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Avoir

Avoir

Delvau, 1864 : Avoir eu, foutre ou avoir foutu avec une femme ou une fille que l’on désirait.

Eh bien ! ma mie, tu vois comme je t’aime, je laisse ma prébende pour t’avoir.

(Moyen de parvenir.)

Fais donc que j’aie cette fille, et je te rendrai riche.

P. De Larivet.

La Rue, 1894 : Arrêter, capturer.

Hayard, 1907 : (verbe) je l’aurai, tromper.

Avoir à la bonne

Clémens, 1840 : Aimer.

M.D., 1844 : Aimer.

Delvau, 1866 : v. a. Avoir de l’amitié ou de l’amour pour quelqu’un. Argot du peuple.

Avoir à la bonne, avoir dans le sang

La Rue, 1894 : Aimer.

Avoir à sa bonne

Delvau, 1864 : Avoir de l’amour pour…

Surtout, p’tit cochon,
N’ fais pas l’ paillasson :
Je sais qu’ t’as Clarisse à la bonne ;
Mais dis-lui d’ ma part
Qu’ell’ craign’ le pétard…

A. Dumoulin.

Avoir celui

Delvau, 1866 : v. a. Avoir l’honneur de…, — dans l’argot des bourgeois.

Avoir commerce

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

Jean, tu m’accusais l’autre jour
D’avoir dit à certaine dame
Qu’Anne, avant que d’être ta femme,
Avait eu commerce d’amour.

La Monnoye.

A-t-elle eu commerce avec le chevalier de Lorraine ? qu’on la brûle.

(La France galante.)

Avoir dans l’nez

Rossignol, 1901 : Détester quelqu’un.

Je l’ai tellement dans l’nez, que je ne peux plus le supporter.

Avoir dans le naze

Clémens, 1840 : Détester.

Avoir dans le nez

M.D., 1844 : Détesté.

Larchey, 1865 : Détester quelqu’un. — Mot à mot : être infecté par ses actes, par ses manières. — C’est ainsi qu’on appelle puant un homme qu’on ne peut supporter. V. Macaron.

Delvau, 1866 : v. a. Ne pas pouvoir sentir quelqu’un ou quelque chose.

Avoir dans le ventre

Delvau, 1866 : Être capable de…, — dans l’argot des gens de lettres.

Avoir de beaux cheveux

Delvau, 1866 : v. a. Se dit ironiquement de quelqu’un qui est mal mis, ou de quelque chose qui est mal fait. Argot des bourgeois.

Avoir de ce qui sonne

Delvau, 1866 : Être riche, — dans l’argot du peuple. L’expression se trouve dans Restif de la Bretonne.

Avoir de l’agrément

Delvau, 1864 : Jouir avec une femme, soit en la baisant, soit en se faisant branler par elle.

Tu vas avoir de l’agrément, mon chéri, je t’en réponds.

Lemercier de Neuville.

Avoir de l’anis dans une écope

Delvau, 1866 : Façon de parler ironique, du même argot [des faubouriens], où on l’emploie pour répondre à une demande indiscrète ou à un désir impossible à satisfaire. T’auras d’l’anis dans une écope équivaut à Du vent !

Avoir de la chance au bâtonnet

Delvau, 1866 : v. a. N’être pas heureux en affaires ou en amour. Ironiq. — Argot des faubouriens. On dit aussi Pas de chance au bâtonnet !

Avoir des as dans son jeu

Delvau, 1866 : v. n. Avoir du bonheur, de la chance dans ses entreprises. Argot du peuple. N’avoir plus d’as dans son jeu. Avoir tout perdu, famille, affection, fortune, en être réduit à mourir.

Avoir des bontés

Delvau, 1864 : Employé dans un sens obscène pour accorder ses faveurs à un homme.

Tu as eu des bontés pour lui, ça prouve ton bon cœur.

Voisenon.

Une femme sensible se décide difficilement à laisser pendre un homme pour qui elle a eu des bontés.

Pigault-Lebrun.

Ayez des bontés pour moi, et mademoiselle Hortense est mariée.

H. De Balzac.

Avoir des mots avec quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Se fâcher avec lui. Avoir des mots avec la Justice. Être traduit en police correctionnelle.

Avoir des planches

France, 1907 : Être à son aise devant le public, avoir l’habitude de la scène ; argot des coulisses.

Avoir des sens

Delvau, 1864 : Être ardent en amour ; jouir sous l’homme quand on est femme, jouir avec la femme lorsqu’on est homme.

Et d’ailleurs, Marotte a des sens
Récompensants
Les insolents
Qui montrent des talents.

Collé.

Avoir deux médailles de sauvetage

Rossignol, 1901 : Une femme qui a peu de poitrine a des médailles de sauvetage en place de seins.

Avoir deux œufs sur le plat

Virmaître, 1894 : On emploie cette expression pour une femme qui a des seins à l’état de soupçon. Ce à quoi elle répond : J’en ai assez pour un honnête homme (Argot du peuple). N.

Avoir du beurre sur la tête

Delvau, 1866 : v. a. Avoir commis quelques méfaits plus ou moins graves, — dans l’argot des voleurs, qui ont certainement entendu citer le proverbe juif : « Si vous avez du beurre sur la tête, n’allez pas au soleil : il fond et tache. »

Avoir du chien

Delvau, 1864 : Se dit d’une femme qui a des grâces provoquantes, qui ne baise pas comme la première venue.

Il faut être sincère, même avec des drôlesses de cette espèce : Julia a du chien, beaucoup de chien.

Lynol.

Avoir du chien dans le ventre

Delvau, 1866 : v. a. Être hardi, entreprenant, téméraire, fou même, comme un chien enragé. Argot du peuple.

Avoir du fil à retordre

Rossignol, 1901 : Pour mener à bonne fin une affaire difficile, il y a du fil à retordre.

D’une mauvaise femme, pour en faire une bonne, il y a du fil à retordre.

Avoir du mal

Delvau, 1864 : Baiser beaucoup, — dans l’argot des filles de bordel.

Ce qu’ nous avons d’ bon ici, c’est d’êt’ ben nourries. Si on a du mal, on n’ meurt pas d’ faim, comme dans des maisons où j’ai été.

Henry Monnier.

Avoir du pain sur la planche

Delvau, 1866 : Avoir des économies ou des rentes. Argot des bourgeois.

Virmaître, 1894 : Être riche et ne pas avoir à s’occuper du lendemain. Être condamné à un certain nombre d’années de prison (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Être riche, ou condamné à plusieurs années de prison.

Avoir du sable dans les yeux

Delvau, 1866 : Avoir envie de dormir. On dit aussi : Le marchand de sable a passé.

Avoir du truc

Larchey, 1865 : Avoir un caractère ingénieux.

Avoir encore (l’)

Delvau, 1864 : Sous-entendu : Son pucelage.

Ça me rappellera… le temps où je l’avais encore.

Lemercier de Neuville.

Rigaud, 1881 : Avoir ce qu’une jeune fille doit perdre seulement le jour de son mariage.

France, 1907 : Avoir ce qu’une fille ne peut donner qu’une fois ; posséder une vigne où nul vendangeur n’est venu.

Avoir eu froid

M.D., 1844 : Ne pas avoir eu le courage d’achever un crime.

Avoir eu quelque chose avec une femme

Delvau, 1864 : Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois ; avoir été son amant.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ?

Gavarni.

Avoir l’eau à la bouche

Delvau, 1864 : Avoir appétit de femme lorsqu’on est un homme, ou d’homme lorsqu’on est femme, soit en voyant baiser les autres, soit en lisant des livres de fouterie.

Avoir l’estomac dans les mollets

Delvau, 1866 : Avoir très grand faim. Argot du peuple. On dit aussi Avoir l’estomac dans les talons.

Avoir l’étrenne

Delvau, 1866 : Être le premier à faire ou à recevoir une chose.

Virmaître, 1894 : S’offrir une chose neuve.

Elle me dit : Mon vieux,
Pâme-toi si tu veux,
Tu n’en auras pas l’étrenne.

Faire étrenner un camarade : lui flanquer une bonne volée (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Être le premier à profiter d’une chose.

Avoir l’œil

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Ne rien payer.

Avoir l’oreille de la cour

Delvau, 1866 : Être écouté avec une faveur marquée par les juges. Argot des avocats.

Avoir la compagnie d’homme

Delvau, 1864 : Faire l’amour avec un homme.

À moins enfin qu’elle n’ait à souhait
Compagnie d’homme.

La Fontaine.

Avoir la courte haleine

Delvau, 1864 : Être petit baiseur, se contenter de tirer un coup ou deux et dormir après.

Vous avez la courte haleine ;
Parler d’amour une fois,
C’est me donner la migraine.

Collé.

Avoir la cuisse gaie

Fustier, 1889 : Être de mœurs faciles.

Très gentille avec son petit nez en l’air ; je parie qu’elle a la cuisse gaie, nein !

(Vie Parisienne, 1er octobre 1881.)

Avoir la dent

Rossignol, 1901 : Avoir faim.

Avoir la gueule de bois

Virmaître, 1894 : S’être pochardé la veille. L’ivrogne boit de l’eau le lendemain pour éteindre le feu qui lui dessèche la gorge. Mot à mot : Il a la gueule sèche (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : S’être pochardé la veille et avoir soif ; bouche sèche.

Avoir la main occupée

Delvau, 1864 : Se branler d’une main en lisant de l’autre un roman libertin ; ou pincer le cul à sa voisine en trinquant avec son voisin.

Souvent entre deux draps
Rêvant à ses appas,
Et d’une voix entrecoupée,
Je me dis, la main occupée,
Ah ! comme on tirait
Chez ell’ du vin clairet !

E. De Pradel.

Avoir la moelle

Rossignol, 1901 : Force musculaire.

Avoir la peau trop courte

Delvau, 1866 : v. a. Faire, en dormant, des sacrifices au dieu Crépitus, — dans l’argot du peuple, qui croit que le corps humain n’a pas une couverture de chair suffisante, et que lorsque l’hiatus de la bouche se ferme, l’hiatus opposé doit s’ouvrir, d’où l’action de crepitare.

Avoir la queue verte

Delvau, 1864 : Être frais et dispos pour le combat amoureux, être vaillant au lit.

Avoir la vache et le veau

Delvau, 1864 : Épouser une fille enceinte des œuvres d’un autre.

Avoir laissé le pot de chambre dans la commode

Delvau, 1866 : Avoir l’haleine homicide. Argot des voyous.

Avoir le béguin

M.D., 1844 : Être malade d’amour.

Avoir le bras long

Delvau, 1866 : Être en position de rendre des services importants, de protéger des inférieurs et même des égaux.

Avoir le casque

Delvau, 1866 : v. a. Avoir un caprice pour un homme, — dans l’argot des filles.

Avoir le compas dans l’œil

Delvau, 1866 : v. a. Voir juste ; calculer exactement ; apprécier sainement.

Avoir le fil

Virmaître, 1894 : Un couteau qui coupe bien a le fil. Un individu malin, rusé, possède le fil.
— Y a pas moyen de lui mettre à ce gonce là, il a le fil.
Avoir le fil,
être au courant de toutes choses et être constamment en éveil (Argot du peuple). N.

Avoir le front dans le cou

Delvau, 1866 : Être chauve comme l’Occasion, — dans l’argot des faubouriens.

Avoir le nez sale

Virmaître, 1894 : Avoir trop bu. Quand au lendemain du lundi un ouvrier dort sur son travail, les amis lui disent : Tu t’es sali le nez hein ! (Argot du peuple).

Avoir le pouce rond

Delvau, 1866 : v. a. Être adroit, — dans l’argot du peuple, qui a constaté depuis longtemps l’adresse avec laquelle les voleurs mettent le pouce sur la pièce d’argent qu’ils veulent voler.

Avoir le sac

Rossignol, 1901 : Être riche, avoir beaucoup d’argent.

Avoir le ventre en accordéon

Virmaître, 1894 : Femme déformée qui a eu des masses d’enfants. Allusion au plissage du ventre (Argot du peuple).

Avoir le ventre en persienne

Virmaître, 1894 : Voir ci-dessus.

Avoir le ventre plein

Delvau, 1864 : Être enceinte.

Je crois, ma chère, que j’ai le ventre plein : cet imbécile d’Hippolyte n’aura pas mouché la chandelle.

E. Jullien.

Avoir les côtes en long

Delvau, 1866 : Être paresseux. On dit aussi Avoir les côtes en long comme les loups, qui en effet ne peuvent pas, à cause de cela, se retourner facilement. Ne pas pouvoir se retourner, ne savoir pas se retourner, c’est la grande excuse des paresseux.

Avoir les pieds dans l’dos

Rossignol, 1901 : Être recherché par la police.

Avoir les talons courts

Delvau, 1864 : Se laisser volontiers renverser sur le dos par un homme ; bander facilement pour les porte-queue.

Elle a les talons si courts, qu’il ne faut la pousser guère fort pour la faire cheoir.

(Les Caquets de l’accouchée.)

Avoir mal au bréchet

Delvau, 1866 : v. n. Souffrir de l’estomac. Argot du peuple.

Avoir mal aux cheveux

Larchey, 1865 : Avoir la tête lourde un lendemain d’ivresse.

Delvau, 1866 : v. n. Avoir mal à la tête, par suite d’excès bachiques. Argot des faubouriens.

Avoir mal aux cuisses

Delvau, 1864 : Façon chaste de dire qu’on a beaucoup besogné avec sa voisine, ou avec toute autre femme, car c’est surtout à cet endroit du corps que se fait sentir la fatigue vénérienne. — On dit aussi, dans le même sens : avoir les cuisses coupées, ou encore, avoir les jambes brisées.

Avoir mangé de l’oseille

Delvau, 1866 : Être d’un abord désagréable, rébarbatif ; avoir la parole aigre, être grincheux. Argot du peuple.

Avoir mangé des pois pas cuits

Virmaître, 1894 : V. Avaler le pépin.

Avoir mangé du singe

Rossignol, 1901 : Se dit de celui qui est de mauvaise humeur et qui ne tient pas en place.

Avoir mangé la soupe à la qué-quéte

Virmaître, 1894 : V. Avaler le pépin.

Avoir mangé ses pieds

Delvau, 1866 : Puer de la bouche, — dans l’argot des faubouriens.

Virmaître, 1894 : Puer de la bouche (Argot du peuple).

Avoir mare

France, 1907 : Être fatigué de quelqu’un ou d’une chose, en avoir des nausées ; argot des escarpes.

J’en ai mare de ce mec-là, tu sais, Coque ! Veille à ce qu’y ne me pue pas trop au nez à force d’entendre tes chansons !

(Charles-Henry Hirsch.)

Avoir organe

M.D., 1844 : Avoir faim.

Avoir pas inventé le fil à couper le beurre (n’)

Delvau, 1866 : Être simple d’esprit, et même niais. On dit aussi N’avoir pas inventé la poudre.

Avoir pas sa langue dans sa poche (n’)

Delvau, 1866 : Être prompt à la riposte ; savoir parler. Argot du peuple.

Avoir perdu sa clé

Virmaître, 1894 : Être atteint d’une foire à tout inonder et ne pouvoir se retenir. On comprend qu’il s’agit d’une clé que le serrurier ne peut remplacer (Argot du peuple).

Avoir perdu sa fleur

Delvau, 1864 : Se dit d’une jeune fille qui a eu un fruit.

Avoir quelqu’un

Delvau, 1864 : Avoir un entreteneur, un miché, quand on est fille ; avoir une maîtresse, être la maquereau d’une fille, quand on est homme — sans préjugés.

J’ai pas d’amant… veux-tu me l’êt’ ?… — Non. — Tas quéqu’un ?… — Oui ?… — N’en parlons plus.

Henry Monnier.

Voilà ce qu’une femme qui se sent poursuivie devrait se dire à elle-même, à tous les moments du jour : Un tel me suit, il me cherche, je le trouve partout ; donc il veut m’avoir et me mettre sur sa liste.

La Popelinière.

Une duchesse à l’œil noir
L’an passé voulut m’avoir.

Béranger.

Avoir quelqu’un à la bonne

Virmaître, 1894 : Être très camarade, ne jamais se quitter, vivre comme deux frères (Argot du peuple).

Avoir quelqu’un dans l’sang

Rossignol, 1901 : Est l’aimer passionnément.

Avoir quelqu’un dans le sang

Virmaître, 1894 : Aimer violemment (Argot des filles).

Avoir quelqu’un quelque part

Rigaud, 1881 : Mépriser quelqu’un profondément, se moquer complètement des observations de quelqu’un. Les variantes sont : Avoir quelqu’un dans le derrière, avoir quelqu’un dans le cul.

Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme

Delvau, 1864 : Être son amant ou sa maîtresse ; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.

Avoir rôti le balai

Delvau, 1864 : Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne, — par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.

C’est une fille qui a rôti le balai.

Lemercier.

Avoir sa claque (en)

Delvau, 1866 : Avoir assez bu ou assez mangé, c’est-à-dire trop mangé ou trop bu. Argot des faubouriens.

Avoir sa cocarde

Larchey, 1865 : Être ivre, avoir le visage teinté par un excès de boisson.

Vieux ! Avec sept cent mille francs on a bien des cocardes.

(Balzac)

J’y voyais en dedans, Todore ne parlait pas. Robert nous dit : Vous avez votre cocarde.

Monselet.

Avoir sa côtelette

Delvau, 1866 : v. a. Être chaleureusement applaudi, — dans l’argot des comédiens.

Avoir sa pistache

Virmaître, 1894 : Être complètement gris (Argot du peuple). N.

Avoir sa pointe

Rossignol, 1901 : Légèrement pris de boisson.

Avoir sa pointe, son grain

La Rue, 1894 : Premier degré de l’ivresse. Les autres degrés sont : Être monté, en train, poussé, tancé, en patrouille, attendri, gai, éméché, teinté, allumé, pavois, poivre, pompette. Avoir le net piqué, son plumet, sa cocarde. Être raide, dans les vignes, dans les brouillards, dans les brindezingues, chargé, gavé, plein, complet, rond, pochard, bu. Avoir sa culotte, son casque, son sac, sa cuite, son compte, saoul comme trente-six mille hommes, etc.

Avoir sept pouces moins la tête (en)

Delvau, 1864 : Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes, — le sexe le plus goulu.

…. La belle Urinette
Au corps content, mais pas de peu,
Car il lui faut sept pouces, moins la tête,
Pour qu’elle ait un beau jeu.

Lemercier de Neuville.

Avoir son caillou

Delvau, 1866 : Commencer à se griser, — dans l’argot des faubouriens.

Avoir son casque

Larchey, 1865 : Voir casquette.

Avoir son compte

Larchey, 1865 : Mourir, voir finir le compte de ses jours.

J’ai mon compte pour ce monde-ci. C’est soldé.

L. Reybaud.

Virmaître, 1894 : Être pochard. Avoir reçu une formidable volée dans une bataille (Argot du peuple).

Avoir son jeune homme

Rossignol, 1901 : Synonyme de avoir sa pointe.

Avoir son pain cuit

Delvau, 1866 : Être rentier, — dans l’argot du peuple. Être condamné à mort, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Mourir (Argot des boulangers).

Avoir son plaisir

Delvau, 1864 : Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Et sachez bien que je mourusse
Si mon plaisir de lui n’eusse.

(Anciens Fabliaux.)

Mais Marguerite eut de moi son plaisir.

Maroy.

Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir.

P. De Larivey.

Avoir son plumet

Rossignol, 1901 : Synonyme de avoir son pompon.

Avoir son pompon…

Rossignol, 1901 : « J’avais mon pompon En r’venant de Suresne ; Tout le long d’la Seine J’sentais qu’j’tais rond. »

Avoir son vin au croc

Fustier, 1889 : Être privé de la ration de vin réglementaire. Argot des matelots.

Aussi lui était-il arrivé souvent d’être privé de sa ration de vin ; en terme de marin, d’avoir son vin au croc.

(Patrie, février 1887.)

Avoir toujours des boyaux vides

Delvau, 1866 : v. a. Avoir toujours faim, — dans l’argot du peuple.

Avoir toujours l’anneau ou la bague au doigt

Delvau, 1864 : Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau — depuis celui de la femme d’Hans Carvel.

Avoir tu toup

M.D., 1844 : Être hardi.

Avoir un arlequin dans la soupente

Delvau, 1864 : C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui, — de plusieurs amants, — de toutes les couleurs.

Avoir un béguin

Virmaître, 1894 : Être coiffé de quelqu’un ou de quelqu’une. S’aimer à l’œil, ce qui ne fait pas bouillir la marmite. C’est pas l’béguin qui fait bouillir la soupe. J’te vas coller un pain. (Argot des souteneurs).

Avoir un bon doigté

Delvau, 1864 : Savoir peloter habilement les couilles d’un homme ; faire à merveille la patte d’araignée.

Avoir un cheveu

Delvau, 1864 : Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme.

Elle a un cheveu pour lui.

Charles Monselet.

Avoir un coup de marteau

Fustier, 1889 : Ne pas jouir de la plénitude de ses facultés.

Avoir un coup de soleil

Larchey, 1865 : Avoir une pointe de vin (d’Hautel, 1808). — Le vin et le soleil ont également la vertu d’empourprer Le visage.

Avoir un fil à la patte

Rossignol, 1901 : Être tenu par sa femme ou par un emploi ; ne pas être libre de ses actions est avoir un fil à la patte.

Avoir un fruit

Delvau, 1864 : Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir — neuf mois après.

Avoir un œil à la coque

Rossignol, 1901 : Paupière noire par suite d’un coup.

Avoir un paletot sans manches

Virmaître, 1894 : Être cloué dans un cercueil (Argot du peuple).

Avoir un pépin

Virmaître, 1894 : Aimer. En tenir momentanément pour quelqu’un (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Désirer, aimer une personne ou un objet. On a un pépin pour un beau bijou, on a aussi un pépin pour une belle fille.

Avoir un pet de travers

Virmaître, 1894 : Se dit d’un personnage grincheux que l’on ne sait jamais par quel bout prendre et qui gémit sans cesse, du matin au soir et du soir au matin (Argot du peuple). N.

Avoir un poil dans la main

Larchey, 1865 : Voir main.

Rossignol, 1901 : Celui qui est paresseux et qui ne veut travailler a un poil dans la main.

Avoir un polichinelle dans le tiroir

Delvau, 1864 : Se dit d’une femme enceinte.

Larchey, 1865 : Être enceinte.

Sais-tu ? lui dit sa femme, je crois avoir un polichinelle dans le tiroir. Le mari comprend, la femme est intéressante.

Figaro.

Virmaître, 1894 : V. Avaler le pépin.

Avoir un pot de chambre cassé dans l’estomac

Virmaître, 1894 : V. Trouilloter de la hurlette.

Avoir une araignée dans le plafond

Delvau, 1866 : v. a. Être fou, maniaque, distrait. Argot de Breda-Street.

Avoir une belle presse

Fustier, 1889 : Être complimenté par tous les journaux.

Madame est en train de lire ses journaux… Madame, à ce qu’il paraît, n’a jamais eu une si belle presse !

(De Goncourt, La Faustin)

Avoir une carotte dans l’plomb

Rossignol, 1901 : Être enroué.

Avoir une carotte dans le plomb

Virmaître, 1894 : V. Trouilloter de la hurlette.

Avoir une chambre à louer

Delvau, 1866 : Être un peu fou et en tout cas très excentrique, — dans l’argot du peuple, qui suppose que la déraison peut être produite chez l’homme par la vacuité de l’un des compartiments du cerveau, à moins qu’il ne veuille faire allusion au déménagement du bon sens.
Signifie aussi Avoir une dent de moins.

Avoir une crampe au pylore

Delvau, 1866 : Avoir grand appétit, — dans l’argot des faubouriens.

Avoir une crane giberne

Delvau, 1864 : Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge, — naturellement ou artificiellement.

Elle a une crane giberne, ton adorée, faut lui rendre justice : tout est à elle, dis ?

Charles Monselet.

Avoir une écrevisse dans la tourte

Delvau, 1866 : v. a. Être fou, non à lier, mais à éviter. On dit aussi Avoir une écrevisse dans le vol-au-vent, et Avoir une hirondelle dans le soliveau.

Avoir une fièvre cérébrale

Halbert, 1849 : Condamné ou menacé de mort.

Avoir une table d’hôte dans l’estomac

Delvau, 1866 : Manger goulûment et insatiablement.

Avoir vu le loup

Delvau, 1864 : Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme — d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.

Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout a coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et — qu’elle vit le loup.

A. Delvau.

Delvau, 1866 : Se dit, — dans l’argot du peuple, — de toute fille qui est devenue femme sans passer par l’église et par la mairie.

Avoir vu péter le loup sur une pierre de bois

Virmaître, 1894 : Les Lyonnais emploient cette expression pour dire qu’une fille a perdu tout droit à la fleur d’oranger (Argot du peuple). N.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique