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Der

Der

Delvau, 1866 : s. m. Apocope de dernier, — dans l’argot des écoliers.

France, 1907 : Apocope de dernier, dont se servent les enfants dans leurs jeux.

Dérager

France, 1907 : Cesser de rager.

Dérailler

Rigaud, 1881 : Sortir de son sujet, perdre le fil d’un discours — Dans le vocabulaire de l’amour, c’est… dame, c’est difficile à dire, quoique le sens soit le même.

Fustier, 1889 : Divaguer.

France, 1907 : Se déranger, divaguer. Courir la pretantaine.

Quèqu’ tu r’gard’ ? eun’ jument qui pisse…
Ça t’fait donc encor’ de l’effet ?
Vrai, j’taurais pas cru si novice,
Les femm’s !… tiens… (il crache) v’là l’effet qu’ça m’fait.
Viens, mon salaud, viens, guide à gauche,
T’es trop vieux, vu, pour dérailler,
D’ailleurs, c’est pour ça qu’on t’embauche :
Tu n’es pus bon qu’à travailler.

(Aristide Bruant)

France, 1907 : Déclassé, homme jeté en dehors de sa vocation.

Déralinguer

Larchey, 1865 : Mourir. — Terme de marine.

Delvau, 1866 : v. n. Mourir, — dans l’argot des marins d’eau salée et d’eau douce.

France, 1907 : Mourir ; argot des marins.

Au temps des coquelicots d’État, il n’y en a que pour leurs boutonnières (les peintres). Et tout ça, parce qu’au moment précis ils ont su donner le banquet voulu à un Maître. Pendant ce temps, nous autres, épars et déralingués, nous nous courons les uns après les autres, et nous f… le camp devant le Scandinave.

(Émile Bergerat)

Dératé

d’Hautel, 1808 : Il court comme un dératé. Pour dire à toutes jambes, comme un fou.
Un dératé. Homme éveillé, alerte et rusé, dont il est difficile de faire une dupe.

Dératifier

France, 1907 : Empêcher quelqu’un d’être rat, c’est-à-dire en retard, dans l’argot de l’École Polytechnique. Voir Rat.

Derne (être)

France, 1907 : Être étourdi, troublé, perdre la tête ; du patois rémois. Dans l’argot des enfants, c’est être le dernier.

Dernier

d’Hautel, 1808 : Il n’aura pas le dernier. Espèce de menace que l’on fait à un homme entêté qui répond insolemment à toutes les représentations qu’on lui fait, et qui ne veut jamais convenir de ses torts ; pour dire qu’on est bien décidé à lui tenir tête, à ne lui point céder.
On dit aussi, il veut toujours avoir le dernier. Pour il est d’une obstination, d’un entêtement sans égal ; il faut que tout lui cède.

Dernier (avoir le)

Larchey, 1865 : Avoir le dernier mot. V. Double.

France, 1907 : Sous-entendu : dernier mot.

Dernier bateau (être du)

France, 1907 : Être dans le mouvement, suivre la mode.

Je sais bien que l’employé de bureau n’a plus les manches de lustrine et le toquet de velours des romans de Paul de Kock. Je le veux aussi du dernier bateau, jeunet, habillé aux laissés pour compte des grands tailleurs, cachant même Bourget dans le fond de son pupitre, ce qui indique, ce me semble, une jolie culture intellectuelle. Pris individuellement, il est charmant, spirituel même, sachant joliment tourner une lettre agressive.

(Mentor, Le Journal)

Un membre du Jockey, tout à fait dernier bateau et converti au sport moderne, sollicite la concession d’une grande piste pour bicyclettes. Je le sais par la veuve d’un officier supérieur, qui postule elle-même la location des chaises sur la piste. Les chances de cette dame respectable étaient, jusqu’ici, à peu près nulles. Elle n’avait dans sa manche qu’une douzaine de sénateurs et de députés, personnages de second plan, sans grande influence, pas même compromis dans le Panama. Mais je viens d’apprendre avec plaisir qu’elle est sérieusement recommandée par le concierge de la maîtresse du beau-frère du fameux Terront.

(François Coppée)

Dernier de M. de Kock

Larchey, 1865 : « Ce mot a signifié cocu pendant quinze jours. En ce temps, il venait de paraître un roman de M. Paul de Kock intitulé le Cocu. Ce fut un scandale merveilleux… Il fallait bien pourtant se tenir au courant et demander le fameux roman. Alors (admirez l’escobarderie !) fut trouvée cette honnête périphrase : Avez-vous le dernier de M. de Kock ? » — Th. Gautier. — « Le mari. — Et de cette façon je serais le dernier de M. de Kock, minotaure, comme dit M. de Balzac. » — Id.

Dernier mot de M. de Kock

France, 1907 : Périphrase par laquelle les pudibondes bourgeoises désignaient le roman de Paul de Kock intitulée Le Cocu.

Dernière faveur (la)

Delvau, 1864 : Ainsi appelait-on, au XVIIIe siècle, la complaisance qu’une femme avait de prêter son derrière à un homme après lui avoir prêté son devant. Cela résulte clairement de ce passage des Tableaux des mœurs du temps, de La Popelinière :

— Comment donc, comtesse, vous ne lui avez pas encore accordé la dernière faveur ! — Non certes, je m’y suis toujours opposée. — Cela vous tourmentera et lui aussi, ma petite reine ; il faut bien que vous fassiez comme les autres… Les hommes sont intraitables avec nous jusqu’à ce qu’ils en soient venus là.

(Dialogue XVII.)

Aujourd’hui, la Dernière faveur, dans le langage de la galanterie décente, c’est la coucherie pure et simple — et c’est déjà bien joli.

Dernières recommandations

France, 1907 : Conseils sur les règles à suivre dans la couche nuptiale, que croient devoir donner les mamans naïves à leurs filles, le soir de leurs noces.

Une veuve déjà un peu mûre vient d’épouser un tout jeune homme.
Le soir du mariage, vers minuit, comme elle causait mystérieusement avec son mari :
— Que lui racontes-tu ? lui demande une de ses amies.
— Je lui fais les dernières recommandations avant de nous retirer dans notre appartement : le pauvre enfant n’a plus sa mère !

(Gil Blas)

Derniers outrages

France, 1907 : Euphémisme par lequel on désigne l’acte de prendre violemment une femme.

— Parbleu ! cette vieille en veut aux jeunes femmes, d’autant plus qu’elle a toujours été laide comme une horreurs ; on ne lui a jamais fait la cour, elle n’a même pas de souvenirs ; alors, elle crève de jalousie… Elle est de ces femmes pour lesquelles les derniers outrages seraient les premières politesses.

(Maurice Donnay, Chère Madame)

— Oui, j’ai goûté l’ivresse des suprêmes abandons sans qu’il m’ait été nécessaire de subir ce que ces messieurs, dans leur langue toujours un peu triviale, appellent les derniers outrages.

(Camille Lemonnier, L’Ironique amour)

… Ce lâche suborneur
Vous a fait perdre votre honneur
Et subir les derniers outrages !
Mathurine frémit…
Sur son banc
Retombant,
Elle se met à fondre en larmes…
— Si j’pleurons…
C’est point parc’ que vous m’avez dit
Qu’il avait été trop hardi
Et que d’sous les ombrages,
Au p’tit bois des nois’tiers,
Y m’a fait subir des outrages…
Mais… c’est… parc’ que vous m’dit’s… que ça s’ra… les derniers !

(Octave Pradels)

Dérober

Fustier, 1889 : Argot de turf. Un cheval se dérobe quand il s’écarte de la piste.

Dérober (se)

France, 1907 : C’est, dans l’argot du turf, un cheval qui s’écarte de la piste.

Dérondiner

Halbert, 1849 : Payer.

Rigaud, 1881 : Payer, — dans l’ancien argot.

Virmaître, 1894 : Un sou se nommant un rond, de là l’expression pour indiquer que l’on s’en sépare en payant :
— Je me dérondine tous les jours pour sorguer (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Payer. De celui qui est avare, qui ne sort pas ses ronds (sous) de son porte-monnaie on dit qu’il n’est pas facile de le faire dérondiner.

France, 1907 : Payer. Mot à mot : se défaire de ses ronds.

Dérouiller

d’Hautel, 1808 : On dit d’un provincial qui a l’air neuf, gauche et emprunté, qui n’a nulle idée des usages de Paris, qu’il n’est pas encore dérouillé.

Virmaître, 1894 : Recouvrer sa souplesse, se mettre au fait d’un service L. L. Dérouiller : enlever la rouille d’une pièce de fer ou d’acier. Dérouiller : perdre ses habitudes casanières pour reprendre ses relations. Dérouiller a dans le peuple une autre signification. Pour dérouiller, ce n’est pas le papier émeri qui est employé, mais la première femme venue (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Il paraît que c’est pour avoir dérouillé que Adam et Eve furent chassés du Paradis.

Hayard, 1907 : Vendre.

Dérouiller (chercher à)

France, 1907 : Faire la cour à une femme.

Dérouiller (se)

France, 1907 : Sortir de sa torpeur, se mettre en train, s’initier à de nouvelles fonctions. Perdre ses habitudes casanières.

Déroute

d’Hautel, 1808 : Être en déroute. Équivaut à se mettre en ribotte ; se livrer à la dissipation, à la débauche.

Dérouter

d’Hautel, 1808 : Dérouter quelqu’un. Le déconcerter ; le rendre confus.

Déroyaliser

Delvau, 1866 : v. a. Détrôner un roi, enlever à un pays la forme monarchique et la remplacer par la forme républicaine. L’expression date de la première Révolution et a pour père le conventionnel Peysard.

Rigaud, 1881 : Renverser un souverain de son trône. Enlever à un roi la couronne de dessus la tête, et quelquefois la tête, avec la couronne.

Derrière

d’Hautel, 1808 : Montrer le derrière. Manquer à sa parole ; reculer dans l’exécution d’une affaire après s’y être engagé avec fanfaronnade.
Mettre une chose sens devant derrière. Pour dire à rebours, dans un sens opposé à celui qui convient.
Il a toujours quelques portes de derrière. Se dit d’un homme de mauvaise foi, qui se comporte de manière à ne jamais tenir sa parole.
Faire rage des pieds de derrière. Employer tous les moyens pour venir à bout d’une affaire.
Prendre quelqu’un par derrière. L’attaquer en traître ; le prendre à l’improviste.
S’en torcher le derrière. Locution fort ignoble, qui se dit d’un papier, d’un écrit, d’un acte quelconque dont on ne fait aucun cas, que l’on regarde avec mépris et comme une chose très-peu importante.

Derrière (enlever le)

Rigaud, 1881 : Donner un coup de pied au derrière.

Derrière (le)

Delvau, 1864 : Le cul, soit de la femme, soit de l’homme.

Et pour peu que, d’un air tendre,
On dirige un doigt savant,
On les voit se laisser prendre
Le derrière et le devant.

Charles Monselet.

Phœbus, au bout de sa carrière,
Put les apercevoir tous deux,
Le brigadier dans le derrière
Agitant son membre nerveux.

(Parnasse satyrique.)

Pour offrir
Son devant aux madames,
Son derrièr’ ferme et doux
Aux époux.

(Chanson anonyme moderne.)

Derrière le poêle

Boutmy, 1883 : V. Il n’y en a pas !

Derrière le poêle chez Cosson

France, 1907 : « Phrase de l’argot des typographes, qui la mettent à toutes sauces et l’emploient surtout lorsqu’il ne leur plaît pas de répondre à une question. N’importe ce qu’on leur demande, ils vous renvoient toujours là. L’expression sort de l’imprimerie Cosson, et du patron est descendue aux ouvriers. »

(Delvau)

Derrière le premier (se lever le)

Rigaud, 1881 : Se lever de mauvaise humeur. — Être de mauvaise humeur dès le matin.

France, 1907 : Se réveiller de mauvaise humeur.

Derrière les fagots (vin de)

France, 1907 : Vin que l’on a gardé précieusement pour servir à de vieux amis ou à des hôtes d’importance. Pour le mettre à l’abri, on cachait généralement les bouteilles derrière les fagots.


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