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Grand

Grand

d’Hautel, 1808 : Grand de taille et petit de nom. Se dit par raillerie de celui qui n’a pour tout mérite qu’une grande stature, et dont la conduite est repréhensible et généralement méprisée.
Grand comme un chien assis. Se dit par raillerie d’un fort petit homme.
Mettre les petits plats dans les grands. Mettre tout en l’air pour bien recevoir quelqu’un, pour le bien traiter.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Roi.

Grand arroseur

Delvau, 1866 : s. m. Dieu, — dans l’argot du peuple, qui devrait pourtant savoir (depuis le temps !) comment se forment les nuages et la pluie.

Grand C

France, 1907 : Dans l’argot de l’École navale, le « grand C » est le chiffre algébrique correspondant au numéro matricule le plus élevé de la promotion et qui sert à établir le calendrier spécial du bord.
Matériellement, le « grand C » est représenté par un mannequin, antiréglementaire dans tous les détails de sa tenue, qu’on fait passer en jugement et que, finalement, on jette par-dessus bord avec — d’aucuns disent sans — 51 sous dans sa poche.
L’explication de ces 51 sous du « grand C » consiste dans la défense qui est faite aux pauvres « bordaches » d’avoir jamais plus de cinquante sous dans leur poche.
Le jour où le « grand C » devient « un homme à la mer », a lieu aussi « l’adoration du sextant », — un vieux sextant en bois baptisé du nom d’Antoine.
Telles sont les gaietés du bord, qui n’empêcheront pas nos « fistots » de devenir plus tard de brillants et savants officiers de marine et de vaillants défenseurs de la patrie.
Voir Bordache, Fistot.

Grand calot

France, 1907 : Même sens que gros légume, gros bonnet.

… Il eût pouffé si quelque somnambule extra-lucide lui avait prédit que son brevet lui servirait, un jour, à dresser des biques au pas espagnol, à être un vulgaire metteur en scène, à chauffer le prestige d’un grand calot qui la connaissait dans les coins, comme disent les troupiers.

(René Maizeroy, Le Genet)

Grand chef

Rigaud, 1881 : Préfet de police, — dans le jargon des agents de police.

Allons ! allons ! le grand chef a parlé ; filez et plus vite que ça !

(L’Univers du 1er juillet 1880.)

Grand coësre

La Rue, 1894 : Chef de bande.

Grand court-bouillon

Delvau, 1866 : s. m. La mer. On dit aussi la Grande tasse, — où tant de gens qui n’avaient pas soif ont bu leur dernier coup.

France, 1907 : La mer.

Grand dabe

Larchey, 1865 : Roi.

Mais grand dabe qui se fâche dit : Par mon caloquet.

(Vidocq)

Grand flanc (du)

M.D., 1844 : Parole d’honneur.

Grand frais

France, 1907 : Vent fort et régulier ; argot des marins.

Grand jeu (le)

Delvau, 1864 : Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés.

J’veux que mes cinq sens soient satisfaits : c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi ! Le toucher ? tu m’as branlé. L’odorat ? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue ? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne ne manqué plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût.

Lemercier de Neuville.

Grand lumignon

Delvau, 1866 : s. m. Le soleil, — dans l’argot des voyous.

France, 1907 : Le soleil.

Grand mec

France, 1907 : Président.

Grand meg (le)

M.D., 1844 : Un président.

Grand meg des meg (le)

M.D., 1844 : Dieu.

Grand pied (être sur un)

France, 1907 : Mener un grand train de maison.
Au XIVe siècle, la chaussure d’un prince n’avait pas moins de deux pieds et demi de long, celle d’un baron deux pieds ; un chevalier n’avait droit qu’à un pied et demi et le soulier du bourgeois était réduit à un pied, c’est-à-dire à peu près la forme du sien. Les grands seigneurs, princes et barons et même les chevaliers étaient obligés, pour pouvoir marcher, de relever la pointe de leur chaussure au moyen d’une chaînette attachée au genou. Le soulier allait ainsi se rétrécissant peu à peu, bourré de foin dans la partie du soulier que le pied ne remplissait pas, ce qui sans doute a donné naissance à cet autre dicton : « avoir du foin dans ses bottes ». Ces chaussures étaient appelées à la poulaine, soit parce qu’elles se dressaient comme le cou d’une poule, soit parce qu’elles offraient quelque analogie avec la partie antérieure d’un vaisseau, nommé poulaine. C’est de cette ridicule coutume que vient l’expression être sur un grand pied dans le monde. Cette mode grotesque, comme la plupart des modes, vient, dit-on, d’une excroissance fort laide que le comte d’Anjou, Geoffroy Plantagenet, avait sur l’un de ses pieds, et c’est pour la dissimuler qu’il imagina les souliers à la poulaine. Comme c’était un grand seigneur, tout le monde eut à cœur de l’imiter.

Grand pré

Hayard, 1907 : Le bagne.

Grand pré (le)

Virmaître, 1894 : Bagne. Les voleurs, autrefois, appelaient ainsi Toulon et Brest ; depuis ils disent la Nouvelle (Argot des voleurs).

Grand ressort

Delvau, 1866 : s. m. La volonté, le cœur, — dans l’argot du peuple, qui sait quels rouages font mouvoir la machine-homme. Casser le grand ressort. Perdre l’énergie, le courage nécessaires pour se tirer des périls d’une situation, des ennuis d’une affaire, pour rompre une liaison mauvaise, etc., etc.

Virmaître, 1894 : Le cœur. C’est en effet le grand ressort de la vie. Quand un individu meurt on dit : le grand ressort est cassé (Argot du peuple).

France, 1907 : Le cœur.

Grand singe

Fustier, 1889 : Président de la République.

Grand soulasse

Bras-de-Fer, 1829 : Assassinat.

France, 1907 : Assassinat ; argot des chauffeurs.

— Eh bien ! père Cornu, ça marche-t-il ?
— Tout à la doucette.
— Que faites-vous maintenant ?
— Toujours le grand soulasse, toujours le grand soulasse.
— On fait ce qu’on peut.
— Chacun sa partie.
— Et vous ne craignez pas la passe ?
— Eh ! on ne la craint point, ma fine, quand n’y a plus de parrains (témoins).
— Vous êtes un malin, père Cornu.
— Peut-être bien qu’oui, peut-être bien que non.

(Marc Mario, Vidocq)

Grand tour

Delvau, 1866 : s. m. Résultat de la digestion, — dans l’argot des enfants et des grandes personnes timides.

France, 1907 : Euphémisme désignant l’accomplissement des nécessités résultant du travail de la digestion. Aller au grand tour, aller faire le grand tour. Pourquoi cette expression pour aller aux cabinets ? C’est qu’elle date de l’époque où de buen retiro n’existait pas. Il fallait, pour satisfaire ses légitimes besoins, aller au dehors, souvent fort loin, à la recherche

… d’un endroit écarté
Où de se mettre à l’aise on eût la liberté.

Il ne faut pas beaucoup s’éloigner de Paris et des grands centres pour être fort gêné par ce manque de confort. Il y a peu de temps, les villes du Midi ignoraient l’usage de ce que les Anglais appellent les water-closet, et encore maintenant ils sont inconnus dans les villages corses. C’est alors que parlons, pour se mettre à l’abri des regards, il faut faire le grand tour.

Elle souffrait, la nuit, la pauvre jeune femme,
Non pas d’un mal abstrait, d’un mal qui vient de l’âme
Ni d’un accès de nerfs, ni de peines d’amour,
Mais bien, tranchons le mot, d’une forte colique ;
Aussi se leva-t-elle en costume biblique
Pour aller faire le grand tour.

(Almanach anticlérical, 1880)

Grand trimar

M.D., 1844 : Grand’ route.

Grand trimard

France, 1907 : Grande route.

Grand trottoir

France, 1907 : Haut répertoire ; argot comique.

Il fit tant et si bien que, grâce à la protection d’un sociétaire émérite qu’il avait souvent servi dans ses représentations de tournée en jouant à côté de lui, tout chef d’emploi qu’il était, mais dans une pensée d’avenir, les rôles les plus humbles du grand trottoir, il fut admis comme pensionnaire dans la troupe des comédies ordinaires de Sa Majesté.

(L. Couailbac, Le Sociétaire de la Comédie Française)

Grand trottoir (le)

Delvau, 1866 : Le répertoire classique, — dans l’argot des coulisses.

Grand Turc

Larchey, 1865 : Le Grand Turc et Le roi de Prusse jouissent d’un égal degré de la faveur d’être employés lorsqu’il s’agit d’une fin de non-recevoir.

Ma chère, il pense à toi comme au Grand Turc.

(Balzac)

À qui voulez-vous que je le dise donc ? au Grand Turc ?

Murger.

Delvau, 1866 : s. m. Personnage imaginaire qui intervient fréquemment dans l’argot des bourgeois. S’en soucier comme du Grand Turc. Ne pas s’en soucier du tout. Travailler pour le Grand Turc. Travailler sans profit. Ce Grand Turc est un peu parent du roi de Prusse, auquel il est fait allusion si souvent.

Grand-beau

France, 1907 : Perle soufflée avec du cristal teint.

Grand-bonnet

Halbert, 1849 : Évêque.

France, 1907 : Évêque.

Grand-coesre

France, 1907 : Chef de bande ; c’était autrefois le roi des mendiants.

Grand-hôtel

France, 1907 : Prison de Saint-Lazare.

— Tous les forçats se disent innocents… Vous coupez là-dedans parce que vous êtes étranger… rassurez-vous ! demain je ferai venir ici cette femme qui vous a apitoyée… une fois entre les mains des hommes, il faudra qu’elle parle sinon un séjour d’une quinzaine au Grand-Hôtel, c’est ainsi que ces dames désignent Saint-Lazare, nous rendra la demoiselle souple comme un gant…

(Edmond Lepelletier)

Grand-mecque

Halbert, 1849 : Président.

Grand-meudon

France, 1907 : Officier de paix.

Grand-montant-tropical

France, 1907 : Pantalon de cheval.

Grand-papa

Rigaud, 1881 : Surnom donné par les élèves de l’École Polytechnique au général commandant l’École.

Grand-pré

France, 1907 : Le bagne.

Grande

France, 1907 : Les malfaiteurs désignent ainsi la grande Roquette.

— Ah ! malheur ! s’il se fût trouvé là ! il aurait refroidi l’homme qui mettait la main sur sa maîtresse ; du moins, s’il avait plié sous le nombre des assaillants, il aurait cogné assez fort pour se faire envoyer trois ou quatre mois à la Grande, et là, attendre la délivrance commune.

(Hugues Le Roux, Les Larrons)

On dit aussi : grande maison.

Grande (la)

La Rue, 1894 : La prison de la Roquette.

Hayard, 1907 : La grande Roquette.

Grande boutique

Delvau, 1866 : s. f. La préfecture de police, — dans l’argot des voleurs, qui voudraient bien dévaliser celle-là de ses sommiers judiciaires.

Grande boutique (la)

Halbert, 1849 : La préfecture.

Grande confrérie

Delvau, 1864 : Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse.

Quand Joseph épousa Marie,
Le grand-prêtre lui dit : Mon vieux,
Te voilà de la confrérie
Des époux et des… bienheureux !
Que près du lit de ta poulette
Vienne un ange avec un moineau…
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Béranger.

Grande fille

Delvau, 1866 : s. f. Bouteille, — dans l’argot des ouvriers. Petite fille. Demi-bouteille.

France, 1907 : Bouteille.

— Viens souper avec moi… une demi-douzaine de grandes filles nous attendent.
— Une demi-douzaine ! se récria le bon curé… c’est trop. Une seule me suffit et encore il ne me la faut pas trop grande.
— Comment ! si sobre que ça ?
— Hé ! je me fais vieux. Je suis comme le saint roi David, qui, lorsqu’il avait cent ans épousa la petite Abigaïl.
— Ah ! ah ! ah ! fit le commandant, éclatant de rire. Je ne te parle pas de tendrons, vieux paillard. Mes grandes filles sont des bouteilles !

(Les Propos du Commandeur)

Grande main (avoir une)

France, 1907 : Être généreux,

Grande maison

France, 1907 : Grande Roquette.

Grande vie (mener la)

France, 1907 : Mener la grande viee : être exagérément millionnaire ; trouver spirituel de conduire, pour de l’argent, des inconnus en mail-coach ; se piquer de donner le ton à la mode dont on est l’esclave ; porter des cols surprenants, des gilets sans rivaux, des gants inouïs ; saluer avec des mouvements secs qui font honneur à Vaucanson ; avoir des dettes dont les créanciers s’honorent, des maîtresses que des écuyers de cirque vous disputent, être idiot triomphalement et ne pas faire autre chose si ce n’est « faire courir » ; puis, de temps en temps, courir soi-même jusqu’à Monte-Carlo pour se reculer, voilà à peu près toutes les noblesses de la grande vie !

Grande-sorgue

Rossignol, 1901 : La mort.

Grandes capotes

Rossignol, 1901 : Soldats de la ligne, ainsi nommés par les Arabes.

Grandes lèvres

Delvau, 1864 : Orifice du vagin de la femme ; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle.

Grandir

d’Hautel, 1808 : Il grandit, mais c’est en méchanceté. Se dit par plaisanterie d’un enfant qui est opiniâtre, espiègle, lutin, et qui fait peu de progrès en croissance.

Grandouls

France, 1907 : Oiseaux que vivent en troupes dans la plaine stérile de la Crau, en Provence, ainsi que dans les Landes, près des Pyrénées, sur des bords de la Méditerranée, en Espagne, dans le sud de l’Italie, en Sicile. Il est fort difficile de les approcher et ce n’est qu’à l’affût quand la sécheresse les oblige à se désaltérer au bord des étangs et des cours d’eau, que les chasseurs peuvent les atteindre.


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