nouveau kilo fut introduit à la boîte, puis un troisième. Chacun le sien, nom de Dieu ! On est troubade ou on ne l’est pas !

(Le Père Peinard)

Traverser un kil, boire un litre de vin. Dédoser un kil, évacuer ce qu’on a bu. Poser un kilo, faire ses besoins.

Kilo

Rigaud, 1881 : Litre de vin.

Rigaud, 1881 : Faux chignon.

Attends que j’aie mis mon kilo. — Tiens ! voilà mon kilo qui s’en va.

(N. Roqueplan.)

Rigaud, 1881 : Dernière manifestation d’un copieux repas. Poser un kilo.

La Rue, 1894 : Litre de vin. Faux chignon. Excréments : Poser un kilo.

Virmaître, 1894 : Litre (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Litre de vin.

France, 1907 : Faux chignon.

Kilo (un)

Hayard, 1907 : Un litre.

Kina

France, 1907 : Abréviation de quinquina ; argot des pharmaciens.

Kinserlick

Delvau, 1866 : s. m. Autrichien, — dans l’argot des troupiers, qui ont entendu parler des Impériaux (die Kaiserlichen) battus par leurs pères, les soldats de la Grande Armée. On dit aussi et mieux Kaiserlick.

Kirey

France, 1907 : Petite herbe fine des Indes dont on se sert en guise d’épinards.

Kiskis (faire)

France, 1907 : Envenimer une discussion, une dispute ; exciter à la bataille comme l’on fait pour les chiens qui se mordent. Kiskis est une corruption de xi, xi, aphérèse d’occi, tue.

Kléber

Virmaître, 1894 : Manger. Ce mot vient du russe kleb (manger). Nos soldats l’ont rapporté de la guerre de Crimée, et il est resté en usage dans le peuple (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Manger.

Klebjer

Delvau, 1866 : v. n. Manger, — dans l’argot des marbriers de cimetière, qui parlent russe (kleb, pain) sans le savoir. Ils disent aussi Tortorer.

France, 1907 : Manger : dérivé du russe hleb, pain. Mot introduit par les soldats revenus de Crimée.

Klebs

Hayard, 1907 : Chien.

Kleptomanie

France, 1907 : Manie du vol. Quand il s’agit d’un pauvre diable, ou d’une personne quelconque, on emploie cette dernière expression ; mais s’il s’agit d’une haute dame, d’un prince où d’un grand seigneur de par le blason où les écus, on dit kleptomanie, c’est plus noble. Ainsi, le prince héritier d’un des grands trônes d’Europe est kleptomane, tandis que K…, petit éditeur marron, est un simple voleur. Le kleptomane chipe tout ce qui est à la portée de sa main pour la simple volupté de chiper. « Nous aurions préféré, dit Germinal, volomanie, chipomanie, carottomanie, rabotomanie, tout enfin à kleptomanie ; mais nous ne sommes pas en état, paraît-il, d’apprécier toute la saveur des racines exotiques. »

Kleptomanie, synonyme de clopemanie, vient du verbe grec kleptein, voler, et de manie.

— L’accusé — dit un avocat défendant un voleur — n’est pas responsable de ses actes, il est atteint de kleptomanie.
— Et moi, — réplique le juge — j’en suis le médecin.

Knickerbocker

France, 1907 : Sorte de culotte larges en usage par les sportsmen, les cyclistes, les touristes et les jeunes gens. Elles descendent un peu au-dessous du genou où elles sont fixées par une courroie ou un cordon élastique. Le nom vient de Diedrich Knickerbocker, un des personnages créés par Washington Irving, considéré comme le type de l’Allemand.

Kobold

France, 1907 : Lutin allemand, gobelin.

Koksnoff

Delvau, 1866 : adj. Élégant, beau, brillant, chocnosoff, — dans l’argot des bohèmes et des rapins.

Kolbac

Delvau, 1866 : s. m. Coiffure généralement quelconque, — dans l’argot des faubouriens.

Kolback

France, 1907 : Grand verre, sans doute parce que le kolback, coiffure de certaines troupes à cheval sous le premier et le second empire, affectait la forme d’un verre.

France, 1907 : Coiffure en peau que portaient les chasseurs à cheval et les artilleurs de la garde ; du turc galpak, bonnet de fourrure.

Les servants étant remontés à cheval, afin de faire le coup de sabre, au moment où les avant-trains sont disposés pour recevoir leurs pièces, ces avant-trains partent seuls et les trois canons restent, pendant quelque temps, au pouvoir des Brunswickois, qui sabrent servants et conducteurs sur leurs chevaux. Ces braves canonniers résistent héroïquement contre la masse le cavaliers qui les entoure ; la plupart sont heureusement préservés des grands coups de taille des Allemands par leurs kolbacks en peau de phoque et les tresses écarlates épaisses et serrées de leurs dolmans.

(Dick de Lonlay, Français et Allemands)

Kosek

France, 1907 : Cosaque. Terme injurieux, synonyme de malpropre, dans les campagnes de l’Est.

Cette expression date certainement de l’invasion des alliés après la retraite de Russie : les vieilles personnes ne cessaient de nous raconter, pendant les veillées, combien le genre de vie de ses Koseks était répugnant.

(Charles Roussey)

Koumiss

France, 1907 : Liqueur que les Tartares font au moyen de la fermentation du lait de jument. Elle est d’une saveur acide et douce et enivre à la dose d’une pinte.

Koxnoff

Larchey, 1865 : Voir chocnoso.

France, 1907 : Très bien. Déformation de chocnosoff.

Krach

La Rue, 1894 : Déconfiture financière.

France, 1907 : Craquement, effondrement financier. Germanisme.

On fait, chez le tabellion, le dépôt de valeurs empruntées pour un mois, et par l’évêque à amis religieux. Les titres restent dans l’étude au nom du fiancé, pendant la période des négociations. Le mariage conclu, Monseigneur les retire. Et, vers la sixième semaine conjugale, il arrive pour annoncer au pauvre époux la perte de sa fortune, que lui enlèvent un krach imprévu sur la rente argentine, l’incendie de forêts tunisiennes, ou les malversations d’un banquier fictif.

(Paul Adam, Les Mystères des foules)

En attendant, le krach de Londres vaut à Paris un type nouveau. On connaissait le faux manchot, le faux écrasé, le faux orphelin : on a maintenant le faux dépouillé par quelque banque britannique.

(Gil Blas)

Il en est qui vivent encore sur le crédit de leur luxe passé. Jacques X… encore que décavé à fond, continua à faire bonne figure. Au lendemain du krach, il était aussi élégant que la veille, gardait sa voiture, pontait cher au cercle et dînait aux cabarets renommés. D’où tirait-il l’argent ? Du coffre-fort inépusable de la sottise humaine.

(Henry Bauer)

Les disproportions de l’offre et de la demande, la concurrence ont de plus en plus abaissé le prix du travail au profit de la propriété inerte. Celle-ci s’est multipliée, mais avec une telle rapidité que, dans ses opérations, elle a perdu parfois l’équilibre, et l’histoire contemporaine nous apporte chaque jour un nouveau krach du capital.

(Maurice Pujo, Le Règne de la grâce)

Cependant, d’où provient — après un engouement dont l’Histoire gardera trace — l’impopularité actuelle du barreau ? Elle est, je crois, indéniable : le krach de la parole a précédé le krach de la plume. Et à le constater, je n’apporte aucune malveillance, très en désaccord, là-dessus, avec l’esprit public.

(Séverine)

Kracqueur

Clémens, 1840 : Menteur.

Krapser

Delvau, 1866 : v. a. Tuer, — dans l’argot des faubouriens qui ont fait la guerre d’Orient. Signifie aussi mourir.

France, 1907 : Tuer.

Kroumir

France, 1907 : Voyou, malotru. Sobriquet donné aux sergents de ville. Mot importé depuis l’annexion, en 1881, de la Tunisie dont quelques incursions de petites peuplades sur notre territoire ont donné le prétexte.

Kurka

France, 1907 : Habit-veste que portaient autrefois les lanciers. Mot d’origine polonaise, comme le sont les lanciers.

La kurka (dans la garde) était blanc avec plastron, collet, parements, revers et passepoils bleu de ciel pour la grande tenue. Nous avions les épaulettes, les aiguillettes et la fourragère en laine rouge ; le pantalon de la même couleur avec double bande bleu de ciel. Les boutons du kurka étaient jaunes, demi-sphériques, avec un aigle couronné.

(Marcel de Baillehache, Souvenirs intimes d’un lancier de la garde impériale)

Je venais d’être nommé lieutenant aux lanciers de la garde et je puis dire, sans me flatter, qu’avec ma taille pas plus grosse que ça, le torse moulé dans mon kurka bleu de ciel, avec mon schapska sur le coin de l’œil droit, mes épaulettes et mes cordons, je n’étais pas plus mal qu’un autre.

(Gil Blas)

Kwas

France, 1907 : Boisson nationale des Russes et de plusieurs contrées du Nord. La base est la farine de seigle.

Cette boisson fortifie, nourrit, engraisse et préserve des maladies. Les Russes boivent du kwas pour conserver leur santé, et aussi quand ils sont malades pour se guérir… Qu’on interroge les milliers de Français, dit Percy, qui ont été prisonniers de guerre en Russie, ils diront que, s’ils ont eu le bonheur de revoir leur patrie, c’est en grande partie au kwas qu’ils en ont été redevables.

(Dr A.-F. Aulagnier)

Kyrielle

Delvau, 1866 : s. f. Suite ou procession de gens ; famille nombreuse, — dans l’argot du peuple. Avoir des kyrielles d’enfants. En avoir beaucoup.


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