Bigre
d’Hautel, 1808 : Mot incivil qui en déguise un beaucoup plus grossier encore ; il se prend toujours en mauvaise part, et ne se dit que d’un homme rusé, subtil, adroit et méchant qui sait se retirer des affaires les plus embrouillées.
Le bigre, le petit bigre, sait bien tirer son épingle du jeu.
C’est un mauvais bigre. Pour dire c’est un homme noir et méchant.
Un bigre à poil. Homme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ; un luron qui n’entend pas raillerie.
Ce mot est aussi quelquefois interjectif, et marque la surprise, l’inquiétude et l’étonnement.
Bigre comme il y va !
Bigre !
France, 1894 : Exclamation familière des bourgeois qui n’osent prononcer le vrai mot, qui est bougre !
Bigrement
Larchey, 1865 : Superlativement. Forme de Bougrement.
C’est bigrement embêtant, allez.
Gavarni.
Delvau, 1866 : adv. Extrêmement, — dans l’argot des bourgeois qui n’osent pas employer un superlatif plus énergique.
France, 1894 : Extrêmement ; même observation que ci-dessus [bigre !].
Bigresse
d’Hautel, 1808 : Nom injurieux et méprisant qu’on applique à une méchante femme. C’est le féminin de Bigre.
Une méchante bigresse ; pour dire une femme acariâtre, une harpie.
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