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Chandelle (moucher la)

Virmaître, 1894 : On dit cela au moutard qui laisse pendre sous son nez un filet de morve. On appelait autrefois chandelle les troupiers qui faisaient le service des postes de Paris pour conduire les voleurs aux bureaux des commissaires de police.
— J’ai été conduit entre quatre chandelles.
Allusion à la raideur du fusil (Argot du peuple).

Coude (ne pas se moucher du)

Fustier, 1889 : Se faire valoir. Expression ironique.

Émoucher

d’Hautel, 1808 : Chasser les mouches. Émoucher un cheval, et non émoucheter, comme le disent habituellement les Parisiens sans instruction.

Gobe-moucherie

Delvau, 1866 : s. f. La franc-maçonnerie, — dans l’argot des voleurs.

Moucher

d’Hautel, 1808 : C’est un gaillard qui ne se mouche pas du coude, ou du pied. Se dit d’un homme difficile à, persuader et qu’il ne faut pas heurter.
Il n’a pas le temps de se moucher. Pour, il est très-occupé, il a des affaires considérables.

Larchey, 1865 : Boucher. V. Esbrouffer.Moucher : Corriger, remettre les gens à leur place. Mot à mot : éteindre leur insolence. — Moucher : Tuer, c’est-à-dire éteindre la flamme de la vie.

Aussi ne se passait-il guère d’heures qu’il n’y eût quelqu’un de mouché.

Mém. de Sully, seizième siècle.

Je l’enfile par un coup droit. Encore un de mouché.

Randon.

Du vieux mot muchier : cacher, couvrir. V. Roquefort.

Delvau, 1866 : v. a. Tuer, — dans l’argot du peuple.

Delvau, 1866 : v. a. Attraper, donner une correction, un soufflet, — dans le même argot [des faubouriens]. Se faire moucher. Se faire battre. On dit aussi Se faire moucher le quinquet.

Rigaud, 1881 : Battre. — Remettre quelqu’un à sa place. — Se faire moucher, se faire remettre à sa place.

La Rue, 1894 : Battre. Tuer.

Rossignol, 1901 : Faire mal. Celui qui s’est fait mal s’est mouché.

France, 1907 : Se dit des bestiaux qui s’agitent comme si des mouches les piquent ; argot du Centre.

Moucher (se)

Delvau, 1864 : Bander, baiser ou se branler — afin de décharger.

Le vieux maréchal de Villerol ayant été envoyé à Lyon, en 1717, pour apaiser une sédition, ce ne furent pendant son séjour que réjouissances et. fêtes continuelles. Une grande dame de Paris, ayant appris que les Lyonnaises s’empressaient fort d’écrire au maréchal, écrivit à l’une d’elles : « Mandez-moi donc à qui M. le maréchal a jeté le mouchoir. » La vieille madame de Breault, qui habitait Lyon, et qui avait été autrefois des amies de Villerol, vit cette lettre et dit à celle qui la lui montrait : « Écrivez à votre amis qu’il y a longtemps que le maréchal ne se mouche plus. »

P. Larousse.

Rigaud, 1881 : Faire, disparaître de l’argent, s’approprier quelques pièces d’or ou d’argent prises dans la masse constituant une banque, — dans l’argot des garçons de jeu. C’est ordinairement en se mouchant que s’exécute ce tour d’escamotage ; de là le nom.

Moucher du pied (ne pas se)

Delvau, 1866 : Avoir le geste prompt et le soufflet facile. Signifie aussi Avoir des allures de bourgeois, et même de grand seigneur. On dit dans le même sens : Ne pas se moucher du coude.

France, 1907 : Expression populaire employée à l’égard de quelqu’un qui a de la fortune, des rentes, qui se donne du genre, ou qui a simplement une bonne éducation. « Il ne se mouche pas du pied », dit-on.
Elle viendrait de ce qu’autrefois l’un des tours les plus familiers aux paillasses et aux pitres était de se passer rapidement le pied sous le nez. Les polissons et les voyous s’amusaient à imiter ce tour grotesque et ridicule, le contraire des bonnes manières et de la gravité.
On emploie aussi cette expression pour désigner un homme instruit et habile, et c’est dans ce sens qu’on trouve au premier acte de Tartuffe :

Certes, Monsieur, Tartuffe, à bien prendre la chose,
N’est pas ou homme, non, qui se mouche du pied.

Les Grecs disaient : se moucher du coude, allusion à un mouvement bien connu des pauvres gens qui, n’ayant pas de mouchoir, se servent de leur avant-bras pour s’essuyer le nez. « Je suis fils d’un homme qui se mouchait du coude », répondit Antisthènes le cynique à quelqu’un qui le questionnait sur sa famille.
Dans son Dictionnaire des Curieux, Ch. Ferrand donne une autre explication de cette expression : « Le verbe réfléchi se moucher n’a rien à voir dans cette locution… Le texte primitif était : ne pas s’émoucher du pied.
« Émoucher veut dire encore chasser les mouches, abigere muscas.
« Émouchette, émouchoir désignent des objets, des instruments qui servent à chasser les mouches, et émoucheur désigne une personne dont la fonction consiste à empêcher les mouches d’approcher d’une autre personne…
« Du temps de Rabelais, on disait émoucheteur. À Rome, il y avait des émoucheurs de profession, ou plutôt des esclaves uniquement chargés de chasser les mouches des maisons… Soit parce que les mouches sont chez nous moins importunes et moins nombreuses qu’à Rome, soit parce que nous sommes moins sybarites, chacun se charge de faire soi-même la police sur son visage. Donc, l’homme s’émouche avec la main… toutes les bêtes, même celles pourvues d’un appendice, s’émouchent avec le pied. Voilà pourquoi nos pères disaient ne pas s’émoucher du pied, en parlant d’un homme qui n’était pas une bête.

— Deux ans, rien que deux ans et vous serez convaincues l’une et l’autre, que si je ne me mouche pas du pied, ainsi que vous me l’avez quelquefois reproché, je n’ai pas besoin de mes pouces ni d’aucun de mes doigts pour m’essuyer les narines.

(Léon Cladel, Juive errante)

Moucher la chandelle

Delvau, 1864 : Retirer son membre du vagin de la femme, au moment de l’éjaculation, afin que le suif qui en coule ne le brûle pas, et surtout n’y dépose pas de la semence d’enfante.

Comment, disait-il,
D’un mari, ma belle,
Malgré la chandelle
Tromper l’œil subtil ?
— Mouchez, disait-elle.

Victor Mabille.

Larchey, 1865 : S’adresser pour l’explication aux cinq vers suivants qui jouent très-finement sur le mot :

Comment, disait-il, D’un mari, ma belle, Malgré la chandelle, Tromper l’œil subtil ? — Mouchez, disait-elle.

V. Mabille.

Delvau, 1866 : v. a. Être décidé à mourir sans postérité. On dit aussi Effacer.

Rigaud, 1881 : Pour les collégiens, c’est s’inspirer du jeune Onan. Pour les hommes mariés, c’est suivre l’école matrimoniale de Malthus.

France, 1907 : S’abandonner à des pratiques solitaires ; être décidé, dit Delvau, à mourir sans postérité.

Moucher la chandelle comme le diable moucha sa mère

France, 1907 : « Un scélérat nommé Le Diable, à cause de toutes les mauvaises actions qu’il avoit faites, ayant esté condamné à la mort, pria avant l’exécution qu’il pût voir sa mère. On la fit venir, il l’embrassa, mais en mesme temps il luy prit le nez avec ses dents, et l’emporta en luy faisant reproche de sa mauvaise nourriture. Depuis, lorsqu’on a atteint une chandelle pour avoir rasé le luminon trop bas en la voulant moucher, on dit moucher la chandelle comme le diable moucha sa mère. »

(Fleury de Bellingen, Étym. des prov. franc.)

Moucher le quinquet

France, 1907 : Battre.

— Allons, mouche-lui le quinquet, ça l’esbrouffera.

(Théophile Gautier)

Moucher le quinquet (se faire)

Virmaître, 1894 : Recevoir une verte correction, une formidable volée (Argot du peuple).

Moucher sa chandelle

Delvau, 1866 : Mourir.

France, 1907 : Mourir.

Moucher sur sa manche (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. N’avoir pas encore l’expérience nécessaire, la rouerie indispensable ; en être à ses débuts dans la vie. Ne pas se moucher sur sa manche. Être hardi, résolu, expérient, « malin ». Cette expression est la révélation d’un trait de mœurs certainement oublié, et peut-être même ignoré de ceux qui l’emploient : elle apprend qu’autrefois on mettait son mouchoir sur sa manche gauche pour se moucher de la main droite.

Moucheron

Larchey, 1865 : Enfant.

La portière et son moucheron.

Léonard, parodie, 1863.

Delvau, 1866 : s. m. Gamin, enfant, apprenti, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Enfant. — Apprenti.

L’an passé, papa a mis pour moi quinze cents francs à la tontine, et v’là déjà trois moucherons de claqués !…

(Rando)

France, 1907 : Garçon marchand de vin.

France, 1907 : Enfant ; argot populaire.

— Approche ici, moucheronne… qu’est-ce que tu sais faire ?
— Rien, Monsieur.
— Eh bien, viens coucher avec moi, je t’apprendrai à travailler.

(Les Joyeusetés du régiment)

Ne pas se moucher du pied

Larchey, 1865 : Voir Moucher. — En 1808, on disait dans le même sens : Ne pas se moucher sur sa manche.

Larchey, 1865 : Agir grandement. — Mot à mot : en personne qui sait vivre et non comme le voyou qui se mouche dans ses doigts, pour effacer avec le pied la trace de la déjection qu’il a rejetée a terre.

Mais c’est des artistes… qui ne se mouchent pas du pied.

Désaugiers.

Ce petit vin colorié Ne se mouche pas du pié.

J. Moineaux.

Quoi ! ton amour contrefait déjà l’estropié. Crois-tu que je sois femme à me moucher du pié.

Le Rapatriage, parade, dix-huitième siècle.

Pied (ne pas se moucher du)

Rigaud, 1881 : Être riche, être à son aise. — Faire bien les choses. Chez le peuple on se mouchait et l’on se mouche encore avec le mouchoir de ses cinq doigts ; on secoue le résultat et lorsqu’on est propre on l’essuie avec le pied. Celui qui ne se mouche pas du pied a donc le moyen d’acheter des mouchoirs, un luxe pour beaucoup de gens. L’expression est vieille. On la trouve dans les Turlupinades recueillies et réunies en une comédie par Adrien de Monluc, prince de Chabanois.

La fortune m’a tourné le dos, moy qui avais feu et lieu, pignon sur rue, et une fille belle comme le jour, que nous gardions à un homme qui ne se mouche pas du pied.

(La Comédie des Proverbes.)

Reluquer, rembroquer, remoucher, remouquer

Larchey, 1865 : Remarquer, examiner. V. Chasse, Temps, Moucharde, Bonne, Abadis, Béquille, Bayafe. — Rembrocage de parrains : Confrontation.

Remoucher

Clémens, 1840 : Reconnaître.

M.D., 1844 : Regarder.

M.D., 1844 : Faire attention.

un détenu, 1846 : Regarder en surveillant.

Delvau, 1866 : v. a. Apercevoir, remarquer, admirer, — dans l’argot des faubouriens. Les Italiens disent rimorchiare, donner des regards pour allécher.

Rigaud, 1881 : Observer. — Se venger.

La Rue, 1894 : Observer, remarquer. Reconnaître. Admirer. Se venger.

Virmaître, 1894 : Regarder.
— Remouche moi cette petite gueule-là, elle ferait relever un mort.
On dit aussi :
— Je vais te remoucher pour : te battre (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Voir reluquer.

Hayard, 1907 : Même sens — regarder.

France, 1907 : Rabrouer, gronder.

France, 1907 : Regarder, voir.

R’mouchez-moi un peu c’larbin
Sous sa fourrure ed’cosaque,
Comme i’pu’ bon l’eau d’Lubin !
I’s’gour dans son col qui craque
Comme un’areng dans sa caque.

(Jean Richepin)


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