d’Hautel, 1808 : Roide comme un pieu. Se dit d’une personne qui a de la roideur dans son maintien, dans ses manières, entièrement dépourvue de graces.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Lit.
M.D., 1844 : Un lit.
un détenu, 1846 : Lit.
Halbert, 1849 : Lit.
Larchey, 1865 : Lit. — Allusion à la dureté des lits de bagne, de prison et de corps-de-garde.
On peut enquiller par la venterne de la cambriolle de la larbine qui n’y pionce quelpoique, elle roupille dans le pieu du raze.
(Vidocq)
Delvau, 1866 : s. m. Lit, couchette, — dans l’argot des faubouriens. Aller au pieu. Aller se coucher. Se coller dans le pieu. Se coucher. Être en route pour le pieu. S’endormir.
Rigaud, 1881 : Lit ; barre ; traverse. — Rivé au pieu, passionnément épris d’une fille, d’une femme galante ; c’est-à-dire rivé au lit.
Ce mot terrible, dont l’argot a baptisé le lit des sales amours.
(Ed. et J. de Goncourt, Le Vieux Monsieur.)
Merlin, 1888 : Lit. — Le lit militaire n’a, en effet, rien à envier à la dureté du pieu.
La Rue, 1894 : Lit.
Virmaître, 1894 : Le lit. Se fourrer au pieu. Se coller dans le pieu. Allusion à ce que l’on s’y enfonce comme le pieu s’enfonce dans la terre (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Lit.
Hayard, 1907 : Lit.
France, 1907 : Lit ; argot populaire et militaire. Ce mot ne vient pas de ce que le lit de troupe ou celui du pauvre est dur comme un pieu, mais du vieux français piautre, paillasse, dont l’argot du voleur a fait piaucer, dénaturé en pioncer par l’argot populaire.
— À peine était-elle fourrée au pieu que j’allais l’y rejoindre. Ah ! mes enfants, si vous aviez entendu ses petits cris étouffes ! « Allez-vous-en ! me disait-elle. Vous avez encore un rude aplomb, vous ! Allez-vous-en, ou j’appelle maman ! — Appelle si tu l’oses. – Oui, je vais oser. — Ose donc ! » Il n’y avait pas de danger. J’étais trop sûr de mon affaire, et je continuais à me glisser dans le petit pieu.
(Les Joyeusetés du régiment)
A’s ont pus d’pain
Car le chopin
N’est pas rupin…
C’est du lapin.
A’s ont pus d’feu,
A’s pri’nt l’bon Dieu,
Qu’est un bon fieu,
D’chauffer leur pieu.
(Aristide Bruant)
Être rivé au pieu, être attaché passionnément a une femme.
anon., 1907 : Lit.