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Enfant

Enfant

d’Hautel, 1808 : L’enfant dit vrai. Dicton plaisant et badin, pour affirmer qu’une personne confesse la vérité.
Il est à table jusqu’au menton, comme les enfans de bonne maison. Se dit en badinant lorsque quelqu’un est assis sur une chaise fort basse, et que son menton est presque au niveau de la table.
C’est l’enfant de sa mère. Naïveté qui veut dire qu’un enfant a les habitudes et les inclinations de sa mère.
Il n’y a plus d’enfans. Se dit lorsque des enfans se permettent des paroles ou des actions qui n’appartiennent qu’aux hommes faits.
Enfant de gogo, nourri de lait de poule. Pour dire enfant gâté ; enfant élevé trop délicatement.
Ce n’est pas un jeu d’enfant. Pour c’est sérieux, important.
Il est innocent comme l’enfant qui vient de naître. Manière ironique de dire qu’un homme a conservé la pudeur et la modestie qui caractérisent l’adolescence.
Faire l’enfant. Minauder ; s’amuser à des puérilités ; pleurer pour les moindres choses ; ne pas se payer de raison.

France, 1907 : Levier à l’usage des voleurs à effraction. On l’appelle aussi Biribi, Dauphin, Jacques, Rigolo, Sucre de Pomme… Filer l’enfant, introduire la pince.

Enfant (décrocher un, faire couler un)

Rigaud, 1881 : Déterminer un avortement, — dans le jargon du peuple.

Oui, oui, t’as décroché un enfant à la fruitière.

(É. Zola, l’Assommoir.)

Enfant (filer l’)

La Rue, 1894 : Introduire la pince monseigneur sous la porte.

Enfant (l’)

Rossignol, 1901 : Pour ne pas nommer un objet ou une chose, on dit l’enfant. D’un portefeuille volé on dira : l’enfant était bien garni.

Enfant cœur

Clémens, 1840 : Pain de sucre.

Enfant de chœur

Larchey, 1865 : Pain de sucre (Vidocq). — Allusion à sa petite taille et à sa robe blanche.

Delvau, 1866 : s. m. Pain de sucre, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Pain de sucre, — dans l’ancien argot.

Rigaud, 1881 : Demi-setier de vin rouge ; par allusion à la robe rouge des enfants de chœur.

Un pauvre bougre qui pouvait à peine se mettre un enfant de chœur sur la conscience pourra boire, etc.

(Le Père Duchêne)

La Rue, 1894 : Demi-setier de vin rouge. Pain de sucre.

France, 1907 : Pain de sucre ; demi-setier de vin rouge.

Enfant de chœur de guillotine

Rigaud, 1881 : Gendarme, — dans l’argot des voleurs.

Enfant de Dieppe

France, 1907 : Hareng. Dieppe avant autrefois la spécialité du commerce en grand de ce poisson.

Enfant de giberne

Rigaud, 1881 : Enfant de troupe, — dans le jargon du régiment.

France, 1907 : Fils de soldat.

Enfant de la balle

Delvau, 1866 : s. m. Celui qui a été élevé dans la profession paternelle, comédien parce que sa mère a appartenu au théâtre, épicier parce que son père a été marchand de denrées coloniales, etc. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Celui qui a appris et qui exerce le même métier que son père. L’expression est particulièrement répandue dans le monde des coulisses.

France, 1907 : Personne qui a pris la profession de son père. Se dit plus particulièrement des comédiens.

Je veux peindre le comédien pur sang, celui qui descend en droite ligne du La Rancune de Scarron, celui qui est né, dans les coulisses, d’un premier rôle et d’une soubrette ; celui qui peut se dire avec orgueil enfant de la balle, et qui a passé ses premières années à parcourir la France entière à la suite des auteurs de ses jours, gaminant sur les places publiques avec les gamins de toutes nos sous-préfectures, et jouant les anges, les amours et les petits démons, à la satisfaction du public de province.

(L. Couailhac)

Enfant de la chiffe

France, 1907 : Chiffonnier.

… En parlant des secours que les chiffonniers se donnaient entre eux, en citant quelques traits de probité et d’orgueil de cette classe, nous ne nous sommes peut-être pas assez étendu sur l’article probité, car devant les tribunaux on ne rencontre jamais de chiffonniers proprement dits, ce sont des recéleurs, des marchands de bric-à-brac qui prennent ce titre, et non de véritables enfants de la chiffe.

(A. Privat d’Anglemont, Paris-Anecdote)

Enfant de la fourchette

Delvau, 1866 : s. m. Académicien, — dans l’argot des voyous.

Enfant de maître Jacques

France, 1907 : Membre d’une des trois grandes fractions du compagnonnage. Les autres compagnons étaient les enfants de Salomon et les enfants du Père Soubise.

Enfant de trente-six pères

France, 1907 : Fils de putain.

— Ah ! cochons d’hommes ! Cochons d’hommes ! Pauline a bien raison… Si je l’avais écoutée, je n’en serais pas là… Cochons d’hommes !… Il ne sortira jamais, cet enfant de trente-six pères !
Et elle se taisait de nouveau, échevelée, mourante, abandonnée aux quatre bras secourables de Mme Quinquet.
— Pleure pas, chérie, disait la mère… Crois-tu donc que toi-même t’aies passé comme une lettre à la poste ? J’ai gloussé deux jours pour toi, — mon cœur… J’en ai encore la petite mort dans les moelles… Allons ! fais risette… ça va finir… Qu’est-ce que tu veux ? c’est not’ métier de femmes qui veut ça !
— Cochons d’hommes ! geignait Irma.

(Maurice Montégut, Gil Blas)

Enfant de troupe

Delvau, 1866 : s. m. Fils de comédien, enfant se sur les planches, — dans l’argot des coulisses.

France, 1907 : Fils de comédien. Il appartient à la troupe de son père.

Enfant de turlupin

France, 1907 : Malheureux, pauvre diable à qui rien ne réussit. Turlupin était le surnom donné aux Vaudois qui furent poursuivis, traqués, persécutés comme hérétiques au XIVe siècle, à tel point que leurs infortunes passèrent en proverbe.

Enfants de giberne

Merlin, 1888 : Enfants de troupe.

Enfanture

France, 1907 : Création d’une œuvre. Néologisme qui à sa raison d’être, l’enfanture n’ayant rien de commun avec l’enfantement, terme impropre employé jusqu’ici.

Songez que, durant un an, six mois ou quinze semaines, l’écrivain est resté enclos dans sa création… Ce fut pour lui une enfanture toute spéciale, une incubation intellectuelle dont il s’est engrossé et enorgueilli inconsciemment jusqu’à l’amour-propre et l’égotisme le plus paradoxal. Il s’est enfermé avec son œuvre jusqu’à ce que son œuvre sortit de lui.

(Octave Uzanne, Zigzags d’un curieux)


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