d’Hautel, 1808 : Terme bas et ignoble quand on l’applique à un être doué de raison, et qui signifie vomir, dégorger. On dit figurément d’un grossier, d’un butor qui se plait à dire des injures, qu’il ne fait que dégueuler.
Delvau, 1866 : v. a. et n. Avoir une indigestion, — dans l’argot du peuple.
La Rue, 1894 : Dénoncer ses complices.
France, 1907 : Vomir.
Françoise, qui toujours est prête
À faire entendre son caquet,
Veut crier plus haut ; un hoquet
Lui coupe soudain la parole,
Il redouble. — Oh ! lui dit Nicole,
Ne nous dégueulez pas au nez…
(J.-J. Vadé, Œuvres poissardes)
France, 1907 : Parler avec abondance, comme si l’on vomissait ses paroles.
Réciter de mémoire une leçon du professeur, tout un chapitre de chimie : parler d’abondance sans s’inquiéter de comprendre ce que l’on dit. Certains « colleurs » prétendent coter l’intelligence de l’élève ; d’autres apprécient uniquement le dégueulage. Le comble de l’astuce est de dégueuler sa réponse, en s’exprimant avec une légère hésitation, afin de laisser croire qu’on a trouvé par réflexion la réponse à la question posée.
(Albert Lévy et G. Pinet, L’Argort de l’X)