AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Panier à salade

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Voiture destinée à transporter les prisonniers.

M.D., 1844 : Voiture dans laquelle on transfère les détenus.

Halbert, 1849 : Voiture des prisons.

Larchey, 1865 : « Geôle roulante appelée par le peuple dans son langage énergique des paniers à salade… Voiture à caisse jaune montée sur deux roues et divisée en deux compartiments séparés par une grille en fer treillissé… Ce surnom de panier à salade vient de ce que primitivement la voiture étant à claire-voie de tous les côtés, les prisonniers devaient y être secoués absolument comme des salades. » — Balzac.

Delvau, 1866 : s. m. Voiture affectée au service des prisonniers, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Souricière.

Delvau, 1866 : s. m. Petite voiture en osier à l’usage des petites dames, à la mode comme elles et destinée à passer comme elles.

Rigaud, 1881 : Fourgon destiné au transport des prisonniers. Le panier à salade va, deux fois par jour, chercher aux différents postes de police le contingent déclaré bon pour le dépôt de la préfecture. Le nom de panier à salade est dû aux cahots que procure ce véhicule mal suspendu. Les prisonniers auxquels le gouvernement ne peut pas fournir des huit-ressorts y sont secoués comme la salade dans un panier.

La Rue, 1894 : Fourgon cellulaire.

Virmaître, 1894 : Voilure cellulaire pour conduire les prisonniers des postes de police au Dépôt de la préfecture, ainsi nommée parce qu’autrefois cette voiture était à claire-voie (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Voiture spéciale que l’on fait prendre aux détenus pour les conduire des postes de police au dépôt, ou encore d’une prison préventive à l’instruction ou au tribunal correctionnel.

Hayard, 1907 : Voiture servant à transporter les gens en prévention et les condamnés.

France, 1907 : Voiture cellulaire appelée ainsi parce qu’on y est secoué comme la salade qu’on égoutte dans le panier de ce nom. Ce sont de grands omnibus d’un vert sombre, clos et grillagés à l’extrémité où l’on aperçoit la silhouette d’un garde de Paris ; tombereaux — dit Edmond Lepelletier — où l’on entasse pêle-mêle, détritus de la grande ville, le crime, l’infamie, la honte, la misère, la faiblesse et aussi la vertu.

Le panier à salade se compose d’une allée centrale et de deux rangées de huit ou dix compartiments très exigus dans chacun desquels on enferme un prisonnier.
Dans ces sortes de boîtes formant armoires, on éprouve une sensation de malaise instinctif ; ceux qui ont passé par là, — et ça cube, à Paris — pourraient en témoigner.
Je ne sais quelle crainte vague et indéfinissable vous prend lorsqu’on se sent ainsi calfeutré, ramassé sur soi-même, assis, tassé, resserré, sans pouvoir se remuer… Chaque cahot de la rude guimbarde sans ressorts plaque les « voyageurs » contre les parois en bois et en tôle.
On est assis, bien entendu, dans le sens du cocher. On ne voit personne, puisque le compartiment est entièrement fermé et bouclé. C’est à peine s’il y a, par-ci par-là, quelques petits ajours pour laisser passer l’air.
On sort de ce trou — si l’on n’est pas une frappe et une pratique, ce qui est la majorité des cas, — moulu, brisé, démoralisé, avec des larmes de honte et de désespoir qui vous brûlent les yeux.

(Aristide Bruant, Les Bas-fonds de Paris)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique